Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
En 1973, les taux d'inflation annuels des pays capitalistes atteignent des niveaux inconnus depuis plus de vingt ans, inconnus hors des périodes de guerre ou d'après-guerre. Plus de 10 96 aux États-Unis et de 15 % en France. Pour restreindre cette inflation, les gouvernements, par leur politique « macro-économique » (« keynésienne » au sens large), restreignent la demande globale dans leurs pays. En conséquence, peu de temps après, la production tombe, le chômage s'étend, la croissance devient négative, les revenus baissent, les profits s'écroulent, la mévente règne, les débouchés se ferment, à des niveaux jamais atteints depuis la grande crise des années trente. Au bout de quelque temps, le taux d'inflation se met lui-même à baisser. Mais, la crise se prolongeant, ses coûts s'accumulent, menaçant les gouvernements en place. Et l'objectif de la « stabilisation », restreindre l'inflation, est partiellement atteint.
This article is a review of work of three American new-style economist-historians: Robert Fogel, Lee Soltow and Jeffrey G. Williamson. New economic history is an authentic scientific history to the extent that it can be defined as the science which undertakes to study past economic facts, in light of explicit models, tested according to the rigorous criteria of econometry. Nevertheless, the methods and the depth of analyses vary perceptibly with the researcher. The scientific character of this new discipline makes it necessary to give up aspirations to a total history. However, the use of general equilibrium models makes it possible to tackle such complex subjects as long-term growth.
1. L'histoire de cette politique outre-Atlantique est décrite en détail dans « L'âge de Keynes aux Étas-Unis et sa fin dans le monde », Annales E.S.C., n° 6, décembre 1975.
2. Par ailleurs, dans la mesure où l'on veut maintenir des parités, l'inflation force moins à la stabilisation si elle est simultanée dans les pays. C'est le cas en 1973. Les niveaux absolus d'inflation restent, cependant, alors très divers entre les pays, de plus de 20 % en Italie et en Angleterre à peine plus de 10 aux Étas-Unis et moins en Allemagne.
3. Cf. « L'âge de Keynes aux États-Unis et sa fin dans le monde », op. cit.