Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Une Sékie de registres aux Archives Générales du Royaume, à Bruxelles, concerne la taxe de 1 % sur la valeur des marchandises exportées des Pays-Bas pendant les années 1543-1545.Cette source capitale, jusqu'ici, n'a été utilisée que de façon très superficielle; une exploitation systématique ne saurait d'ailleurs être entreprise, en raison de l'immensité de la tâche, que par une équipe importante de chercheurs.
Pour notre compte, nous nous sommes efforcés d'examiner, à l'aide de ces précieux registres, le mouvement des exportations vers l'Italie par voie de terre. L'exportation par mer, vers la Péninsule n'a, en effet, laissé aucune trace dans les registres, à l'exception d'un seul envoi de Veere, en Zélande, à destination de Gênes.
1. Chambre des Comptes, n°8 23357-23364. La taxe fut levée du 10 février 1543 au 22 septembre 1545.
2. Signalée dès 1860 par A. Henné (Histoire du règne de Charles V en Belgique, t. IV, p. 247 et suiv.), elle ne fut sérieusement utilisée que par Goris, J ., en 1925 : Etude sur les colonies marchandes méridionales à Anvers, Louvain, 1925, p. 290 Google Scholar et suiv., 329 et suiv. Depuis, on s'est borné à quelques coups de sonde (p. ex. Sabbe, E., De belgische vlasnijverheid, t. I, Bruges, 1943, p. 271 Google Scholar ; — Smedt, O. De, De engelse natie te Antwerpen in de 16e eeuw, t. II , Anvers, 1954, p. 436 Google Scholar).
3. Chambre des Comptes, n° 23362, à la date du 7 oct. 1544 : chargement de 2 80 wagues de plomb pour le compte de Jean-Baptiste Spinola.
1. Ainsi, pendant les deux années 1535 et 1540, sur 14 contrats d'affrètement vers la Méditerranée passés devant le notaire anversois Guillaume Stryt, 3 seulement portent sur des voyages en Italie (Goms, op. cit., p. 162-167). C'est seulement vers la fin du siècle que la navigation vers l'Italie prend des dimensions impressionnantes. Avant 1580- 1590, la navigation des Méditerranéens vers l'Europe du Nord-Ouest n'est pas très importante (cf. les chiffres de Lane, F. C., « Venetian shipping during the commercial révolution », American historical review, XXXVIII, 1933, p. 238–239 Google Scholar), et parmi les Nordiques, seul? les Anglais entretiennent une navigation, d'ailleurs fort limitée elle aussi, vers la Méditerranée (cf. M. Epstein, The English Levant Company, p. 19, p. 31, n. 9 et appendice V). Pour ce qui est du commerce des Pays-Bas avec l'Italie, rien ne permet de croire jusqu'ici, selon nous, à une prédominance du trafic maritime sur le trafic terrestre, en tout cas pas avant la fin du XVIe siècle ; malgré tout l'intérêt suscité par cette liaison maritime, rien ne prouve que ce trafic ait dépassé ou même seulement égalé les expéditions terrestres, infiniment plus sûres et plus régulières, et qui ne connaissaient pas l'interruption hivernale du trafic maritime.
2. Les doutes de J. Goris à ce sujet sont sans fondement : si pendant les six premiers mois de la taxation, aucun chiffre n'est donné pour les ports hollandais, c'est tout simplement parce que les comptes des receveurs hollandais n'étaient pas rentrés à temps ; on a donc inscrit les sommes perçues en Hollande pour les douze premiers mois après la seconde période de six mois. Les chiffres pour la Hollande, qui manquent dans le premier tableau de Goris, se trouvent dans son second tableau, additionnés à ceux de la seconde période, op. cit., p. 329 et suiv., et Chambre des Comptes, n° 23358, recettes de Hollande. Le seul facteur négatif consiste dans l'exemption des Merchants Adventurers pour leurs exportations vers l'Angleterre, signalée par O. DE Smedt (De Engelse Natie, t. II, p. 436 et suiv.) et dont Goris n'a pas tenu compte ; pour l'exportation vers l'Italie, cette exemption est évidemment sans importance.
3. Chambre des Comptes, n° 23357, f. 1. Daniel et Antoine van Bombergen à Antonio Grimani, 26-11-1542 et 29-4-1543. Venise, Archivio di Stato, Lettere commercial! 12 bis.
1. F. Edler, , « Le commerce d'exportation des sayes d'Hondschoote vers l'Italie », Revue du Nord, XXII, 1936, p. 265–266 Google Scholar. — Edler, P., The Van der Molen, commission merchants of Antwerp, 1538-1544 : trade with Italy. Médiéval and historiographical essays in honor of J. W. Thompson, Chicago, 1937, p. 132 Google Scholar et suiv. Bombergen à Grimani, 26-11-1542 et 29-4-1543. Venise, Archivio di Stato, Lettere commerciali 12 bis.
2. Voir le témoignage du conducteur Matheus Lederer à ce sujet (1556) : la route d'Angleterre en Italie par Hambourg a été beaucoup utilisée « en 1542 ou 1543 » lorsque aux Pays-Bas, on levait le centième denier ; pour cette raison, la plupart des marchands envoyèrent alors leurs balles par la route de Hambourg. Voir aussi A. Huyskens, « Die Krisis des deutschen Handels wâhrend des geldrischen Erbfolgekrieges 1542- 1543 », Annalen des historischen Vereins fur den Niederrhein, Heft 81, 1906.
3. Op. cit., p. 290-294.
4. La valeur moyenne de l'exportation pendant les deux premières périodes de 6 mois est en effet de 97 305 livres, alors qu'elle est de 122 080 pendant les trois dernières périodes.
1. Nous employons comme base de nos calculs la livre de gros (livre flamande, livre de 240 gros), monnaie de compte des Pays-Bas, subdivisée en 20 sous de 12 deniers ou « gros ». Le florin (florin carolus, parfois appelé « livre de 40 gros ») vaut 1 /6 de la livre de gros. La livre tournois, monnaie de compte française, équivaut à peu près au florin. Le florin allemand vaut environ 1/3 de la livre de gros. Dans les registres, la valeur des marchandises est exprimée en livres de gros, mais le produit de la taxe est calculé en florins. Dans nos calculs, nous avons négligé toutes les fractions de la livre.
2. Chambre des Comptes, 23357, f° 1. Le florin philippe vaut 25 patards ou 50 gros, donc 5/4 de florin, ou 4 sous 2 deniers de gros.
1. Toutes les expéditions vers l'Italie partent d'Anvers.
2. Nous traitons plus amplement de ces apports nouveaux de la technique commerciale dans un travail sur la firme délia Faille et le commerce flamand au XVIe siècle, que nous mettons actuellement au point en vue de sa publication.
1. Voir à ce sujet Muller, J ., « Das Rodwesen Bayerns und Tirols im Spâtmittelalter und zu Beginn der Neuzeit », Vierteljahrschrift fur Sozial-und Wirtschaftsgeschichte, t . III, 1905, p. 361–420 Google Scholar et 556-626; et « Augsburgs Warenhandel mit Venedig und Augsburger Handelspolitik im Zeitalter des Dreizigjâhrigen Krieges », Archiv fur Kulturgeschichte, t. I, 1903, p. 326-347.
2. Voir J. Goeis, op. cit., p. 137-143.
3. Ceci résulte de l'examen des registres de taxe cités. Le rôle des transporteurs peut être suivi dans les centaines de renseignements fragmentaires des Certificatieboeken aux Archives communales d'Anvers.
4. Ce dernier chiffre est d'ailleurs un maximum : il groupe toutes les expéditions inscrites au nom d'un marchand, et non d'un transporteur ; comme, le plus souvent, ces postes sont cependant inscrits le même jour qu'une conduta et immédiatement après, il est probable — et dans deux ou trois cas, le fait est établi — qu'il s'agit de balles ajoutées au dernier moment à la conduta. Dans cette hypothèse, le montant expédié par les marchands eux-mêmes tomberait à 7 600 livres de gros, soit à peine plus de 1 % .
1. F. Edler, « The Van der Molen », art. cit., en énumère sept, qu'elle trouve mentionnées dans les lettres des Van der Molen. La septième, les Todeschoni ne sont rien qu'un autre nom donné à Lederer ou plus probablement à Cleinhans ( Todeschoni = « les grands Allemands »).
2. Voir plus loin, p. 469 et 470.
3. Nous employons le terme « flamand » dans l'acception de l'époque, e'est-à-dire pour désigner tous les marchands originaires des Pays-Bas. Archives délia Faille (archives privées), Journal de Jean délia Faille le Vieil, f. 246. — Ibidem, Copie-lettres de Martin délia Faille, lettres à Widhols. —- Archives communales d'Anvers, Certificatieboek 6,f°302 et 16, f°225. — Vonranke, E., « Die wirtschaftlichen Beziehungen Kôlns zu Frankfurt am Main, Suddeutschland und Italien im 16. und 17. Jahrhundert (1500-1650) », V.S.W.G., XVII, 1923 Google Scholar. — Thimme, H., « Der Handel Kôlns am Ende des 16. Jahrhunderts und die internationale Zusammensetzung der Kôlner Kaufmann schaft », Westdeutsche Zeitschrift, XXXI, 1912, p. 437–440 Google Scholar. Martin délia Faille ayant demandé, en 1586, à ses correspondants d'Augsbourg, les Widhols, d'envoyer ses balles italiennes par l'intermédiaire des Annoni, les Widhoto répondent que les Annoni n'ont pas d'agent à Augsbourg et n'envoient de marchandises que par la Suisse.
1. E. VON Ranke, art. cit. — Archives délia Faille, Copie-lettres de Martin délia Faille, lettres à Oswald Cleinhans. — Archives communales d'Anvers, Engelse Natie, IV, témoignage de Hans van Nederhoven. — Ibidem, Certificatieboek 5, f° 202.
2. C. Desimoni-l.t. Belgrano, Documenti ed estratti riguardanti la storia del commercio e délia marina ligure, I : Atti délia società ligure di storia patria, v, 1867, p. 474 : certificat du doge pour Francesco dell'Isola et ses frères, « conduttori de merci da Genova aile parti di Fiandra » (1523).
3. E. VON Ranke, art. cit.
1. E. Coornaert, « Le commerce de la Lorraine vu d'Anvers, à la fin du XVe et au XVIe siècle », Annales de l'Est, 5e série, I, 1950, p. 117-118. — F . Edler, art. cit., p. 132 et suiv. — Archives communales d'Anvers, Schepenregisters 228, f° 36.
2. Ce transporteur n'apparaît dans les registres qu'à partir du 19-7-1543.
3. Nous examinons ce sujet plus en détail dans notre travail annoncé à la note 2, page 465. Voir des indications sommaires dans E. Coornaert, La draperie-sayetterie d'Hondschoote, p. 251-254, et du même, « Les routes commerciales d'Anvers en Italie au XVIe siècle », Annales de Géographie, t. 36, 1927, p. 168-169. — F . Edler, art. cit., p. 132 et suiv.
1. Voir les listes des noms, p. 472 et 473. J. Gobis (op. cit., p. 272) ne cite que 68 noms, extraits des deux premiers registres. Parmi les 55 Méridionaux, il classe erronément Elias Gysberto, qui est Flamand (Elias Ghysbrechts). Rigo Minau, qui est désigné comme marchand méridional par Goris (p. 360), est en réalité un Allemand (Hendrik Minauw), originaire de Cologne. Pour le classement par nationalité, nous nous sommes trouvés devant quelques cas douteux, où nous avons dû nous fier à la consonance des noms ; il ne s'agit cependant que de quelques très petits marchands. Nous n'avons pas davantage cherché à distinguer les Espagnols des Portugais.
2. Les balles taxées à forfait sont presque toujours mentionnées à la fin de chaque conduta, sans spécification des noms des marchands.
3. Pibenne, H., Histoire de Belgique, t. III, p. 267–282 Google Scholar. — Ehrenbfro, R., DOS Zeitalter der Fugger, Iena, 1922, t. I, p. 363 Google Scholar. Plusieurs publications, ont depuis lors attiré l'attention sur l'importance des marchands flamands au XVIe siècle, mais écrites presque toutes en néerlandais, elles ont échappé à l'attention des historiens étrangers.
1. Nous nous permettons de renvoyer à notre travail sur les délia Paille, où ces questions sont traitées plus à fond.
1. Dans la liste ci-dessus, les noms des Flamands sont en italique; les noms des autres marchands non italiens, en Petites Capitales.
1. Voir à son sujet Denucé, J., Inventaire des Affaitadi, banquiers italiens à Anvers (1568), Anvers, 1934 Google Scholar. Du même, Italiaansche Koopmansgeslachten te Antwerpen in de XVIe-XVIIIe eeuwen, Malines-Amsterdam, 1934, p . 57 et suiv. — Bauer, C., Unternehmung und Unternehmungsformen im Sptttmittelalter und in der beginnenden Neuzeit, Iena, 1936, p. 40–56.Google Scholar
2. F. Edler, « The Van der Molen », art. cit., in fine.
1. Cf. à ce sujet Goris, op. cit.
2. Sont indiqués encore, pour un montant de moins de 300 livres de gros : Crémone, Modène, Verceil, Pise, Bergame, Lagnar d'Asolo (? ou Largadasol î), Côme, Padoue, Plaisance, Lodi, Reggio (Emilia ou Calabria ?), Messine (en ordre décroissant). L'exportation vers toutes ces villes se fait exclusivement pour le compte de marchands italiens.
1. Cf. F. Edler, « The Van der Molen », in fine. De multiples exemples de ce rôle de Ferrare se trouvent dans les Certificatieboeken ; citons-en un seul : 102 balles envoyées d'Anvers à Ferrare pour le compte de marchands napolitains, Certificatieboek 12, f° 325. Le rôle analogue de Pesaro nous est surtout connu par le copie-lettres de Martin délia Faille (Archives délia Faille).
2. Voir, pour l'évolution sociale, Scholliers, E., « Vrije en onvrije arbeiders voornamelijk te Antwerpen in de XVIe eeuw », Bijdragen voor de Geschiedenis der Nederlanden, XI, 1956, p . 285–322 Google Scholar. Pour l'exportation vers l'Espagne et l'Amérique, Sabbe, E. De belgische vlasnijverheid, t. I, Bruges, 1943, p. 175 Google Scholar et suiv.
1. J. Gobis, op. cit., p. 290-294.
1. Réduisons la confusion des unités d'emballage : la balle étant de loin l'unité la plus employée, c'est en balles qu'il faut essayer de réduire les autres unités. Pour ce faire nous avons adopté les coefficients suivants, que la comparaison des données des registres a fournis, et qui ont une valeur approximative : 1 pac = 8 balles ; 1 fardeau = 2 balles ; 1 caisse, 1 sac = 1 balle ; 1 tonneau, 1 balette, 1 tonnelet, 1 caissette, 1 coffre = 1/2 balle. Pour les indications de pièces d'étoffe, nous comptons 5 draps, par balle et 20 carisées, sayes, etc., par balle. Nous ne nous soucions, ici, que des ordres de grandeur ; la part peu importante de toutes ces unités dans l'ensemble justifie le procédé — le seul qui permette de voir clair dans les chiffres de Goris.
2. Les carisées sont des étoffes de laine anglaises plus légères que les draps ; elles connaissent au XVIe siècle une vogue extraordinaire ; voir O. DE Smedt, De engelse natie, t. II, p. 328 et suiv. Les frisettes sont des draps d'une qualité inférieure. Parmi les textiles divers, prédominent les ostades, suivis, beaucoup plus loin, des satins (deux produits des Pays-Bas méridionaux).
3. Procédé qui favorise plutôt la part des produits « indigènes », la production drapière aux Pays-Bas étant à cette époque certainement moins importante que l'importation de draps anglais. Voir O. DE Smedt, op. cit., t. II, p. 328 et suiv.
1. Les 1 505 balles de textile ne formant qu'environ 15 % des balles de textile exportées pendant la première année de la taxe.
1. Ce point que nous développons dans notre travail annoncé à la note 2, p. 465, confirme les vues de houtte, J. A. Van, « La genèse du grand marché international d'Anvers à la fin du moyen âge », Revue belge de Philologie et d'Histoire, t. 19, 1940, p. 87–126.CrossRefGoogle Scholar
1. Pour les Italiens, le calcul n'est qu'approximatif.
2. Pour le commerce des sayes, voir surtout Coohnaert, E., La draperie-sayetterie d'Hondschoote, Paris, 1930 Google Scholar, et F. Edler, « L'exportation des sayes d'Hondschoote », art. cit.
1. On a cependant l'impression que l'exportation de draps des marchands italiens se dirige surtout vers Ancône et rétablit l'équilibre entre l'exportation « levantine » et l'exportation « italienne » de ce produit.
2. Les Italiens semblent cependant en envoyer beaucoup à Venise.
3. G. Luzzatto, « La decadenza di Venezia dopo le scoperte geografiche nella tradizione e nella realtà », Archivio venelo, 5e série, LIV-LV, 1954, p. 176. — Ehrenuerg, R., Hamburg und England ira Zeitaller der Kônigin Elisabeth, Iena, 1896, p. 303 Google Scholar. — Braudel, F. et Romand, R., Navires et marchandises à Ventrée du port de Livourne (1547-1611), Paris, 1951, p. 50 Google Scholar. Pour le poivre, voir surtout Braudel, F., La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, Paris, 1949 Google Scholar (seconde partie, :hap. m , 1).
4. La part minime du poivre dans cette exportation prouve éloquemment combien les historiens font généralement erreur en considérant cette denrée comme l'un des rares facteurs essentiels dans le commerce du XVIe siècle. L'importance exagérée attachée au commerce du poivre a fait sous-estimer le rôle infiniment plus important tenu par les produits textiles : le commerce anversois avec l'Italie et avec l'Allemagne par exemple est un commerce de produits textiles, sans plus ; le rôle du poivre y est négligeable. L'erreur fondamentale consiste à considérer le poivre comme le type du produit extrêmement précieux, qui, sous un volume réduit, représente une très grande valeur, par opposition aux autres denrées, qui auraient une i valeur spécifique » beaucoup moindre ; si cette opinion est fondée par rapport à des denrées comme le plomb ou les grains, elle est absolument erronée par rapport aux produits qui, bien autrement que le poivre, forment l'épine dorsale du commerce de l'époque : les produits textiles ; l'examen des registres de la taxe prouve que, à poids égal, les textiles représentent en moyenne une valeur beaucoup plus grande que le poivre ; les balles de poivre équivalent généralement à des balles de textile de basse qualité (15 à 20 livres de gros par balle), tandis que la plupart des balles de textile atteignent des valeurs nettement plus élevées. Une preuve supplémentaire en est fournie par le fait que les marchands n'ont jamais fait usage de la faculté, que leur laissait le placard, de taxer à forfait les balles d'épices exportées ; en effet, la taxe forfaitaire était fixée à 2 florins carohis par balle de 240 livres de poids, soit, comparé à la taxe forfaitaire pour les produits de l'industrie lainière : 73 1 /3 de gros par 220 livres de poids (contre 50 gros pour un même poids de textiles) ; aucune balle de poivre n'atteignait donc une valeur de 30 livres 11 s. 1 d. de gros par 220 livres de poids. Manifestement, les financiers impériaux s'étaient trompés eux aussi sur la valeur a intrinsèque » du produit.
1. Il s'agit du seul marchand anglais parmi ces exportateurs ; c'est un Adventurer bien connu (O. DE Smedt, op. cit., index).
2. Voir à son sujet J. Goris, op. cit., index.
1. Nous n'avons pas retenu le chiffre de février 1543, manifestement incomplet (la taxe fut officiellement levée à partir du 10 février, mais la levée pendant les premières semaines fut irrégulière). Pour septembre 1545, nous n'avons que les chiffres jusqu'au 22 du mois, et nous avons ajouté pour les 8 derniers jours la moyenne des 22 premiers (la taxe, qui le 10 août 1545 comptait deux ans et demi d'eXIstence, fut prolongée jusqu'au 22 septembre suivant).
1. Nous avons fait le calcul des moyennes sur la base de deux chiffres par mois, en ne prenant que la période octobre 1543-septembre 1545 ; en effet, pour les premiers mois de la taxe, les indications de la destination sont très incomplètes.
2. Au cas où plusieurs convois sont inscrits le même jour pour le même transporteur, nous n'en avons compté qu'un seul ; il est en effet plus que probable que ces inscriptions se rapportent à un seul groupe de chariots quittant la ville. Les inscriptions des mois de février et mars 1543 sont irrégulières en ce qui concerne le groupement par convois.