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Les timbres amphoriques thasiens. Bilan et perspectives de recherche

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Yvon Garlan*
Affiliation:
Université de Haute-Bretagne

Extract

« Fonder l'archéologie ou le roman sur un “ Pourquoi pas ? ”, cela ne fait de mal à personne » (Roland Barthes, Mythologies, Points, 1957, p. 51).

Dans nombre de cités grecques on a timbré, à l'aide d'un cachet apposé avant cuisson, une partie variable de la production amphorique pendant un certain laps de temps compris entre le ve et le début de n. è. : notamment à Rhodes, Cnide, Thasos, Cos, Héraclée du Pont et Sinope, dont les timbres, comportant des indications diverses écrites et figurées, ont été recueillis par dizaines, voire centaines de milliers dans le monde grec et sur ses confins.

Généralement méprisés par les archéologues, ces « petits » objets ont néanmoins eu de longue date leurs spécialistes travaillant patiemment à leur recensement et à leur interprétation. Deux centres de recherches se sont ainsi affirmés au cours du dernier demi-siècle : l'un à Athènes autour de Virginia Grâce, l'autre en Union Soviétique sous l'influence de B. N. Grakov.

Summary

Summary

This article begins with a survey of results obtained by specialists in recent decades. Thanks to the discovery and partial excavation of amphora workshops, it has been established that the name on a Thasian ceramic stamp of the later variety (post-340 B.C.) designates the magistrale elected for the year, while the symbol is that assigned to the producer for the calendar year. Thus the stylistic analysis of the amphorae can be conducted on a more solid basis. It is now easier to understand why amphorae were stamped and in what socio-economie conditions they were manufactured. The stamps are neither advertisements nor indications of production levels; they testify instead to the importance of administrative controls.

Type
Nouvelles Archives
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1983

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References

Notes

1. Voir en particulier son opuscule Amphoras and the Ancien/ Wine Trude, nouvelle Édition revue, Princeton. N. J., 1979.

2. Un de ses successeurs, Vinogradov, J. G., a naguère publié (en russe) un article important sur les timbres thasiens dans Numismatika i epigrafika, 10, 1972, pp. 363.Google Scholar

3. Les timbres amphoriques de Thasos, Études thasiennes, IV, 1957 (avec la collaboration de V. Grâce).

4. Comme on le voit, par exemple, en lisant l'introduction à la thèse de IIIe Cycle présentée cette année-là par M. Debidour qui sera, avec V. Grâce, un des coauteurs du nouveau corpus.

5. Heureuse formule de Vatin, Cl. dans Bulletin de correspondance hellénique, 105, 1981. p. 430.Google Scholar

6. Non publié, et ensuite mal interprété par A.-M. BON (op. cit., p. 14, n. 2 et p. 43, n. 3).

7. Pour lesquels j'ai bénéficié de toute la compréhension de Mme Koukouli, Éphore des antiquités de Kavala, et de M. Pierre Amandry, directeur de l'école Française d'Athènes.

8. Voir, pour le moment, ma publication « Koukos. Données nouvelles pour une nouvelle interprétation des timbres amphoriques thasiens », Thasiaca, Suppl. V au BCH, 1979, pp. 213-268.

9. V. Grâce a de longue date observé que, sur certains timbres anciens ne comportant qu'un seul nom (celui du fabricant), l'éponyme Était symbolisé soit par une phiale(ou la lettre 0 ) , soit par une Étoile (parfois accompagné d'une pastille) : je montrerai ailleurs que le même rôle Était joué soit par le monogramme IÂ. soit par un bonnet de Dioscuretcf. fig. 5), ou par un carquois en position d'attributs secondaires.

10. « Réflexions sur les timbres amphoriques thasiens », Thasiaca, pp. 269-314.

11. M. Debidour, op. cit., p. 285.

12. Ce n'est malheureusement pas toujours le cas : ainsi pour les types de Déalkos et de Kritias à la sandale (Bon 549 et 1069) ou d'Archènax et de Kratinos au trident (Canarache 13 et Lenger-Grace 74) où je propose de voir des regravures : mais si bien faites qu'on ne peut en déduire un ordre de succession (fig. 15 et 16). II y a encore beaucoup à faire pour l'analyse stylistique des timbres récents du dernier tiers du ivc siècle, où les exemples de regravure semblent relativement nombreux.

13. Je remercie l'Institut archéologique de Bucarest de m'autoriser à publier, entre autres, ce timbre que j'avais inventorié lors d'un voyage en 1979 : dès réception de mes frottis et photographies, M. Debidour m'avait, de son côté, signalé cet exemple de regravure.

14. En cours dans les laboratoires de M. Picon à Lyon.

15. Voir pour le moment mon article sur « Les acclamations pédérastiques de Kalami (Thasos) », BCH, 106, 1982, pp. 20-21.

16. Pouiu-Oux, J., Recherches sur l'histoire et les cultes de Thasos, I, 1954 Google Scholar. Index.

17. Voir mon livre sur Les esclaves en Grèce ancienne, Paris, Maspero, 1982.

18. Je rejoins sur ce point les conclusions d'un certain nombre d'articles récents relatifs aux amphores romaines : voir, par exemple, Manacorda, D., « The Ager Cosanus and the production of the amphorae of Sestius », Journal of Roman Studies, 68, 1978, pp. 122131.CrossRefGoogle Scholar

19. Cf. Lazarov, M., « Le commerce de Thasos avec la côte thrace du Pont à l'époque préromaine ». Actes du IIe congrès international de Thracologie (Bucarest, 1976), II, 1980, pp. 171 187.Google Scholar

20. Cf. Ph. Gauthier dans Numismatique antique, Problèmes et méthodes, 1975, p. 169.

21. Notamment à Rhodes, où l'on ne connaît que le dépôt d'amphores de Villanova, découvert en 1921, qui paraît se situeraproximite immédiate d'unatelier de potiers : A. Maiuri,” Unafabbrica di anfore rodie »,Ann. Sc.arch. Atene, 4-5, 1921-1922, pp. 249-269. Souhaitons aussi que les timbres amphoriques découverts autour d'un four de potier à Mesùdiye, dans le territoire de Cnide, soient rapidement publiés : L C. Love, dans les Proc. Xth Int. Congr. Class. Arch., Ankara-Izmir 1973, 1978, p. 11 19. Cf. les recherches en cours dans le monde romain : voir par exemple A. Hesnard et Ch. Lemoine, « Les amphores du Cécube et du Falerne : prospections, typologie, analyses », MEFR, 93(1981), pp. 243-295.