Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
On a Peu Porté Attention aux jardins familiaux, à ces humbles parcelles où la ménagère vient chercher sa provision journalière de légumes, parfois quelques fruits, souvent des fleurs. Leur présence nous est si familière qu'elle ne paraît pas avoir besoin d'être signalée. Ils ne semblent pas avoir plus de signification que les quelques arbres laissés à proximité de la ferme pour son ornement, ou que l'espace vide près de la maison où s'ébat la volaille.
Ils ne sont habituellement mentionnés que lorsque leur présence a quelque chose d'insolite. Par exemple lorsqu'ils subsistent à l'intérieur des villes où, nous le savons, ils ont été si nombreux autrefois. Ils apparaissent alors comme une sorte de survivance, comme un trait d'archaïsme, à moins qu'ils ne soient un transfert d'habitudes, celles d'une population qui n'a pas encore tout à fait oublié ses origines paysannes.
Les fondateurs des villes neuves, ceux des bastides, le savaient bien qui prévoyaient parfois, dans l'allotissement des futures cités, un jardin attenant à chaque maison a. Dans les villes modernes, encore en croissance, on observe souvent que se constituent des quartiers excentriques où les habitations s'accompagnent de petites parcelles en culture jardinière.
1. Exemples dans les très nombreuses monographies de villes publiées tant en France qu'à l'étranger. M. Max. Sorre n'a pas manqué de le relever dans son ouvrage sur les Fondements de la Géographie humaine, t. III : L'Habitat
2. C'était le cas dans la plupart des bastides du Sud-Ouest de la France, dans les villages lorrains reconstruits après la guerre de Trente Ans, etc.
3. Cf. Coppolani, Jean, Toulouse, étude de géographie urbaine, Toulouse, Privât- Didier, 1954 Google Scholar, passim.
1. Cf. Pierre Barrèke, « Les quartiers de l'agglomération bordelaise » (Rev. Géogr. des Pyrénées et du Sud-Ouest, 1956, fase. 2 et suiv.). Voir tout particulièrement le chapitre intitulé : « Les nouveaux faubourgs : échoppes et barrières », p. 180-194, spécialement p. 182:
1. De Skkees, Olivier, Le Théâtre d'Agriculture et Mesnage des champs, Livre sixième.Google Scholar
1. Il en est souvent de même, bien entendu, dans les jardins maraîchers. 2. Olivier DE Serres, op. cit., Livre sixième, chap. premier.
1. A. Maurizio (Histoire de Valimentation végétale, depuis la préhistoire jusqu'à nos jours, Paris, Payot, 1932), a formulé cette théorie après Edouard Hahn qui l'avait présentée dès 1891 ; on l'a retenue sous le nom de Hackbautheorie
1. sur cette distinction fondamentale, voir Demolon, Albert, L'évolution scientifique de V'agriculture, Paris, Flammarion., 1946.Google Scholar (Bibl. de philosophie scientifique.)
2. J'ai essayé de retracer cette évolution dans une conférence sur la Révolution agricole du XVIIIe-XIXe siècle devant la Société d'Histoire moderne (v. son Bull., nov.-déc. 1956, p. 2-11).
1. Jacques Richard-Molard, « Les traits d'ensemble du Fouta-Djalon » (Bev. de Géogr. alpine, 1943-1944, p. 135-240). Cf. Jules Blache, « La campagne en Pays noir, essai sur les caractères du paysage rural en Afrique occidentale », Ibid., 1940, p. 347- 388.
2. De nombreux auteurs ont évoqué cette « révolution agricole flamande ». J ‘ en ai résumé les principes et les résultats dans Géographie agraire. Types de culture (Paris, Librairie de Médicis, 1949), p. 81-83. L'agriculture chinoise traditionnelle, souvent assimilée à celle des jardins, est quelque chose de plus complexe ; elle ne relève de ses techniques que dans l'utilisation intensive de toute la terre cultivée, par l'emploi ordinaire de l'engrais humain, par l'extraordinaire débauche de travail qu'exigent la culture du riz et celle d*;s plantes qui lui sont associées.
3. Cf. Max. Sorre, Les fondements biologiques de la Géographie humaine (Paris, Armand Colin, 1943), notamment chap. v : « Géographie des régimes alimentaires ».
1. J'ai tenté de montrer cette résistance de la tradition agricole dans un article intitulé : « Routine et innovation dans la vie paysanne » (Journal de Psychologie normale et pathologique, janv.-mars 1948, p. 89-103).
2. Tout ce qui suit concernant l'Angleterre est emprunté à Ernle, Lord, Histoire rurale de VAngleterre, Paris, Gallimard, 1952.Google Scholar
1. Voir notamment Festy, Octave, L'agriculture pendant la Résolution française (1789-1795), Paris, Gallimard, 1947.Google Scholar
1. Renseignements obligeamment fournis par M. François GAY, professeur au Lycée de Bourges, qui prépare une thèse sur la campagne berrichonne (Arch. DÉP. du Cher, C 1317).
2. Nous connaissons, grâce à M. René Cuzacq (Les Origines de la culture du maïs en Gascogne, Auch, 1932, 38 p.) les dates où a été constatée la culture du maïs dans la partie occidentale du Bassin d'Aquitaine ; apparemment, M. Cuzacq n'a rien trouvé concernant les essais préalables de cette culture.