Première Partie
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
En monnaies est li cose moult obscure
Elles vont haut et bas, se neset-on que faire ;
Quand on quide wagnier, on troeve le contraire...
Ainsi se lamentait, il y a environ six siècles, le sage abbé tournaisien Gilles Li Muisis. C'est de ces «choses obscures» et, plus particulièrement, de ces hauts et de ces bas également énigmatiques qu'il va être question ici. Je ne m'excuserai pas de ce que le sujet peut avoir, en apparence, d'abstrus. Les diverses tragédies économiques que nos pays ont traversées, au cours de ces dernières années, ont rappelé à tous qu'à la fois baromètres de mouvements profonds et causes de non moins formidables rendements de la masse sociale, les phénomènes monétaires se rangent parmi les plus dignes d'attention, les plus révélateurs, les plus chargés de vie, sur lesquels l'historien doit se pencher.
Leçons professées à l'Institut des Hautes Études de Belgique, Bruxelles, 1939.
page 145 note 1. Éd. Kervyn, t. II, p. 156.
page 147 note 1. Molinet emploie déjà rabatement (voir plus loin).
page 147 note 2. [Voir à leur propos l'article classique de Marc Bioch sur L'or au moyen âge, Annales d'Hist. Écon. et Soc, 1932. — L. F.].
page 153 note 1. [Il s'agit de l'article de H. Van Werveke, Monnaie de compte et monnaie réelle, publié dans la Revue Belge de Philologie et d'Histoire, t. XIII, 1934, et dont Marc Bloch rendit compte dans les Annales en 1935, t. VII, p. 323. — L. F.]
page 154 note 1. Essays, 1875, t. I, p. 314, n° 1.