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Les Japonais et la mer

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Amino Yoshihiko*
Affiliation:
Université de Kanagawa (Yokohama)

Extract

L'archipel japonais compte plus de 3700 îles, grandes et petites, et possède un littoral de près de 28 000 kilomètres. Son relief est extrêmement tourmenté : les zones montagneuses, souvent volcaniques, occupent 60 % du territoire, les collines couvrent 11 % du pays et les piémonts 4 %. Plateaux et basses terres ne représentent guère plus de 25 % de la superficie du pays. Les rivières sont nombreuses et dévalent souvent les montagnes à une allure torrentielle. Les vallées sont encaissées et le terrain particulièrement accidenté. Les montagnes, les rivières et la mer occupent une part importante du paysage et, pour ceux qui vivent sur cet archipel, les surfaces cultivables n'ont jamais été très vastes.

Summary

Summary

The dominant representation of Japanese identity since the origin of the nation up until the 19th century has been that of an agrarian state founded upon the cultivation of inundated rice paddies. Thusly, they have ignored the importance of the sea and of the populations which lived off of it. However, the “sea people” constitute an element central to the social life of the archipelago. They have constantly been underestimated historically and dominated politically because they did not fit in with the structure of seigneurial domination which considered agriculture the essential element. The supremacy of the sedentary peasant over the nomadic merchant functioned as one of the main elements of social control in the framework of confucian society. Under these circumstances, written sources have deliberately favored the land to the detriment of other non-agricultural activities. These “sea people” often in rebellion against the agrarian states, are nevertheless at the origin of the development of commerce and industry. They played a direct role in the process of modernisation of the country.

Type
Espaces Sociaux, Symbolique de L'Espace
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1995

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References

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2. Yoshihiko, Amino, Nihonron no shisa (Regards critiques sur les japonologies), Shôgakkan, 1990.Google Scholar

3. Le terme hyakushô signifie mot à mot, les « cent-noms ». Il désigne les catégories non nobles de la population qui, autrefois, ne disposaient pas de leur propre patronyme et se faisaient appeler individuellement par des noms très divers. Le terme pourrait donc être traduit par « gens du peuple ». Mais, en japonais contemporain, le mot a fini par prendre pour sens celui de « paysan ». De même, mura qui signifie « village » évoque aujourd'hui une petite agglomération formée de « paysans », c'est-à-dire de cultivateurs (Ndt).

4. Des manuels scolaires représentatifs de l'histoire du Japon à l'usage des lycées comme Shôsetsu Nihonshi (Précis d'histoire du Japon), Yamakawa shuppansha, ou Shintei Nihonshi (Nouvelle Histoire du Japon), Tôkyô shoseki, font figurer tous deux par exemple un diagramme sur la composition démographique du fief d'Akita en 1849, en fonction des statuts sociaux. Ils empruntent leur source à Sekiyama Naotarô, Kinsei Nihon no jinkô kôzô (La structure démographique dans le Japon pré-moderne), Yoshikawa Kôbunkan. Celui-ci indique dans son ouvrage 76,4 % de hyakushô, ce qui dans les manuels, devient 76,4 % d'agriculteurs. En reproduisant le diagramme, les auteurs du manuel croyaient donc, en toute bonne foi, que les hyakushô étaient nécessairement des agriculteurs. Ce genre d'erreurs est extrêmement fréquent.

5. Les atamaburi (ceux qui approuvent de la tête) correspondent dans la région de Noto à la catégorie générale des mizunomi, c'est-à-dire des populations qui, à la différence des hyakushô, ne possèdent pas de revenu fiscal calculé sur la base de la possession de terres (kokudaka). Selon les historiens traditionnels, les mizunomi étaient des paysans sans terre, salariés, le plus souvent des journaliers.

6. Le koku équivaut à peu près à 180 litres. On estime que cela correspond à la quantité de riz nécessaire à la nourriture d'un adulte pendant une année (Ndt).

7. Le konbu est une algue (la laminaire) dont les Japonais sont très friands dans leur alimentation quotidienne (Ndt).

8. Cf. Yoshihiko, notamment Amino, « Okunoto Tokikuni ke monjo wo megutte » (A propos des archives familiales des Tokikuni d'Okunoto), dans Rekishi to minzoku (Histoire et ethnofolklore), t. 2, Heibonsha, 1987.Google Scholar

9. Masahiro, Izumi, « Kinsei Hokuriku ni okeru nashidakamin no sonzai, keitai. Atamaburi ni tsuite » (A propos des atamaburi. L'existence et les caractéristiques des populations n'ayant pas de revenus fonciers fiscaux dans le Hokuriku à l'époque pré-moderne), dans Shigaku Zasshi (Revue historique), n° 101-1, 1992.Google Scholar

10. Masahiro, Izumi, « Noto to kaisen kôeki » (Noto et les échanges maritimes), dans Umi to rettô bunka (La mer et les cultures de l'archipel), 1, Nihonkai to hokkoku bunka (La mer du Japon et les cultures septentrionales), Shôgakkan, 1990.Google Scholar

11. Masahiro, Izumi, « Mizunomi zô no saikentô » (Une révision de nos représentations des mizunomi), Rekishi chimei tsûshin (Bulletin de toponymie historique), n” 17, Heibonsha, 1992.Google Scholar

12. Akira, Tanizawa, Setouchi no machinami (La structure urbaine à Setouchi), Miraisha, 1991.Google Scholar

13. On a vu que si l'appellation hyakushô fut générale, les appellations locales subsistèrent pour désigner les catégories de mizunomi.

14. Izumi Masahiro, « Kinsei Hokuriku ni okeru… », op. cit.

15. Yoshihiko, Amino, Nihon chûsei no minshûzô (Figures populaires au Moyen Age), Iwanami shoten, 1980.Google Scholar

16. Yoshihiko, Amino, Nihon chûsei tochi seido no kenkyû (Recherches sur les systèmes fonciers médiévaux au Japon), Hanawa shobô, 1991.Google Scholar

17. Susumu, Ishii, Chûsei wo yomitoku (Comprendre le Moyen Age en lisant les sources), Tôkyô daigaku shuppankai, 1990.Google Scholar Cf. Yoshihiko, aussi Amino, Nihon chûsei no hinôgyômin to tennô (Les « non-agriculteurs » et l'empereur pendant le Moyen Age japonais), Iwanami shoten, 1984.Google Scholar

18. Cf. la communication d'Izuivn Masahiro et de Sekiguchi Hiroo au séminaire consacré aux archives Tokikuni (Centre de Recherches sur les cultures populaires du Japon de l'Université de Kanagawa). A paraître prochainement.

19. Déclaration de Shibuzawa Keizô à l'occasion de la remise d'un volume de Mélanges pour son 60e anniversaire, dans Shibuzawa Keizô chosakushû (OEuvres de Shibuzawa Keizô), vol 3, Heibonsha, 1992.

20. Keizô, Shibuzawa, « Shiki nai suisanbutsu jûkyû shikô » (Sur l'offre et la demande de produits maritimes dans les listes de redevances de Vengishiki), 1942, dans Shibuzawa Keizô chosakushû (OEuvres de Shibuzawa Keizô), vol. 1, Heibonsha, 1992.Google Scholar Voir aussi ibid., « Engishikinai suisanshinsen ni kansuru kôsatsujakkan » (Quelques observations sur les offrandes maritimes dans YEngishiki).

21. Keizô, Shibuzawa, « Shio. Shio zokumondôshû wo chûshin toshite » (Le sel. Quelques questions concernant le folklore du sel), 1943, dans Shibuzawa Keizô chosakushû (OEuvres de Shibuzawa Keizô), Heibonsha, 1992.Google Scholar

22. Amino Yoshihiko, « Chûsei no seien to shio no ryûtsu » (La production et la circulation du sel au Moyen Age), et « Kodai, chûsei kinseishoki no gyôrô to kaisanbutsu no ryûtsû » (La pêche et la circulation des produits de la mer pendant l'époque ancienne, le Moyen Age et le début de l'époque moderne), dans Kôza. Nihon gijutsu no shakaishi. 2. Engyô. Gyôgyô (Histoire sociale des techniques au Japon, t. 2. L'industrie du sel et la pêche), Nihon hyôronsha, 1985.

23. Sur ces problèmes, cf. Amino Yoshihiko, Umi to rettôbunka (La mer et son rôle culturel dans l'histoire de l'archipel), Shôgakkan, 1992.

24. Voir par exemple Yasunori, Kôno, Masatoshi, Ishii, Akisuke, Murai, « Jiki kubun ron » (Essai de périodisation), dans Ajia no naka no Nihonshi, 1, Ajia to Nihon (Le Japon dans l'histoire de l'Asie, t. 1, L'Asie et le Japon), Tôkyô daigaku shuppankai, 1992.Google Scholar

25. Ibid.

26. Wa est le terme par lequel les Chinois appelaient autrefois les Japonais.

27. Ibid.

28. Haruda Naonori, « Chûsei kôhan ni okeru sesen kaisanbutsu no kyôkyû. Wakasa koku [Mikao-vra] no bibutsu wo chûshin ni » (L'approvisionnement en produits maritimes périssables à la fin du Moyen Age. Sur les « gourmandises » de [Mikao-vra] en Wakasa), Obama shi shikiyô (Bulletin d'histoire de la ville d'Obama), série 6,1987. Cf. également Morimoto Masahiro, « Go-Hôjôshi no suisanbutsu jônôsei no tenkai » (Le système de redevances en produits maritimes dans le fief des Hôjô postérieurs), Nihonshi kenkyû (Recherches sur l'histoire du Japon), n»359, 1992.

29. Setsuo, Inoue, Yama no tami-Kawa no tami (Populations des montagnes et des rivières), Heibonsha, 1981.Google Scholar

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31. Yoshiya, Tajima, « Kita no umi ni mukatta Kishûshônin. Suhara Kakubee no jiseki » (Les marchands de la province de Kii dans les mers septentrionales. Le cas de Suhara Kakubee), Umi to retto bunka, 1. Nihonkai to Hokkoku bunka (La mer et les cultures de l'archipel, t.1. La mer du Japon et les cultures du Japon septentrional), Shôgakkan, 1990.Google Scholar

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