Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
« L'histoire de l'outil est l'histoire même de la civilisation » (F. Benoit).
Au moment où la technologie connaît un regain d'intérêt dans les disciplines historiques, où l'archéologie industrielle s'investit dans la connaissance des structures matérielles de production qui ont profondément bouleversé le paysage économique des 18e et 19e siècles, à un moment aussi où la mécanisation agraire qui en est l'héritière s'essouffle et s'épuise en cette fin de 20e siècle à créer des engins toujours plus spectaculaires, il nous paraît opportun de rechercher dans la longue durée les prémices de ce que l'on a parfois appelé la « révolution du machinisme agricole » car la mise au point, dans le monde rural, d'outillages complexes ou de systèmes techniques particuliers qui dénotent une application — ou une volonté d'application — de données mécaniques ou d'assemblages originaux n'est pas l'apanage des temps modernes. On peut percevoir dès l'Antiquité dans l'agriculture des tentatives d'innovations ou des réalisations techniques qui sont loin d'être stériles ou marginales, même si leur évaluation en termes de « progrès technologique » ou la quantification de leur apport économique sont difficiles à mesurer. Étant donné le point de vue choisi d'une histoire diachronique, la tentation est forte — et l'historiographie y succombe volontiers — d'inscrire dans des schémas linéaires d'évolution, d'enchaînement ou de rupture ces modifications significatives alors que celles-ci, loin d'être des contraintes ou des présupposés, peuvent au mieux, à nos yeux, servir de révélateurs de systèmes ruraux dont l'éventuelle pertinence sera appréciée seulement par le contexte.
Multiple innovations mark the history of pre-industrial technology which bears witness to the use of simple or associated mechanical elements. One can enumerate the improvements in work, harvest and transportation tools from Antiquity to the Middle Ages which, in a framework ofgrowth and with the same pragmatism, have ceaselessly with only discontinuities in utilization, played an important role in productivity. Vallus, plaumoratum, harrows, carts and various types of harnessing are analyzed from the viewpoint of the technological structure and their application or success over a period of a thousand years. The perfecting of tools can be felt particularly between the Seine and the Rhine area during the Haut Empire and the Middle Ages. However, the notion of the technological leap as an explanatory model of important economie transformations or of periodization criteria must be used with utmost discretion. Such an analysis of the history of rural technology also leads us to eliminate the dichotomy primitivism vs. modernity as a pertinent operational concept.
1. F. Benoit, Histoire de l'outillage rural et artisanal, Marseille, 1947 [1984], p. 7. Je remercie mes collègues Claire Billen et Alain Dierkens pour leurs précieux conseils.
2. Haudricourt, A.-G., La technologie science humaine, Paris, 1987 Google Scholar ; Comet, G., Le paysan et son outil. Essai d'histoire technique des céréales (France VIIIe-XVe siècle), Rome, 1992 Google Scholar ; Lemonnier, P. éd., Technological Choices. Transformation in Material Cultures since the Neolithic, Londres, 1993 Google Scholar ; Raepsaet, G., « Le renouveau de l'histoire des techniques. Quelques jalons récents», L'Antiquité classique, 63, 1994, pp. 325–329 Google Scholar ; Greene, K., «Technology and Innovation in Context : The Roman Background to Mediaeval and Later Developments », Journal of Roman Archaelogy, 7, 1994, pp. 22–23 Google Scholar. Les travaux de F. Sigaut, M.-C. Amouretti, D. P. H. Peacock, K. Greene, que nous citerons maintes fois (cf. infra) en sont déjà les « classiques ». Pour la problématique historiographique récente, voir aussi Andreau, J., Etienne, R. et al., « Vingt ans de recherches sur l'archaïsme et la modernité des sociétés antiques », Revue des Études anciennes, 86, 1984, pp. 55–83 Google Scholar.
3. Sur les dangers de la « linéarité » dans une histoire des techniques qui irait d'invention en invention du silex taillé à l'électronique (par exemple, la récente Encyclopaedia of the History of Technology, éditée par I. McNail, Londres, 1990), voir la mise en garde de Greene, K., « The Study of Roman Technology : Some Theoretical Constraints », dans Scott, E. éd., Theoretical Roman Archaeology, Aldershot, 1993, pp. 39–47 Google Scholar.
4. La profonde interdépendance des éléments techniques dans une civilisation donnée constitue un leitmotiv de L'histoire des techniques de B. Gille, Paris, 1978. Voir aussi la préface d'A. Guillou au monumental ouvrage de Ostuni, G., Les outils dans les Balkans du Moyen Age à nos jours, Paris, 1988 Google Scholar.
5. Sigaut, F., L'évolution technique des agricultures européennes avant l'époque industrielle, Paris, 1985 Google Scholar (Document EHESS, Centre de recherches historiques) ; id., « Haudricourt et la technologie ». Préface à A.-G. Haudricourt, op. cit., note 2, pp. 9-32 ; cf. le colloque « L'histoire des sciences et des techniques fait-elle réellement partie de l'histoire ? » (Journée d'études organisée à la Bibliothèque royale de Belgique le 10 mai 1989 par le Centre belge d'Histoire des Sciences).
6. Op. cit., note 2, p. 5.
7. Un exemple parmi d'autres : dans certaines régions d'Angleterre au 19e siècle, on moissonne encore à la faucille, mais deux fois plus vite qu'à l'époque romaine. Les raisons : la forme légèrement différente de l'outil, une autre technique d'utilisation, un métal de meilleure qualité qui permet un affûtage précis : cf. White, K. D., Roman Farming, Londres, 1970, p. 183 Google Scholar. Sur l'adéquation entre des attelages primitifs et leur contexte d'utilisation, voir les nombreux exemples répertoriés dans Fenton, A. et al. éds, Land Transport in Europe, Copenhague, 1973 Google Scholar.
8. F. Sioaut, op. cit., note 5 ; sur la mesure de l'intérêt d'une technologie à l'aune de son contexte, voir les réflexions pertinentes et prudentes de K. Greene, op. cit., note 2.
9. Cotterell, B. et Kamminga, J., Mechanics of Pre-industrial Technology, Cambridge, 1990, pp. 1–46 Google Scholar.
10. H. Polge, « Les modalités, les étapes et les limites de la substitution du travail mécanique au travail humain », dans Études et documents. Études de technologie rétrospective, Auch, 1967 (Suppl. au Bull. Soc. arch., hist, litt. et se. du Gers), pp. 103-120 ; id., « Notes de cinématique rétrospective : la production artificielle de mouvements alternatifs, son invention, sa signification et sa portée », ibid., pp. 85-102 ; cf. Haudricourt, A.-G., « Les moteurs animés en agriculture », Revue de Botanique appliquée, 20, 1940, pp. 759–772 Google Scholar.
11. B. Gille, op. cit., note 4, p. 449.
12. Éd. de Vitruve. De l'architecture. Livre X par L. Callebat et P. Fleury, Paris, 1986 (CUF), p. 74 ; pour une étude détaillée de la mécanique, voir à présent Fleury, P., La mécanique de Vitruve, Caen, 1993 Google Scholar.
13. Les énergies d'origine hydraulique, minérale ou éolienne sont connues dès l'Antiquité mais généralement utilisées en amont ou en aval du travail agricole proprement dit, notamment au niveau des fabrications ou des transformations alimentaires, cf. White, K. D., Greek and Roman Technology, Londres, 1984 [1986], pp. 49–57 Google Scholar.
14. Cf. J. Andreau et R. Étienne, op. cit., note 2 ; J. Andreau, Introduction à M. Rostovtseff, Histoire économique et sociale de l'Empire romain. Rééd. frse, Paris, 1988, pp. I-LXXXIV ; G. Raepsaet, « Archéologie et iconographie des attelages dans le monde grécoromain : la problématique économique », dans Hackens, T. et Marchetti, P. éds, Histoire économique de l'Antiquité, Louvain-la-Neuve, 1987, pp. 29–48 Google Scholar, spéc. pp. 29-34 et 46-48. Témoignent par exemple de cette polémique la table ronde n° 3 du récent colloque de Bitche, Les agglomérations secondaires. La Gaule Belgique, les Germantes et l'Occident romain, 21-24 octobre 1992, Actes du colloque, Paris, 1994, pp. 263-281, et la profession de foi minimaliste reproclamée par C. R. Whittaker, dans la préface de ses varia, Land, City and Trade in the Roman Empire, Aldershot, 1993, pp. ix-x.
15. La bibliographie de la question dans Raepsaet, G., « La faiblesse de l'attelage antique : la fin d'un mythe ? », L'Antiquité classique, 48, 1979, pp. 171–176 Google Scholar ; id., « Attelages antiques dans le Nord de la Gaule. Les systèmes de traction par équidés », Trierer Zeitschrift, 45, 1982, pp. 215-273 ; M.-C. Amouretti, « L'attelage dans l'Antiquité. Le prestige d'une erreur scientifique », Annales ESC, 1991, n° 1, pp. 219-232. Voir aussi Molin, M., « La faiblesse de l'attelage antique ou la force des idées reçues en histoire ancienne », Bulletin archéologique du Comité des Travaux historiques, 23-24, 1987-1988, pp. 39–84 Google Scholar.
16. VITRUVE, X, 1, 5-6 : « […] Quant à la nourriture, nous n'en aurions pas abondance sans l'invention du joug et des araires pour les boeufs et toutes les bêtes de somme. Et sans appareil de pressurage, sans treuils, madriers-presseurs, leviers, nous n'aurions pas pu connaître l'agrément de l'huile brillante ou des fruits de la vigne ; et le transport de ces produits serait impossible si n'avaient été inventés le mécanisme des charrettes et des chariots pour aller sur terre, celui des bateaux pour aller sur mer. […] Aussi bien, il y a un nombre infini de systèmes mécaniques dont il ne semble pas nécessaire de parler car ils sont d'un usage quotidien : les meules, par exemple, les soufflets de forge, les chars à bancs, les cabriolets, les tours et les autres dispositifs qui ont, pour chacun, une utilité pratique dans la vie courante ». Cf. aussi supra, X, 1, 3-4. Voir P. Fleury, op. cit., note 12, pp. 95-222.
17. Sur les progrès de l'outillage en fer, voir e. g. W. Gaitzsch, Eiserne römische Werkzeuge, Oxford, 1980.
18. Parmi les ouvrages récents sur la technologie de l'Antiquité : K. D. White, op. cit., note 13 ; Landels, J., Engineering in the Ancient World, Londres, 1978 Google Scholar ; Gille, B., Les mécaniciens grecs. La naissance de la technologie, Paris, 1980 Google Scholar ; M. Mangin, « Damnare in metallum, ou le problème des techniques dans l'Antiquité grecque et romaine », dans Innovations et renouveaux techniques de l'Antiquité à nos jours, Colloque de Mulhouse 1987, Strasbourg, 1989, pp. 53-65 ; Amouretti, M.-C. et Comet, G., Hommes et techniques de l'Antiquité à la Renaissance, Paris, 1993 Google Scholar ; cf. aussi supra, note 2.
19. On peut se demander à la suite de G. Comet, op. cit., note 2, pp. 388-392, pourquoi la mola asinaria a débouché sur une relative impasse. Il faut d'abord reconnaître qu'il est difficile d'évaluer le succès réel de la meule à traction animale dans l'Antiquité : quelques documents iconographiques et de maigres données archéologiques. Si impasse il y a, peut-être est-ce dû au fait que la mola manuaria suffit aux besoins domestiques et que, dans les agglomérations importantes avec alimentation en eau par aqueduc et château d'eau, le moulin à eau est plus intéressant, de même que sur les grands domaines bordant des rivières. Il existe peut-être une difficulté technique à une utilisation répandue du moulin sablier, l'association rigide jouguet-bras de la meule ne laissant pas la moindre mobilité à la nuque du tractionneur ce qui devait handicaper et user prématurément l'animal. L'absence de traits est ici un réel obstacle à la banalisation du manège.
20. Sur une des applications les plus intéressantes : J.-P. Adam et P. Varène, « La scie hydraulique. Invention antique et perfectionnement médiéval », dans Le bois et la forêt en Gaule et dans les provinces voisines, Paris, 1986, Caesarodunum XXI, pp. 211-229.
21. Oleson, J. P., Greek and Roman Mechanical Waterlifting Devices : The History ofa Technology, Buffalo, 1984 Google Scholar ; Wikander, O., « Archaeological Evidence for Early Water-Mills », History of Technology, X, pp. 171–179 Google Scholar ; cf. Greene, K., « Perspectives on Roman Technology », Oxford Journal of Archaeology, 9, 1990, pp. 209–216 Google Scholar ; sur la « révélation » du moulin antique, son intérêt comme système technologique et les pièges méthodologiques de sa connaissance dans l'histoire longue, voir K. Greene, op. cit., note 2.
22. Dans les Pneumatica de Héron d'Alexandrie par exemple ; cf. B. Gille, op. cit., note 18, pp. 122-145. Sur la question de savoir pourquoi l'énergie éolienne et surtout la machine à vapeur, dont les principes étaient connus, n'ont pas ou peu été utilisées dans l'Antiquité, voir K. D. White, op. cit., note 13, pp. 56 et 194.
23. Drachmann, A. G., Ancient Oil-Mills and Presses, Copenhague, 1932 Google Scholar ; Moritz, L. A., Grain-Mills and Flour in Classical Antiquity, Oxford, 1958 Google Scholar ; Brun, J. P., Technologie oléicole. Archéologie de la France rurale, Paris, 1986 Google Scholar.
24. Amouretti, M.-C., Le pain et l'huile dans la Grèce antique. De l'araire au moulin, Besançon-Paris, 1986 Google Scholar ; K. D. White, op. cit., note 13, pp. 58-72 ; id., op. cit., note 7, passim ; id., Agricultural Implements of the Roman World, Cambridge, 1967 ; id., Farm Equipment ofthe Roman World, Cambridge, 1975 ; Kolendo, J., L'agricoltura nell'Italia romana, Rome, 1980 Google Scholar.
25. Sur le travail de sélection des espèces et l'accroissement de taille des animaux (bovidés et équidés) à l'époque romaine, voir Arbogast, R.-M., Méniel, P., Yvinec, G. H., Une histoire de l'élevage. Les animaux et l'archéologie, Paris, 1987, pp. 37–42 Google Scholar (« La révolution agronomique romaine en Gaule »).
26. Ces problèmes sont abordés dans les ouvrages cités ci-dessus notes 23-24 ; voir en outre F. Sigaut, op. cit., note 5, et P. Lemonnier, op. cit., note 2.
27. Les agronomes latins (Caton, Varron, Columelle, Palladius) ne sont pas toujours estimés par l'historiographie contemporaine. Volontiers compilateurs, tributaires des idéologies dominantes à leur époque, ils paraissent afficher une fidélité, parfois fervente, aux traditions, cf. Martin, R., Recherches sur les agronomes latins, Paris, 1971 Google Scholar ; aussi Flach, D., Römische Agrargeschichte, Munich, 1990 Google Scholar. La notion de progrès technique ne leur est pourtant pas étrangère. Par exemple VARRON, De agr, I, 18 : « Nous devons, nous, [par opposition aux premiers agriculteurs] procéder par les deux voies : imiter d'une part nos prédécesseurs et, sur quelques points, essayer d'innover ; tout en prenant toujours, non le hasard, mais le raisonnement pour guide. Si, par exemple, nous nous décidons à donner, au second labour de nos vignes, plus ou moins de profondeur que ne font les autres, que ce ne soit jamais par simple caprice. C'est en vue d'un résultat positif qu'ont agi ceux qui les premiers sarclèrent deux ou trois fois la terre, ceux qui tentèrent la greffe des figuiers en été, ce qu'on avait coutume de faire au printemps ».
28. Pline, Histoire naturelle, XVIII, 172.
29. K. D. White, Implements, op. cit., note 24, s. v. ; M.-C. Amouretti, op. cit., note 24 ; Greene, K., The Archaeology ofthe Roman Economy, Londres, 1986, chap. 4Google Scholar : « Agriculture in the Roman Empire », pp. 67-97 ; Kolendo, J., « Avènement et propagation de la herse en Italie antique », Archeologia, 22, 1971, pp. 104–120 Google Scholar ; G. Comet, op. cit., note 2, passim.
30. Haudricourt, A.-G., Jean-Brunhes-Delamarre, M., L'homme et la charrue à travers le monde, Paris, 1955 Google Scholar.
31. Raepsaet, G., «Charrettes en terre cuite de l'époque archaïque à Corinthe », L'Antiquité classique, 57, 1988, pp. 56–88 CrossRefGoogle Scholar ; id., . A propos d'Hésiode, , v. 426 », Revue belge de Philologie et d'Histoire, 65, 1987, pp. 21-30.
32. E. g., Miniero, P., « Studio di un carro romano dalla villa C. D. di Ariana a Stabia », Mélanges de l'École française de Rome et d'Athènes, 99, 1987, pp. 171–209 Google Scholar.
33. P. A. Brunt, compte rendu de K. D. White, Farming, op. cit., note 7, Journal of Roman Studies, 62, 1972, p. 156 ; cf. contra G. Raepsaet, op. cit., note 14.
34. Sur le cheval, objet de prestige plus que moyen de transport, on verra désormais Piggott, S., Wagon, Chariot and Carriage. Symbol and Status in the History of Transport, Londres, 1992 Google Scholar.
35. Sur la problématique générale de l'agriculture gallo-romaine, on verra Wightman, E.-M., « The Pattern of Rural Seulement in Roman Gaul », Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, 4, 1975, pp. 584–657 Google Scholar ; Ferdière, A., Les campagnes en Gaule romaine, Paris, 1988 Google Scholar ; id., « Gaulois et Gallo-Romains : techniques et outillages agricoles », dans Guilaine, J. éd., Pour une archéologie agraire, Paris, 1991, pp. 81–101 Google Scholar.
36. A. Verhulst dans Verhulst, A. et Bublot, G., L'agriculture en Belgique, Bruxelles, 1980, p. 7 Google Scholar. Dans cette optique, sur les « essais stériles » en matière d'attelage : voir Ct Lefebvre Des Noëttes, L'attelage. Le cheval de selle à travers les âges, Paris, 1931, pp. 83-84.
37. F. Sigaut, op. cit., note 5, pp. 42-44.
38. Des travaux comme ceux de Rees, S. E., Agricultural Implements in Prehistoric and Roman Britain, Oxford, 2 vols, 1979 Google Scholar ; id., Ancient Agricultural Implements, Aylesbury, 1981, et de Pohanka, R., Die eiserne Agrargeràte der römischen Kaiserzeit in Österreich, Oxford, 1986 Google Scholar, ou, pour la partie sud-est de l'Europe, de A. Guillou et G. Ostuni, op. cit., note 4, sont encore trop rares.
39. Voir, par exemple, A.-G. Haudricourt, M. Jean-Bruhnes-Delamarre, op. cit., note 30, pp. 107-115 (avec bibliographie).
40. Pline, Histoire naturelle, XVIII, 48 (171-173). Traduction G. R.
41. A. Ferdière, op. cit., note 35, II, pp. 23-40 ; Kolendo, J., « Origine et diffusion de l'araire à avant-train en Gaule et en Bretagne », Cahiers d'Histoire, 24, 1979, pp. 61–73 Google Scholar ; cf. G. Comet, op. cit., note 2, pp. 113-117.
42. « L'araire est la plus simple de toutes les charrues, caractérisé par l'absence de toute pièce de soutien de l'âge à son extrémité antérieure », Larousse agricole, Paris, 1921, pp. 87 et 291-298 ; fig. 291.
43. De re rustica, II, 1.
44. L'araire à oreilles (aures) est cité par Virgile, Géorgiques, I, 172. Cf. A.-G. Haudricourt, M. Jean-Brunhes-Delamarre, op. cit., note 30, p. 97 ; G. Comet, loc. cit., note 41 (à propos des traces archéologiques de charruage dissymétrique entre le 1er et le 5e siècle). Sur le soc d'araire à lumière, voir l'intéressante étude d'A. Marbach, « Archéologie et ethnologie : le soc d'araire gallo-romain de Tarquimpol réexaminé », Les Cahiers lorrains, 1994, 1, pp. 3-15.
45. Balassa, I., « The Appearance of the One Sided Plough in the Carpathian Basin », Acta ethnographica Acad. Scient. Hung., 20, 1971, pp. 411–437 Google Scholar ; R. Pohanka, op. cit., note 38, pi. 1-8 ; S. Rees, op. cit., note 38,1, pp. 154-176, pi. 49-70 ; A. Ferdière, op. cit., note 35, II, pp. 27-29. Le soc dissymétrique est peut-être déjà présent chez les Gaulois : Audouze, F. et Buchsenschutz, O., Villes, villages et campagnes de l'Europe celtique, Paris, 1989, pp. 199–200 Google Scholar.
46. Comme la courte iconographie du thème ignore le coutre, A.-G. Haudricourt et M. Jean-Brunhes-Delamarre le considèrent comme faisant partie d'un instrument indépendant, le coutrier, bien connu par l'ethnographie, op. cit., note 30, pp. 107-108.
47. Espérandieu, V. 4092, 4243 ; XIV, 8387 ; voir aussi Renard, M., Technique et agriculture en pays trévire et rémois, Bruxelles, 1959, pp. 53–57 Google Scholar.
48. A. Verhulst et G. Bublot, op. cit., note 36, pi. 6-7 ; Entre les foins et la moisson, Marloie, 1984, pi. p. 187.
49. Entre les foins…, op. cit., note 48, pi. p. 91.
50. Le large soc en forme de pelle, sans oreille mais associé à un avant-train, fait aussi penser au binot ou beerploeg qui sert au labour préparatoire sur sol en repos et casse la croûte et les racines avant le labour de retournement : cf. P. Lindemans, Geschiedenis van de landbouw in België, Anvers, 1952, 1, pi. V. Une étude récente de Jean-René Trochet, riche dans ses perspectives et variée dans ses approches, montre l'extrême diversité typologique des instruments aratoires et des manières de s'en servir. Par exemple cet étonnant araire à planche qui « met bande de terre sur le champ, sans la renverser » (Aux origines de la France rurale. Outils, pays, paysages, Paris, 1993, notamment p. 20).
51. Cette articulation libre apparaît bien sur un manuscrit français du 14e siècle conservé à la Bibliothèque royale Albert Ier à Bruxelles, A. Verhulst et G. Bublot, op. cit., note 36, pi. p. 6.
52. Op. cit., note 5, pp. 23-33.
53. Sur la herse : PLINE, Histoire naturelle, XVIII, 48 ; cf. A. Ferdière, op. cit., note 35, II, p. 49 ; F. Sigaut, op. cit., note 5, pp. 28-29 ; cf. G. COMET, op. cit., note 2, pp. 157-163.
54. J. Kolendo, op. cit., note 41.
55. Cf. supra, note 47.
56. Cf. notamment U. Körber-Grohne, « The History of Spelt », dans L'épeautre. Histoire et ethnologie, Treignes, 1989, pp. 51-59.
57. Voir R. Pohanka, op. cit., note 38, pp. 304-315 ; S. E. Rees, 1979, op. cit., note 38, I, pp. 6-69 ; cf. Roesener, W., Bauern im Mittelalter, Munich, 1986, pp. 74–76 Google Scholar.
58. A. Ferdière, op. cit., note 35, II, pp. 49-54 ; J. Kolendo, « La moissonneuse antique en Gaule romaine: son emploi», Annales ESC, 1960, n°6, pp. 1099-1114 ; F. Sigaut, op. cit., note 5, p. 33 ; R. Pohanka, op. cit., note 38, pp. 128-175 ; S. E. Rees, 1979, op. cit., note 38, pp. 438-509 ; K. D. White, « The Economies of the Gallo-Roman Harvesting Machines », dans Hommages à M. Renard, Bruxelles, 1969, pp. 804-809. Des expérimentations de moisson à la faucille ont été tentées par Reynolds, P. J., Iron-Age Farm. The Butzer Experiment, Londres, 1979 Google Scholar.
59. K. D. White, op. cit., note 7, p. 448.
60. Fouss, E. P., « Le vallus ou la moissonneuse des Trévires », Le Pays gaumais, 19, 1958, pp. 125–136 Google Scholar ; M. Renard, op. cit., note 47, pp. 7-37 ; J. Kolendo, loc. cit., note 58 ; K. D. White, loc. cit., note 58 ; Müller, H. H., « Zur Rekonstruktion der gallo-römischen Erntenmaschine », Zeitschrift für Agrararchaeologie, Berlin, 19, 1985, pp. 191–196 Google Scholar.
61. D'une des «rares inventions et innovations technologiques de l'Empire romain», Drinkwater, J. F., Roman Gaul. The Three Provinces, 58 BC-AD 260, Londres, 1983, p. 448 Google Scholar, à un instrument à peine plus efficace que les mergae et peut-être moins que la faucille, F. Sigaut, op. cit., note 5, pp. 34-36, en passant par l'outil gaspilleur de pailles et de grains qui en est réduit à un travail extensif, R. Martin, op. cit., note 27, pp. 73-80 ; B. Gille, op. cit., note 4, p. 391.
62. Sigaut, F., La « moissonneuse » gauloise et les techniques apparentées de récolte des grains, Paris, 1982 (Doc. EHESS)Google Scholar.
63. Loc. cit., note 58.
64. Cf. supra, note 47.
65. Comme cela apparaît dans le texte de Palladius et dans l'iconographie, le moissonneur rectifie la hauteur de coupe en appuyant ou en relevant les limons.
66. Cf. G. Raepsaet, « Attelages antiques… », op. cit., note 15, p. 263 n° 31.
67. Dans l'attelage moderne on associe la notion de traits (souples) avec celles de palonnier (volée ou bas-cul) et de collier d'épaule ou de bricole.
68. L'iconographie sur monuments funéraires a tendance à valoriser le cheval, animal « noble » qui souligne la qualité du défunt, mieux que ne le ferait sans doute le boeuf mais n'annule cependant pas, dans le contexte gallo-romain, sa valeur de représentativité historique, cf. G. Raepsaet, « Attelages antiques… », loc. cit., note 15.
69. E. P. Fouss, loc. cit., note 60.
70. R. Pohanka, op. cit., note 38, pp. 147-175 et pi. VIII (Sense); pp. 128-146 et pi. VII (Sichel) ; S. E. Rees, 1979, op. cit., note 38, II, pp. 438-486.
71. A. Ferdière, op. cit., note 35, II, pp. 61-72. Sur la densité des villas hesbignonnes, voir Wightman, E.-M., Gallia Belgica, Londres, 1985, pp. 119–128 Google Scholar. Notons que Agache, R., La Somme préromaine et romaine, Amiens, 1978, pp. 356–377 Google Scholar, lie le vallus aux grandes villas céréalières de la Somme et de la Picardie, productrices de froment sans toutefois argumenter son hypothèse.
72. Loc. cit., notes 14 et 15. Cf. aussi pour l'historiographie du sujet M. Molin, loc. cit., note 15 ; M.-C. Amouretti, loc. cit., note 15. Également, dans la même optique de réhabilitation du transport terrestre, Polfer, M., « Der Transport iiber den Landweg. Ein Hemmschuh für die Wirtschaft der römischen Kaiserzeit », Helinium, 31, 2, 1991, pp. 273–295 Google Scholar.
73. Burford, A., « Heavy Transport in Ancient Greece », The Economie History Review, 13, 1960, pp. 1–18 Google Scholar ; Spruytte, J., Études expérimentales sur l'attelage. Contribution à l'histoire du cheval, Paris, 1977 Google Scholar.
74. G. Raepsaet, « Attelages antiques… », op. cit., note 15, p. 271, n” 36 ; Molin, M., « Quelques considérations sur le chariot des vendanges de Langres », Gallia, 32, 1984, pp. 97–114 CrossRefGoogle Scholar.
75. Dans l'effort, les équidés ont d'ailleurs tendance, comme le montre une iconographie volontiers réaliste dans le Nord de la Gaule, à baisser l'encolure pour faire descendre le point de prise de force au niveau du poitrail et s'aider par l'engagement du dos.
76. Il n'est pas exclu dans les cas où la sangle de maintien du jouguet est représentée à mihauteur d'une encolure relevée en col de cygne, paraissant accentuer la pression d'avant en arrière, qu'il s'agisse d'un parti pris esthétique. L'encolure « rouée » est, en effet, le signe d'un beau port. Quand l'artiste opte pour un parti pris réaliste, ce qui arrive souvent en milieu trévire, le point de traction s'abaisse parfois jusqu'au poitrail.
77. C. Panier, dans Entre les foins…, op. cit., note 48, pp. 258-263.
78. Un colloque sur ce thème s'est tenu à Bruxelles et à Treignes les 1er et 2 octobre 1993. Les actes sont édités par Raepsaet, G. et Rommelaere, C., Brancards et transport attelé entre Seine et Rhin de l'Antiquité au Moyen Age, Treignes, Ecomusée, 1995 Google Scholar.
79. Fairon, G., « Un petit bâtiment rural d'époque romaine près de Hondelange (Messancy) », Cahiers du groupe de recherches aériennes du Sud belge, 8, 1992, pp. 29–35 Google Scholar ; M. Lodewijckx, L. Wouters, « Le jouguet de Wange », dans Brancards…, op. cit., note 78, pp. 61-70.
80. Pour une étude globale de ces questions, voir par exemple E.-M. Wightman, op. cit., note 71.
81. F. Audouze et O. Buchsenschutz, op. cit., note 45, pp. 24-25, 160-170, 198-200.
82. Schlippschuh, O., Die Händler im rômischen Kaiserreich in Gallien, Germanien und den Donauprovinzen Rätien, Noricum und Pannonien, Amsterdam, 1974 Google Scholar ; K. Greene, op. cit., note 29, pp. 164-167 ; cf. M.-T. et G. Raepsaet-Charlier, « Aspects de l'organisation du commerce », Mönsterische Beiträge zur antiken Handelsgeschichte, 7, 2, 1988, pp. 45-69, spéc. p. 45 et note 1.
83. La civilisation romaine de la Moselle à la Sarre, Mayence, 1983 (catalogue de l'exposition de Bonn et Paris) ; Y. Burnand, Les temps anciens, 2, De César à Clovis, Nancy-Metz, « Histoire de la Lorraine », I, 1990.
84. Cf. K. Greene, op. cit., note 21, p. 216.
85. Duby, G., L'économie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval, Paris, 1962, 1, pp. 77–78 Google Scholar ; id., « Le problème des techniques agricoles », Agricoltura e mondo rurale in Occidente nel alto medioevo, Spolète, 1966, pp. 267-284 ; id., Guerriers et paysans, VIIe-XIIe siècle, premier essor de l'économie européenne, Paris, 1973, pp. 22-40 et 218-220 (plus nuancé) ; R. Fossier, L'enfance de l'Europe, Xe-XIIe siècles. Aspects économiques et sociaux. II, Structures et problèmes, Paris, 1982, pp. 614-799, spéc. pp. 621-625 ; cf. récemment encore Fourquin, G., Le paysan d'Occident au Moyen Age, Paris, 1989, p. 22 Google Scholar : « L'agriculture durant tous les siècles du Haut Moyen Age est demeurée une agriculture très extensive, défavorisée par la médiocrité des outils et l'insuffisance du gros bétail ».
86. La thèse du hiatus et de la rupture culturelle était autrefois défendue par S. J. De Laet, J. Dhondt, J. Nenquin, « Les Laeti du Namurois et l'origine de la civilisation mérovingienne », dans Mélanges F. Courtois, Namur, 1952, pp. 149-172. La position de A. Verhulst est hésitante entre une non-continuité structurelle et des éléments de continuité au niveau archéologique notamment : Le grand domaine aux époques mérovingienne et carolingienne, Gand, 1985 (Centre belge d'Histoire rurale, n° 18) ; position nuancée également chez J.-P. Devroey et C. Zoller, « Villes, campagnes, croissance agraire dans le pays mosan avant l'an mil. Vingt ans après… », dans Villes et campagnes au Moyen Age. Mélanges Georges Despy, Liège, 1991, pp. 223-260, spéc. pp. 225-228. Sur le rôle de la religion et des mentalités dans les changements techniques de l'Antiquité au Moyen Age, L. White, « Technological Development in the Transition from Antiquity to Middle Ages », dans Tecnologia, economia e società nel mondo romano. Atti del Convegno di Como, 1979, Côme, 1980, pp. 235-251. E.-M. Wightman considère que la rupture du 3e siècle introduit en quelque sorte la transition vers le Moyen Age : « North-Eastern Gaul in Late Antiquity », BROB, 28, 1978, pp. 241-250 ; id., « The Fate of Gallo-Roman Villages in the Third Century », dans The Roman West in the Third Century, Oxford, 1981, pp. 235-243. Des positions très nuancées sont développées dans la dernière mise au point parue sur le 5e siècle en Gaule, Drinkwater, J. et Elton, H. éds, Fifth Century-Gaul : A Crisis of Identity ?, Cambridge, 1992 Google Scholar.
87. Van Ossel, P., Établissements ruraux de l'Antiquité tardive dans le Nord de la Gaule, Paris, 1992, pp. 171–184 Google Scholar ; id., « Les établissements ruraux du Bas-Empire dans la partie méridionale de la civitas Tungrorum », Revue des Archéologues et Historiens de l'Art de l'Université de Louvain, 12, 1979, pp. 9-27 ; id., « L'établissement romain de Loën à Lixhe et l'occupation rurale au Bas-Empire dans la Hesbaye liégeoise », Helinium, 23, 1983, pp. 143-169. Un relatif abandon des établissements ruraux est néanmoins mis en évidence dans l'arrière-pays rhénan (sans doute plus dépendant de la situation militaire) par M. Gechter et J. Kunov, « Zur ländlichen Besiedlung des Rheinlandes vom I. Jahrhundert v. bis ins V. Jahrhundert n. Chr. », dans First Millenium Papers. Western Europe in the First Millenium A.D., Oxford, 1988, pp. 109-128. Voir aussi De Boe, G., Meer dan 1500 jaar bewoning rond de Romeinse villa te Neerharen- Rekem, Bruxelles, 1982, pp. 70–74 Google Scholar (Arch. Belg. 247) ; id., dans Otte, M. et J. Willems éds, La civilisation mérovingienne dans le bassin mosan, Liège, 1986, pp. 101-110Google Scholar.
88. Agricultural Production in the Roman Economy A.D. 200-400, Oxford, 1991.
89. Op. cit., note 87, 1992, pp. 171-184.
90. « The Fifth-Century Villa : New Life or Death postponed ? », dans J. Drinkwater et H. Elton, op. cit., note 86, pp. 156-164.
91. K. F. Werner, «Les origines», dans J. Favier (sous la direction de), Histoire de la France, I, Paris, 1984, pp. 255-292. La « continuité globale » de l'Empire au Moyen Age est défendue également par J. Durliat, « Qu'est-ce que le Bas-Empire ? », Francia, 16, 1, 1989, pp. 137-154 ; cf. S. Lebecq, « Les origines franques (Ve-IXe siècles) », dans Nouvelle histoire de la France médiévale, I, Paris, 1990, pp. 15-41. Un remarquable exemple de continuité d'exploitation rurale est attesté à Mondeville, C. Lorren, « Le village de Saint-Martin de Trainecourt à Mondeville (Calvados) de l'Antiquité au Haut Moyen Age », dans H. Atsma éd., La Neustrie. Les pays au nord de la Loire de 650 à 850, Sigmaringen, 1989, pp. 439-466. Heinz Heinen, Trier und das Treverer Land in römischer Zeit, Trêves, 1985, pp. 376-380, souligne la constance particulière avec laquelle la Trévirie poursuit sa « romanité » sans discontinuer à travers le Haut Moyen Age, en acculturant nettement les populations franques qui s'y installent. Métropole impériale de grande prospérité au Bas-Empire, au coeur d'une civitas dont le développement rural ne connaît pas, ou peu, les soubresauts des années 260-270, Trêves reste au 5e siècle, une ville prospère. Les lettres de Sidoine Apollinaire, comme les cimetières romano-mérovingiens et les inscriptions chrétiennes, démontrent une permanence plus qu'une rupture dans le passage de la Trévirie à la Francia Rinensis d'abord, au royaume de Clovis ensuite. La romanité trévire au Haut Moyen Age, dans laquelle la continuité des structures religieuses joua un röle important, contient ou assimile la pression germanique au moins jusqu'au 10e siècle. Si nous acceptons l'idée d'un « modèle » trévire original, nous pourrions peut-être y associer une piste de recherche dans le domaine des rémanences technologiques : dans quelle mesure cette permanence affirmée, dans une région qui constitue précisément, à l'époque romaine, un foyer d'activité et d'innovations en matière de techniques agricoles, n'aurait-elle pu jouer un rôle dans la transmission, le redéploiement, la mise au point ou la naissance des instruments agricoles efficaces qui accompagneront la croissance du Moyen Age classique ?
92. Dasnoy, A., « Les Germains dans la romanité », dans La Wallonie. Le pays et les hommes. Histoire, Économie, Sociétés, I, Bruxelles, 1975, pp. 55–56 Google Scholar ; Claude, D., « Die Handwerker der Merowingerzeit nach den erzahlenden und urkundlichen Quellen », dans Jankuhn, H. et al., Das Handwerk in vor- und frühgeschichtlichen Zeit, Göttingen, 1981, pp. 230–233 Google Scholar.
93. W. Janssen, « Reiten und Fahren in der Merowingerzeit », dans H. Jankuhn et al. éds, Untersuchungen zu Handel und Verkehr der vor- und frühgeschichtlichen Zeit in Mittel- und Nordeuropa. V, Der Verkehr, Göttingen, 1989, pp. 174-228. Un ouvrage récent démontre le raffinement extraordinaire atteint à l'époque mérovingienne dans la technologie et la morphologie des mors de chevaux, Oexle, J., Studien zur merowingerzeitlichem Pferdegeschirr am Beispiel der Trensen, Mayence, 1992 Google Scholar.
94. Verhulst, A., Précis d'histoire rurale de la Belgique, Bruxelles, 1990, p. 18 Google Scholar.
95. Le Haut Moyen Age occidental, Paris, 3e édition, 1991, p. 37.
96. Un village au temps de Charlemagne. Moines et paysans de l'abbaye de Saint-Denis du 7e siècle à l'an mil, Paris, 1988, pp. 214-218. On peut citer d'autres formules faciles qui n'aident pas vraiment à éclairer les problèmes. Ainsi le renversement de tendance au 7e siècle « après quatre siècles de récession » sous la plume de Lohrmann, D., « La croissance agricole en Allemagne au Haut Moyen Age », dans La croissance agricole du Haut Moyen Age. Chronologie, modalités, géographie, Auch, 1990 Google Scholar (Xe journées internationales d'histoire. Abbaye de Flaran), pp. 103-115, spéc. p. 115, et l'ironie de C. Dyer, « Les problèmes de la croissance agricole du Haut Moyen Age en Angleterre », ibid., pp. 117-130, spéc. 117, à propos des archéologues qui ne voient guère de différence entre un oppidum de l'âge du fer et un manoir anglo-saxon, témoignent surtout de ce besoin désespéré de charnières ressenti par beaucoup d'historiens pour scander la longue durée.
97. G. Fourquin, op. cit., note 85, pp. 18-22 ; id., Histoire de la France rurale, I, Paris, 1975, pp. 331-333.
98. Devroey, J.-P., « Un monastère dans l'économie d'échanges », Annales ESC, 1984, n° 3, pp. 570–589 Google Scholar ; id., « Un service de transport à l'abbaye de Prüm au IXe siècle », Revue du Nord, 61, 1979, pp. 543-569 ; S. Lebecq, « La Neustrie et la mer », dans H. Atsma, op. cit., note 91, pp. 405-440 ; cf. A. Verhulst, op. cit., note 94, pp. 24 et 36-41.
99. Les bœufs de l'abbaye de Saint-Denis paraissent pourtant de petit format par rapport aux bœufs romains ou aux boeufs actuels, cf. Un village, op. cit., note 96, pp. 226-241.
100. D. Lohrmann, « Le moulin à eau dans le cadre de l'économie rurale de la Neustrie (VIIe-IXe siècles) », dans H. Atsma, op. cit., note 91, pp. 367-404.
101. Ainsi R. Fossier dans son intervention contradictoire aux opinions générales lors du Xe colloque de Flaran, op. cit., note 96, pp. 182-184.
102. Schweiter, J., L'habitat rural en Alsace au Haut Moyen Age, Riedisheim, 1984, pp. 187–188 Google Scholar.
103. Despy, G., « Villes et campagnes aux IXe-Xe siècles : l'exemple du pays mosan », Revue du Nord, 50, 1968, pp. 145–168 Google Scholar ; A. Verhulst, op. cit., note 94, pp. 40-41 ; Watson, A. M., « Towards Denser and more Continuous Seulement : New Crops and Farming Techniques in the Early Middle Ages », dans Raftis, J. A. éd., Pathways to Médiéval Peasants, Toronto, 1981, pp. 65–82 Google Scholar.
104. A. Verhulst dans A. Verhulst et G. Bublot, op. cit., note 36, p. 7.
105. Par exemple G. Duby, Économie rurale, op. cit., note 85, pp. 190-194 ; G. Fourquin, op. cit., note 85, pp. 81-91 ; Gimpel, J., La révolution industrielle du Moyen Age, Paris, 1975, pp. 49–78 Google Scholar. C'est également la thèse de White, L., Medieval Technology and Social Change, Oxford, 1962 Google Scholar. Une position nuancée sur l'« agrartechnische Révolution » est défendue par W. Roesener, op. cit., note 57, pp. 118-133.
106. F. Sigaut, op. cit., note 5, pp. 65-67, évoque aussi, à propos de l'assolement triennal, le développement d'une agriculture « à plein temps », plus professionnelle.
107. A. VERHULST, Agrarische revoluties : Mythe of werkelijkheid, Gand, 1988, Mededelingen van de Faculteit der Landbouwwetenschappen Rijsksuniversiteit Gent, 53/1. Une des mises au point les plus récentes et les plus critiques sur la relation entre la technologie et la production rurale au Moyen Age est issue d'une session de l'Eleventh International Economie History Congress, Milan, 1994, et sera publiée très prochainement : Langdon, J. et Astill, G. éds, Agrarian Technology in Northwest Europe in the Middle Ages, Leyde, 1996 Google Scholar.
108. J.-M. Pesez, « Outils et techniques agricoles du monde médiéval », dans J. Guilaine, op. cit., note 35, pp. 131-164.
109. F. Sigaut, op. cit., note 5, pp. 55-56 ; G. Comet, op. cit., note 2, p. 388. Voir cependant supra, note 21.
110. H. Polge, « Notes de cinématique », op. cit., note 10, pp. 91-92 ; sur le moulin à vent, Rivals, C., Le moulin à vent et le meunier dans la société française traditionnelle, Paris, 1987 Google Scholar.
111. J.-J. Hoebanx, « Seigneurs et paysans », dans La Wallonie, op. cit., note 92, pp. 161-211, spéc. p. 164.
112. J.-J. Hoebanx, ibid., pp. 180-181 ; Fourquin, G., Histoire économique de l'Occident médiéval, Paris, 1969, p. 155 Google Scholar. La généralisation du cheval attelé à la charrue ne se ferait pas avant le 14e siècle dans le Nord selon Van Bath, B. H. Slicher, De agrarische geschiedenis van Westeuropa (500-1850), Utrecht, 1960, p. 196 Google Scholar. Sur le rôle précoce du cheval dans le développement économique de la Flandre, voir les travaux d'Eric Thoen, notamment « Agncultural Technique in the County of Flanders in the Middle Ages, a Survey of Récent Research », dans J. Langdon et G. Astill éds, op. cit., note 107.
113. Sur la problématique générale, voir Clutton-Brock, J., Horse Power. A History of the Horse and the Donkey in Human Societies, Cambridge, Ma., 1992 Google Scholar.
114. Sur la typologie des transports routiers au Moyen Age en France, voir Girault, M., Attelages et charrois au Moyen Age, Nîmes, 1992 Google Scholar.
115. Cf. « Attelages antiques… », op. cit., note 15.
116. Pour la mécanique de la traction, voir P. Abeels, « Les configurations de la traction aux brancards : forces et effets », dans Brancards…, op. cit., note 78, pp. 13-29.
117. M. Petit, «Production et techniques agricoles», dans L'Ile-de-France de Clovis à Hugues Capet du Ve au Xe siècle, Guiry-en-Vaast, 1993, pp. 266-271 et 310.
118. Voir par exemple A. Ferdière, op. cit., note 35, p. 143.
119. Il est possible que les Francs aient joué un rôle dans l'arrivée de chevaux plus lourds : Nobis, G., « Die Pferde aus dem Frankischen Gräberfeld von Rübenach », dans Die Frankische Gräberfeld von Rübenach, Krefeld, 1973, pp. 275–282 Google Scholar.
120. Verhulst, A., « L'intensification et la commercialisation de l'agriculture dans les Pays-Bas méridionaux au 13e siècle », dans La Belgique rurale. Mélanges J.-J. Hoebanx, Bruxelles, 1985, pp. 89–100 Google Scholar. On pourrait évoquer la possibilité d'une relation entre l'adoption du cheval en Flandre et la prédominance de petites exploitations sur sol léger à haute productivité du travail où, dès lors, un seul cheval peut suffire et être rentable. Cf. A. Verhulst, op. cit.
121. Cheval et bœuf ont des qualités propres qui, du point de vue de la gestion d'un domaine, peuvent se compenser. Le remplacement de l'un par l'autre ne s'impose pas nécessairement. On trouve des traces de ce vieux débat sur les qualités respectives du cheval, de la mule et du boeuf de trait dans toute la littérature agronomique, depuis l'époque romaine jusqu'aux dernières éditions de La maison rustique et, aujourd'hui encore, dans les manuels et guides d'agriculture destinés aux pays tropicaux, par exemple, Techniques rurales en Afrique, Paris, 1971, pp. 25-28.
122. « The Persistence of Draft Oxen in the West. Paper presented for the Xth International Economie History Congress », Louvain, 1990 ; sur la généralisation du cheval comme force motrice au 19e siècle, on verra Lizet, B., Le cheval dans la vie quotidienne, Paris, 1982 Google Scholar.
123. Horses, Oxen and Technological Innovation, Cambridge, 1986 ; id., « Horse Hauling : A Révolution in Vehicle Transport in XIIth-XIIIth Century-England », Past and Present, 103, 1984, pp. 37-66. Cf. F. Sigaut, op. cit., note 5, pp. 54-55.
124. « Towards an Agricultural Geography of Medieval England », Agr. Hist. Rev., 36, 1988, pp. 87-98, spéc. p. 93.
125. A. Verhulst, op. cit., note 94, pp. 128-129 ; J.-J. Hoebanx, op. cit., note 111, pp. 164-165 ; P. Lindemans, op. cit., note 50, p. 50 ss. Voir aussi F. Sigaut, op. cit., note 5, pp. 37-42. Pour B. H. Slicher Van Bath, op. cit., note 112, pp. 207-208, il faudrait attendre le 14e siècle avant que le « zicht » ou « pik » ne remplace la faucille. D'un seul geste alors, les tiges sont coupées en brassées et posées sur le sol en javelles. L'essentiel de la paille est, dès lors, utilisé pour la litière du bétail, provoquant un accroissement de fumier de qualité et augmentant ainsi la productivité des terres fertilisées.
126. Op. cit., note 2, pp. 192-194.
127. Collins, M. et Davis, V., A Medieval Book of Seasons, Londres, 1991, passim. Google Scholar
128. Voir déjà P. Lindemans, op. cit., note 50,1, pp. 164-203. Voir récemment, par exemple, les travaux exemplaires de Myrdall, J., Medeltidens Akerbruk. Agrartechnik i Sverige ca 1000-1520, Stockholm, 1986 Google Scholar; id., «The Agrarian Transformation of Sweden 1000-1300», dans J. Langdon et G. Astill éds, op. cit., note 107.
129. Op. cit., note 2, pp. 47-117.
130. Sur le rôle de la charrue on verra aussi B. H. Slicher Van Bath, op. cit., note 112 ; A. Verhulst, op. cit., note 94, pp. 64-72 ; Langdon, J., The Countryside in Medieval England, Oxford, 1968, pp. 89–90 Google Scholar ; Sivery, G., Terroirs et communautés rurales dans l'Europe occidentale au Moyen Age, Lille, 1990, pp. 13–49 Google Scholar.
131. F. Sigaut, op. cit., note 5, pp. 54-55 ; G. Fourquin, op. cit., note 112, p. 157.
132. Cf. supra. Au 16e siècle, Olivier de Serres devra encore plaider en faveur de l'intérêt du hersage, De Serres, O., Le théâtre d'agriculture et le mesnage des champs, Paris, 1600 Google Scholar, cf. Gorrichon, M., Les travaux et les jours à Rome et dans l'ancienne France. Les agronomes latins inspirateurs d'Olivier de Serres, Tours, 1976, pp. 174–176 Google Scholar.
133. Techniques…, op. cit., note 121, pp. 39-48 ; L'outillage agricole pour les régions arides et tropicales, Rome, 1970, pp. 10-13. Je ne sais pas d'où A. DERVILLE (” Villes et campagnes dans la région Nord-Pas-de-Calais de Charlemagne à Charles-Quint », dans Villes et campagnes…, op. cit., note 86, p. 214) tient que le cheval laboure un hectare par jour contre 0,4 au boeuf, à moins de diviser la paire sous le joug par deux.
134. Op. cit., note 2, pp. 157-164.
135. « Les débuts du cheval de labour en Europe », Ethnozootechnie, 1982, pp. 33-46, spéc. pp. 40-43.
136. Le développement des échanges entre la ville et la campagne aux 11e-13e siècles est un thème récurrent dans le récent recueil Villes et campagnes, op. cit., note 86 : par exemple, C. Billen, « Binche et sa campagne : des relations économiques exemplaires (XIIe-XIIIe siècles) », pp. 87-109.
137. Cf. Campbell, B. M. S. éd., Before the Black Death. Studies in the « Crisis » of the Early Fourteenth Century, Manchester, 1989 Google Scholar.
138. Par exemple Postles, D., « Cleaning the Medieval Arable », Agr. Hist. Rev., 37, 1989, pp. 130–143 Google Scholar.
139. Loc. cit., note 14.
140. Outre les références des notes 18, 24, 31, 73, voir par exemple Raepsaet, G., « Le diolkos de l'isthme à Corinthe : son tracé, son fonctionnement », Bulletin de correspondance hellénique, 117, 1993, pp. 233–261 CrossRefGoogle Scholar.
141. Op. cit., note 2, p. 69.