Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Qui pourrait contester l'intérêt de la socio-histoire cinématographique ? Certes, rien n'a encore été fait pour qu'elle vive, qu'elle crée, qu'elle se développe et prenne sa vraie place. Tel est le destin assez voisin et identique de la photographie ou de la phonographie, arts et techniques cependant bientôt centenaires.
Est-ce la faute des historiens ? Ils n'ont pas tellement utilisé et systématiquement dépouillé les documents cinématographiques moyen d'information, mode d'expression pédagogique. Le culte excessif du document écrit les a cloués au sol. Mépris si répandu pour la « culture audio-visuelle » ? Plus simplement leur formation a initié les historiens à des techniques de recherche valables pour les siècles passés : il leur a échappé que, pour l'époque contemporaine au moins, ils disposaient de documents d'un type nouveau, d'un langage différent. Cette défaillance a de quoi surprendre. Imagine-t-on l'historien du Moyen Age ou de l'Antiquité utiliser les documents écrits à l'exclusion de tous les autres et refuser de retenir les leçons de l'archéologie ?
* Pour ne considérer ici que les documents d'actualité compris comme tels, les autres films étant également des « documents ».
page 583 note 1. On se reportera, sur ce point, aux propositions de Jean Glénisson, « Les archives audio-visuelles », à paraître dans le Manuel de l'archiviste français.
page 584 note 1. The Journal of Contemporary history, 1968.
page 585 note 1. Les problèmes que pose leur réalisation ont été évoqués dans Annales, 1965, 2.
page 585 note 2. Quelques-uns déjà ont précédé cet appel en nous accompagnant de leurs vœux : l'Institut français d'histoire sociale, créé par le professeur B. Labrousse, et la Société d'histoire moderne, présidée par J.-B. Duroselle (1967) et A. Soboul (1968). Il convient également de rappeler les initiatives de Henri Michel.