Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Certaines traditions historiographiques héritées des Lumières ont la vie dure, tel par exemple l'accaparement, jusqu'aux environs de la dernière décennie, de la vague de sorcellerie des XVIe et XVIIe siècles par l'historien des idées et le folkloriste. Il a fallu attendre qu'une nouvelle génération de chercheurs — historiens de la société ou chercheurs en sciences sociales s'intéressant au passé — entreprît l'exploitation systématique des archives judiciaires de plusieurs régions qui nous ont légué une documentation suffisante, pour qu'on pût cerner les grandes lignes de ce phénomène, et non pas la seule histoire de la démonologie. L'étude comparée des différentes « chasses aux sorciers » en est encore à ses débuts, et la comparaison reste toujours difficile ; les archives subsistantes sont si diverses — quantitativement et qualitativement — qu'elles ne répondent que partiellement à une liste de questions prédéterminées (à supposer qu'un consensus existe entre les historiens).
This paper analyses the present world economic crisis from 1973 to 1976. The 1974 great slump is the result of the strong and simultaneous deftationary policies adopted by all large western countries in order to fight inflation, which reached a very high peak in 1973. The causes of this importance and simultaneity in price increase are analysed. Most of them are aspects of the international monetary System, either events which happened at the end of the former (Bretton Woods) regime and also caused this end, or traits of the new regime of managed flexibility. The increase in prices of raw materials plays only a secondary role. A number of these causes are themselves consequences of the central structure of modern capitalism, the dynamics of the inflation activity relationship in an economy of imperfect markets and government stabilization policies.
1. Alan D. J. Macfarlane, Witchcraft in Tudor and Stuart England, Londres, 1970.
2. William Monter, E., Witchcraft in France and Switzerland : the borderlands during the Reformation, Ithaca-Londres, Cornell University Press, 1976 Google Scholar. Les articles antérieurs de Monter, sur Genève et le Jura suisse, y sont incorporés sous une forme nouvelle.
3. Erik Midelfort, H. C., Witch hunting in southwestern Germany (1562-1684), Stanford, Calif., 1972 Google Scholar.
4. Christina Larner, « Perceptions and proofs of the demonic pact in seventeenth-century Scotland », communication inédite, British Association for the Advancement of Science, Stirling, sept. 1974 ; « Theory and sources in interdisciplinary research : the case of Scottish witchcraft prosecutions of the seventeenth century », à paraître dans Social Hislory. (L'auteur m'en a communiqué la version dactylographiée, ce dont je tiens à la remercier.) Voir aussi son bref article, « Is ail witchcraft really witchcraft ? », dans New Society (10 oct. 1974), pp. 81-83.
5. Il n'y a qu'une mince bibliographie de la criminalité en France aux XVIe et XVIIe siècles. Voir notamment : Billacois, F., « Pour une enquête sur la criminalité dans la France d'Ancien Régime », Annales ESC. (1967), pp. 340–349 Google Scholar ; F. Billacois, Crimes et criminalité en France XVIIe-XVIIIe siècle, Paris, Cahiers des Annales, n° 33, 1971. Les principales sources de cet article sont : Archives de la préfecture de police, AB 1-34 ; Archives nationales, registres d'Arrêts (X2A), minutes d'arrêts (X2B), plumitifs (X2A 941-1005), procès-verbaux de la question et d'exécution (X2B 1330-1331), pièces d'instruction (X2B 1175-1181), registre d'audiences, 1587-1588 (X2A 1395); Bibliothèque nationale, ms. fr. 10951 (plumitifs pour l'année judiciaire 1609-1610). Un ouvrage est actuellement en préparation ; ici les références précises n'ont pas été signalées sauf pour les citations les plus importantes. (Au début de mon travail sur les plumitifs, j'ai reçu de M. Gérard Jubert maints conseils paléographiques ; qu'il trouve ici l'expression de ma reconnaissance. Je ne saurais assez remercier Mlle Claudine Dagnet pour son aide en ce qui concerne la version française.)
6. Par exemple, tentatives de suicide, sujet d'un article à paraître, en collaboration avec Pierre Chaunu.
7. Cf. F. Bavoux, Les Procès inédits de Boguet en matière de sorcellerie, Dijon, 1958.
8. Febvre, L., «Sorcellerie, sottise ou révolution mentale?» dans Au cœur religieux du XVIe siècle, 2e éd., Paris, 1968, pp. 301–309 Google Scholar.
9. Pour des statistiques comparées des autres régions étudiées, cf. Monter, pp. 49-50.
10. Cf. Dewald, Jonathan, « The Magistrates of the Parlement of Rouen, 1499-1610 », thèse de doctorat inédite, Université de Californie à Berkeley, 1974, chapitre 6, p. 28 Google Scholar. Dewald a dénombré huit bergers, sur un échantillon restreint de vingt arrêts.
11. Voir la table donnée par Monter, pp. 119-120. Dans l'Europe occidentale, le pourcentage des hommes était d'environ 20 %. Il était de 5 % dans l'évêché de Bâle et de 8 % dans le comté d'Essex, mais atteignait 36 % à Fribourg et 42 % à Lausanne. Sur cette question des sorciers masculins, voir les réserves formulées par l'ethnologue Marwick, Max, Witchcraft and sorcery, Penguin, 1970, pp. 283–284 Google Scholar : les stéréotypes populaires ne correspondraient pas nécessairement aux conclusions imposées par les données statistiques.
12. Cf. Monter, pp. 121-122.
13. A l'inverse du Jura, il ne semble pas, dans le ressort de Paris, que les hommes aient été inculpés plus que les femmes de crimes autres que celui de sorcellerie, tels que le vol ou l'infraction sexuelle grave (cf. Monter, pp. 135-136). Les différences ne sont pas importantes dans les accusations portées à rencontre des uns ou des autres.
14. Je n'ai trouvé que trois huguenots, sur l'ensemble des 400 cas que j'ai étudiés attentivement.
15. Bernadette Boutelet, « Étude par sondage de la criminalité dans le bailliage de Pont-del'Arche (XVIIe - XVIIIe siècle). De la violence au vol : en marche vers l'escroquerie », dans Annales de Normandie (1962), pp. 235-262, avant-propos de Pierre Chaunu, que je tiens à remercier pour nos discussions si fructueuses sur la criminalité. Voir aussi les articles faisant suite à ce premier, dans Annales de Normandie, 1966, 1967, 1971 et 1972.
16. Dans New Society, 10 oct. 1974, p. 82.
17. Et. Delcambre, Le Concept de la sorcellerie dans le duché de Lorraine aux XVIe et XVIIe siècles, 3 vol., Nancy, 1948-1951.
18. K. Thomas, Religion and the décline of magie, New York, 1971, chap. 18 ; Macfarlane, chap. 12.
19. Un texte tardif de 1671 (Mandrou, p. 443) évoque ce phénomène. Cf. Monter, p. 134.
20. Bodin, Jean, De la démonomanie des sorciers, IV, iii, éd. de Paris, 1580, pp. 180 Google Scholar v°-181. Cf. Delcambre, , « Les procès de sorcellerie en Lorraine. Psychologie des juges », dans Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis, t. XXI (1953), p. 399 Google Scholar.
21. Cf. Delcambre, , Le Concept de la sorcellerie…, t. III : Les Devins-guérisseurs, pp. 205-219Google Scholar ; Monter, pp. 167-185.
22. Charondas le Caron, L., De la tranquillité d'esprit…, Paris, 1588, pp. 175–176 Google Scholar. L'authenticité de cette confession, faite à Laneuvilleroy (Oise), est confirmée par le témoignage déposé à Paris.
23. La meilleure étude qui existe n'est fondée que sur des édits royaux et des manuels de pratique : Ad. Esmein, , Histoire de la procédure criminelle en France…, Paris, 1882, pp. 136–158 Google Scholar. Cf. Foucault, M., Surveiller et punir, Paris, 1975, pp. 39–46 Google Scholar.
24. Les détails sont contenus dans un acte de 1697. Voir Isambert, F. A. et al., Recueil général des anciennes lois françaises, Paris, 1821-1833, t. XX, pp. 281–284 Google Scholar.
25. Sur la diffamation, voir mon article « Press, pulpit and censorship in France before Richelieu » dans Proceedings of the American Philosophical Society, t. CXX, n° 6 (déc. 1976), pp. 439-463.
26. Voir un arrêt du 15 oct. 1599 (refus d'une requête des officiers de Montmorillon), et Mandrou, pp. 356-357. Le texte d'un arrêt de 1611 n'autorise pas l'interprétation qu'en donne Mandrou (p. 181, note 64).
27. Arch. nat., X2 956, 18 mars 1588.
28. Il est curieux de noter que, dans le comté d'Essex (à l'exception d'une panique sévère mais isolée en 1645), et à Genève (hormis une exécution en 1652), les dernières sentences de mort pour faits de sorcellerie furent prononcées en 1626. Voir Macfarlane, pp. 57-60 ; Monter, p. 61.
29. Un bel exemple, bien que tardif, est donné par R. Mandrou, p. 512. Cf. Thomas, pp. 565-566.
30. Arch. nat., X2A 956, 30 mai 1588. Ce texte n'est pas un procès-verbal, mais un plumitif de greffier.
31. Ibid., 29 août 1588. Cf. Bodin, IV, i, éd. citée, p. 166.
32. Arch. nat., X2B 156 (carton de minutes en désordre), 1er et 11 mars 1588.
33. Ibid., X2B 204, 28 nov. 1601.
34. Arch. nat., X2B 213, 20 juin 1603 : « (la Cour) fait défenses audit lieutenant (d'Aubenton) de juger dorénavant en dernier ressort et sans appel les procès criminels des accusés de sortilège, ni recevoir iceux accusés à se désister de leurdit appel, ains déférer aux appellations qui seront interjetées des jugements de mort ou de la question ou autre portant peine inflictive de corps, et où lesdits accusés n'appelleraient, lui enjoint les faire interpeller par leurs greffiers d'interjeter l'appel et, ce fait, les envoyer incontinent prisonniers en la Conciergerie du Palais ». L'arrêt contre Jean Minard, bourreau de Rocroi, est classé parmi les prononciations du 9 juin 1603, ibid.
35. R. Mandrou, pp. 181-183. Bodin et Servin, le fait est à remarquer, utilisent le même argument pour dénoncer la «contre-magie” de l'épreuve de l'eau. Cf. Bodin, IV, iv, p. 194.
36. Apparemment, certains, dès 1622, étaient persuadés que le Parlement ne croyait plus à la sorcellerie. Voir Lancre, Pierre de, L'Incrédulité et mescréance du sortilège pleinement convaincue…, Paris, 1622, p. 798 Google Scholar.
37. Je remercie Roland Mousnier, qui m'a encouragé à ne pas voir, dans cette coïncidence, le simple effet du hasard.
38. Voir, par exemple, R. Mandrou, pp. 357-358.
39. Voir Donald R. Kelley, Foundations of modem historical scholarship. Law and history in the French Renaissance, New York, 1970.