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Pénitence Chrétienne et or Musulman dans L'Espagne du Cid

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Francis Bezler*
Affiliation:
Université de Strasbourg II

Extract

La chrétienté occidentale, ainsi qu'il est convenu de l'appeler, est redevable aux îles Britanniques et à la péninsule Ibérique de leur contribution à sa formation. Cette contribution fut en effet décisive dans l'élaboration de certains traits qui caractérisent le christianisme en Occident pendant toute une partie du Moyen Age, voire au-delà.

Les moines irlandais et anglo-saxons, tels saint Colomban (540-616) et ses disciples, ont été à l'origine d'une nouvelle évangélisation de l'Europe, à partir du 6e siècle. Ils apportent avec eux une discipline pénitentielle inconnue de la tradition romaine, élaborée dans les monastères celtes, qui se répandit sur le continent et supplanta l'ancien usage de la pénitence antique. Cette dernière n'accordait au fidèle l'absolution de ses péchés qu'une seule fois au cours de sa vie, et lui imposait des expiations si contraignantes, généralement de caractère public, que bien peu de chrétiens y avaient recours sauf à l'article de la mort. L'usage celtique, par contre, privilégiait la pénitence privée et réitérait l'absolution.

Summary

Summary

Among the many penitents who were subjected to a pecuniary penitence introduced onto the continent by Anglo-Saxon and Irish monks in the vith century, that which has corne down to us in theform of a manuscript from the Silos Abbey in Spain is unique because of the commutation system of expiatory fees which it proposes.

Its author, a monk, designed them with society as a whole in mind, which he divided into two groups: the clergy and the lay people, the latter divided according to a social hierarchy of nine degrees. For clerics wishing to avoid penitential fasts, he offered redemption in the form of aescetic exercizes; to lay persons, however, redemption took a monetary form, money thus incarnating thefrontier between the sacred and the profane.

A study of thèse commutations allows one to date them and to show that Castille, around the year 1050, still did not hâve its own monetary system, but used that of Muslim Spain.

Moreover, since thèse commutations required liquidities which only soldiers possessed, thanks to their forays into the neighboring muslim's territory, they came to symbolize a penitential institution in which faith, war and money were intricately intertwined.

Type
Chrétiens, Juifs et Musulmans dans L'Espagne Médiévale
Copyright
Copyright © Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1997

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References

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4. Ibid., p. 600.

5. Ce tableau est le suivant :

6. Affirmation et tableau de ce prétendu système monétaire castillan repris par Antonio Ubieto Arteta dans A. Ubieto, J. Reglâ, J. M” Jover, Seco, C., Introducciôn a la historia de Espaha, Barcelone, Teide, 1963,Google Scholar 4e édition, 1967, p. 138, ouvrage de grande diffusion.

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8. Ibid., p. 624.

9. Nous devons ces précisions à Mr Jean Gautier Dalché, spécialiste d'histoire économique de l'Espagne du Moyen Age. Qu'il soit ici vivement remercié pour l'aide qu'il nous a généreusement apportée quand nous l'avons consulté sur ce sujet.

10. Voir en effet Etym., XVI, 25, PL, t. 82, col. 590 ss.

11. Le Bas Empire, à partir de Constantin a connu un semis, pièce assez rare : « […] Als Hâlfte des rôm. Goldstiickes der Kaiserzeit tritt S. in der Historia Augusta (Sev. Alex. 39, 7) in der Form Semissis auf, worunter nur das goldene Halbstiick des Solidus konstantinischer und spàter Zeit verstanden werden kann », dans Lexikon der alten Welt, Zurich-Stuttgart, Artemis Verlag, 1965, col. 2765, s. v. Semis ; « Teilstucke des Solidus sind der seltene Semis (2,27 g) und der sehr hàufige Triens (I, 59 g) oder Tremissis […] », ibid., col. 2827, s. v. Solidus.

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18. Jean Gautier Dalché, art. cit., p. 60 ss.

19. Ibid.

20. Pío BeltrÁN Villagrasa, « El sistema monetario… », art. cit.

21. Ibid.

22. Pío Beltrán Villagrasa, « El sistema monetario… », art. cit., p. 66 : « Avec la dégradation du titre de la monnaie d'argent pendant la période des tàifas, la valeur de l'or diminua [à cause de l'augmentation de la valeur de l'argent], de sorte que les valeurs en argenzos du dinar et du sou d'or s'en trouvent changées ».

23. José Maria Lacarra, « Aspectos econémicos de la sumisiôn de los reinos de Tàifas (1010-1102) », Homenaje a Jaime Vicéns Vives, vol. I, Barcelone, 1965, pp. 267-268 : « Il n'est pas possible de calculer les quantités perçues par les princes chrétiens au titre des parias (tributs), ni la valeur des métaux précieux provenant des butins de guerre ou de l'activité commerciale mis en circulation en territoire chrétien. Les données fournies par les chroniques et les documents manquent souvent de l'indispensable précision […]. Il est de même difficile de calculer les rapports d'équivalence entre les monnaies, étant donné les noms fort variés dont celles-ci sont affublées dans les textes, bon nombre desquels ne nous sont pas parvenus dans leur version originelle […] ».

24. « Il est convenu qu'Al-Muqtadir bi-llah donnera chaque année à son seigneur le roi Sanche douze mille mancusos d'excellent or, en or si le roi préfère de l'or, et si par contre il préfère de l'argent, il recevra pour chaque mancuso d'or sept sous d'argent de la monnaie de Saragosse », cité par J. Ma Lacarra, « Dos tratados de paz y alianza entre Sancho el de Penalén y Moctâdir de Zaragoza (1069 y 1073) », Homenaje a Johannes Vincke para el II de mayo de 1962, vol. I, Madrid, CSIC, Goerres Gesellschaft zur Pflege der Wissenschaft, 1963, p. 133.

25. Cf. Angel Gonzalez Palencia, Los mozarabes de Toledo en los siglos XII y XIII, 1.1, Madrid, Instituto de Valencia de Don Juan, 1926, p. 1 : « Vente de la moitié d'une vigne […] réalisée par Chamila, fille de Fârach, épouse de Belinsi le Maçon, au bénéfice de Rabf Binshac ben Nehemias le juif, pour le prix de 300 mizcales (ce sont des dinars, mithkhâl étant l'unité pondérale), de ceux qui ont cours en ce moment à Tolède, à 10 dirhams le mizcal, selon l'aloi des musulmans […] ».

26. Cf. J. Ma Lacarra, « Aspectos econômicos… », art. cit., p. 265 : « C'est Ferdinand Ier qui, au cours des dernières années de sa vie, par des campagnes menées contre les royaumes de Tolède, de Saragosse et de Séville, obtint de ces rois le paiement de parias (tributs), qu'il répartit ensuite, avec ses royaumes, entre ses enfants. D'après la Crônica Compostelana, il légua à Sanche la Castille et les tributs annuels que lui payait le roi de Saragosse ; à Alphonse, le royaume de Léon, avec les tributs payés par le royaume de Tolède, et à Garcia le royaume de Galice avec les tributs de Séville et de Badajoz […] ».

27. Cf. ibid., p. 268 : « […] il ne faut pas oublier la dépréciation que subit la monnaie tout au long du 11e siècle […].

28. « La femme qui aura ses règles le jour de Pâques ne mangera que de la viande de l'agneau béni » ; « Si par contre, il meurt, il ne sera pas fait mémoire de lui à l'Offertoire, et à son enterrement il n'y aura ni psaumes, ni sel […] » ; « Si un jeune homme vierge est uni en mariage à une jeune fille vierge sans bénédiction des voiles […] » ; « Celui qui ne connaîtra pas parfaitement tout le psautier, le rite du baptême ainsi que celui du sel ou de la sépulture, ne pourra accéder à aucun grade ecclésiastique ».

29. Cf. Jean Gautier Dalché, « L'histoire monétaire… », art. cit., p. 58.

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31. Cf. Jean Gautier Dalché, « L'histoire monétaire… », art. cit., p. 58.

32. Cf. José Maria Laccara, « Aspectos econômicos… », art. cit., p. 276.

33. Cf. Ibid., p. 273.

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35. Jean Gautier Dalché, « L'histoire monétaire… », art. cit., p. 58.

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