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Le « droit d’avoir des droits »Les revendications des ex-esclaves à Cuba(1872-1909)

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Rebecca J. Scott
Affiliation:
University of Michigan
Michael Zeuske
Affiliation:
Universität zu Köln

Résumé

À Cuba, l’émancipation progressive permit à un grand nombre d’hommes et de femmes, esclaves ou récemment libérés, d’accéder à certaines formes de la culture juridique. Les revendications, qui, quelques années plus tôt, seraient peut-être restées des défis verbaux ou physiques, prirent la forme d’actions en justice et, dans ce but, les esclaves et les exesclaves se sont alliés avec ceux qui pouvaient les aider dans leur combat juridique. Ces initiatives suggèrent l’émergence d’une conviction du « droit d’avoir des droits », qui allait bien au-delà du simple refus de son propre asservissement. C’est ainsi que les bureaux des notaires et les tribunaux de première instance sont devenus des lieux où la liberté s’affirmait par l’exercice d’actions en justice entraînant la reconnaissance publique de revendications. De fait, faire valoir sa « qualité pour agir », c’est-à-dire son statut de personne susceptible d’être entendue par la justice et d’avoir un « intérêt » pour agir, était parfois aussi important qu’obtenir un résultat positif à l’issu de son procès.

Abstract

Abstract

In Cuba, a distinctive process of gradual emancipation brought a large number of enslaved and recently-freed men and women into the legal culture. What earlier might have remained oral or physical challenges now took legal form, as slaves and former slaves built alliances with those who could assist them in their appeals. The assertions of former slaves suggest an emerging conviction of a “right to have rights”, going well beyond the immediate refusal of their own bondage. In this light, the office of the notary and the courts of first instance became places where freedom itself was constituted through the exercise of action in a forum that brought public acknowledgement of claims. Indeed, asserting standing could be as important as achieving a specific outcome.

Type
Après l' esclavage Terre, ci toyenneté, mémoire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2004

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References

1 - Pour un panorama bibliographique, se reporter à Scott, Rebecca J., Holt, Thomas C., Cooper, Frederick et Mcguinness, Aims (éds), Societies after slavery: a select annotated bibliography of printed sources on Cuba, Brazil, British colonial Africa, South Africa and the British West Indies, Pittsburgh, University of Pittsburgh Press, 2002 Google Scholar.

2 - Dans le cas du Brésil et des États-Unis, les chercheurs ont commencé à étudier la façon dont les esclaves mettaient en jeu le droit et quel rôle ils lui faisaient jouer dans la définition de la liberté : voir Gross, Ariela, Double character: slavery and mastery in the antebellum Southern courtroom, Princeton, Princeton University Press, 2000 Google Scholar ; Morris, Thomas D., Southern slavery and the law, 1619-1860, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1996 Google Scholar ; Suggs, Jon-Christian, Whispered consolations: law and narrative in African American life, Ann Arbor, University of Michigan Press, 2000 CrossRefGoogle Scholar ; Chalhoub, Sidney, Visōes da liberdade: uma história das ū ltimas décadas da escravidā o na corte, Sāo Paulo, Companhia das Letras, 1990 Google Scholar ; Grinberg, Keila, Liberata-a lei da ambigüidade. As açōes de liberdade da Corte de Apelaçā o do Rio de Janeiro no século XIX, Rio de Janeiro, Relume-Dumará, 1994 Google Scholar ; MendonçA, Joseli Maria Nunes, Entre a mā o e os anéis: a lei dos sexagená - rios e os caminhos da abolicā o no Brasil, Campinas, Editora da Unicamp, 1999 Google Scholar.

3 - L’expression « le droit d’avoir des droits » est empruntée à Sayad, Abdelmalek, La double absence : des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Paris, Le Seuil, 1999, p. 324 Google Scholar. Le concept et l’expression remontent à Hannah Arendt qui définit « le droit d’avoir des droits » comme celui de « vivre dans un contexte où l’on est jugé d’après ses actions et ses opinions » ( Arendt, Hannah, The origins of totalitarianism, New York, Harcourt, Brace & World, 1966, pp. 296297 Google Scholar).

4 - À propos de la notion d’« individu ayant un prix », voir Johnson, Walter, Soul by soul: life inside the antebellum slave market, Cambridge, Harvard University Press, 1999 Google Scholar.

5 - Notre approche de cette question s’inspire du travail de JEAN HÉBRARD sur la « fabrication de l’écrit », en particulier « The writings of Moïse (1898-1985): birth, life and death of a narrative of the Great War », Comparative studies in society and history, 44, 2002, pp. 263-292.

6 - Tannenbaum, Frank, Slave and citizen: the Negro in the Americas, New York, Vintage Books, 1946 Google Scholar. Voir De La Fuente, Alejandro, « Slave law and claims-making in Cuba: the Tannenbaum debate revisited », Law and history review, 22, 2, 2004, pp. 339369 CrossRefGoogle Scholar ; Watson, Alan, Slave law in the Americas, Athens, University of Georgia Press, 1989 Google Scholar.

7 - Selon A. DE LA FUENTE, « Slave law… », art. cit., l’institution du síndico procurador provient d’une pratique espagnole remontant au moins au XVIIIe siècle et, officiellement, à une ordonnance cubaine de 1842. A. Watson la fait remonter à un décret royal de 1789 (Slave law…, op. cit., p. 50), mais, ce décret n’ayant jamais été appliqué, le développement massif de l’esclavage à Cuba entre les années 1790 et 1840 eut lieu sous un contrôle juridique formel minimal de l’État.

8 - On trouvera une importante documentation sur l’administration de l’esclavage et la formalisation de la liberté dans Cano, Bienvenido et Zalba, Federico, El libro de los Síndicos de Ayuntamiento y de las Juntas Protectoras de Libertos, La Havane, Imprenta del Gobierno, 1875 Google Scholar.

9 - Scott, Rebecca J., Slave emancipation in Cuba: the transition to free labor, 1860-1899, Princeton, Princeton University Press, 1985 Google Scholar.

10 - Ceci est particulièrement vrai de la liberté négociée, que la loi de 1880 a désignée sous le nom d’« accord mutuel ». Voir par exemple Archivo Histórico Provincial de Villa Clara, Santa Clara, Cuba [AHPVC], Protocolos Notariales [PN], Notario Antonio Palma Espinoza, Escritura 1, Sagua, 1er janvier 1881, «Rendención de patronato ».

11 - D’après A. de la Fuente, l’origine de la coartación à Cuba remonte au XVIe siècle (” Slave law… », art. cit.) ; Salmoral, Manuel Lucena, « El derecho de coartación de esclavo en la América Española », Revista de Indias, LIX, 1999, pp. 357374 CrossRefGoogle Scholar, estime qu’elle a ses racines dans le droit coutumier qui ne fut formalisé que dans les années 1760. Voir également A. WATSON, Slave law…, op. cit., chap. 3.

12 - Voir R. J. SCOTT, Slave emancipation…, op. cit., pp. 14, 74-77.

13 - Archivo Histórico Provincial de Cienfuegos, Cienfuegos, Cuba [AHPC], PN, Notario José Rafael de Villafuerte y Castellanos, Escritura 107, Cienfuegos, 20 août 1874, « Libertad ».

14 - R. J. SCOTT, Slave emancipation…, op. cit., chap. 6-8.

15 - Voir la correspondance de la plantation Soledad dans les Atkins Family Papers [AFP], Massachusetts Historical Society [MHS], Boston, en particulier celle de J. S. Murray à E. F. Atkins, 19 juin 1884 (box 1, ser. IV).

16 - Sur le développement de l’alphabétisation dans ce type de contexte, voir Petrucci, Armando, en particulier « Escribir para otros », in Petrucci, A., Alfabetismo, escritura, sociedad, Barcelone, Gedisa, 1999, pp. 105116 Google Scholar.

17 - « Que en su consecuencia le dá y concede plena libertad, á fin de que desde hoy, en adelante y para siempre, le goze y disfrute como si fuese naturalmente libre; desistiéndose y apartándose del derecho de posesión, propiedad y dominio que sobre dicho moreno tenía adquirido á favor á quien lo cede y renuncia todo para que no vuelva á estar sujeto de servidumbre; y confiriéndole poder irrevocable para que trate y contrate, teste comparezca en juicio por si ópor medio de sus apoderados y practique sin intervención de persona alguna cuanto está permitido á los que nacen libres, usando de su espontánea voluntad » (Archivo Histórico Provincial de Santiago de Cuba [AHPS de C], Escribanía de Gobierno y de Guerra, A cargo de Orestes Ferro y Domingo, Leg. 312, 1880, Protocolos de Giró, Escritura 116, Santiago, 1er mai 1880, «Carta de Libertad »). Les expressions « liberto de todo cautiverio y servidumbre » et « se separa de la propiedad » aussi bien que les références au droit de contrat sont courantes dans les documents de ce type, mais peu contiennent autant de répétitions.

18 - Voir DIDIER LAHON, Esclavage et confréries noires au Portugal durant l’Ancien Régime (1441-1830), thèse de doctorat d’anthropologie, Paris, EHESS, 2001 ; Meillassoux, Claude, Anthropologie de l’esclavage. Le ventre de fer et d’argent, Paris, PUF, 1986, pp. 120122 Google Scholar, soutient que la manumission change la condition de l’esclave, non son état. Il la distingue de l’affranchissement qui peut comporter des droits identiques à ceux d’un homme ou d’une femme libres. Mais les cérémonies publiques d’affranchissement mettaient nécessairement en évidence la naissance dans l’état d’esclave.

19 - Voir les cédulas des patrocinados déclarés par Manuel Blanco de Cienfuegos : Biblioteca Nacional « José Martí », Colección Cubana, Colección Manuscrita Julio Lobo [BNC], [CC], [CM Lobo], Exp. 158.

20 - MHS, AFP, vol. 2, ser. IV, Edwin F. Atkins à J. S. Murray, 18 août 1885. Voir aussi Atkins, Edwin F., Sixty years in Cuba: reminiscences of Edwin F. Atkins, Cambridge, New York, Arno Press, [1926] 1980, p. 97 Google Scholar.

21 - Ces notions proviennent de conversations à Cienfuegos avec Araceli Quesada y Quesada, Caridad Quesada et Olga Pérez Ribeiro, qui toutes trois ont grandi dans la petite communauté rurale de Rosario, près de la plantation Soledad. Daniel Fabre utilise également l’expression de « capturer » la force de l’écrit (cf. Fabre, Daniel (éd.), Écritures ordinaires, Paris, Éditions POL/Centre Georges-Pompidou, 1993, p. 21 Google Scholar).

22 - Voir R. J. SCOTT, Slave emancipation…, op. cit., p. 169.

23 - On trouvera le registre d’une plantation dans AHPC, « Libro no. 1 de los negros, Santa Rosalía ». Sur les ventes notariées d’esclaves, voir Bergad, Laird, García, Fe Iglesias et Barcia, María Del Carmen, The Cuban slave market, 1790-1880, Cambridge, Cambridge University Press, 1995, pp. 1519 CrossRefGoogle Scholar. Sur les pratiques de dénomination, voir l’analyse de Díaz, María Elena, The Virgin, the king, and the royal slaves of El Cobre: negotiating freedom in colonial Cuba, 1670-1780, Stanford, Stanford University Press, 2000, pp. 4447 Google Scholar, ainsi que les articles de JEAN HÉBRARD, « Imposition et appropriation d’un nom chez les esclaves de Salvador de Bahia au XIXe siècle » et de MYRIAM COTTIAS, «Le partage du nom. Logiques administratives et usages chez les nouveaux affranchis des Antilles après 1848 », Cahiers du Brésil contemporain, 53-54, 2003 (” Écrire l’esclavage, écrire la liberté »), respectivement pp. 31-92 et 163-174.

24 - Les noms figurent dans AHPC, « Libro mayor no 3 perteneciente al Ingenio Sta Rosalía propiedad de Don Manuel Blanco y Ramos ». L’une des rares exceptions est notable : Andrés Blanco, qui s’était installé dans la ville de Cienfuegos et devint barbier, était apparemment le fils illégitime de Manuel Blanco (entretien avec Tomás Pérez y Pérez, Cienfuegos, mars 1999).

25 - Castillo, Daisy Rubiera, Reyita, sencillamente (Testimonio de una negra cubana nonagenaria), La Havane, Instituto Cubano del Libro, 1997, p. 18 et n. 3Google Scholar.

26 - Voir AHPC, PN, 1906, Notario Felipe Silva, Escritura 174, 27 juillet 1906, « Poder para pleitos. El Sr. Silverio Quesada Acebedo y otros al Sr. Domingo Cabrera ».

27 - Entretiens avec Caridad Quesada, 1999, avec Marcelino Iznaga Suárez Román, 2000, et avec Araceli Quesada, 1997. Pour l’interprétation du mot calunga, voir JEAN-PIERRE ANGENOT, JEAN-PIERRE JACQUEMIN et JACQUES L. VINCKE, « Répertoire des vocables brésiliens d’origine africaine », Travaux et recherches (Centre de linguistique théorique et appliquée/Université nationale du Zaïre), 1974, pp. 37-38. Nous remercions Belinda Tshibwabwa Muabey de nous avoir indiqué cette source. Voir Lienhard, également Martin, « A Rainha Nzinga de Angola e a sua prole americana: dois estudos », Anais de história de Além-Mar, 1, 2000, pp. 245272 Google Scholar.

28 - Voir AHPVC, PN, Notario Esteban Tomé y Martínez, Escritura 107, Sagua la Grande, 20 juin 1890, « Poder ».

29 - Se reporter à l’analyse faite par Arlette Farge du ressentiment qu’éprouvaient les Parisiens des classes populaires, au XVIIIe siècle, lorsqu’ils étaient mentionnés dans les registres de police par des surnoms péjoratifs ( Farge, Arlette, Le goût de l’archive, Paris, Le Seuil, 1989, pp. 101103 Google Scholar).

30 - AHPC, PN,Notario José Rafael de Villafuerte y Castellanos,Escritura 27, Cienfuegos, 28 février 1885, « Acta de reconocimiento de hijo natural por el Moreno Antonio Perez ».

31 - Lobo, Rafael Pérez, Código civil y Constitución, La Havane, Cultural, 1944 Google Scholar, Livre I, chap. IV, « De los hijos ilegítimos », art. 132.

32 - Pour une étude de l’usage des titres honorifiques, se reporter à ANNE TWINAM, Public lives, private secrets: gender, honor, sexuality and illegitimacy in colonial Spanish America, Stanford, Stanford University Press, 1999.

33 - Sur le mouvement visant à généraliser l’emploi de don et don?a, voir Lanier, Oilda Hevia, El directorio central de las sociedades negras de Cuba, 1886-1894, La Havane, Editorial de Ciencias Sociales, 1996, pp. 4358 Google Scholar ; Costa, Raquel Mendieta, Cultura: lucha de clases y conflicto racial, 1878-1895, La Havane, Editorial pueblo y educación, 1989 Google Scholar ; Howard, Philip A., Changing history: Afro-Cuban cabildos and societies of color in the nineteenth century, Baton Rouge, Louisiana State University Press, 1998 Google Scholar.

34 - Il faut faire une distinction entre l’omission d’un deuxième nom de famille – pratique courante dans le langage ordinaire comme dans l’écriture informelle – et la stigmatisation formelle de son absence par la notation soa, signifiant que la personne en question n’a pas le droit de porter un deuxième nom de famille. L’étude des actes notariés de Cienfuegos, Santa Clara, Sagua la Grande, Remedios et Santiago de Cuba faite par Michael Zeuske a révélé de nombreux exemples de l’emploi de soa pour identifier ceux qui, selon d’autres sources, étaient placés dans la catégorie sociale des gens de couleur. La mention était relativement peu fréquente lorsqu’elle s’appliquait à des personnes connues par ailleurs comme blanches ( Zeuske, Michael, « Hidden markers, open secrets: on naming, race-marking and race-making in Cuba », New West Indian guide, 76, 2002, pp. 211241 CrossRefGoogle ScholarPubMed).

35 - Entretiens avec Tomás Pérez y Pérez, 1998 et 1999.

36 - Voir Barnet, Miguel, Biografía de un cimarrón, La Havane, Instituto de etnología y folklore, 1966, pp. 1617 Google Scholar. Montejo se rappelait que Mesa fut par la suite transformé en Mera dans un autre document écrit. Voir aussi Zeuske, Michael, « Ciudadanos “sin otro apellido”. Nombres esclavos, marcadores raciales e identidades en la colonia y en la Repū blica », in Zún?iga, O. Portuondo, Ludwig, M. M. P. Zeuske (éds.) Ciudadanos en la nación, 2 vols., Santiago de Cuba, Oficina del Conservador de la Ciudad, 2002, 2004, vol. 1, pp. 59108 Google Scholar.

37 - Oviedo, Ricardo Batrell, Para la historia. Apuntes autobiográ ficos de la vida de Ricardo Batrell Oviedo, La Havane, Seoane y A? lvarez, 1912 Google Scholar. L’oeuvre de R. Batrell Oviedo a été étudiée en détail par Ferrer, Ada, Insurgent Cuba: race, nation, and revolution, 1868-1898, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1999 Google Scholar ; voir aussi Heredia, Fernando Martínez, « Ricardo Batrell empuña la pluma », et BLANCAMAR LEÓN ROSABAL, « Ricardo Batrell, un expediente inconcluso », in Heredia, F. Martínez, Scott, R. J. et Martínez, O. García (éds), Espacios, silencios, y los sentidos de la libertad. Cuba, 1878-1912, La Havane, Editorial Unión, 2001, pp. 295313 et pp. 314-322Google Scholar.

38 - Voir Scott, Rebecca J. et Zeuske, Michael, « Property in writing, property on the ground: pigs, horses, land and citizenship in the aftermath of slavery, Cuba, 1880-1909 », Comparative studies in society and history, 44, 2002, pp. 669699 CrossRefGoogle Scholar.

39 - Bárbara Pérez passa la guerre de 1895-1898 à proximité d’Arimao. Son fils, Tomás Pérez y Pérez, évoque des détails de sa vie au cours des entretiens effectués en mars et juin 1998, puis en février 1999 ; voir Scott, Rebecca J., « Tres vidas, una guerra. Rafael Iznaga, Bárbara Pérez y Gregoria Quesada entre la emancipación y la ciudadanía », in Amador, J. et Coronil, F. (éds), Historia y memoria: sociedad, cultura y vidacotidiana en Cuba, 1878-1917, La Havane, Centro de investigación y desarrollo de la cultura cubana Juan Marinello, 2003, pp. 8399 Google Scholar.

40 - Gabriel Quesada fut évoqué par Caridad Quesada et Santiago Pelayo au cours d’entretiens réalisés à Cienfuegos en juin 1998.

41 - ANC, Fondo Adquisiciones, Caja 40, Exp. 3103, « Cartas dirigidas a Juan Gualberto Gómez por Gabriel Quesada fechadas en Cienfuegos a 30 diciembre 1893, 6 febrero 1908, 5 junio 1922 ». Quesada se rappelait que les militants travaillaient avec un notaire de Santa Clara, mais qu’ils gardaient son nom secret.

42 - ANC, Fondo Adquisiciones, Caja 40, Exp. 3103. Gabriel Quesada figure comme l’électeur 986 du quartier Aduana, municipalité de Cienfuegos (ANC, Fondo Secretaría de Estado y Gobernación, Leg. 261, Exp. 14476, listes électorales) et apparaît dans le rapport du 23 septembre 1907 (US National Archives, Military Information Division, Army of Cuban Pacification, Record Group 395, Correspondence, Box 14, File 79, Item 147). Sur la question des fonctions officielles attribuées aux hommes de couleur, voir Helg, Aline, « Our rightful share »: the Afro-Cuban struggle for equality, 1886-1912, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1995, chap. 5Google Scholar.

43 - Pour un récit plus complet des années de service de Ciriaco Quesada, voir Scott, Rebecca J., « Reclaiming Gregoria’s mule: the meanings of freedom in the Arimao and Caunao valleys, Cienfuegos, Cuba, 1880-1899 », Past & Present, 170, 2001, pp. 181216 CrossRefGoogle Scholar.

44 - Civil report of major-general John R. Brooke, US army, military governor, Island of Cuba, 1899, Washington, Government Printing Office, 1900, pp. 55-70 (Orders no 87 et no 104).

45 - Le conseil municipal de Cienfuegos, par exemple, avait approuvé quelques mois auparavant les actes du maire autorisant l’enregistrement des animaux par ceux qui avaient servi sous les drapeaux avant septembre 1898 ; voir AHPC, Actas capitulares, tome 43, 7 février 1899 (nous remercions Marial Iglesias de nous avoir signalé cette référence).

46 - Voir Civil report…, op. cit., pp. 55 et 70.

47 - Voir Ortiz, Rafael Martínez, Cuba: los primeros años de independencia, Paris, Le Livre libre, 3e édition, 1928, pp. 8384 Google Scholar. Son accusation précise est la suivante : « Fué una resolución mala, que sentóprecedentes pésimos. Los bienes de particulares, tomados como elementos indispensables para la lucha, no debieron estimarse como botín de guerra. La resolución tuvo más tarde imitadores y fué causa de disgustos hondos y de desconfianza general, amén de ayudar a conducir por rumbos equivocados el concepto de lo moral y de lo justo en las masas desprovistas de cultura. »

48 - Ce procès est étudié en détail dans R. J. SCOTT, « Reclaiming Gregoria’s mule… », art. cit.

49 - ANC, Fondo Secretaría de Estado y Gobernación, Leg. 261, Exp. 14476 (l’électeur no 429 du quartier de Guaos, municipalité de Cienfuegos).

50 - Sur l’effort pour capturer les mots prononcés dans le passé, se reporter aux réflexions d’ Farge, Arlette, Dire et mal dire : l’opinion publique au XVIIIe siècle, Paris, Le Seuil, 1992, Avant-proposGoogle Scholar.

51 - Voir l’étude du développement du quartier Guinea de la ville de Lajas dans R. J. SCOTT et M. ZEUSKE, « Property in writing… », art. cit., pp. 679-682. Il est difficile de savoir si la somme de cinquante pesos représente un prix conventionnel, réellement payé, ou une somme fictive inscrite dans les documents mais différente de celle qui était payée en réalité.

52 - AHPVC, PN, Notario Calixto María Casals y Valdés, Escritura 299, « Testamento », et Escritura 300, « Testamento » (tous deux datés du 22 novembre 1889 à Sagua la Grande).

53 - L’enregistrement de la situation des esclaves nouvellement affranchis dans le contexte judiciaire nécessiterait une étude micro-historique supplémentaire des tribunaux de première instance, qui serait possible dans l’une ou l’autre des archives provinciales (voir Pérez, Louis A. Jr. et Scott, Rebecca J. (éds), The archives of Cuba, Pittsburgh, The University of Pittsburgh Press, 2003 Google Scholar, pour la localisation de ces documents).

54 - Pour la liste des esclaves Quesada, voir BNC, CC, CM Lobo, Exp. 157, « Registro de esclavos de la Isla de Cuba (rural). Jurisdicción de Cienfuegos. Pueblo de Cumanayagua ». Le testament se trouve dans AHPC, PN, Protocolo Verdaguer, 1870, Escritura 338.

55 - Nous sommes très reconnaissants à Orlando García Martínez d’avoir su reconnaître l’intérêt potentiel d’un lot de documents judiciaires de 1927 qui s’avéra contenir une retranscription des documents du procès que nous étudions. Le résumé du procès de 1907 se trouve dans AHPC, Juzgado de Primera Instancia de Cienfuegos, Secretaria a Cargo de Rafael Rosés y Hernandez, Civil, 1927, Leg. 459, folios 118-129, 12 avril 1907, « Mayor Cuantía, Sobre Nulidad de Testamento. Martín e Isidora Cabrera de Avila, contra Cándida Blanco Ramos, Manuel García Blanco, Cándida García Blanco, Socorro García Blanco de Teijero, Maria García Blanco de Soto, como herederos de Manuel Blanco Ramos […] » (désormais « Demanda, Andrea Quesada »).

56 - Concernant l’héritage, voir BNC, CC, CM Lobo, Exp. 34, qui suggère que Blanco paya des « avances » mensuelles à la veuve pour l’empêcher de chercher à bloquer l’héritage.

57 - Les documents d’enregistrement des patrocinados se trouvent dans BNC, CC, CM Lobo, Exp. 158, et les enregistrements de liberté dans AHPC, « Libro no 1 de los Negros, Santa Rosal?ia ».

58 - BNC, CC, CM Lobo, Exp. 9A.

59 - « Demanda, Andrea Quesada ».

60 - Ibid.

61 - Ibid., f. 119.

62 - AHPC, PN, Notario Felipe Silva y Gil, Escritura 120, 22 mai 1906, « Poder ».

63 - AHPC, PN, Notario Felipe Silva y Gil, Escritura 174, 26 juillet 1906, « Poder para pleitos ». Tous se désignèrent dans l’acte sous le double nom de Quesada Acevedo (Acevedo étant le nom de la première femme de José Quesada).

64 - AHPC, PN, Notario Felipe Silva y Gil, 1906, t. 2, Escritura 184, 31 juillet 1906, « Poder para pleitos. La morena Luisa Quesada Acebedo y otros al Señor Domingo Cabrera y Cao ».

65 - AHPC, PN, Notario Pedro Fuxá y Seuret, Escritura 122, 28 mai 1906, « Poder general ».

66 - AHPC, PN, Notario Pedro Fuxá y Seuret, Escritura 174, 2 août 1906, « Poder para pleitos ».

67 - Entretiens avec Caridad Quesada, 1998, 1999, 2000, 2001.

68 - Entretien avec Marcelino Iznaga Suárez Román, Cienfuegos, 2002.

69 - À propos de Benito Besada, voir Purón, Mario Averoff, Los primeros partidos políticos, La Havane, Instituto Cubano del Libro, 1971, p. 38 Google Scholar.

70 - « Demanda, Andrea Quesada », ff. 126-129.

71 - Entretien avec Marcelino Iznaga, 2002.

72 - Entretien avec Sebastián Asla Cires, 1997.

73 - Entretiens avec Ramona, Humberto, Gerardo et Francisco Quesada, San Antón, 1999, 2000. Alejandro Quesada, qui déposa la procuration, était le père de Cayetano Quesada.

74 - La demande de pension de Cayetano Quesada se trouve dans AHPC, Juzgado de Primera Instancia, Secretaría a cargo de Rafael Rosés Hernández, Leg. 477, 1936. L’un de ses voisins, qui, auparavant, avait fait paître des animaux sur un coin de la terre de Cayetano, refusa l’offre que lui faisait l’administrateur de Soledad de le laisser clôturer son terrain. Il se rappelle lui avoir dit qu’il n’appartenait pas à Soledad de lui attribuer cette terre, car celle-ci lui était « prêtée » par Cayetano (voir R. J. SCOTT et M. ZEUSKE, « Property in writing… », art. cit.).