Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Seules les critiques sont à retenir. Elles sont à reprendre, afin non pas de cultiver l'absurde en voulant prouver que la perfection avait été atteinte et de jouer à l'incompris, mais simplement parce que ne doit pas être oublié ce qu'a souligné Lucien Febvre. « Le cadre de la recherche, proclamait-il, ce n'est pas, ce ne peut pas être, d'aucune façon, la région. Le vrai cadre de la recherche, c'est le problème » ; ou encore : « Poser un problème, c'est le commencement et la fin de toute l'histoire. Pas de problèmes, pas d'histoire. » Précisément, il nous semble que quelques problèmes restent posés ; les rappeler, donc inviter à les résoudre, c'est servir l'Histoire ; ils concernent les données à utiliser pour répondre à de VIeilles questions, les procédés statistiques à leur appliquer, les résultats ainsi obtenus.
Larges extraits de la Préface par laquelle s'ouvrira l'ouvrage de René Baehbel, Une croissance : La Basse-Provence rurale depuis la fin du XVIe siècle jusqu'à la veille de la Révolution. Essai d'économie historique statistique, un volume et un album à paraître incessamment (Ecole Pratique des Hautes Etudes, VIe section, Collection Démographie et Sociétés). Le lecteur ne cherchera pas ici la Planche I (Localisation des communautés citées dans l'ouvrage).
1. Cette Préface était terminée quand nous avons pris connaissance :
1) de l'ouvrage de Pierre Goubert, Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730, Paris, Ecole Pratique des Hautes Etudes, VIe section, Collection Démographie et sociétés, S.E.V.P.E.N., 1960, 1 vol. 652 p. et un Atlas, 119 p.
2) du chapitre (Les Prix en Europe de 1453 à 1753) que Fernand Braudel et Frank Spooner destinaient à la Cambridge History, chapitre que F. Braudel nous a communiqué par un de ces gestes de chaude amitié dont il a le secret.
Ces deux lectures nouvelles nous ont poussé seulement à préciser parfois notre pensée grâce à quelques notes. Si imparfaite qu'elle soit restée, cette préface est dédiée aux jeunes historiens qui, selon le voeu exprimé, il y a près de trente ans, par notre cher Georges Lefebvre, peineront pour se donner une solide formation en économie politique et en statistique. Simple témoignage, non pas sur une réussite, mais sur un effort.
page 700 note 1. En rédigeant ce passage, alors que n'était pas encore paru le livre de Pierre Goubebt (ouvr. cité), nous répondions à l'avance aux observations que l'auteur a présentées dans les notes concernant certains de nos articles (n. 89 et 41, p. 872 n. 57, p. 875 ; n. 4 p. 494 ; n. 22, p. 500). Le lecteur, une fois de plus, sera juge. Laissons le temps s'écouler.
page 700 note 2. Faut-il opposer radicalement « économie ancienne » et « économie actuelle » ? Economie ancienne à distinguer, parce qu'elle laissait une place importante au troc. Pourquoi la persistance de ce dernier obligerait-elle à penser l'économie autrement ? Même avec un troc généralisé, il y aurait eu inégalité des revenus, encaissements, décaissements et trésoreries, c'est-à-dire finalement stocks et flux, les uns et les autres de différentes grosseurs. Invoquez le troc, et les mécanismes économiques resteront à démonter. « Les produits s'échangent contre des produits », dira J.-B. Say, alors que la monnaie paraissait déjà régner. Formule encore excellente aux yeux d'économistes d'aujourd'hui, d'économistes en renom, qui demandent seulement qu'on la comprenne.
page 703 note 1. Soit : 1) en unités monétaires : a) en 1595, recettes = 100 ; dépenses = 80 ; revenu net = 20 ; 6) en 1625, recettes = 180 ; dépenses = 90 ; revenu net = 40 ; c) donc par rapport aux recettes, dépenses = 80 % en 1595, 69 % en 1625 ; revenu net = 20 % en 1595, 80 % en 1625 ; 2) en grammes d'argent (la valeur intrinsèque de l'unité monétaire passant, par hypothèse, de 1 gramme d'argent à 1,5 g) : a) en 1625, recettes = 195 g ; dépenses = 135 g ; revenu net = 60 g ; 6) donc, par rapport aux recettes, dépenses = 69 % ; revenu net = 80 %. Mimes résultats.
page 703 note 1. Eventail de l'histoire vivante, t. I, p. 304 et suiv. A rapprocher de P. Goubebt, ouvr. cité, p.- STT.
page 706 note 1. A. Devaux, « Les comparaisons internationales de prix », dans Etudes et Conjoncture, 1959, p. 151-296.
page 706 note 2. P. Wack, Les Charges et les Chances d'une entreprise dans le Marché Commun (analysé dans Le Monde du 30 juillet 1960).
page 706 note 3. A rapprocher de P. Goubebt, ouvr. cité, p. 494.
page 707 note 1. Eventail de l'histoire vivante, t. I, p. 809.
page 709 note 1. C'est le sacro-saint « principe d'identité » invoqué par P. Goubert, otwr. cité, p. 494, note 4.
page 710 note 1. P. Goubert (ouvr. cité, p. 828, note 82), respectueux de son « principe d'identité », annonce : « La livre-tournois de 1666 valait 1,84 livre-tournois de 1726 (selon N. de Wailly) ». Reprenant les propres termes de l'auteur, dira-t-on que cette conversion monétaire « élémentaire » relève du « verbalisme économique »? A notre humble avis, la livre-tournois eut, à ces dates, une certaine valeur en blé, une autre en viande, etc.. et le gramme d'argent valut d'abord tant de blé, tant de viande, etc.. . François Divisia : « Ce serait trop beau qu'une ligne d'écriture suffît à régler un problème économique. L'équation des échanges ne nous apprend rien si nous ne la complétons pas par la pensée économique : mais elle nous rend le plus grand service de nous obliger à préciser ce que représentent au juste, économiquement, ses différents termes, » (Travaux du Congrès des Economistes de langue française, Paris Doraat-Montchrestien, 1948, 152 p., autogT. p. 51).
page 713 note 1. Pour le calcul de la valeur intrinsèque, nous nous référons, faute de mieux, à, la Table de Natalis De Wailly (Mémoire sur les variations de la livre-tournois, publié dans Mémoires de Vacadémie des Inscriptions, t. XXI, 2e partie, 1857). La valeur métallique que nous considérons est la valeur-argent. Ce choix est imposé par le sujet. Marc Bloch nous l'avait écrit : « II est impossible de construire une courbe raisonnable, valable à la fois pour la valeur-or et la valeur-argent, d'une monnaie bimétalliste et fluctuante. Le mieux, évidemment, est — vu les classes sociales auxquelles vous avez affaire — de vous fixer sur l'argent » (lettre publiée dans Annales E.S.C., t. X, 1946, p. 855-857). Solution adoptée également par les enquêteurs français du a Comité international pour l'histoire des prix » (Recherches et documents sur l'histoire des prix en France de 1500 à 1800, publiés par H. Hauseb, Paris 1937). Mais, eux, présentaient une valeur métallique brute traduite en grammes d'argent; nous, en francs de germinal, parce que nous nous en sommes tenu aux données de Natalis De Wailly. Marc Bloch observait à notre intention, à propos de ladite Table : « Qu'elle donne des valeurs métalliques en francs de germinal, non en poids, n'est pas gênant s'il s'agit de comparaisons, le long de l'évolution » (lettre ci-dessus).
page 715 note 1. Se reporter, dans l'Atlas de P. Goubert (ouvr. cité), au graphique 52 qui, d'après l'auteur (p. 371, note 88), « illustre la légère supériorité de l'année-récolte pour l'étude des mouvements courts des prix » Et juger.
page 716 note 1. Annales historiques de la Révolution française, 1959, p. 275.
page 717 note 1. A. Soboul, Les Campagnes montpelliéraines à la fin de l'Ancien Régime, analyse par l'auteur dans l'Information historique, 1059, p. 68-69.
page 721 note 1. Marchai, A.., Méthode scientifique et science économique, t. I, Paris Google Scholar. Médicis, 1952, 278 p. (p. 194). Guitton, H., Cours de statistique et de méthodes d'observation, Paris, Les Cours de Droit, 1957-1958, 700 Google Scholar p. ronéot. (p. 532 et suiv. : longues citations de Lescure, Wagemann, Haberler, Kendall, Morice).
page 722 note 1. Se reporter à une note très significative 4e M. Goubert (ouvr. cité, note 22, p. 500). Combien d'historiens savent, actuellement, construire, sans le calculer, un taux moyen annuel d'accroissement ?