À propos de Browning, Kershaw, Friedländer – et Hilberg*
Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Au cours de ces dernières années sont parus trois ouvrages majeurs sur l’histoire de la persécution et de l’extermination des Juifs : Les origines de la solution finale de Christopher Browning, Les années d’extermination de Saul Friedländer et Hitler, the Germans and the final solution de Ian Kershaw. Cette coïncidence invite à se pencher à nouveau sur le parcours de ces trois historiens, dont les recherches au long cours ont joué un rôle majeur dans l’historiographie du génocide juif. Quelle avait été l’impulsion initiale qui les avait conduits à se lancer dans un chantier dont ils ignoraient qu’il durerait plusieurs décennies ? Quelle place cette intuition de départ avait-elle joué dans la conception générale de l’œuvre ? Comment enfin avait-elle passé l’épreuve du temps ? C’est donc dans leur dynamique même que ces trois itinéraires seront étudiés, cependant qu’une autre question sera posée: comment passer trente ans à étudier un tel crime ? S’en trouve-t-on changé ? Ici, c’est chez Raul Hilberg que l’auteur cherchera des éléments de réponses.
During the last few years, three major books on the Holocaust have been published: The Origins of the Final Solution by Christopher Browning, The Years of Extermination by Saul Friedländer and Hitler, the Germans and the Final Solution by Ian Kershaw. This coincidence opens up the opportunity to have a fresh look at the evolution of these three historians whose works have played a leading role in the historiography of the genocide of the Jews. What was the initial impulse that has pushed them to launch into such a research endeavor that would last for decades (although they could not foresee it)? What was the influence of their initial intuitions in shaping the overall design of their work? What is the relevance of these intuitions thirty years later? Thus, this article is devoted to the inner dynamics of historical practice. Yet another question is to be addressed: How is it possible to spend thirty years on such a topic? Does it change the historian's self? In this case, the answer will be searched in Raul Hilberg's life and work.
Je remercie pour leur relecture et leurs remarques Jacques Revel, Carlo Ginzburg et Anne Simonin, ainsi que mes collègues du Centre Marc Bloch, en particulier Denis Thouard, Myriam Désert et Daniel Schönpflug.
1- Hilberg, Raul, The politics of memory. The journey of a Holocaust historian, Chicago, Ivan R. Dee, 1996 Google Scholar (trad. fr., La politique de la mémoire, Paris, Gallimard, 1996).
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3- R. Hilberg, La politique de la mémoire, op. cit., p. 15.
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5- R. Hilberg, La politique de la mémoire, op. cit., p. 16.
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7- R. Hilberg, La politique de la mémoire, op. cit., p. 185.
8- Ibid., p. 59.
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10- Ibid., p. 85.
11- Ibid., p. 181. J’ai repris ici et développé des éléments d’un compte rendu ancien :«Examen de conscience », Les Inrockuptibles, février 1997.
12- Cela est vrai également pour son dernier ouvrage : Hilberg, Raul, Holocauste. Lessources de l’histoire, Paris, Gallimard, 2001 Google Scholar.
13- R. Hilberg, La politique de la mémoire, op. cit., p. 9.
14- Ibid., p. 167.
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36- S. Friedländer, « ‘Das Primärgefühl der Fassungslosigkeit bewahren’… », art.cit., p. 103.
37- R. Hilberg, La politique de la mémoire, op. cit., p. 59.
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39- C. Browning, Fateful months…, op. cit., p. 7.
40- Ibid.
41- Sur Wurm, on se reportera à Brechtken, Magnus, « Madagaskar für die Juden ».Antisemitische Idee und politische Praxis, 1885-1945, Munich, Oldenbourg, 1997, p. 72–74 CrossRefGoogle Scholar.
42- C. Browning, Les origines de la solution finale…, op. cit., p. 391.
43- Ibid. Il est à noter que cette lettre semblait à C. Browning d’autant plus remarquablequ’elle était écrite quelques jours après un autre document auquel l’auteur est tentéde donner une signification supérieure à celle qu’elle avait dans la réalité : l’interdictiond’émigration pour les Juifs allemands.
44- C. Browning, The final solution and the German Foreign Office…, op. cit., p. 67.
45- Ibid., p. 56 sq.
46- Rapport de Rademacher en date du 25 octobre 1941, reproduit in Pätzold, Kurt et Schwarz, Erika, Tagesordnung, Judenmord. Die Wannsee-Konferenz am 20. Januar 1942 ; eineDokumentation zur Organisation der «Endlösung », Berlin, Metropol, [1992] 1998, p. 83 Google Scholar.
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48- C. Browning, « Zur Genesis der ‘Endlösung’… », art. cit.
49- C. Browning, «The decision concerning the final solution », Fateful months…, op.cit., p. 8-38.
50- C. Browning, « Zur Genesis der ‘Endlösung’… », art. cit., p. 101 pour la citationde Wurm.
51- En fait, Eichmann n’avait, selon moi, donné son accord que pour l’exterminationdes Juifs soviétiques incapables de travailler, alors que les autres seraient expédiés àl’Est suivant un schéma proposé par Hinrich Lohse. Et il avait, par ailleurs, informéWetzel du fait que des Juifs allemands allaient être envoyés à l’Est et que ceux capables de travailler seraient contraints au travail forcé : Brayard, Florent, La « solution finale dela question juive ». La technique, le temps et les catégories de la décision, Paris, Fayard, 2004, p. 309–310 et 354Google Scholar.
52- C. Browning, «The decision concerning the final solution », art. cit., p. 27, pourla citation de Wurm.
53- C. Browning, Politique nazie, travailleurs juifs, bourreaux allemands, op. cit., p. 68 pourla citation de Wurm.
54- C. Browning, Les origines de la solution finale…, op. cit., p. 391.
55- Je remercie Martin Kröger, de la Politisches Archiv, de m’avoir transmis une copiede cette lettre (Akte R 99396).
56- On pourra songer par exemple au témoignage du subordonné d’Eichmann, DieterWisliceny, qui affirmait avoir pris part aux différentes réunions annuelles des déléguésd’Eichmann. Selon lui, ce n’est qu’en 1942 qu’il avait appris que la déportation étaitsuivie du meurtre (affidavit en date du 29 novembre 1946, documentation du procèsde Nuremberg). Voir également Angrick, Andrej, « Annihilation and labor. Jews andThoroughfare IV in central Ukraine », in Brandon, R. et Lower, W. (dir.), The Shoah inUkraine: History, testimony, memorialization, Bloomington, Indiana University Press, 2008, n. 114, p. 223 Google Scholar.
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58- Voir, par exemple, Kogon, Eugen, Langbein, Hermann et Rückerl, Adalbert (dir.),Les chambres à gaz, secret d’État, Paris, Éd. de Minuit, [1983] 1984, p. 99–100 Google Scholar. Sur la based’un témoignage publié par E. Kogon, la même position a pu être soutenue encorerécemment, mais sans trop de fermeté, par Krakowski, Shmuel, Das Todeslager Chelmno/Kulmhof. Der Beginn der «Endlösung », Göttingen, Wallstein Verlag, 2007, p. 27 Google Scholar.
59- Je reprends la traduction que j’ai donnée dans F. Brayard, La « solution finale de laquestion juive »…, op. cit., p. 431-432.
60- Klein, Peter, « Die Rolle der Vernichtungslager Kulmhof (Chelmno), Belzec undAuschwitz-Birkenau in den frühen Deportationsvorbereitungen », in Dahlmann, D. et Hirschfeld, G. (dir.), Lager, Zwangsarbeit, Vertreibung und Deportation: Dimensionen derMassenverbrechen in der Sowjetunion und in Deutschland 1933 bis 1945, Essen, Klartext, 1999 Google Scholar. Un rapport d’écoute téléphonique indique que l’initiative venait bien de l’échelonlocal (des instances civiles cependant, et non pas des instances sécuritaires comme lesupposait I. Kershaw) et que Berlin, ou en tout cas certaines instances à Berlin, n’étaitpas forcément au courant.
61- F. Brayard, La « solution finale de la question juive »…, op. cit., p. 431-432.
62- Voir en particulier I. Kershaw, «Hitler and the Holocaust », Hitler, the Germans andthe final solution, op. cit, p. 237 sq. Une version antérieure de ce chapitre a été publiéeen français dans Id., Qu’est-ce que le nazisme ?…, op. cit.
63- I. Kershaw, « Improvised genocide?… », art. cit., p. 77.
64- Ibid., p. 78.
65- I. Kershaw, Hitler, the Germans and the final solution, op. cit., p. 20.
66- Kershaw, Ian, « ‘Working towards the Führer’. Reflections on the nature of Hitlerdictatorship », Contemporary EuropeanHistory, 2-2, 1993, p. 103–118 Google Scholar, repris dans Hitler, theGermans and the final solution, op. cit., citation p. 42.
67- I. Kershaw, Hitler. 1936-1945…, op. cit., p. 386 et 1194.
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71- Voir Orth, Karin, Das System der nationalsozialistischen Konzentrationslager. Eine politi-sche Organistationsgeschichte, Hamburg, Hamburger Edition, 1999, p. 113 Google Scholar sq. ; Pressac, Jean-Claude, Les crématoires d’Auschwitz. La machinerie du meurtre de masse, Paris, Éd. du CNRS, 1993 Google Scholar ; Schulte, Jan-Erik, « Vom Arbeits- zum Vernichtungslager. Die Entstehungs-geschichte von Auschwitz-Birkenau. 1941/42 », Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte, 50-1, 2002, p. 41–69 Google Scholar ; F. Brayard, La « solution finale de la question juive »…, op. cit., p. 131 sq.et p. 253 sq.
72- C. Browning, Les origines de la solution finale…, op. cit., p. 388.
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76- C. Browning, «The decision concerning the final solution », art. cit. ; Id., « Lapolitique nazie. Les décisions en vue de la solution finale », Politique nazie, travailleursjuifs, bourreaux allemands, op. cit. (où l’historien ne craint pas de transformer pour lesbesoins de sa démonstration la double bataille de Minsk-Bialistok en double bataille deVyazma-Bryansk, p. 64) ; Id., « Perpetrator testimony. Another look at Adolf Eichmann »,Collected memories. Holocaust history and postwar testimony, Madison, The University ofWisconsin Press, 2003, p. 33-36.
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78- Dans le chapitre qu’il consacre à «L’opération Barbarossa et le début du génocidedes Juifs », Jürgen Matthäus insiste ainsi sur « l’absence d’un processus de décisioncentralisé » ou sur l’inexistence d’un «plan préconçu, logique ou centralisé » : C. Browning,Les origines de la solution finale…, op. cit., p. 129.
79- I. Kershaw, Hitler. 1889-1936…, op. cit., p. 760. J’ai relevé dans les deux volumestoutes les occurrences de l’expression, mais pas des éventuelles paraphrases.
80- I. Kershaw, Hitler. 1936-1945…, op. cit.
81- I. Kershaw, «Hitler's role in the ‘final solution’ », Hitler, the Germans and the finalsolution, op. cit., p. 101. L’article avait été publié en italien dans Cattaruzza, Marina et al., Storia della Shoah, Turin, UTET, 2005Google Scholar.
82- C. Gerlach, Sur la conférence de Wannsee…, op. cit.
83- I. Kershaw, «Hitler's role in the ‘final solution’ », art. cit., p. 107.
84- Voir sur ces questions, Brayard, Florent, « ‘À exterminer en tant que partisans’. Surune note de Himmler », Politix, 82, 2008, p. 9–37 CrossRefGoogle Scholar.
85- Brayard, Florent, « To what extent was the ‘final solution’ planned? », Yad VashemStudies, 36, 2008, p. 73–109 Google Scholar.
86- Il n’est pas indifférent que cette idée ait été développée à propos d’Hiroshima monamour d’Alain Resnais et citée par Jacques Rivette à propos du film Kapo de GillesPontecorvo : Rivette, Jacques, « De l’abjection (Kapo) », Les Cahiers du cinéma, 120, 1961, p. 54 Google Scholar.
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90- S. Friedländer, «L’extermination des Juifs d’Europe… », art. cit., p. 120.
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92- M. Broszat et S. Friedländer, « A controversy about the historicization of Natio-nal Socialism », art. cit.
93- S. Friedländer, «Reflections on the historicization of National Socialism »,Memory,history and the extermination of the Jews of Europe, op. cit., p. 64-84, ici p. 80.
94- M. Broszat et S. Friedländer, « A controversy about the historicization of Natio-nal Socialism », art. cit.
95- Friedländer, Saul, Quand vient le souvenir…, Paris, Éd. du Seuil, 1978 Google Scholar.
96- S. Friedländer, L’Allemagne nazie et les Juifs, t. 1, Les années de persécution…, op.cit., p. 13.
97- Ibid., p. 27.
98- S. Friedländer, Quand vient le souvenir…, op. cit., p. 136.
99- Le croisement avec Walter Benjamin semble cependant s’être effectué plus tard. C’est sur une citation des trop fameuses Thèses sur l’histoire que s’ouvre l’article de S. Friedländer, «The ‘final solution’. On the unease in historical interpretation »,Memory, history and the extermination of the Jews of Europe, op. cit., p. 102.
100- Ibid., p. 135.
101- Ibid.
102- Friedländer, Saul, Reflets du nazisme, Paris, Éd. du Seuil, 1982, p. 15 CrossRefGoogle Scholar.
103- Ibid., p. 84.
104- Ibid., p. 94. À la page précédente, de la même manière, les guillemets ont étémal placés, si bien qu’une partie de la citation de M. Broszat pourrait être attribuéeà S. Friedländer.
105- Ibid., p. 95.
106- Broszat, Martin, « Hitler and the genesis of the ‘final solution’ », Yad VashemStudies, XIII, 1979, p. 73–125 Google Scholar.
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108- S. Friedländer, Memory, history and the extermination of the Jews of Europe, op. cit.
109- M. Broszat et S. Friedländer, « A controversy about the historicization of Natio-nal Socialism », art. cit., p. 95.
110- Voir en particulier Rüsen, Jörn et Templer, William, « The logic of historicization.Metahistorical reflections on the debate between Friedländer and Broszat », History and Memory, 9-1/2, 1997, p. 113–144 CrossRefGoogle Scholar.
111- M. Broszat, « Plea for a historicization of National Socialism », art. cit.
112- M. Broszat et S. Friedländer, « A controversy about the historicization of Natio-nal Socialism », art. cit., p. 116.
113- Ibid., p. 124.
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115- Saul Friedländer, «Trauma and transference »,Memory, history and the extermina-tion of the Jews of Europe, op. cit., p. 117-137, ici p. 132.
116- S. Friedländer, Reflets du nazisme, op. cit., p. 92. Il s’agit d’une citation parS. Friedländer de M. Borszat, «Hitler and the genesis of the ‘final solution’ », art. cit.
117- I. Kershaw, « Improvised genocide?… », art. cit., p. 71.
118- C. Browning, Les origines de la solution finale…, op. cit., p. 439-440.
119- S. Friedländer, L’Allemagne nazie et les Juifs, t. 2, Les années d’extermination…,op. cit., p. 399-404.
120- Je pense ici aux derniers mots du Journal d’Hélène Berr, «Horror ! Horror !Horror ! » : Hélène Berr, Journal. 1942-1944, suivi de Hélène Berr, une vie confisquée par Mariette JOB, Paris, Tallandier, 2007, p. 281.
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125- R. Hilberg, La politique de la mémoire, op. cit., p. 71.
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128- S. Friedländer, L’Allemagne nazie et les Juifs, t. 2, Les années d’extermination…,op. cit., p. 581.
129- S. Friedländer, «Trauma and transference », art. cit., p. 128.
130- S. Friedländer traduit par « protective shield » le terme freudien de Reizschutz, dontl’équivalent français serait « pare-excitant ».
131- S. Friedländer, «Trauma and transference », art. cit., p. 130.
132- Voir F. Brayard, La « solution finale de la question juive »…, op. cit., p. 23.
133- On pensera ici en particulier à la sous-littérature qui s’est développée à partir desannées 1970 et dont Christian Bernadac, comme d’autres, pourrait être un exemple.
134- S. Friedländer, «Trauma and transference », art. cit., p. 130-131.
135- On pourra se reporter par exemple à R. Hilberg,Holocauste. Les sources de l’histoire,op. cit.
136- Sur le délaissement des témoignages dans l’historiographie, voir Brayard, Florent, « ‘Grasping the spokes of the wheel of history’: Gerstein, Eichmann and the genocideof the Jews », History & Memory, 20-1, 2008, p. 48–88 CrossRefGoogle Scholar.
137- R. Hilberg, La politique de la mémoire, op. cit., p. 183-184.138 - Ibid., p. 184.
139- Ibid., p. 80.
140- Adler, Hans Günther, Theresienstadt 1941-1945. Das Antliz einer Zwangsgemeinschat.Geschichte, Soziologie, Psychologie, Tübingen, Mohr, [1955] 1960 Google Scholar, ou encore Id., Der verwal-tete Mensch. Studien zur Deportation der Juden aus Deutschland, Tübingen, Mohr, 1974.
141- R. Hilberg, La politique de la mémoire, op. cit., p. 195.