Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Trois raisons au moins font qu'aujourd'hui il est nécessaire de repenser la colonne Trajane. La première et la plus évidente tient au douloureux problème de la conservation du monument, sur lequel les travaux entrepris par la Surintendance ont attiré l'attention générale. La seconde raison vient du fait que les échafaudages, dressés maintenant autour de la colonne à titre de protection provisoire et pour les études et les interventions de restauration et conservation, offrent une occasion unique d'observation minutieuse et directe des reliefs (dont il n'existe pas d'édition photographique complète et adéquate).
The reliefs of the Trajan's Column are considered as both an historical account of the Dacian Wars and a sequence of exempla pointing to 'ideal' behaviour-patterns for the Emperor and his Army. A parallel between the sculpted frieze and the text ofOnasander (De optimo imperatore, Ist Cent. A. D.) emphasizes the interpretation of the Column's narrative in terms of contemporary standards (moral values and their verbal counterpart). An analysis of the problems of visibility of the reliefs and the study of their compositional rules leads to describe the making of the Column in three phases: drawing, clay (or wax) model, marble carving; or, along rhetorical language, inventio, compositio, dispositio. Furtherproposais on the relations between patron and artist(s) are drawnfrom two literary sources: a letter of Lucius Verus to Fronto, and a passage from Gregory's of Naziance Contra Julianum. Le
J'ai commencé à étudier la colonne Trajane depuis plusieurs années, avec l'appui de la Surintendance archéologique de Rome, et en particulier d'Adriano La Regina, et grâce à un financement de la Fondation Dr. M. Aylwin Cotton (Rome-Guernesey), et je ne présente ici, sous une forme préliminaire, qu'un aspect de mes recherches. J'ai eu l'occasion d'en parler avec des collègues et des étudiants au cours des séminaires dans mon Université (Pise), et en outre à Francfort, Lecce, Lausanne, Marburg, Milan, Padoue, Paris et Sienne. Bien que le texte que je présente ici ne corresponde exactement à aucun de ces séminaires, il doit quelque chose à chacun d'eux. Je remercie également, pour ses précieuses indications, Paul Zanker. J'ai donné deux présentations à caractère général, en deux occasions : « Umweltprobleme der Archâologie am Beispiel der Trajanssâule in Rom », dans Archâologie und Gesellschaft, B. Andreae éd., Stuttgart-Francfort, 1981, p. 109 ss ; et « La Colonna Traiana », Fmr,n° 23, 1984, p. 65 ss ; on trouvera dans ce second article plusieurs des photographies en couleurs faites récemment par Eugenio Monti, pour le compte de la Surintendance. On peut voir en outre plusieurs photographies en noir et blanc, du même photographe, dans O. Brendel, Introduzione all'arte romana, éditée par les soins de S. Settis, Turin, 1982, pl. 51 ss.
1. Pour une information générale et une large bibliographie sur la Colonne, je renvoie aux travaux de Koeppel, G. et Becatti, G. publiés dans Aufstieg undNiedergang der rômischen Welt, II, 12,1,1982, respectivement p. 491 ss et p. 536 ss.Google Scholar
2. « Note sulle guerre daciche di Traiano : “ reditus ” del 102 e “ itus ” del 105 », Rheinisches Muséum, N.F., CXXII, 1979, p. 172 ss ; « Introduzione alla seconda dacica di Traiano », dans L'esame storico-artistico délia Colonna Traiana, Colloquio italo-romeno, Rome, 1982, p. 21 ss.
3. I. Richmond, Trajan's Army on Trajan's Column, réimpr., Londres, 1982 ; H. Daicoviciu, « Osservazioni intorno alla Colonna Traiana », Dacia, III, 1959, p. 311 ss, p. 321 ss. Voir aussi les études de Rossi, L., parmi lesquelles spécialement Trajan's Column and the Dacian Wars, Londres, 1971 Google Scholar ; Bobu Florescu, F., Die Trajanssàule, Bucarest-Bonn, 1969, p. 61 ssGoogle Scholar : « Die Sachkultur » ; O. Gamber, « Dakische und Sarmatische Waffen auf den Reliefs der Trajanssàule », dans Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungen in Wien, LX, 1964, p. 7 ss ; Weinberg, S. S., « A Hoard of Roman Armor », AntikeKunst, XXII, 1979, p. 82 ss.Google Scholar
4. Respectivement Lehmann-Hartleben, K., Die Trajanssàule, ein rômisches Kunstwerk zu Beginn der Spàtantike, Berlin-Leipzig, 1926 Google Scholar ; Koepp, F., compte rendu de Lehmann-Hartleben, K., dans Gôttingische Gelehrte Anzeigen, CLXXXVIII, 1926, p. 369 ss.Google Scholar
5. « Il “ Maestro délie imprese di Traiano ” », dans Storicità dell'Arte classica, Florence, 1950, p. 229 ss.
6. Rockwell, P., Preliminary Study ofthe Carving Techniques on the Column of Trajan, preprint daté Rome, 1983 Google Scholar et publié par l'Iccrom (International Centre for the Study of the Préservation and the Restoration of Cultural Property).
7. Bottari, G., Ticozzi, S., Raccolta di lettere su/la pittura, la scultura e l'architettura, I, Milan, 1822, p. 70 ssGoogle Scholar, surtout p. 71. La lettre est du 7 décembre 1547. J'ai introduit dans le texte une correction : le mot « oeuvre », à la place du mot « âge » qu'emploient Bottari et Ticozzi. « L'âge de vingt maîtres » n'aurait en effet pas de sens.
8. Rossi, L., Rotocalchi di pietra, Milan, 1981 Google Scholar ; A. Malissard, Étude filmique de la colonne Trajane, Diss., Tours, 1974 et divers articles, tous cités par Malissard dans sa contribution à Aufstieg undNiedergang…, op. cit., p. 579 ss.
9. Hôlscher, T., « Die Geschichtsauffasung in der rômischen Representations-Kunst », Jahrbuch des Deutschen Archàologischen Instituts, XCV, 1980, p. 265 ssGoogle Scholar et spécialement p. 290 ss, cf. p. 312.
10. Desideri, P., Dione di Prusa. Un intellettuale greco nell'impero romano, Messine- Florence, 1978, surtout p. 283 ss.Google Scholar On peut dire, certes, que la formation de l'idéologie trajanienne plonge ses racines jusqu'en 68-69 après Jésus-Christ, année tourmentée des quatre empereurs (voir G. Valera, « La crisi del 68 d. C. e la formazione dell'ideologia traianea », Rendiconti dell'Accademia di Archeologia, Lett. e Bbaa. di Napoli, N.S., III, 1977, p. 289 ss). Mais, par la suite, la signification et le profil du personnage du prince avaient été mis en discussion, tout particulièrement par Domitien, et à l'occasion des oppositions qu'il suscita à la fin de son règne. Bien plus, les différences entre Trajan et Domitien sont d'autant plus accentuées, dans les sources de l'époque, que la continuité se marque davantage dans les actes politiques concrets (voir en ce sens Waters, K. A., « Traianus Domitiani continuator », American Journal of Philology, XC, 1969, p. 385 ss).Google Scholar Je n'ai pas lu Musielak, M., « Trajan, jako uosobienie idealu obywatela i wladcy w swietle propagandy politycznej swoich czasow » [Trajan comme citoyen et souverain idéal dans la propagande politique de son temps], Eos, LXVII, 1979, p. 119 ss.Google Scholar
11. Guerrini, R., Studisu Valerio Massimo, Pise, 1981, surtout p. 11 ssGoogle Scholar (Tipologia di « fattie detti memorabili » : dalla storia all'exemplum). Voir aussi Stoerle, H., « Histoire comme exemplum/ exemplum comme histoire », Poétique, X, 1972, p. 185 ss.Google Scholar
12. Cf. Schwarte, K.-H., « Trajans Regierungsbeginn und der “ Agricola ” des Tacitus », Bonner Jahrbûcher, CLXXXIX, 1979, p. 139 ssGoogle Scholar ; dans le même sens Lausberg, M., « Caesar und Cato im Agricola des Tacitus », Gymnasium, LXXXVII, 1980, p. 411 ss, et surtout p. 429 ss.Google Scholar
13. Sur l'authenticité de ce livre, voir G. Bendz, Die Echtheitsfrage des 4. Bûches des Frontinus Strategemata, Diss. Lund, 1938.
14. Voir surtout Vulpe, R., « Les Bures alliés de Décébale dans la première guerre dacique de Trajan », Studii clasice, V, 1963, p. 223 ssGoogle Scholar ; cf. W. Gauer, op. cit., p. 24 ss.
15. The Great Palace ofthe Byzantine Emperor, II, D. Talbot Rice éd., Edimbourg, 1968, pp. 122, 124 ss, n° 12 et planche 45 (ca. 450-500 après Jésus-Christ). Selon E. Petersen (dans E. Petersen, A. von Domaszewski, Calderini, G., Die Markussàule auf Piazza Colonna in Rom, Munich, 1896, p. 54 Google Scholar) une scène semblable apparaîtrait au début de la colonne de Marc Aurèle, peu reconnaissable à cause de l'état fragmentaire et dégradé des reliefs ; mais cette interprétation est au moins très douteuse (en ce sens déjà Zwimmer, W., Studien zur Markussàule, I, Amsterdam, 1941, p. 261 ssGoogle Scholar).
16. L. Saglio, dans Daremberg-Saglio, Dict. desAnt., I, 2, p. 1568 s.v. cribrum.
17. Bouché-Leclercq, A., Histoire de la divination dans l'antiquité, IV, Paris, 1882, p. 136 ssGoogle Scholar ; Halliday, W. R., Greek Divination. Study of its Methods and Principles, Chicago, 1967, (lre éd. 1913), p. 44 ss et p. 162 ssGoogle Scholar ; Riess, E., Omen, S.V. dans RE. XVIII, I, 1939, c. 350 ss, spécialement ce. 356 et 358 ss.Google Scholar
18. Une telle recommandation voile, mais ne cache pas, la crainte d'une influence politique excessive des augures, et correspond bien aux préoccupations sur la divination relative à la santé de l'Empereur (de salute principis), qui conduisirent au contrôle, puis à la répression de l'activité des augures : voir Grodzynski, D., « Par la bouche de l'empereur », dans Divination et rationalité, Vernant, J.-P. éd., Paris, Éditions du Seuil, 1974, pp. 267–294.Google Scholar
19. K. Lehmann-Hartleben, op. cit., p. 35 relève l'isolement absolu du schéma iconographique, mais il le définit « eine hôchst unwahre Gestalt », dans le sens où un seul bestiaire ne pourrait jamais être en mesure de contraindre un taureau dans cette position : et il aurait raison si le taureau était vivant ; en revanche, l'attitude du victimaire et le fait que le taureau soit déjà mort s'expliquent mutuellement.
20. Rencontres occasionnelles (apanteseis) : voir surtout Halliday, op. cit., p. 173 et E. S. Mccartney, « Wayfaring Signs », Classical Philology, XXX, 1935, p. 97 ss. Pour les présages tirés de la chute accidentelle d'un objet (omina caduca), la plus large étude de cas est encore celle que l'on trouve dans Graevius, Thésaurus romanarum antiquitatum, Venetiis, 1732, c. 437 ss. Pour les présages que l'on tirait lorsque quelqu'un trébuchait ou tombait, en plus de Riess, op. cit., c. 35 ss, voir surtout le commentaire de Pease à Cicéron, De divinatione, II, 84 (cf. aussi I, 77), et aussi Mccartney, E. S., « Marginalia from Vergil », Classical Weekly, XIII, 1920, p. 217 ss.Google Scholar Puisqu'« il n'est pas d'animal dont les mouvements et la rencontre ne prédisent quelque chose » (Sénèque, Quaestiones naturales, 2, 32, 5), il y a une grande variété d'anecdotes relatives à des présages tirés de la rencontre avec un âne ou un cheval ; voir Riess, op. cit., c. 369 ; et DéOnna, W., « La rencontre de l'âne », Revue d'Histoire des Religions, LXXXIII-LXXXIV, 1921, p. 57 ss.Google Scholar
21. Pour le passage du Pseudo-Hygin, cf. l'édition de M. Lenoir, Paris, 1979 et le commentaire adloc. (p. 124 ss). Pour l'inscription de Pergame, Smallwood, E.-M., Documents Illustrating the Principates ofNerva, Trajan and Hadrian, Cambridge, 1966, n° 214.Google Scholar Trajan/rater pour ses généraux : l'inscription égyptienne dans Smallwood est très importante, op. cit., n° 237 (b), mais elle est difficile à interpréter. Sur le consilium principis sous Trajan, outre J. Crook, Consilium Principis, Cambridge, 1955, cf. en dernier J. Devreker, « La continuité dans le Consilium Principis sous les Flaviens », Ancient Society, VIII, 1977, p. 223 ss (spécialement p. 229 ss et p. 242 ss), et Jones, B. W., « Further Thoughts on Titus’ Consilium », Ancient Society, XI-XII, 1980-1981, p. 301 ss.Google Scholar
22. T. Holscher, op. cit., p. 295. La dissertation (citée par lui) de Lau, D., Der lateinische Begriff Labor, Munich, 1975 Google Scholar, comporte, aux pages 87 et suivantes, une partie sur le labor militaris, mais qui n'utilise pas Onasandre, quoiqu'Onasandre insiste beaucoup sur le ponos des soldats. Contrairement à toute cette insistance qui est mise officiellement sur le thème du ponos (mais aussi en conformité avec elle), on peut rappeler les paroles d'un soldat de Trajan, dans deux lettres écrites en 107 après Jésus-Christ à sa mère et à son père : « Je remercie Sérapis et la Bonne Fortune, qui, tandis que tous se fatiguent toute la journée à tailler les pierres, moi, en tant que principalis, je me promène sans rien faire » (E. M. Smallwood, op. cit., n° 307-308 ; pour principalis, voir Thomas, J. D., Davies, R. W., Journal of Roman Studies, LXVII, 1977, p. 56 Google Scholar).
23. Les inspections de Trajan à l'armée, et son contrôle direct et continuel des activités militaires (qui occupent une si grande place dans la colonne), sont un topos qui se répète dans la publicité impériale, jusqu'à parvenir aux inscriptions : dum Traianus exercitus suos circumit (Smallwood, op. cit., n° 434). Pour la signification exemplaire de la discipline de l'armée, sous Trajan, Pline, Panégyrique, 18, 1 (disciplinam castrorum… refovisti) ; et Pline, Lettres, 10, 29, 1 (te conditorem disciplinae militaris firmatoremque). Le fait que Fronton (Principia Historiae, 8 = p. 195 van den Hout) cite comme exemplaire la discipline militaire de l'époque de Trajan est peut-être plus éloquent encore.
24. Op. cit., p. 295.
25. Ammien Marcellin, 24, 3, 9, trad., J. Fontaine, Éditions Belles-Lettres, 1977 (sic inprovinciarum speciem redactam videam Daciam).
26. Pour cette caractérisation, voir P. Zanker, op. cit. ci-dessous, n. 30, p. 527 ss.
27. Si ridiculas res aliquas imaginibus adtribuamus, ea res quoquefaciet utfacilius meminisse valeamus (Rhétorique à Hérennius, 3, 22, 37). L'influence qu'exercent sur l'art figuratif les « standards » de comportement et de jugement introduits par la pratique de « l'art de la mémoire » et par les réflexions auxquelles il donne lieu n'a pas jusqu'ici été évaluée dans ses justes dimensions. Voir, d'une manière générale Yates, F., L'art de la mémoire, trad. D. Arasse, Paris, 1975 Google Scholar ; et certaines recherches récentes plus spécialisées : A. Rouveret, « Peinture et “ art de la mémoire ” : le paysage et l'allégorie dans les tableaux grecs et romains », Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1982, p. 571 ss ; pour l'art médiéval, Antoine, J.-Ph., « Ancora sulle virtù : la ‘ nuova iconografia ’ e le immagini di memoria », Prospettiva, n° 30, 1982, p. 13 ss.Google Scholar Voir en outre Settis, S., dans Rivista diLetteratura italiana, I, 1983, p. 405 ss.Google Scholar
28. Respectivement : K. Lehmann-Hartleben, op. cit., p. 1 ss ; Bandinelli, R. Blanchi, Dali ‘Ellenismo alMedio Evo, Rome, 1978, p. 123 ssGoogle Scholar (La Colonna Traiana : documenta d'arte e documento politico, o délia libertà dell'artista), surtout p. 139 ; Honour, H. et Fleming, J., Storia universale dell'arte, trad. ital. E. Capriolo, Bari, 1982, p. 169.Google Scholar
29. On trouvera de nouvelles remarques et propositions dans le livre important de Brilliant, R., Visual Narratives. Storytelling in Etruscan and Roman Art, Ithaca-New York-Londres, 1984, p. 90 ssGoogle Scholar (The Column of Trajan and its Heirs : Helical Taies, Ambiguous Trails). N'ayant pris connaissance de ces pages qu'après avoir remis mon texte pour la traduction, je n'ai malheureusement pu en tenir compte.
30. Le travail fondamental sur le forum de Trajan est celui de P. Zanker, « Das Trajansforum in Rom », Archaeologischer Anzeiger, 1970, p. 499 ss ( Richardson, L., « The Architecture of the Forum of Trajan », ArchaologicalNews, VI, 1977, p. 101 ssGoogle Scholar est peu digne de foi) auquel on ne peut ajouter que des études sur des aspects particuliers, comme J. Packer, « Numismatic Evidence for the Southeast (Forum) Façade of the Basilica Ulpia », dans Coins, Culture and History in the Ancient World. Numismatic Studies in Honour ofBluma L. Trell, L. Casson et M. Price éds, Détroit, 1981, p. 57 ss (mais J. Packer a, en cours d'élaboration, une vaste étude sur le complexe architectural de Trajan). Sur la basilique Ulpienne et la cour de la colonne, Amici, C M., Foro di Traiano : basilica Ulpia e biblioteche, Rome, 1982 Google Scholar (avec le compte rendu de J. Packer, American Journal of Archaeology, LXXXVII, 1983, p. 569 ss). Sur la signification des forums impériaux, cf. A. Linfert, « Certamen principum », Bonner Jahrbùcher, CLXXIX, 1979, p. 177 ss. Je n'ai vu les pages stimulantes et riches d'intérêt de T. Holscher, Staatsdenkmal und Publikum vom Untergang der Republik bis zur Festigung des Kaisertums in Rom, Constance, 1984, que lorsque ce travail-ci était déjà en cours de traduction.
31. Brilliant, R., « Temporal Aspects in Late Roman Art », L'Arte, n° 10, 1970, p. 65 ssGoogle Scholar, spécialement p. 66 ; de Brilliant, cf. aussi le livre cité ci-dessus n. 29.
32. W. Gauer, op. cit., passim ; Farinella, V., « La Colonna Traiana : un esempio di lettura verticale », Prospettiva, n° 26, 1981, p. 2 ss.Google Scholar
33. Respectivement, K. Lehmann-Hartleben, op. cit., p. 114 avec les précisions ultérieures de W. Gauer, op. cit., p. 9 ss ; W. Gauer, op. cit., spécialement p. 46.
34. Imperium populi Romani a Traiano imperatore trans flumina hostilia porrectum (Fronton, Princ. hist., p. 192 van der Hout). Contre la thèse « topographique » de Gauer, voir Koeppel, G. M. dans American Journal of Archaeology, LXXXIII, 1979, p. 368 ssCrossRefGoogle Scholar ; et V. Farinella, art. cité.
35. Ammien Marcellin, 24, 3, 9 (Sicpontibus Histrum et Euphratem superem .’) ; Pline le Jeune, Lettres, 8, 4, 2 (tam poetica et quamquam in verissimis rébus tamfabulosa materia) ; voir S. Mazzarino, « Introduzione alla seconda dacica di Traiano », art. cité, p. 30. Pour les monnaies, voir les renvois déjà notés par T. HÔLscher, art. cit., p. 293 et en particulier Coins ofthe Roman Empire in the British Muséum, IV, 466 § ; 624, 1427 ; 626 + (Marc Aurèle) ; V, 351, 857 et 353 (où figure le mot trajectus) (Caracalla) ; VI, 209, 967 (Sévère Alexandre). Il est facile de croire, dans ces cas-là, que la représentation de la traversée (trajectus) correspond à une déclaration de la Vaillance de l'Auguste (virtus Augusti) comme le veut Hôlscher, puisque les monnaies représentent l'Empereur conduisant lui-même l'armée sur le fleuve. Il n'en est pas de même sur la colonne Trajane, où l'armée traverse le Danube, mais sans Trajan (voir en particulier la scène initiale). Ce qui confirme avant tout l'importance des correspondances verticales dans la colonne Trajane, c'est la reprise de ce même artifice dans la colonne de Marc Aurèle, où les correspondances verticales se font encore plus évidentes, si bien qu'elles y ont été remarquées plus tôt par les chercheurs ; voir en particulier Wegner, M., « Die Kunstgeschichtliche Stellung der Marcussàule », Jahrbuch des deutschen archàologischen Instituts, XLVI, 1931, p. 61 ss, et surtout p. 103.Google Scholar
36. Dans ce sens, voir Koeppel, G. M., « A Military Itinerarium on the Column of Trajan », Rômische Mitteilungen, LXXXVII, 1980, p. 301 ssGoogle Scholar ; et Torelli, M., Typology and Structure of Roman HistoricalReliefs, Ann Arbor, 1982, p. 119 ss.Google Scholar
37. V. Farinella, art. cité, surtout p. 7.
38. W. Gauer, op. cit., p. 76 ss.
39. Sur la tradition de la peinture triomphale romaine, spécialement G. Zinserling, « Studien zu den Historiendarstellungen der rômischen Republik », Wissenschaftliche Zeitschrift der Universitàt Jena, Gesellsch. u. sprachwissensch. Reihe, IX, 1959-1960, p. 403 ss ; Hôlscher, T., « Die Anfànge der rômischen Representationskunst », Rômische Mitteilungen, LXXXV, 1978, p. 315 ssGoogle Scholar : id., « Rômische Siegesdenkmâler der spàten Republik », dans Tainia. Festschrift fur Roland Hampe, Mayence, 1980, p. 351 ss. Je ne discuterai pas ici les différentes façons par lesquelles un rapport a été proposé entre les peintures triomphales de Trajan et les reliefs de la colonne : on peut lire sur ce sujet les pages de S. Ferri, « Riesame dei problemi archeologici délia colonna Traiana relativamente aile sue varie funzioni », dans L'esamestorico artistico délia Colonna Traiana, op. cit., p. 61 ss. Un passage du Panégyrique de Pline le Jeune (16, 3-17, 3) peut être interprété comme une prophétie post eventum du triomphe dacique de Trajan ; et l'image des Daces qui suivent, les mains liées, les peintures qui représentent leurs entreprises (sua quemque facta vinctis manibus sequentem), XVII, 2, rappelle de près le programme iconographique du forum où aux hauts faits représentés sur la colonne s'unissent les statues des Daces aux mains liées.
40. Déjà noté par V. Farinella, art. cité, p. 6.
41. Adamklissi : M. Speidel, « The Suicide of Decebalus on the Tropaeum of Adamklissi », Revue archéologique, 1971, p. 75 ss et M. Alexandrescu-Vianu, « Le programme iconographique du monument triomphal d'Adamklissi », Dacia, n.s., XXIII, 1979, p. 123 ss ; Philippi : Speidel, M., « The Captor of Decebalus. A New Inscription from Philippi », Journal of Roman Studies, LX, 1970, p. 142 ss.Google Scholar Voir en outre, L. Rossi, « Nuova evidenza storico-iconografica délia decapitazione di Decebalo », Rivista italiana di Numismatica, S. 5, LXXIII, 1971, p. 77 ss ; Schindler, V., « Et caput eius pertulisset ei Ranisstoro. Zur Kônigsstadt der Daker. Eine Vermutung », Klio, LXIII, 1981, p. 551 ss.Google Scholar La différence entre les deux versions de l'histoire ne réside pas seulement dans les images, mais également dans les textes : dans une inscription de Rome, Trajan gentem Dacor (um) et regem Decebalum bello superavit ; tandis que dans une épigraphe provinciale (de Cyrène) Trajan AeidPaXXov ëXape (respectivement Smallwood, op. cit., n° 219 a et n° 39). De même, dans la stèle de Philippes le décurion Tiberius Claudius Maximus se vante quod cepissetDecebalum (d'avoir capturé Décébale), Speidel, art. cité. Cf. enfin J.-J. Hatt, Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1983 [publié 1985], pp. 24-27.
42. J'ai essayé d'appliquer le modèle rhétorique ci-dessus indiqué au jeu des rapports qu'entretenaient, à une autre époque, l'artiste et celui qui commandait l'oeuvre : voir S. Settis, « Artisti e committenti fra Quattro e Cinquecento », dans Storia d'Italia, Annali IV, Intellettuali e Potere, Turin, 1981, p. 701 ss et surtout p. 726 ss.
43. II, 3 (p. 131 Naber). Voir F. Portalupi, « Nota frontoniana. Lucio Vero memorialista ? », Koinonia, IV, 1980, p. 7 ss. Pour E. Champlin, Fronto and the Antonine Rome, Cambridge, Mass., 1980, p. 115 ss, la signification de cette lettre se réduit à une « naïve reconnaissance » de la dette que Lucius Verus a contractée à l'égard de Fronton.
44. Litterae ad me scriptae a negotio cuiquepraepositis ducibus.
45. Litterae… quibus quidquam gerendum esset demonstratur.
46. Picturae quaedam.
47. Commentarii quidam.
48. Inducere te (se. Frontonem) quasi in rem praesentem.
49. Mores et sensus hominum.
50. Si me quoque voles aliquem commentarium facere.
51. Orationes nostrae ad Senatum.
52. Adlocutiones nostrae ad exercitum.
53. Sermones mei cum barbaris habiti.
54. Sur les commentaires et leur usage, voir Lucien, De conscribenda historia, 48. Cf. E. de Ruggiero, art. « Commentarius », dans Dizionario epigrafico, II, 1, Rome, 1900, p. 537 ss ; Bomer, F., « Der Commentarius. Zur Vorgeschichte und literarischen Form der Schriften Caesars », Hermès, LXXXI, 1953, p. 210 ssGoogle Scholar ; Canfora, L., Teorie e teeniche délia storiografia classica, Bari, 1974, p. 54.Google Scholar Pour le travail de la chancellerie de Trajan, et en particulier pour la collaboration de Licinius Sura et d'Hadrien, voir U. Ranqone, « Traianea », Studia Ghisleriana, S. II, 1,1950, p. 243 ss.
55. C. Cichorius, s.v. Adlocutio, dans Pauly-Wissowa, Realenzyklopàdie, II (1894), c. 375 dit que le mot adlocutio n'apparaît pas, ni dans les textes littéraires, ni dans les inscriptions (en revanche on le trouve dans les monnaies) dans le sens de « discours du prince à l'armée » ; sur cette lancée, la même affirmation a été très souvent répétée (par ex. chez W. Sontheimer, dans Kleine Pauly, I, 1964, c. 67), mais évidemment à tort, puisqu'en dehors de ce texte de Lucius Verus on peut citer SuéTone, Tibère, 23 et Tite-Live, Periochae, 104, comme du reste B. A. Mùixer le montre aisément dans Thésaurus Linguae Latinae, I, 1900, c. 1961, II, p. 7 ss.
56. Sur l'imitation de Thucydide de la part des historiens de Lucius Verus, que l'on entrevoit spécialement chez Lucien (Comment il faut écrire l'histoire, 2, 15, 18, 19, 26), voir Crepereius Calpurnianus, FGrHist. 208 F 1 ; et S. Mazzarino, Introduzione alla seconda dacica, op. cit., p. 32.
57. Circa causas belli diu commoraberis, et etiam ea quae nobis absentibus maie gesta sunt. Tarde ad nostra venies. Porro necessarium puto, quanto ante meum adventum superiores Parthi fuerint dilucere, ut quantum nos egerimus appareat. An igitur debeas, quomodo pentekontaetian Thoukidides explicuit, illa omnia corripere an vero paulo altius dicere (…), ipse dispicies. In summa meae res gestae tantae sunt, quantae sunt scilicet, quoiquoimodi sunt : tantae autem videbuntur, quantas tu eas videri voles.
58. …Ut quantum nos egerimus appareat ; tantae videbuntur, quantas tu eas videri voles.
59. IV, 80 = Mione, Patrologiegrecque, XXXV, col. 605.