Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Dans l'espoir de redonner à l'histoire économique sa place légitime dans l'historiographie des origines de la Révolution, nous étudierons, dans cet article, les données quantitatives concernant les conditions et les résultats de l'économie française au XVIIIe siècle. Des historiens appartenant à des écoles de pensée différentes se sont attaqués à l'interprétation économique de l'histoire; néo-tories anglais, néo-tocquevilliens français et spécialistes américains de l'histoire des cultures et des sociétés . Curieusement alors que ces analyses cherchaient à donner le coup de grâce aux interprétations d'inspiration marxiste de Jaurès, Mathiez, Lefebvre et Soboul, elles ont donné à l'historien C.-E. Labrousse, spécialiste des questions économiques, une place d'honneur dans une de ces chapelles latérales où brûlent en permanence des cierges mais où ne se célèbre plus aucun service. Ceux qui tiennent à souligner l'autonomie de la culture politique s'accommodent bien de Labrousse qui, tout comme Simiand, insistait sur l'autonomie des forces économiques. Il est possible de réciter ses statistiques économiques comme une litanie sans qu'il soit nécessaire de réfléchir à leur signification possible dans l'ordre politique. Cette séparation de l'économique et du politique appauvrit notre compréhension de l'économie au XVIIIe siècle et des origines de la Révolution.
This paper reexamines the quantitative evidence on the French economy of the eighteenth century, toward the goal of reintegrating economic history into the history of the origins of the French Revolution. It updates Labrousse's work by considering more recent evidence and by viewing France in its international context. Old Regime France was not suffering a long-term Malthusian crisis of overpopulation, not was the shortrun crisis of 1789 inevitable. Economic growth resulted mainly from improving markets, allowing constant real wages and rapid growth in land rents. Policies, especially trade policies that favored industry and penalized agriculture, were a major obstacle to further development and the main protection for urban workers. This can be linked to the rise of reform politics among the notables and to the later urban-based opposition to the revolution of the landed elite.
1. Pour la première catégorie citons: Cobban, Alfred, The social interprétation of the French Révolution, Cambridge, Cambridge University Press, 1964;Google Scholar Doyle, William, Origins of the French Révolution, Oxford, Oxford University Press Google Scholar, 2e éd., 1988 et Simon Schama, Citizens: a chronicle ofthe French Révolution, New York, Knopf, 1989. A la tête de la deuxième, nous trouvons Furet, François, Penser la Révolution française, Paris, Gallimard, 1978 Google Scholar et pour la troisième Lynn Hunt, Politics, culture and class in the French Révolution, Berkeley, University of California Press, 1984.
2. Labrousse, Camille-Ernest, Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIP siècle, Paris, Dalloz, 1932 Google Scholar et La crise de l'économie française à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution, Paris, PUF, 1944.
3. Sutherland, D. M. G., France, 1789-1815: Révolution and Counterrevolution, New York, Oxford University Press, 1986, p. 53 Google Scholar.
4. Jack Goldstone, Révolution and rébellion in the early modem world, manuscrit inédit, Northwestern University, 1989.
5. Parmi les exemples majeurs, O'Grada, citons Cormac, «Malthus and the pre-famine economy », dans Anton Murphy éd., Economists and the Irish economyfrom the eighteenth century to the present day, Dublin, Irish Académie Press, 1984;Google Scholar Mokyr, Joël, Why Ireland starved, Londres, Allen and Unwin, 1983;Google Scholar Peter Solar, «Growth and distribution in Irish agriculture before the famine», thèse de Ph. D. inédite, Stanford University, 1987.
6. William N. Parker, «Opportunity séquences in European history», dans Parker, William N., Europe, America and the wider world: essays on the économie history of western capitalism, Cambridge, Cambridge University Press, 1984 Google Scholar.
7. Jean-Yves Grenier et Bernard Lepetit, « L'expérience historique: à propos de C.-E. Labrousse», Annales ESC, 1989, n° 6, pp. 1337-1360.
8. Les indices du coût de la vie pour la France et l'Angleterre et pour Londres et Paris sont discutés ci-dessous. Les données pour les salaires et les prix du blé sont tirées des sources suivantes: Paris: Micheline Baulant, « Le prix des grains à Paris de 1431 à 1788 », Annales ESC, 1968, n° 3, pp. 520-540 et Yves Durand, «Recherches sur les salaires des maçons à Paris au xvme siècle », Revue d'Histoire économique et sociale, 1966, n° 4, pp. 468-480. Anvers: Charles Verlinden éd., Dokumenten voor de geschiedenis van prijzen en lonen in Vlaanderen en Brabant, Bruges, De Tempel, 1959, pp. 519-520 pour le seigle, pp. 1020-1024 pour les salaires. France et France-Cel: les prix du blé sont tirés de ['Esquissede Labrousse, les salaires sont tirés du tableau 6 pour l'entrée « France » et de l'Esquissede Labrousse pour « France Cel ». Augsbourg: M. J. Elsas, Umriss einer Geschichte der Preise und Lohne in Deutschland, Leyde, A. W. Sijthoff, 1936, vol. I, pp. 593-599 pour le seigle, pp. 731-732 pour les salaires. Angleterre Sud: Henry Phelps Brown et Hopkins, Sheila, A perspective of wages and priées, Londres, Methuen, 1981 Google Scholar. Londres: L. D. Schwartz, «The standard of living in the long run: London 1700-1860», Economie History Review, 2e sér., 38, 1985, pp. 24-41. Ouest des Pays-Bas: de Vries, Jan, «How did pre-industrial labor markets function?», Workingpaper, Berkeley, University of California, janvier 1989, pp. 1–35 Google Scholar. Nouvelle-Castille: Hamilton, Earl J., War and priées in Spain, 1651-1800, Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1947 Google Scholar. Milan: de Maddalena, Aldo, Prezzi e Mercedi a Milano dal 1701 al 1860, Milan, Banco commerciale italiana, 1974, p. 379 Google Scholar pour le blé, pp. 419-420 pour les salaires.
9. Les indices des salaires réels sont calculés en divisant un indice des salaires nominaux par un indice du coût de la vie. Les indices des salaires se fondent sur une moyenne entre la main-d'oeuvre qualifiée et la main-d'oeuvre non qualifiée dans le bâtiment. Les indices du coût de la vie sont des moyennes pondérées de sous-indices pour le pain, la viande, les produits laitiers, la boisson, l'habillement, les loyers de l'habitat et le chauffage. On a assigné à l'indice pour Londres un niveau par comparaison à l'indice de Paris calculé d'après les salaires des ouvriers non qualifiés et les prix du pain en 1781-1787. A Londres le prix du pain était en moyenne de 6, 46 pences pour une miche de 4 livres, soit 0, 01493 livre sterling le kilogramme. Les ouvriers qui assistaient les maçons gagnaient deux shillings par jour, soit 6, 74 kg de pain. A Paris les prix du pain étaient en moyenne de 0, 2586 livre tournois le kilogramme, alors que les manoeuvres gagnaient 1, 3 livre par jour, soit 5, 02 kg de pain. Ainsi les salaires réels à Londres étaient 6, 74/5, 02 = 1, 34 fois ceux de Paris. Cela correspond à l'opinion d'Arthur Young qui jugeait que les salaires réels en France représentaient 75 % des salaires réels en Angleterre.
10. Par exemple Sédillot, René, Le coût de la Révolution française, Paris, Librairie académique Perrin, 1987, pp. 258–265 Google Scholar.
11. Voir Philip Hoffman, «Social history and agricultural productivity: the Paris Basin, 1450-1800», article inédit, California Institute of Technology, 1990 (à paraître dans Journal of Economie History)pour une application nouvelle de la méthodologie à la région parisienne.
12. Morineau, Michel, Les faux-semblants d'un démarrage économique: agriculture et démographie en France au XVIIIe siècle, Paris, Librairie Armand Colin, 1971 Google Scholar.
13. Price, Roger, The modernization of rural France, New York, St. Martin's Press, 1983 Google Scholar.
14. David R. Weir analyse le xviie siècle, «Markets and mortality in France, 1600-1789», dans Famine, disease and the social order in early modem society, sous la direction de John Walter et Roger Schofield, Cambridge, Cambridge University Press, 1989. Gilles Postelvinay met l'accent sur les effets néfastes des troubles des années 1790, « A la recherche de la révolution économique dans les campagnes », Revue économique, 1989. Ces effets semblent avoir été temporaires, car on ne peut nier l'existence d'une corrélation plus forte des prix régionaux pour 1815-1848 que pour 1756-1789. Les changements institutionnels semblent avoir amélioré l'intégration du marché bien avant l'apparition du chemin de fer. Sur ces faits, voir Lepetit, Bernard, Les villes de la France moderne (1740-1840), Paris, Éditions Albin Michel, 1988, pp. 340–346 Google Scholar.
15. Henry, Louis et Blayo, Yves, « La population de la France de 1740 à 1829 », Population, 30, n° 5, numéro spécial, 1975, pp. 71–122 CrossRefGoogle Scholar.
16. Calculés d'après les estimations de Wrigley, E. A. et Schofield, Roger, The population history of England, 1541-1871: a reconstruction, Cambridge, Cambridge University Press, 1981 Google Scholar.
17. Lee, Ronald D., «A historical perspective on économie aspects of the population explosion: the case of preindustrial England », dans Population and économie change in developing countries, sous la direction de Easterlin, Richard A., Chicago, University of Chicago Press (NBER), 1980 Google Scholar.
18. Voir David R. Weir, «A historical perspective on économie aspects of rapid population growth», Yale Economie Growth Center, Working paper n° 600, à paraître dans Georges Tapinos éd., The économie conséquences of rapid population growth: proceedings of the united nations expert group meeting on conséquences of rapid population growth in developing countries.
19. L'indice européen est une moyenne des indices pour l'Angleterre, Bruxelles, Augsbourg, Milan et la Nouvelle-Castille.
20. Toutes les données sont extraites de sources publiées. Nombre des références peuvent dorénavant être trouvées dans le précieux ouvrage de Grenier, Jean-Yves, Séries économiques françaises (XVIe-XVIIIe siècles), Paris, Éditions de l'EHESS, 1985 Google Scholar. D'autres se trouvent dans ﹛'Esquissede Labrousse, p. 11, n. 17. Quelques autres ont été ajoutées pour compléter la couverture régionale ou étendre d'autres séries, Brayer, J. B. L., Statistique du département de l'Aisne, Laon, Melleville, 1825, pp. 59–60 Google Scholar (prix à Soissons); Daguin, «Le prix du blé et de l'avoine et autres denrées, à Langres, de 1549à 1870», Bulletin du comité des travaux historiques et scientifiques. Section sciences économiques et sociales, 1894, pp. 341-350 (prix à Langres); Louis OUÉ- Neau, Les conditions de la vie à Nevers (denrées, logements, salaires) à la fin de l'Ancien Régime, Paris, Hachette, 1919 (taxe du pain à Nevers); Guillaume GÉRaud-Parracha, Le commerce des vins et des eaux-de-vie en Languedoc sous l'Ancien Régime, Montpellier, Université de Montpellier, 1955 (prix à Béziers). Pour quelques marchés importants on a dû établir des tableaux des prix à partir de courbes publiées: Garden, Maurice, Lyon et les Lyonnais au XVIIIesiècle, Paris, 1970, p. 761 Google Scholar (prix à Lyon); Pierre DE Saint-Jacob, Les paysans de la Bourgogne du Nord au dernier siècle de l'Ancien Régime, Dijon, Bernigaud et Privât, 1960 (prix à Nuits); Abel Poitrineau, La vie rurale en Basse-Auvergne au XVIIIe siècle, Aurillac, Imprimerie moderne, 1965, t. II, p. 93 (prix à Issoire).
21. Markovitch, Tihomir J., Les industries lainières de Colbert à la Révolution, Genève, Droz, 1976 Google Scholar.
22. E. LE Roy Ladurie et P. Couperie, « Le mouvement des loyers parisiens de la fin du Moyen Age au xviie siècle», Annales ESC, 1970, n° 4, pp. 1002-1023 et Jean-Pierre Bardet et alii, Le bâtiment. Enquête d'histoire économique (Xive-Xixe siècles), Paris, Mouton, 1971.
23. Les sources pour les loyers de la terre utilisées ici ne constituent nullement une liste complète: Blouin, D., «La rente foncière en pays chartrain», Annales de Normandie, 22, 1972;Google Scholar Brunet, Pierre, Structure agraire et économie rurale des plateaux tertiaires entre la Seine et l'Oise, Caen, Caron, 1960;Google Scholar Jean-Pierre Chaline, «Les biens des Hospices de Rouen: recherches sur les fermages normands du xvme siècle au xxe siècle», Revue d'Histoire économique et sociale, n° 2, 1968, pp. 185-202; Deyon, Pierre, Étude sur la société urbaine au Xviie siècle: Amiens, capitale provinciale, Paris, Mouton, 1967;Google Scholar et Contribution à l'étude des revenus fonciers en Picardie: les fermages de l'Hôtel-Dieu d'Amiens et leurs variations de 1515 à 1789, Lille, René Giard, 1974; Bernard Garnier, « Structure et conjoncture de la rente foncière dans le Haut-Maine aux xvne et xvme siècles», Cahiers des Annales de Normandie, 11, 1979, pp. 103-126, et «Éléments de conjoncture: production et rente foncière en Normandie, Maine et Anjou” dans Prestations paysannes, dîmes, rente foncière et mouvement de la production agricole à l'époque préindustrielle, sous la direction de Joseph Goy et Emmanuel LE Roy Ladurie, Paris, Éditions de l'EHESS, 1982; Louis Michel, «Quelques données sur le mouvement de la rente foncière en Anjou du milieu du xviie siècle à la Révolution », dans J. Goy et E. LE Roy Ladurie, op cit.; Abel Poitrineau, La vie rurale en Basse-Auvergne au XVIIIe siècle, Aurillac, Imprimerie Moderne, 1965; B. Veyrassat-Herren et E. LE Roy Ladurie, «La rente foncière autour de Paris», Annales ESC, 1968, n° 3, pp. 440-444.
24. D. Zolla, « Les variations du revenu et du prix des terres en France aux xvne et xvme siècles », Annales de l'École libre des Sciences politiques, 1893, 1894 (1893), pp. 299-326, 439-461, 686-795; 194-216, 417-438.
25. Postel-Vinay, Gilles, La rente foncière dans le capitalisme agricole, Paris, François Maspero, 1974 Google Scholar.
26. Baehrel, René, Une croissance: la Basse-Provence rurale (fin du Xvie siècle-1789), Paris, Sevpen, 1961 Google Scholar (salaires à Aix). Durand, Yves, « Recherches sur les salaires des maçons à Paris au xvii siècle», Revue d'Histoire économique et sociale, 1966, 44, nc 4, pp. 468–480 Google Scholar. Georges FRÊChe, Toulouse et la région Midi-Pyrénées au Siècle des lumières (vers 1670-1789), Toulouse, Cujas, 1974. Louis GUÉNeau, Les conditions de la vie à Nevers (denrées, logements, salaires) à la fin de l'Ancien Régime, Paris, Hachette, 1919. Abbé Hanauer, A., Études économiques sur l'Alsace ancienne et moderne, Strasbourg, Hagemann, 1878 Google Scholar. Henri Hauser, Recherches et documents sur l'histoire des prix en France de 1500 à 1800, Paris, Presses modernes, 1936 (salaires à St- Antonin et St-Pierre). Kordi, Mohamed El, Bayeux aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Mouton, 1970 Google Scholar. Camille-Ernest Labrousse, Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIe siècle, Paris, Dalloz, 1932 (salaires à Saint-Malo, Rouen et en Lorraine). Jean-Claude Perrot, Genèse d'une ville moderne: Caen au XVIIIe siècle, Paris, Mouton, 1975. Rascol, Pierre, Les paysans de l'Albigeois à la fin de l'Ancien Régime, Aurillac, Imprimerie moderne, 1961 Google Scholar. Jean-Laurent Rosenthal, « The fruits of Révolution: property rights, litigation and French agriculture (1700-1860)», thèse de Ph. D. non éditée, California Institute of Technology, 1988 (salaires en Avignon).
27. Maza, Sara, Servants and masters in eighteenth century France: the uses ofloyalty, Princeton, Princeton University Press, 1983;Google Scholar Fairchilds, Cissie C., Domestic enemies: servants and their masters in Old Régime France, Baltimore, John Hopkins, 1984 Google Scholar.
28. G. FrêChe, op. cit., pp. 560-563.
29. Frêche analyse les thèses de Rascol, op. cit., p. 574.
30. Les prix du blé dans chacune des dix régions ont été établis en faisant la moyenne des prix des marchés dans chaque région à partir des études locales présentées plus haut.
31. Weir, David R., « Life under pressure: France and England, 1670-1870 », Journal of Economie History, mars 1984, 44, n° 1, pp. 34–65 Google Scholar.
32. Processus décrit dans les travaux qui font référence: ceux de Paul Bois, Paysans de l'Ouest, Le Mans, M. Vilaire, 1960 et de Tilly, Charles, The Vendée, Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1964 Google Scholar.
33. Les données pour les salaires sont tirées de Chaline, op. cit.Nous pouvons vérifier qu'elles sont semblables à celles citées dans d'autres études pour 1740-1790 et pour 1820-1870, mais à cause du petit nombre d'études couvrant l'époque révolutionnaire il est malheureusement impossible de vérifier le taux de croissance des loyers entre ces deux périodes.
34. Steven L. Kaplan, Bread, politics and political economy in the reign of Louis XV, La Haye, M. Nijhoff, 1976.
35. David Landes, «The statistical study of French crises», Journal of Economie History, novembre 1950, 190, n° 2, pp. 195-211. Ses vues ont fait l'objet d'une brève polémique avec Danoere, André, dans le Journal of Economie History, novembre 1958, 18, n° 3, pp. 317–344 CrossRefGoogle Scholar.
36. L'importance du traité commercial de Calonne pour la crise industrielle était bien connue des historiens des questions économiques avant Labrousse: voir Charles Schmidt, « La crise industrielle de 1788 en France », Revue historique, janvier-avril 1908, t. 97, pp. 78-94.
37. Doyle, William, Origins of the French Révolution, Oxford, Oxford University Press, 2e édition, 1988, p. 161 Google Scholar.
38. La meilleure approche économétrique du problème serait d'utiliser un modèle autorégressif vectoriel. Comme il est probable que cette technique peu familière ne soit guère convaincante pour la majorité du petit groupe d'historiens français qui seraient susceptibles de s'intéresser à cette question, je rassurerai les économétriciens en disant que les implications qualitatives des résultats obtenus par cette méthode ne sont pas différentes des résultats par simple régression du tableau 8.
39. Grantham, Georges, « Agricultural supply during the industrial révolution: French évidence and European implications », Journal of Economie History, mars 1989, 49, n° 1, pp. 43–72 CrossRefGoogle Scholar.
40. Voir, par exemple, Rosenthal, Jean-Laurent, «Development and irrigation in Provence, 1701-1860: the French Révolution and économie growth», Journal of Economie History, septembre 1990, 50, n° 3, pp. 615–638 CrossRefGoogle Scholar.
4. Idée défendue avec force par Taylor, George, dans « Noncapitalist wealth and the origins of the French Révolution », American Historical Review, 1967, 72, pp. 469–496 CrossRefGoogle Scholar.
42. Parmi les nombreux auteurs dont les travaux ont contribué à reformuler la base sociale et les motivations politiques de l'élite de la société, nous pouvons signaler: Betty Behrens, « Nobles, privilèges and taxes in France at the end of the Ancien Régime », Economie History Review, 2e sér., 15, 1962, pp. 451-475; Robert Forster, The nobility of Toulouse in the eighteenth century, Baltimore, John Hopkins, 1960; Jean Egret, La pré-révolution française (1787-1788), Paris, PUF, 1962; Colin Lucas, «Nobles, bourgeois, and the origins of the French Révolution», Past and Présent, août 1973, 60, pp. 84-126; Guy Chaussinand-Nogaret, « Aux origines de la Révolution: noblesse et bourgeoisie », Annales Esc, 1975, n° 2, pp. 265-278.
43. Weir, David R., «Tontines, public finance and Révolution in France and England, 1688- 1789», Journal of Economie History, mars 1989, 49, n° 1, pp. 95–124 CrossRefGoogle Scholar.