Construction de liens sociaux dans la paroisse de Belm (17e-19e siècles)
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Questionner la nature des liens qui font la cohésion d'une société déterminée a été au cœur de l'intérêt de certains des premiers « classiques » de l'histoire sociale. Marc Bloch, notamment, dans son analyse de la société féodale, a traité la construction des « liens d'homme à homme », « la formation des liens de dépendance », comme des problèmes fondamentaux ; c'est seulement une fois cette base posée qu'il s'est penché sur les classes, considérées comme des agrégats. On ne peut pas dire que l'histoire sociale, dans sa phase d'essor international, ait, sur ce point, suivi cet illustre modèle. C'est, au contraire, la critique de l'histoire sociale des années 1960 et 1970 qui a justement redonné à cette problématique une place centrale. Elle l'a fait, avant tout, au nom de la micro-histoire : l'un des buts de cette orientation de recherche a été, dès le départ, la reconstruction « du réseau des rapports sociaux dans lequel l'individu est pris ».
On the basis of a family reconstitution, linked to census lists, cadasters and other records, it is possible to reconstruct the life courses, family histories and kinship networks for all the inhabitants of a local society. The parish of Belm near the town of Osnabrück in Northwest Germany is marked by a strong inequality between a minority of peasants with large land holdings and the majority of landless peasants, who were labourers, tenants and linen producers at the same time. This article seeks to analyze the relations between the individual familles of the two classes in detail by examining economie ties like land-lease, labour and credit, as well as social ties like kinship and godparenthood. Both mobility and stability can be assessed: the microhistorical approach helps to better understand both the coherence and the tensions in local society.
1. Bloch, Marc, La société féodale, Paris, 1939-1940 Google Scholar.
2. Carlo Ginzburg, Carlo Poni, « La micro-histoire », Le Débat, 17, 1981, pp. 133-136, ici p. 135. Cpr. Giovanni Levi, « On Microhistory », dans Burke, Peter éd., New Perspectives on Historical Writing, Oxford, 1991, pp. 93–113 Google Scholar ; Revel, Jacques « L'histoire au ras du sol », dans Levi, Giovanni, Le pouvoir au village. Histoire d'un exorciste dans le Piémont du XVIIe siècle, Paris, 1989, pp. I–XXXIII Google Scholar ; Medick, Hans éd., Mikro-Historié. Neue Pfade in die Sozialgeschichte, Francfort-sur-le-Main (à paraître)Google Scholar.
3. Schlumbohm, Jürgen, Lebensläufe, Familien, Höfe. Die Bauern und Heuerleute des Osnabrückischen Kirchspiels Belm in proto-industrieller Zeit, 1650-1860, Göttingen, Verôffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte, 110, 1994 Google Scholar.
4. Mooser, Josef, Ländliche Klassengesellschaft 1770-1848. Bauern und Unterschichten, Landwirtschaft und Gewerbe im östlichen Westfalen, Göttingen, Kritische Studien zur Geschichtswissenschaft, 64, 1984, p. 247 ssCrossRefGoogle Scholar. Cet ouvrage centré sur la région prussienne des environs de Bielefeld et de Minden — voisine du territoire d'Osnabrück — montre jusqu'où peut aller une analyse construite sur des agrégats.
5. Funke, Georg Ludwig Wilhelm, Über die gegenwärtige Lage der Heuerleute im Fürstentume Osnabrück, mit besonderer Beziehung aufdie Ursachen ihres Verfalls und mit Hinblick auf die Mittel zu ihrer Erhebung, Bielefeld, 1847, p. 8 ss, p. 70Google Scholar ; Adolf Wrasmann, « Das Heuerlingswesen im Fürstentum Osnabrück », 1re partie : Mitteilungen des Vereins für Geschichte und Landeskunde von Osnabrück, 42, 1919, pp. 53-171 ; 2e partie : ibid., 44, 1921, pp. 1-154, ici 2e partie, p. 25. Les deux auteurs, il est vrai, opposent dans leur appréciation le système originel des Heuerlinge à son évolution conflictuelle au cours du 19e siècle en particulier.
6. Justus Möser, « Von dem Einflusse der Bevölkerung durch Nebenwohner auf die Gesetzgebung » (1773), dans Justus Möser, Sämtliche Werke, édition critique en 14 volumes publiée par l'Académie des Sciences de Göttingen, vol. 5, 1945, pp. 11-22. Cpr. Knudsen, Jonathan B., Justus Möser and the German Enlightenment, Cambridge, 1986, p. 127 ssCrossRefGoogle Scholar.
7. Le maximum s'élève à douze.
8. Pour plus de précisions, voir Jürgen Schlumbohm, Lebensläufe…, op. cit., p. 543 ss.
9. Georg Ludwig Funke, op. cit., p. 9, cpr. p. 34 ss ; cf. aussi Adolf Wrasmann, op. cit., 2e partie, p. 5 ss, p. 25 ss ; Josef Mooser, Klassengesellschaft, p. 201 ss, p. 266 ss.
10. Ne sont pas pris en compte les 26 ménages sans terre du recensement de 1815 dont les chefs de famille ne s'étaient mariés qu'après le recensement de janvier 1812.
11. Ici non plus ne sont pas pris en compte les ménages dont les chefs de famille ne s'étaient mariés qu'après 1852.
12. Voir à ce propos Jürgen Schlumbohm, Lebensläufe…, op. cit., p. 572 ss.
13. Adolf Wrasmann, op. cit., 1re partie, p. 104 ; Josef Mooser, op. cit., p. 197.
14. Jttrgen Schlumbohm, Lebensläufe…, op. cit., p. 370 ss.
15. Mintz, Sidney W., « The Rural Prolétariat and the Problem of Rural Proletarian Consciousness », The Journal of Peasant Studies, 1, 1973-1974, pp. 291–325 CrossRefGoogle Scholar, en particulier pp. 305, 319 ; id., « A Note on the Définition of Peasantries », ibid., 1,1973-1974, pp. 92-106, en particulier p. 101.
16. Voir, à propos d'une région autrichienne au 20e siècle, Khera, Sigrid, « An Austrian Peasant Village under Rural Industralization », Behavior Science Notes, 7, 1972, pp. 29–36, ici p. 32 ssGoogle Scholar ; id., « Social Stratification and Land Inheritance among Austrian Peasants », American Anthropologist, 75,1973, pp. 814-823, ici p. 816 ss ; id. aussi, « Kin Ties and Social Interaction in an Austrian Peasant Village with Divided Land Inheritance », Behavior Science Notes, 7, 1972, pp. 349-365. Voir de même, à propos d'un village du Haut-Adige, Cole, John W., Wolf, Eric R., The Hidden Fronder. Ecology and Ethnicity in an Alpine Valley, New York, 1974, pp. 243, 255Google Scholar. La question est traitée de manière générale chez Sabean, David, « Aspects of Kinship Behaviour and Property in Rural Western Europe before 1800 », dans Goody, Jack et al. éds, Family and Inheritance. Rural Society in Western Europe, 1200-1800, Cambridge, 1976, pp. 96–111, ici p. 98 ssGoogle Scholar. Voir pourtant Spufford, Margaret, Contrasting Communities. English Villagers in the 16th and 17th Centuries, Cambridge, 1974, p. 111 Google Scholar.
17. Cf. infra.
18. David Sabean, « Aspects of Kinship Behaviour… », op. cit., p. 98 : « … in the absence of property there is little tendency to develop extended kin ties ». Id., Property, Production, and Family in Neckarhausen, 1700-1870, Cambridge, « Cambridge Studies in Social and Cultural Anthropology », 73, 1990, p. 35 : « … the central mode of justification of the Fifth Commandment was exchange. Respect was due to parents because they were the source of wealth, and in terms of expressed value at least, the amount of effort — labor, services, produce — to be expended was directly proportional to the amount of property passed on ». Cf. Pierre Bourdieu, « Les stratégies matrimoniales dans le système de reproduction », Annales ESC, 1972, n° 6, pp. 1105-1127, ici p. 1109 : « … les plus grands ont aussi les plus grandes familles tandis que les “parents pauvres” sont aussi les plus pauvres en parents… ».
19. Ce type de ménage s'observe chez 28 % des laboureurs, chez 23 % des petits exploitants, mais seulement chez 8 % des Heuerlinge : voir Jürgen Schlumbohm, Lebensläufe…, op. cit., p. 252 ss, en particulier p. 264.
20. Chez 19 % des laboureurs, chez 18 % des petits exploitants et chez 19 % des Heuerlinge. Cf. Jürgen Schlumbohm, ibid.
21. Jürgen Schlumbohm, ibid., p. 527 ss.
22. Voir l'étude, désormais classique, de Parsons, Talcott, «The Kinship System of the Contemporary United States », American Anthropologist, 45, 1943, pp. 22–38 CrossRefGoogle Scholar.
23. Un phénomène similaire a déjà été observé chez les premiers ouvriers de l'industrie. Voir à ce propos Segalen, Martine, Sociologie de la famille, Paris, 1981, p. 69 ssGoogle Scholar ; Rosenbaum, Heidi, Proletarische Familien. Arbeiterfamilien und Arbeiterväter im frühen 20. Jahrhundert zwischen traditioneller, sozialdemokratischer und kleinbürgerlicher Orientierung, Francfort-surle-Main, Suhrkamp Taschenbuch Wissenschaft, 1029, 1992, p. 140 ssGoogle Scholar ; Schwägler, Georg, Soziologie der Familie. Ursprung und Entwicklung, Tubingen, Heidelberger Sociologica, 9, 1970, p. 150 ssGoogle Scholar. A propos d'une commune rurale, d'autre part, voir David Warren Sabean, Property, Production, and Family…, op. cit., en particulier pp. 36, 420, 424, 371 ss et 407 ss ; id., « Social Background to Vetterleswirtschaft : Kinship in Neckarhausen », dans Vierhaus, Rudolf et al. éds, Frtihe Neuzeit-fruhe Moderne ? Forschungen zur Vielschichtigkeit von Übergangsprozessen, Göttingen, Veröffenthchungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte, 104, 1992, pp. 113–132 Google Scholar.
24. Dans de nombreuses sociétés on a constaté que les parrains étaient choisis, soit par les « clients » chez leurs « patrons », soit réciproquement entre gens de même rang social, le choix d'inférieurs pour parrains étant en revanche beaucoup plus rare. Cf. Mintz, Sidney W. et Wolf, Eric R., « An Analysis of Ritual Co-Parenthood (compadrazgo) », Southwestern Journal of Anthropology, 6, 1950, pp. 341–368, ici pp. 350 ss, 358 ssGoogle Scholar ; Staudt, Reinhold, Studien zum Patenbrauch in Hessen, Darmstadt, 1958, pp. 28, 30 ssGoogle Scholar ; Fojtik, Karel, « Die Inhalts- und Funktionswandlungen der Gevatternschaft in Böhmen, Mähren und Schlesien vom 14. bis zum 20. Jahrhundert », Kontakte und Grenzen. Problème der Volks-, Kultur- und Sozialforschung. Festschrift für Gerhard Heilfurth zum 60. Geburtstag, Göttingen, 1969, pp. 337–343 Google Scholar ; Zwahr, Hartmut, Zur Konstituierung des Prolétariats als Klasse. Strukturuntersuchung über das Leipziger Prolétariat während der industriellen Revolution, Munich, 1981, pp. 165 ss, 175 ssGoogle Scholar ; Bossy, John, « Godparenthood : The Fortunes of a Social Institution in Early Modem Christianity », dans von Greyerz, Kaspar éd., Religion and Society in Early Modem Europe 1500-1800, Londres, 1984, pp. 194–201 Google Scholar ; Franke, Peter, « Märkische Glasarbeiter im 19. Jahrhundert. Eine Untersuchung der Patenschaftsbeziehungen und Familienverbände in den Glashütten Neuglobsow und Pian zwischen 1804 und 1889 », Jahrbuch für Wirtschaftsgeschichte, 1988, cahier 3, pp. 69–92 Google Scholar ; Ericsson, Tom, « Kinship and Sociability : Urban Shopkeepers in Nineteenth-Century Sweden », Journal of Family History, 14, 1989, pp. 229–239 Google Scholar ; David Warren Sabean, « Social Background to Vetterleswirtschaft… », op. cit., p. 123 ss. Voir pourtant Vernier, Bernard, « La circulation des biens, de la main-d'œuvre et des prénoms à Karpathos : du bon usage des parents et de la parenté », Actes de la Recherche en Sciences sociales, 31, 1980, pp. 63–87, ici p. 84 ssGoogle Scholar.
25. Karel Fojtik signale des résultats comparables dans « Die Inhalts- und Funktionswandlungen der Gevatternschaft… », op. cit., notamment p. 342 : tandis qu'en Bohême, en Moravie et en Silésie les parrains étaient généralement choisis parmi les supérieurs et les égaux, il observe en revanche, dans les régions rurales à système successoral inégalitaire, des parrainages réciproques entre familles de frères et soeurs socialement inégaux : « Dans les familles de laboureurs où, dès le 18e siècle, l'iniquité du droit successoral entraînait souvent des conflits entre frères et soeurs, le parrainage réciproque aidait à renforcer les liens de parenté et ainsi à compenser l'inégalité entre l'héritier principal, i. e. le propriétaire de la ferme, et ses frères, qui ne possédaient qu'une maison, voire étaient locataires ».
26. Il faut dire aussi que ce couple n'avait qu'un enfant.
27. Cf. tableau 2.
28. Quant aux 28 couples restants, on ne peut pas considérer qu'ils fournissent une preuve univoque du contraire, par exemple parce qu'ils ne changèrent plus de ferme après le baptême de leur premier enfant, ou quittèrent la paroisse de Belm avant d'en avoir eu un.
29. Niedersächsisches Staatsarchiv Osnabrück, Rep. 350 Osn. Nr. 209, fol. 348 ss. Il manque le début du texte de la lettre, c'est-à-dire au moins une ligne, la feuille étant abîmée dans sa partie supérieure.
30. Ce genre de fautes est à l'époque tout à fait courant même dans la langue écrite des laboureurs.
31. Ainsi se présente l'en-tête. Cette feuille aussi est abîmée dans sa partie supérieure.
32. J'ai converti les données en pleines journées de travail d'une personne.
33. Tel est le résultat qu'on obtient en ôtant des 26 journées 1/2 les 7 journées effectuées par sa femme, et en comptant 83 jours pour les trois mois d'été (dimanches non compris).
34. Cf. Georg Ludwig Wilhelm Funke, Über die gegenwärtige Lage der Heuerleute…, op. cit., pp. 35, 38 ; Adolf Wrasmann, « Das Heuerlingswesen… », op. cit., 2e partie, pp. 35 ss, 58 ss, 78 ss, 95 ss.
35. J. H. Buhr s'établit dans le district de Franklin County, Missouri, comme beaucoup d'autres originaires de la région d'Osnabrück. Là, il compte parmi les fondateurs de la paroisse catholique dès la fin de 1833. Il finit propriétaire de 130 acres de terre, soit plus de 50 hectares : History of Franklin, Jefferson, Washington, Crawford, and Gasconade Counties, Missouri, Chicago, 1888 (reprint 1970), pp. 342, 729-730. Je remercie Walter Kamphoefner, Texas A & M University, Collège Station, qui m'a communiqué ces informations.
36. Ayant compté à quelques reprises des demi-journées pour des journées entières, il parvenait au résultat de 45 journées pour l'année 1832.
37. Texte reproduit dans Albin Gladen, Der Kreis Tecklenburg an der Schwelle des Zeitalters der Industrialisierung, Munster, Veröffentlichungen der Historischen Kommission Westfalens, 22a, 1970, p. 215 ss ; voir aussi ibid., p. 141 ; Walter D. Kamphoefner, The Westfalians. From Germany to Missouri, 1987, p. 60 ss ; Kiel, Karl, « Gründe und Folgen der Auswanderung aus dem Osnabriicker Regierungsbezirk, insbesondere nach den Vereinigten Staaten », Mitteilungen des Vereins für Geschichte und Landeskunde von Osnabrück, 61, 1941, pp. 85–176, ici p. 127 ssGoogle Scholar. A la différence de J. H. Buhr, l'auteur de cette chanson voulait directement inciter les intéressés, « non pas […] à se soulever », comme il le dit explicitement dans l'avant-dernière strophe, mais à émigrer vers la « Terre promise » qu'était l'Amérique.
38. Adolf Wrasmann, op. cit., 2e partie, p. 83.
39. Adolf WRASMANN, op. cit., 2e partie, p. 102 ss ; Behr, Hans-Joachim, « Zur Rolle der Osnabrücker Landbevölkerung in der bürgerlichen Revolution von 1848 », Osnabrücker Mitteilungen, 81, 1974 pp. 128–146 Google Scholar : Josef Mooser, op. cit., p. 355 ss ; Mager, Wolfgang éd., Geschichte der Stadt Spenge, Spenge, 1984, p. 174 ssGoogle Scholar.
40. Adolf Wrasmann, op. cit., 2e partie, p. 115 ss ; voir p. 57 ss.
41. Georg Ludwig Wilhelm Funke, op. cit., p. 38, voir aussi pp. 8, 36. Josef Mooser, op. cit., p. 255 ss, déduit de la comparaison avec le statut domestique la thèse de l'« émancipation limitée » des Heuerlinge ; de même Jürgen Kocka, Arbeitsverhältnisse und Arbeiterexistenzen. Grundlage der Klassenbildung im 19. Jahrhundert, Bonn, « Geschichte der Arbeiter und der Arbeiterbewegung in Deutschland seit dem Ende des 18. Jahrhunderts », 2, 1990, p. 180 ss.
42. Voir à ce propos Bernard Vernier, Circulation des biens…, op. cit.
43. Jürgen Schlumbohm, Lebensläufe…, op. cit., p. 357 ss.
44. De ce point de vue, la thèse de la « structure quasi féodale du système des Heuerlinge » (Josef Mooser, op. cit., p. 247 ss) n'est que partiellement pertinente.
45. C'est pourtant loin d'être une règle : voir Jürgen Schlumbohm, op. cit., p. 316 ss.
46. Mitterauer, Michael, « Formen ländlicher Familienwirtschaft. Historische Ökotypen und familiale Arbeitsorganisation im österreichischen Raum », dans Ehmer, Josef, Mitterauer, Michael éds, Familienstruktur und Arbeitsorganisation in ländlichen Gesellschaften, Vienne, 1986, pp. 185–323, ici p. 240 ssGoogle Scholar.
47. Dans la conception qui se dégage de l'ouvrage de Karl Polanyi, « reciprocity » suppose au contraire des structures symétriques : Karl Polanyi, « The Economy as Instituted Process », dans id. et al. éds, Trade and Market in the Early Empires. Economies in History and Theory, Glencoe (Illinois), 1957, pp. 243-270, en particulier p. 250 ss ; S. C. Humphreys, dans Polanyi, Karl, Ökonomie und Gesellschaft, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp Taschenbuch Wissenschaft 295, 1979, p. 46 ssGoogle Scholar ; Sahlins, Marshall D., « On the Sociology of Primitive Exchange », The Relevance of Models for Social Anthroplogy, A. S. A. Monographs 1, Londres, 1965, pp. 139–236 Google Scholar. Voir aussi David Warren Sabean, Property, Production, and Family…, op. cit., pp. 259 ss, 300 ss, 348, qui parle de « reciprocity » entre parents et enfants mariés pour caractériser leur relation de dépendance mutuelle dans une région pratiquant la succession égalitaire.
48. On citera l'étude fondamentale d'Edward P. Thompson, consacrée aux rapports entre gentry anglaise et « plebs » et mettant l'accent sur les ambivalences de ces rapports : « Patrician Society, Plebeian Culture », Journal of Social History, 7, 1973-1974, pp. 382-405 ; récemment complétée par id., « The Patricians and the Plebs », dans id., Customs in Common, Londres, 1991, pp. 16-96. Une intéressante discussion sur les formes multiples du clientélisme à l'époque moderne se trouve chez Pfister, Ulrich, « Politischer Klientelismus in der frühneuzeitlichen Schweiz », Schweizerische Zeitschrift für Geschichte, 42, 1992, pp. 28–68 Google Scholar. Une étude exemplaire d'un village de l'Italie du Nord autour de 1700 figure chez Giovanni Levi, Le pouvoir au village, op. cit. ; voir une intéressante application aux relations entre paysans-propriétaires et couches rurales inférieures dans la Haute-Autriche du 20e siècle : Ortmavr, Norbert, « Ländliches Gesinde in Oberösterreich 1918-1938 », dans Ehmer, Josef, Mitterauer, Michael éds, Familienstruktur und Arbeitsorganisation in ländlichen Cesellschaften, Vienne, 1986, pp. 325–416 Google Scholar.
49. Il est vrai qu'on peut en dire autant des vendeurs de toile issus de la couche propriétaire : voir Jürgen Schlumbohm, « Propriété foncière et production des toiles dans les campagnes environnant Osnabrück et Bielefeld au début du 19e siècle », dans Paul Delsalle éd., L'industrie textile en Europe du Nord aux XVIIIe et XIXe siècles. Actes du colloque de Tourcoing 17-18 février 1983, Tourcoing, 1984, pp. 51-74, ici p. 60 ss.
50. Jürgen Schlumbohm, Lebensläufe…, op. cit., p. 137 ss.
51. Dans le débat récent sur les classes et leur constitution, voir en particulier Thompson, Edward P., The Making of the English Working Class, Harmondsworth, 1968 Google Scholar ; id., « Eighteenth-Century English Society : Class Struggle without Class ? », Social History, 3, 1978, pp. 133-165 ; id., « The Patricians and the Plebs », op. cit. ; Jones, Gareth Stedman, Languages of Class. Studies in English Working Class History 1832 1982, Cambridge, 1983 Google Scholar ; id., Klassen, Politik und Sprache. Fur eine theorieorientierte Sozialgeschichte, Munster, 1988 ; de même, la critique radicale de Reddy, William M., Money and Liberty in Modem Europe. A Critique of Historical Understanding, Cambridge, 1987 Google Scholar qu'il modifie dans id., « The Concept of Class », dans Bush, M. L. éd., Social Orders and Social Classes in Europe since 1500 : Studies in Social Stratification, Londres, 1992, pp. 13–25 Google Scholar. Une étude de cas exemplaire a récemment été fournie par Kriedte, Peter, Eine Stadt am seidenen Faden. Haushalt, Hausindustrie und soziale Bewegung in Krefeld in der Mitte des 19. Jahrhunderts, Göttingen, Veröffentlichungen der Max-Planck-Instituts für Geschichte, 97, 1991, en particulier p. 259 ssGoogle Scholar.
52. Cf. la version allemande du texte d'une conférence prononcée par Jacques Dupäquier en 1979 : « Die Methode der Familienrekonstitution, ergänzt durch den Rückgriff auf aile nominativen Quellen, könnte für die Sozialgeschichte das werden, was das Mikroskop für die Biologie geworden ist ». Dans la version publiée, Jacques Dupäquier, « La situation de la démographie historique en France », dans Ritter, Gerhard A., Vierhaus, Rudolf éds, Aspekte der historischen Forschung in Frankreich und Deutschland. Schwerpunkte und Methoden. Deutsch-Französisches Historikertreffen Göttingen 03-06/10/1979, Göttingen, Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte, 69, 1981, pp. 164–171 Google Scholar, ce jugement se trouve quelque peu mitigé (p. 170) : « La méthode de reconstitution des familles, complétée par le recours à toutes les sources nominatives, pourrait devenir, pour l'histoire sociale en général, et pas seulement pour l'histoire démographique, le plus précieux des instruments ». Voir Dupäquier, Jacques, Pour la démographie historique, Paris, 1984, p. 172 ssGoogle Scholar.