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Les finances de la monarchie française sous l'Ancien Régime

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Alain Guéry*
Affiliation:
C.N.R.S.

Extract

Quand on parle aujourd'hui « des finances » et « de la finance » sans autre précision, on sous-entend une distinction entre « les finances publiques » et « la finance privée » (« le monde de la finance », « la haute finance »). Les dérivés du mot, tels que « financement », « situation financière » s'appliquent aussi bien à l'État qu'aux entreprises privées ; mais dans le premier cas, la précision : « situation financière de l'état » vient presque automatiquement, sans quoi on pense d'abord aux exercices des banques et des entreprises. L'expression « finances » a son origine dans le bas latin. Elle désigne initialement des paiements fixés par jugements. Au XVe siècle, le mot au pluriel « finances » et ses dérivés (« financiers ») désignent tout ce qui se rapporte au maniement des deniers du roi. L'Encyclopédie méthodique, dans le dernier quart du XVIIIe siècle, utilise encore ces mots dans ce sens et les définit de la même façon.

Summary

Summary

The study of the finances of the French monarchy of the Ancien Régime is hampered by a certain number of difficulties, including sources of mediocre quality, which, in addition, are not easy to consult, as well as an old historiography filled with prejudices. The present article attempts to diminish these difficulties by viewing the problems posed by the finances of the French monarchy, from the end of the Middle Ages to the Revolution, in the perspective of budgetary considerations. Although, strictly speaking, there was no 'budget' under the Ancien Régime, there did exist techniques that can only be called 'budgetary'. And these, infact, became the leading budgetary principles that were given definite legal status beginning with the Revolution.

With this approach, it is possible to display the major tendencies and chief problems of the finances of the French monarchy: a growing deficit and violent crises; the permanent use of expedients rather than regular taxes, despite a constant effort to increase the latter; and the role of war in this regard. The investigation of the monarchy's finances from a budgetary angle is the first step in a quantitative study of the State in the Ancien Régime, a State whose role in the development of European civilization is less well known than one might think.

Type
L'état et les Finances Publiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1978

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33. Pierre Goubert, L'ancien Régime, t. II, Les pouvoirs, op. cit., p. 145.

34. Par exemple les droits aliénés, c'est-à-dire le pourcentage reçu par un officier des taxes directes levées dans sa juridiction.

35. Cela fait partie de la politique financière de Colbert, que son ami artiste Charles le Brun, à qui il doit sa carrière, mettra au rang des grandes oeuvres du règne dans sa série de cartons pour la Galerie des Glaces à Versailles construite en 1682. Voir au Louvre, son carton intitulé: « L'ordre rétabli dans les finances ».

36. Voir là-dessus Pierre Chaunu, « L'État » dans Histoire économique et sociale de la France, t. I, 1450-1660, vol. I, L'État et la Ville, Paris, 1977, p. 13.

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