Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
On ne peut contourner, si l'on souhaite réfléchir sur la circulation du capital commercial en Grèce au XIXe siècle et sur les marchés qui y sont liés, le modèle interprétatif général de F. Braudel. Et ce, même lorsque, comme c'est le cas dans cet article, cette circulation et ces marchés sont examinés seulement eu égard à la production agricole.
La circulation et les marchés n'ont jamais été en Grèce, pas plus qu'ailleurs, autonomes. Si donc nous voulons penser les villes-marchés grecques, il nous faut examiner leurs relations entre elles et avec l'ensemble des autres marchés : avec l'économie-monde Europe, à laquelle la formation sociale grecque a appartenu dès le XIXe siècle, et avec le marché international. C'est précisément cette projection des marchés grecs hors des frontières de l'État hellénique qui nous oblige à avoir recours à F. Braudel.
The paper examines the process of circulation of merchant capital in relation to the formation of urban markets in nineteenth-century Greece. The circulation process is seen in conjunction with existing social relations and is approached on the basis of two of the major agricultural products of the time, namely currants and corn. The formation of urban markets is approached from the point of view of merchant capital circulation on the one hand of the state of European markets on the other. The gist of the argument is that Greek urban markets were in the process of being modelled upon the European pattern yet at the same time formed only part of merchant capital. The latter encompassed two different social Systems—one based on a proto-market economy, the other on the market economy—and hence developed according to two quite different types of historical time.
Il m'a semblé nécessaire, pour la cohérence logique de l'analyse que j'esquisse, de reprendre brièvement les principales interprétations que j'avais proposées dans une précédente étude: Pizanias, P., «Revenus paysans et rapports sociaux en Grèce au XIXe siècle», Annales ESC, 1, 1990, pp. 37–53.Google Scholar
Je remercie Bruno Dulibine d'avoir bien voulu se charger de la version française du présent article. Dans les références, les titres des ouvrages en grec cités ont été traduits. Les abréviations utilisées sont les suivantes : BNG, Banque Nationale de Grèce Ef. K, Journal (officiel) du Gouvernement Ef. EU. G., revue Ephimeris Ellinikis Georgias EU. G., revue Elliniki Georgia GAK, Archives Générales de l'État Oik. Epith., revue Oikonomiki Epitheorisis VD, Décret royal
1. Il me semble que c'est délibérément que F. Braudel esquive le vieux débat de savoir si le capital, commercial dans notre cas, est ou non un rapport social. Pour une évaluation critique de l'oeuvre de Braudel, voir «Braudel dans tous ses états», Espaces Temps, n° 34-35, Paris, 1986.
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8. P. Pizanias, op. cit. , pp. 43-44. La famille est restée le noyau social de base qui se charge du travail de production agricole, que ce soit sur des terres louées ou dans les tsiflikia. Il ne faut pas en conclure à l'inexistence du travail salarié saisonnier qui fournissait un revenu complémentaire aux exploitants qui y avaient recours avant ou après les travaux sur leurs terres. Voir K. Kostis, op. cit., pp. 131-143; P. Pizanias, op.-cit., pp. 45-46. Aussi, «Revue de l'agriculture et du commerce », Ef. EU. G.,1, 1856, pp. 204-205, 271-272, 375.
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13. D. K. Psychogios, op. cit., pp. 39-41 ; K. Kostis, op. cit., pp. 113-114. Il me semble que ce degré de diversité, de complémentarité et d'intensivité des cultures, tout autour de la Méditerranée, sur lequel reposent les équilibres d'emploi, d'alimentation et de revenus (voir Ch. Agriantoni, op. cit., p. 73), était tel parce que ces traits généraux marquaient systématiquement l'organisation des cultures, y compris au niveau de l'exploitation familiale. Ce type d'organisation rendait possible la survie des paysans, et impossible ou presque la modernisation de la production agricole, sans parler de l'apparition de formes proto-industrielles.
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20. A. Eutaxias, op. cit., p. 57 et K. Kostis, op. cit., pp. 136-140. Voir aussi Alivizatos, M. V., Le problème du crédit agricole des points de vue international et balkanique, Athènes, 1934, p. 179 Google Scholar ss. Voir aussi la loi n. 3839 et 1911 (Ef. K., A'-195, pp. 910-915) dont l'article 4 interdit expressément les prêts usuraires de moins de 200 drachmes et d'une durée de douze ou six mois. Cet article semble bien viser les prêts aux paysans, puisqu'il excepte les prêts maritimes et entre commerçants.
21. Voir pour plus de détails, P. Pizanias, «Revenus paysans… », op. cit., pp. 38-43.
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24. P. G. Gennadios, op. cit., et Karambatzos, D. K., Rapport et projet de loi sur le règlement des dettes des vignes hypothéquées, Athènes, 1903, p. 12 Google Scholar; V. Smyrniadis, op. cit.
25. Un exemple de cette règle générale a été étudié dans la durée, de la fondation de l'État grec à nos jours : L. Louloudis et alii, « Patterns of Agrarian Change in East-Central Greece. The Case of the Anthily community », Sociologia ruralis, XXIX-1, 1989, pp. 27-44.
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28. D. K. Psychogios, op. cit., pp. 51-57.
29. De quelque façon qu'on détermine leur statut de propriété, les tsifliks devaient couvrir une part négligeable des terres cultivables en Grèce.
30. P. Pizanias, «Revenus paysans», op. cit., pp. 49-50.
31. Peut-être est-ce l'opacité même de ces relations qui fait que ce sont des sources qualitatives qui nous les livrent. La façon dont sont « inscrits » les intérêts dans les contrats, quand il y en a, est révélatrice : la somme, normalement considérable, correspondant aux intérêts est incluse dans le montant du prêt, soit en totalité, soit, le plus souvent, pour la plus grande part, laissant apparaître officiellement un taux d'intérêt légal. Voir «Sur l'agriculture grecque», Ef. EU. G., 1, 1855, p. 133.
32. G. deRtilis, « Réseaux de crédit et stratégies du capital », dans deRtilis, G. (sous la direction de), Banquiers, usuriers et paysans, Paris, 1988, pp. 35–36 Google Scholar. Le raisin sec, produit commercial par excellence de l'époque n'échappe pas à cette chaîne de médiateurs, quand elle s'établit. Voir Manuel du raisin sec ou les Dix Commandements du producteur de raisin, Patras, 1900, surtout sur le rôle des Saragiantis. L'enclenchement de cette procédure de prêt du côté des marchands est décrit dans les Lettres de I. G. Eynardos à G. Stavrou 1841-1843, Athènes, 1923, pp. 102-103.
33. Versement de l'impôt, achat de semence, d'un animal, compléments de nourriture, etc. Voir Gak, « Résumé des rapports… », op. cit., pp. 2, 5, 8.
34. On trouve une description détaillée d'un exemple de la façon dont se font les transactions entre paysans et marchand local dans Evgenia Bournova, « Le village et le marchand. Le cas de Rapsani», dans deRtilis, Banquiers…, op. cit., pp. 105-117. Sur le même sujet, mais en des lieux divers, Gak, «Résumés… », op. cit.
35. Il va de soi que le marché comprend aussi pour nous les grandes foires annuelles ; elles coïncidaient au xixe siècle avec les grandes villes de Grèce continentale. Voir Voutsopoulou, Evangelia, «Ville et foire», dans La Ville grecque moderne. Héritage ottoman et État hellénique, Actes du colloque international d'histoire, Athènes-Ermoupoli, 1984, EMNE, t. 2, Athènes, 1985, pp. 439–443.Google Scholar
36. «Au sujet de l'agriculture grecque», op. cit., pp. 132-133. Et aussi G. N. Anagnostopoulos, « De la production et de la consommation du raisin de Corinthe », EU. G., 1885, pp. 228- 229 ; A. Panagiotidis, op. cit. Voir aussi le Manuel du raisin…, op. cit., pp. 4-8.
37. On est poussé à cette conclusion en constatant que les obligations envers l'État ou les propriétaires de la terre sont acquittées en nature. Voir Sideris, A., « L'évolution historique de notre fiscalité agricole »,Archeion Oikonomikon kaiKoininikon Epistimon, 11, 1931, p. 355 Google Scholar ss. Le processus de financement de ces rapports est lent et n'abolit pas, nous l'avons vu, les prêts usuraires aux paysans.
38. C'est cette interprétation que soutient G. deRtilis, op. cit. , p. 35. On ne peut interpréter le fonctionnement du marché en se fondant sur les seuls échanges naturels, sauf à admettre la théorie des mobiles psychologiques. Voir Fabra, P., L'anticapitalisme: essai de réhabilitation de l'économie politique, Paris, 1979, pp. 310–314.Google Scholar
39. Le facteur décisif pour la réduction du coût de la production commercialisable de la famille paysanne et par extension du coût supporté par le marchand à qui va cette part de la production est constituée par le travail de production de biens d'autoconsommation. Voir P. Pizanias, « Revenus paysans… », op. cit., pp. 43-44, 47-49.
40. Gerousis, A. M., Projet de proposition pour l'amélioration des prix du raisin sec, Patras, 1896, pp. 10–11.Google Scholar
41. E. Bournova, op. cit., p. 109.
42. G. B. deRtilis, op. cit., p. 35.
43. Comme nous l'avons vu, l'argent, sous forme de monnaie ou de marchandises, circulait : des gros commerçants de la ville, il arrivait, sous forme de prêt, jusqu'aux paysans. On ne peut en ce sens soutenir que « le financement s'arrête au registre de l'épicier » (D. Psychogios, Dots…, op. cit., p. 189).
44. V. Panayotopoulos, op. cit. , pp. 220-225 et Todorof, N., La ville balkanique, 15e-19e siècles, 2, Athènes, 1986, pp. 453–464.Google Scholar
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48. V. Kardasis, op. cit. Cette étude analyse en détail les activités économiques d'un puissant groupe local de marchands, très représentatifs des marchands d'Ermoupoli, sur l'île de Syros. Les investissements maritimes, dans les assurances ou dans le commerce sont le fait de tous les négociants détenteurs de capitaux, sans spécialisation observable. C'est un phénomène du même genre que constate Maria-Christina Hatzhoannou, La maison de commerce Gerousis, 1823-1870. De l'Empire ottoman à l'État grec, thèse de doctorat. Voir aussi Liata, Eftychia, Prix et biens à Athènes, 1839-1846. Un document: le registre du négociant Christodoulos Efthymiou, Athènes, 1984, pp. 31–45 Google Scholar. Sur les investissements industriels, voir Christina Agriantoni, Les débuts, op. cit., pp. 149-158.
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85. Il est particulièrement intéressant de constater que s'établit une covariation des prix du blé, dès la seconde moitié du xvrae siècle entre Patmos, Salonique et Marseille. Voir Sp. I. Asdrachas, « Marché et prix… », op. cit., pp. 567-568. Ce phénomène conforte, me semble-t-il, l'idée que les villes-marchés se formaient, chacune pour sa part, de concert avec leurs homologues internationales ; contrairement aux débuts de la formation d'un marché national, ce phénomène semble bien avoir précédé de beaucoup la Révolution grecque.
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91. Avec en conséquence les diverses interprétations de l'économie grecque du XIXe siècle en termes de «dépendance», qui resurgissent comme une panacée interprétative dans l'historiographie grecque.
92. Voir N. Todorov, op. cit., pp. 339-379.
93. Ce phénomène de contrôle de la production agricole sans propriété de la terre a conduit une partie des historiens grecs à des interprétations de la domination du capital commercial fort irrationnelles. Précisément parce qu'elles sont à la recherche de mécanismes de domination quels qu'ils soient, ces interprétations ont recours à des termes tels que «clientélisme», «grandes familles », « bourgeoisie d'Etat », etc. Comme si les mécanismes de domination ne trouvaient pas leur origine dans les besoins quotidiens tout simples des dominés, transformés en contrainte, mais étaient donnés par la Grâce divine». Voir Mouzelis, N. P., Parlementarisme et industrialisation dans la semi-périphérie. Grèce, Balkans, Amérique latine, Athènes, 1987, pp. 341–364.Google Scholar
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