Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
En ce début des années quatre-vingt le désarroi des économistes contraste avec l'apparente certitude qu'ils manifestaient il y a encore une décennie. Pour ne prendre que cet exemple, les organismes internationaux ne cessent d'annoncer, depuis deux ans au moins, que la reprise est au coin de la rue… reproduisant en cela un pronostic qui avait déjà été cruellement démenti lors des années trente.
Face à des prophéties trop souvent contredites par les faits, il n'est pas étonnant que les hommes politiques et l'opinion éclairée expriment leurs doutes quant à l'aptitude des économistes à expliquer les crises, et plus encore à proposer des thérapeutiques adaptées. En effet, même en se limitant aux thèses ayant suscité le plus large écho, la profession a mis sur le marché après 1975 un nombre impressionnant de thèses et de recommandations… largement contradictoires.
L'interprétation initiale — d'après laquelle la récession de 1974-1975 n'était qu'une conjonction de hasards malheureux (28 *, 59) — a rapidement paru un peu courte ; on lui adjoignit donc l'idée que les turbulences du milieu de la décennie tenaient à des retards d’ adaptation aux nouveaux prix de l'énergie (29, 74).
This article begins by examining the concepts and methods that can be used to analyze the present crisis in a long-term historical perspective. Concepts discussed here include the accumulation system, institutional structures, and regulation. The crucial question then arises: can the present stagflation be cured within existing structures (in which case we are dealing with a "minor crisis")? Or, on the contrary, does the reorganization of these very structures represent the challenge of the 1980's?
Current difficulties are interpreted here as the result of the postwar mode of development having reached its limits. Thus the crisis cannot be solved by restoring this mode. Quite to the contrary, the remedy to a "major crisis" presupposes a total change in the patterns of state intervention, particularly as regards the interplay of modes of public organization and market forces. As for technology, whatever its importance in long-term development, it cannot act as the deus ex machina that it is all too often expected to be. The effects of current technological change will therefore be largely contingent on the institutional structures and regulatory mechanisms that will eventually emerge from the crisis.