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Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Mondialement, la cause première de la crise économique ouverte en 1974 (chômage profond, stagnation des revenus et productions) réside dans les politiques de déflation menées par les gouvernements dans le but d'abaisser l'inflation (hausse des prix). Et la cause première de l'inflation réside dans les politiques de reflation des gouvernements pour abaisser le chômage et retrouver la croissance. Il en résulte que trois choses sont primordiales.
1) Les relations entre l'activité économique et l'inflation.
2) Les politiques macro-économiques des gouvernements.
3) la dynamique et ses enchaînements.
Les relations activité-inflation sont le trait structurel crucial de l'économie du secteur privé, quant à la cause de la crise.
Les politiques macro-économiques des gouvernements sont leur souci d'influencer l'activité et l'emploi, et par là aussi l'inflation et les soldes des échanges extérieurs, par le budget public et l'offre de monnaie. Elles réagissent à la situation globale qu'elles visent à influencer, pour l'améliorer notamment pour des raisons politiques. Par là, l'État et la politique sont endogènes au système économique.
In this second half of the twentieth century the primary cause of the global crises (unemployment and stagnation) is the macroeconomic deflationist policies of goverments trying to reduce inflation. This is first caused by the near achievement of full employment and maintained by extrapolated precautions. Dynamic evolution is thus essential. In addition, these being national policies, the division of the world into nations and the international monetary System are relevant (certain countries sometimes initiated deflation as a mean of redressing their foreign balance). The break in 1974, the beginning of the crisis was caused above ail by simultaneous deflationist policies.
This simultaneity results from the synchronisation of national outlooks which established them selves in the late sixties and early seventies (where as formerly these cycles occurred alternately on one side of the Atlantic or the other). The full-employment in the United States beginning in 1965 following the country's conversion to Keynesian economics, created at the same time higher inflation and this synchronisation by influencing the American exportation of capital. The abandonment of the international monetary system of Bretton Woods from 1971 to 1973 intervenes in this dynamic both as an effect and a cause. The other causes of this crisis of ten suggested seem secondary at best and frequently dependent.
1. Cet article est le résumé d'un ouvrage en préparation sur ce sujet.
2. Cf. « L'avenir du capitalisme américain », Revue d'Économie politique, janvier 1971. Il est donc faux de dire « les économistes n'avaient pas prévu la crise ». Deux autres catégories de personnes annonçaient aussi une crise, mais en permanence et sans dire pour quand. Jacques Rueff et Robert Triffin prévoyaient une crise du système monétaire international ; grosso modo les faits leur ont donné raison et cela a été un élément très important de la dynamique d'ensemble, nous le verrons. Par ailleurs, d'autres personnes suivaient Marx en annonçant une crise du capitalisme pour cause de « baisse du taux de profit », mais leurs idées manquaient de logique par tous côtés, nous le montrons ailleurs.
3. Éditions Hachette, Paris, collection « Pluriel », 1984.
4. L'idée que les entreprises stériliseraient les machines les moins productives dans le but d'accroître le taux de profit est absurde car ce qu'elles veulent ce n'est pas le taux de profit mais d'abord le profit ou ce qu'il permet (croissance, investissement). Mais une baisse de demande les conduit bien à ce comportement. Pour une analyse détaillée des problèmes logiques des suggestions d'explication de cette famille, voir notre article « Les explications d'inspiration marxiste de la crise », Annales E.S.C., à paraître.
5. L'Angleterre a utilisé à cette fin l'effet déflationniste de la hausse des prix du pétrole.
6. Voir Sortir de la crise, chapitre 21.
7. Il y a cependant aussi eu une certaine coïncidence de dates électorales prédéterminées : voir le « rapport Mac Cracken », O.C.D.E., 1976.
8. En voir l'explication dans Sortir de la crise, chapitre 21.
9. Politique que nous avions préconisée dès 1970 : voir « Première leçon de macro-économie moderne », Cepremap, 1970.
10. Sur les erreurs, propositions contradictoires, omissions (par exemple du coût propre de l'inflation) du monétarisme, voir Le libéralisme moderne, Paris, P.U.F., 1984, chapitre 8.
11. Voir Le libéralisme moderne, chapitres 9 et 10.