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Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, le 30 novembre 1973, Emmanuel Le Roy Ladurie me faisait l'honneur de me citer. Et après avoir dit jusqu'à quel point mon travail avait pu lui être utile — ce qui était gentil — il éprouvait le besoin de se séparer de moi ou de mes conclusions pour revenir, d'une certaine manière, au concept restauré et aménagé de la révolution agricole.
Pris par les occupations professionnelles, je n'avais eu ni le plaisir ni l'avantage d'aller l'écouter. Mais j'ai pu prendre connaissance du texte dans les Annales ESC, 1974, n° 3, pp. 673-692. Comme il était inséré dans la rubrique « Débats et Combats », je pense qu'il ne devrait y avoir aucune difficulté à ce que la revue accueille les deux ou trois mots de réponse que voilà. Il s'agit de quelques rectifications et explications sur des points de fait, le tout rédigé, bien entendu, dans un esprit de cordialité et de collaboration. De « débat » pour tout dire et non de « close-combat ».
These notes contain, first of all, the rectification of an unfortunate quotation of Emmanuel Le Roy Ladurie. They then offer some considerations on establishing the population of France around 1680-1690, and finally, based upon a recently studied example (le Cambrésis) they show that the conclusions of Les faux semblants d'un démarrage are amply confirmed.
1. Les Faux-Semblants d'un démarrage économique : agriculture et démographie en France au XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, Cahiers des Annales, 30, 1971.
2. L'intendant du Limousin, M. de Bouville, écrivait le 6 juin 1693 : « Il meurt tous les jours un si grand nombre de pauvres qu'il y aura des paroisses où il ne restera que le tiers des habitants », Cf. de Boislile, A., Correspondances des contrôleurs généraux des finances avec les intendants (1683-1713), Paris, 1874-1898, à la date.Google Scholar
3. « Note sur le peuplement de la généralité de Moulins », dans Sur la population française au XVIIIe et au XIXe siècle, Hommage à Marcel Reinhard, Paris, Société de démographie historique, 1973, pp. 475-503.
4. Emmanuel Le Roy Ladurie, « L'histoire immobile », dans Annales E.S.C., 1974, art. cité, p. 691. Les points de suspension ne déforment pas la pensée.
5. L'étude différentielle des comportements démographiques serait très utile pour découvrir la clé de la rémission constatée au xviiie siècle en maints endroits, comme la persistance de la forte mortalité en d'autres.
6. Neveux, Henri, Les grains du Cambrésis, fin du XIVe, début du XVIIe siècle. Vie et déclin d'une structure économique, Lille, Service de reproduction des thèses, 1974, p. 157.Google Scholar Cf. aussi p. 174, l'évolution de la production de l'avoine. Les indices pour l'évolution de l'ensemble des céréales, pp. 186 et 190, ne vont pas au-delà du début du xviie siècle. Les chiffres de la population au début du xviiie siècle (ou à la fin du xviie) proviennent du Nouveau dénombrement du royaume de Saugrain (1720) et ont été reproduits par Expilly; Dictionnaire, t. II, pp. 43-49. Il existe aux Archives départementales du Nord (C 18 609) un dénombrement (1716) qui permettrait peut-être d'être plus précis. Le dénombrement de 1778 a été publié par Pierre Bougard, Dénombrement de la population de Cambrésis en 1778 dans le recueil d'hommages à Marcel Reinhard, déjà cité, pp. 71-89. Chiffres relevés en 1840 d'après la statistique du ministère de l'Agriculture. Je remercie M. Pierre Bougard, Directeur des Archives du Pas-de-Calais, des renseignements qu'il a bien voulu me faire parvenir avec la plus grande amabilité.
7. Piste suivie dans mon article : « Révolution agricole, Révolution alimentaire, Révolution démographique», Annales de démographie historique, Paris, 1974, pp. 335-371.
8. Yves-Fr. Besnard, Souvenirs d'un nonagénaire, Le Mans, 1880. Quand je parle de « sauver les phénomènes », j'entends bien « tous » les phénomènes, c'est pourquoi les trouvailles de Mme M. Baulant me paraissent à prendre en considération, comme le reste. Sur cette question des approfondissements à entreprendre, mon avis n'a pas changé depuis les « Conclusions tardives et réflexions prospectives » formulées à l'issue du 1er Congrès des historiens économistes. Cf. le recueil collectif (direction de Goy, J. et Le Roy Ladurie, E.) : « Les fluctuations du produit de la Dîme », Cahiers des Études Rurales, Paris, Mouton, 1972, pp. 320–333.Google Scholar