Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
L'article de Carlo Ginzburg, version peu modifiée d'un texte italien paru dans les Quaderni storici, déc, 1984, pp. 857-882, est le second temps d'une opération commencée par un article d'Arnaldo Momigliano auquel Ginzburg se rattache expressément et qu'il qualifie de « très brillant » (§ 2, début, et n. 3 ; §§ 3 et 10). Sous le titre « Une idylle de vingt ans », j'ai réfuté Momigliano dans une Esquisse de mon dernier recueil, L'oubli de l'homme et l'honneur des dieux, pp. 299-318. Cette réfutation, que Ginzburg omet de signaler, vaut aussi contre plusieurs de ses propres interprétations et insinuations (Gaxotte et le régime de Vichy ; les dernières pages de Mythes et dieux des Germains). Je prie donc le lecteur de commencer par en prendre connaissance pour rétablir l'équilibre entre les parties de ce nouveau procès. Sur le texte de Ginzburg, je me bornerai à quatre remarques. J'en ferai ailleurs un examen plus détaillé.
A propos de son article « Mythologie germanique et nazisme, sur un ancien livre de Georges Dumézil », AnnalesE.S.C., 1985, n° 4 pp. 695-715.
1 Le paragraphe 3 dit que Marc Bloch, au coeur du drame, a changé d'avis et a vu dans Mythes et dieux des Germains ce que Momigliano et Ginzburg y dénoncent aujourd'hui. C'est un contresens de la traduction. Dans le texte italien, Ginzburg dit correctement le contraire : « In quella fase tragica (…) Bloch riconosceva nel libro di Dumézil non gid la “ chiare tracce di simpatia per la cultura nazista ” que vi vede oggi Momigliano, ma un contributo critico illuminante sulla Germania di Hitler. » Non già ne signifie pas « non seulement », mais « non pas ». Ce que souligne ici Ginzburg, c'est que Marc Bloch a persisté jusqu'au bout dans sa pernicieuse et aveugle bienveillance.