Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Le milieu influence l'homme et vice-versa : vérité de La Palice, mais vérité mal assimilée. Car elle implique une dynamique et donc une histoire. L'environnement évolue du fait de changements naturels endogènes ou exogènes — changements climatiques par exemple — et aussi du fait de l'homme. Chaque changement entraîne forcément une nouvelle adaptation humaine. Mais les interférences humaines changent elles aussi, sous le poids de pressions internes ou externes à une communauté, ou encore en réaction aux changements de l'environnement naturel. Le couple homme-milieu n'est jamais donné une fois pour toutes. Ce n'est pas un système auto-régulateur fermé sur luimême. Il est ouvert à l'histoire du dedans et du dehors.
This contribution examines the relationship throughout recorded history of the rainforest environment in Africa and humanity, to conclude that at each stage the “environment” is a sum of biotopes mainly produced by mankind. Tropical forests are “humanized” environments; humanized through a dialectical interaction between extremely complex biotopes and several millienia of human activity following the introduction of farming in these areas.
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4. Comparer les cartes 2 et 3. Les cartes 1 et 2 reproduisent les données habituelles ; la carte 3 est établie par un botaniste. Voir aussi, R. Letouzey, « Végétations », dans G. Laclavere, Atlas de la République Unie du Cameroun, Paris, n. d., pp. 20-24 ; G. Caballe, cartes A0 et A10 dans Atlas du Gabon, Nancy, 1977 et idem, « Essai phytogéographique sur la forêt dense du Gabon », Annales de l'Université nationale du Gabon, série Sciences, 2, 1978, pp. 87-101 ; Atlas du Congo, Atlas de la Côte-d'Ivoire.
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13. L'expression de R. Cornevtn, Histoire de l'Afrique, Paris, 1966, p. 26, « région anhistorique » a été donnée parce qu'il n'y eut là, d'après l'auteur, aucun État important. L'explication, pp. 28-29, reprend les clichés concernant la forêt hostile pour expliquer l'absence de tout État et appelle l'Afrique centre-équatoriale « sans histoire ».
14. La littérature au sujet des pygmées est immense. Cf. les bibliographies de M. Linigergoumaz, Pygmées et autres races de petite taille, Genève, 1968 et F. Plisnoer-Ladame, « Les pygmées », Enquêtes bibliographiques, v. 17, Bruxelles, 1970. Depuis cette date les publications ont continué à un rythme accéléré.
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18. J. Van Noten, op. cit., p. 25. Matupi connaît une évolution en sens contraire, la forêt reculant ailleurs, même dans la région. Cf. M.-C. Van Grunderbeek, E. Roche, H. Doutrelepont, « L'âge du fer ancien au Rwanda et au Burundi : archéologie et environnement », Journal des Africanistes, 1982, 1-2, pp. 46-47.
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23. G. DuprÉ, op. cit., pp. 49-68.
24. Pour les pygmées de l'Ituri ces questions historiques sont soulevées par R. Harako, « The Mbuti as Hunters », Kyoto University African Studies, 10, 1976, pp. 37-99, spécialement pp. 85- 86. H. Koch, Magie et chasse dans la forêt camerounaise, Paris, 1968 (Djue, Makaa) et G. DuprÉ (n. 22) sont de bons exemples en ce qui concerne les agriculteurs-chasseurs-trappeursrécolteurs.
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31. B. Jewsoewicki éd., « Contributions to a History of Agriculture and Fishing in Central Africa », African Economie History, n° 7, 1979, donne un aperçu pour l'Afrique centrale surtout pp. 113-139. La consommation des feuilles de manioc pour compenser la carence en protéines des racines, ne suffit pas à rendre le manioc aussi nutritif que les cultures qu'il remplaça.
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39. P. Schebesta, Die Bambuti-Pygmàen vom Ituri, Bruxelles, 1958, I, pp. 81-84 relate des guerres entre Balese, Mvuba et pygmées comme A. Hutereau, Histoire des peuplades de l'Uele et de l'Ubangi, Bruxelles, 1922, p. 46 le fait pour les Boa et pygmées. Les Kuba et voisins du Nord se souviennent aussi de guerres pygmées. La distribution aux Uele et aux Maniema des agriculteurs chasseurs est complémentaire de celle d'agriculteurs associés à des groupes pygmées chasseurs. J. Vansina, « Do Pygmies hâve a History ? » dans Sprache und Geschichte in Afrika, vol. 5, 1985, à paraître.
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44. S. Jean, op. cit., pp. 109-110. G. Dupré, op. cit., pp. 77-81. Le système culturel dit « arachide » date seulement du xrxe siècle en réponse à la demande d'arachides pour l'exportation.
45. J. Vansina, « Lignage, idéologie et histoire en Afrique centrale », Enquêtes et documents d'histoire africaine, 4, 1980, pp. 133-155. Ceci vaut aussi pour les sociétés décentralisées de l'Afrique occidentale au Sierra Leone, au Libéria et en Côte-d'Ivoire, ainsi qu'au pays igbo et à Calabar, voir n. 38. Le terme « société lignagère » induit en erreur et devrait être abandonné. Les études en cours confirment les datations, aussi bien par les trouvailles archéologiques au Gabon, Congo, Cameroun et Zaïre, que par les analyses linguistiques. Sur ce point les recherches en Afrique occidentale sont moins avancées.
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48. G. Dupré, op. cit., pp. 117-122.
49. Voir les chiffres de C. W. H. KOCH, op. cit., pp. 286-304. Dans le groupe mongo les gros villages sont appelés bosenge : cf. G. Hulstaert, Dictionnaire lomongo-français, Tervuren, 1957, vol. I. Il en est de même pour les Mboshi, les Kuba, les Nunu.
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53. R. Harms, River of Wealth, River of Sorrow, op. cit., pp. 152-153. Le cas de Ngaliema qui devint chef d'un centre à Kinshasa est le plus connu.
54. C. Meillassoux, Anthropologie économique des Gouro de Côte-d'IvoIre, Paris, 1964. Les termes « aînés » et « cadets » sont malencontreux car ils perpétuent une idéologie de légitimation qui voile les réalités.
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56. Mumbanza Mwa Bawele, op. cit., 1970, pp. 105-116 ; L. De Heusch, « Un système de parenté insolite : les Onga », Zaïre, 9, 1935, pp. 1011-1028 (descendance « mixte »). J. Frâssle, Negerpsyche im Urwaldam Lohali, Fribourg, 1926, pp. 129-138.
57. Le nkum Mongo est typique. Cf. E. Mùller, DOS Fiirstenbum bei den Sùdwest-Mongo, Mayence, 1955.
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59. J. Vansdja, « Peoples of the Forest », carte 3.
60. Puisqu'on le retrouve de fait dans la grande majorité des sociétés forestières. L'habitat dispersé par exemple est presque inconnu.
61. D. Forde, « The Cultural Map of West Africa : Successive Adaptations to Tropical Forests and Grasslands », Transactions of the New York Academy of Sciences, séries 2, 15,1953, pp. 206-219, présuppose que toute organisation complexe doit venir de la savane, attitude toujours aussi répandue actuellement. Les Mende, Temne, Vai ont une stratification sociale poussée, dit-on, parce qu'ils viennent du nord. Les principes constitutifs des cités royaumes yorouba et du royaume du Bénin doivent venir du nord, etc. Si dans les cas du Sierra Leone d'autres indications confirment qu'il s'agit d'une intrusion (Mende, Vai — mais pas Temne !), il n'en est pas de même pour le Nigeria et certainement pas pour Bioko.
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