Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Le mot a largement conquis droit de cité dans le vocabulaire de l'histoire économique, jusque dans les manuels ; l'élaboration du concept de protoindustrialisation est encore riche d'avenir. Le livre qui provient d'un groupe de chercheurs de l'Institut Max Planck de Gottingen est dans cette élaboration une étape marquante. Alors que trop souvent une sorte de ségrégation divise les préoccupations — d'un côté l'ancienne économie quasi toute rurale, de l'autre l'émergence de la société industrielle qui, sauf dans le cas britannique, ne donne guère occasion de remonter au-delà du XIXe siècle —, voici un travail qui se signale par la vigueur de la réflexion sur la transition. Pour introduire utilement une discussion sur cette très importante contribution, on pourra s'en tenir aux textes de Peter Kriedte, Hans Medick et Jùrgen Schlumbohm, en se contentant de mentionner deux appendices ajoutés, en quelque sorte, à titre d'illustrations. De fait, à relire vingt ans après sa première publication l'article de Herbert Kisch comparant le développement industriel de la Silésie et de la Rhénanie, et à trouver reproduit l'un de ceux que Franklin F. Mendels a tirés de ses recherches sur la Flandre au XVIIe siècle, on perçoit bien des aspects du renouvellement des perspectives et des méthodes dont Mendels a été un des promoteurs les plus efficaces.
1. Industrialisierung vor der Industrîalisierung. Gewerbliche Warenproduktlon aufdem Land in der Formationsperiode des Kapitalismus,Von P. Kriedte, H. Medick, J. Schlumbohm (Verôffentlichungen des Max-Planck-Instituts fur Geschichte, 53), Gottingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1977, 393 p.
2. F. F. Mendels, « Landwirtschaft und bàuerliches Gewerbe in Flandern im 18. Jahrhundert », pp. 325-349 (antérieurement publié dans European peasants and their markets. Essays in agrarian économie history,éd. par W. N. Parker et E. L. Jones, Princeton, 1975). H. Kisch, « Die Textilgewerbe in Schlesien und im Rheinland : eine vergleichende Studie zur Industrialisierung (mit einem Postskriptum)», pp. 350-386 (antérieurement publié dans The Journal of économie history,19, 1959).
3. F. F. Mendels, « Industry and marriages in Flanders before the industrial révolution » (Population and Economies,éd. par P. Deprez, Winnipeg, 1970), p. 88 : “This asymmetry could, ceteris paribus, tend to promote irréversible population growth as long as the relevant priées cdntinued their stimulating fluctuations, and irrespective of their long-run trend. Naturally, however, the course of population change depended on other variables…“
4. Levine, D., Family formation in an âge of nascent capitalism, New York-Londres, 1977, p. 81.Google Scholar
5. Nouvel exemple publié postérieurement au volume dont nous parlons : Lottin, A., Chavatte ouvrier lillois. Un contemporain de Louis XIV, Paris, 1979, pp. 72–75.Google Scholar
6. Données empruntées à Stéphanie Reekers, « Beitràge zur statistischen Darstellung der gewerblichen Wirtschaft Westfalens um 1800 » (Westfàlische Forschungen,17, 1964 et ss). Cette substantielle série de publications donne une idée de la richesse des matériaux, dont l'élaboration peut poser des problèmes de critique. Il ne s'agit ici que d'esquisser une orientation.
7. J. Dupâquier, Le réseau urbain du Bassin parisien au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle(Actes du 100e Congrès national des Sociétés savantes, Paris, 1975. Histoire moderne et contemporaine,t. 2), Paris, 1977