Article contents
Juifs et Juifs Convertis au Mo Yen Age
« Es-tu encore mon frère ? »
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Extract
Aux nombreuses recherches qui ont récemment renouvelé en profondeur l'historiographie des relations entre juifs et chrétiens dans l'Europe du Moyen Age, la présente étude voudrait apporter sa contribution en examinant la manière dont les juifs appréhendaient ceux de leurs coreligionnaires qui, abjurant leur foi d'origine, entraient dans la société chrétienne. Statut du nouveau chrétien, nature des relations entretenues avec lui, conditions de son éventuel retour dans le giron du judaïsme : telles sont les questions auxquelles cette étude ambitionne de répondre.
Summary
The present study examines the question of how the Jews saw those who left their group and went over to Christian society, how they defined the status of the New Christian, how they actually related to him, and on what terms they were willing to accept him back into the fold of Judaism. From the perspective of the legal definition that had already been determined and defined in a list of prescriptions and commandments in the first centuries of the Common Era, the differences between Jews and non-Jews were distinct. The sages who dealt with this problem prior to the First Crusade thought otherwise. According to eleventh-century sources, when it came to defining the status of this errant Jews, they frequently used the term “brother” as it is employed in the Torah. They believed that, even when a Jew converts to another religion the brotherhood remains intact and that all the commandments associated with the relationship between brothers remain unaltered. Starting from the twelfth century, in the aftermath of the First Crusade and in light of Jewish conversion to Christianity, the Jewish group chooses to turn its efforts inward. It no longer supports individuals who did not withstand the trial and left the group; instead, it prefers to invest its energies in enhancing the image of those who remained Jews despite the pressures.
- Type
- Conversions Religieuses
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1999
References
1. Abulafia, A. S., « From Northern Europe to Southern Europe and from general to particular: recent research on Jewish-Christian coexistence in Medieval Europe », Journal of Medieval History, 23, 1997, pp. 179–190.CrossRefGoogle Scholar
2. En Angleterre et en Italie, nous ne disposons pas de la réaction de la communauté juive. Quant à l'Espagne, dès la fin du 14e siècle, le nombre de conversions y est trop important pour ne pas excéder la portee du présent article. Sur la situation dans ces différents pays, voir Stancey, R. C., « The Conversions of Jews to Christianity in Thirteenth-Century England », Speculum, 67, 1992, pp. 263–283 Google Scholar ; Staar, J., «The Mass Conversion of Jews in Southern Italy (1290-1293) », Speculum, 21, 1946, pp. 203–211 Google Scholar ; Baer, Y., History of the Jews in Christian Spain, vol. II, trad. angl. de L. Schoffman, Philadelphie, 1966, pp. 95–169.Google Scholar
3. Gil, M., AU royaume d'Ismaël (en hébreu), vol. I, Tel-Aviv, 1997, pp. 466–473 Google Scholar, évoque trois figures importantes du judaïsme qui se convertirent à l'islam au 12e siècle, et suggère, très prudemment, trois facteurs susceptibles d'expliquer leur conversion : reconnaissance de la supériorité de l'islam et des prophéties de Mahomet, motivations matérielles, déception relative à une crise messianique. Il souligne que ces figures de proue ne parvinrent pas à entraîner dans leur sillage le reste des communautés juives. Selon S. Stroumsa, rares furent les juifs qui se convertirent à l'islam pour des raisons spirituelles (« A propos des intellectuels juifs convertis à l'islam au Haut Moyen Age (en hebreu) », Pe'amim, 42, 1990, pp. 61-75).
4. Tel était aussi le sentiment des musulmans, qui persistaient à voir dans le nouveau venu non point un musulman mais un juif converti à l'islam. Voir Levtzion, N. (éd.), Conversion to Islam, New York-Londres, 1979 Google Scholar, en particulier, « Toward a Comparative Study of Islamization », pp. 1-23 ; Goitein, S. D., A Mediterranean Society, vol. II, The Community, Berkeley, 1971, pp. 298–304 Google Scholar ; Ben-Sasson, M., « L'identité juive des convertis de force. Etude sur la conversion forcée pendant la période Almohade » (en hébreu), Pe'amim, 42, 1990, pp. 16–37 Google Scholar ; Schlossberg, E., « L'attitude de Maïmonide devant l'islam » (en hébreu), Pe'amim, 42, 1990, pp. 38–60 Google Scholar ; Cohen, M., Under Crescent and Cross, Princeton, 1994, pp. 174–177.Google Scholar
* Surnom de Moïse ben Maïmon (Cordoue 1138-Le Caire 1204), plus connu sous le nom de Maïmonide (NdT).
5. Soloveitchik, H., « Maimonides “ Iggert ‘HaShemad ”: Law and Rhetoric », dans Rabbi Joseph H. Lookstein Memorial Volume, New York, 1980, pp. 281–318 Google Scholar, ainsi que les articles de E. Schlossberg et M. Cohen dans le mâme ouvrage.
6. Katz, J., Exclusiveness and Tolerance, Oxford, 1961, pp. 3–63.Google Scholar
7. Attitude qui eût été alors calquée sur celle des chrétiens. Voir Linder, A., The Jews in Roman Imperial Legislation, Detroit, 1987, pp. 33, 81, 258, 261 (notes 7 et 9)Google Scholar.
8. Katz, J., « Mâme pécheur, il est encore Israël » (en hébreu), Tarbiz, 27, 1958, pp. 203–227 Google Scholar, et id., Exclusiveness…, op. cit., pp. 67-81.
* Procédure de désistement reposant sur la cérémonie du « déchaussement » (NdT).
9. Voir Blidstein, G. J., « Who is not a Jew ? — The Medieval Discussion », Israel Law Review, 11, 1976, pp. 369–390.Google Scholar
10. Tossafot, Sota 39a, s. v. Veci mehadar, Teshuvot (Responsa) Rabbenu Gersom, S. Eidelberg (éd.), New York, 1955, n° 4 ; Vitry Mahzor, S. HOROWITZ (éd.), Berlin, 1889-1897, n° 125, p. 96 ; Agus, I. A., Teshuvot Ba'alei ha-Tosafot, New York, 1954, n” 3, pp. 45-46Google Scholar. Voir aussi Grossman, A., The Early Sages of Ashkenaz, Jérusalem, 1981, pp. 89–90 et 112-113.Google Scholar
11. G. J. Blidstein, « Who is not a Jew ?…, art. cité, p. 385, n. 5 ; A. Grossman, The Early Sages of Ashkenaz, art. cité, pp. 122-127 ; id., The Early Sages of France, Jérusalem, 1995, pp. 151-154.
12. Baron, S. W., Histoire d'lsraël, vie sociale et religieuse, vol. 4, trad, frse, Paris, Presses Universitaires de France, 1961 Google Scholar ; Chazan, R., Medieval Jewry in Northern France: A Political and Social History, Baltimore, 1973 Google Scholar ; Grayzel, S., « Popes, Jews and Inquisition, from “ Sicut ” to “ Torbato corde ” », dans Katsch, A. et Nemoy, L. (éds), Essays on the Occasion of the Seventieth Anniversary of the Dropsie University, Philadelphie, 1977, pp. 151–188 Google Scholar ; Langmuir, G., « Tanquam Servi : The Change in Jewish Status in French Law about 1200 », dans Yardeni, M. (éd.), Les juifs dans l'histoire de France, Leyde, 1980 Google Scholar ; Jordan, W. C., The French Monarchy and the Jews: From Philip Augustus to the Last Capetians, Philadelphie, 1989 Google Scholar.
13. Aronius, J., Regesten zur Geschichte der Juden im frankischen und deutschen Reiche bis zum Jahre 1273, Berlin, 1887-1902, n° 102, 204, 223, 771Google Scholar ; Grayzel, S., The Church and the Jews in the 13th Century, Philadelphie, 1938, p. 296 Google Scholar ; Simonsohn, S., The Apostolic Sea and the Jews, Toronto, 1991, pp. 238–262 Google Scholar ; Chazan, R., European Jewry and the First Crusade, Los Angeles, 1987, pp. 146–147.Google Scholar
* Sur Philippe de Villepreux, on se reportera à Pegues, F. J., The Lawyers of the Last Capetians, Princeton, 1962, pp. 124–140 Google Scholar; W. C. Jordan, The French Monarchy…, op. cit., pp.89, 138-139, 149-150; S. Grayzel, The Church…, op. cit., pp. 151-188; Pakter, W. J., Medieval Canon Law and the Jews, Eblesbach, 1988, pp. 315–317, n” 269 ss.Google Scholar
14. J. Katz (Exclusiveness…, op. cit., p. 67) constate : « Rien dans nos sources ne nous permet d'aboutir à une conclusion concernant le nombre absolu ou relatif de juifs qui embrassèrent le christianisme ». Voir aussi sur ce point « Judische und Christliche Konvertiten im Judisch-Christlichen Religionsgespräch des Mittelalters », dans Wilpert, P. (éd.), Judentum im Mittelalter, Berlin, 1966, pp. 264–282 Google Scholar ; Yerushalmi, Y., « The Inquisition and the Jews of France in the Time of Bernard Gui», HTR, 63, 1970, pp. 317–377.Google Scholar
15. Abulafia, A. S., « The Interrelationship between the Hebrew Chronicles of the First Crusade », Journal of Semitic Studies, XXVII, 1982, pp. 221, 239, n° 8-15, 61-65Google Scholar ; R. Chazan, European Jewry…, op. cit., pp. 40-49, 307-308, n° 7-22 ; I. Marcus, Speculum, 1989, pp. 685-688 ; id., « History, Story and Collective Memory, Narrativity in Early Ashkenazic Culture », Prooftexts, X, 1990, pp. 365-388 ; Chazan, R., « Factivity of Medieval Narrative: A Case Study of the Hebrew First Crusade Narrative », AJS Review, XVI, 1991, pp. 31–56.Google Scholar
16. Habermann, A., Sefer Gezeirot Ashkenaz ve-Zarfat, Jérusalem, 1945, pp. 24, 27, 29, 41, 44, 46, 63, 97Google Scholar, The Jews and the Crusaders, trad. angl. et S. Eidelberg (éd.), Madison, 1977.
* Auteurs de piyyutim (chants liturgiques) entre le 6e et le 16e siècle (NdT).
17. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., p. 85.
18. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., pp. 64-66. L'image est tirée de Jérémie, 5, 26 : « Oui, il se trouve en mon peuple des malfaisants, ils guettent comme des colleteurs à l'affût; ils posent des pièges et ils attrapent des hommes ». Rashi commente : « Le piège tendu au fond des bois par le chasseur happe la patte du renard et lui fait mal, et voilà qu'il se referme sur lui et il est pris au piège. Et, semble-t-il, le mot “ piège ” fen français dans le texte], vient du mot “ pied ” ». (NdT : Les citations bibliques de l'auteur étant extraites de la King James’ Bible, nous n'avons pas cru devoir recourir à une version française spécifiquement judaïque. Nos traductions sont done, sauf mention contraire, empruntées à La Bible de Jérusalem, et parfois légèrement modifiees pour s'adapter au contexte de citation.)
19. W. J. Pakter, Medieval Canon Law…, op. cit., pp. 315-317, n° 269 ss ; S. Simonsohn, The Apostolic Sea…, op. cit., pp. 253-257 ; voir aussi Browe, P. S. J., Die Judenmission in Mittelalter und die Papste, Rome, 1942, pp. 14–24, 87-92, 138-202.Google Scholar
20. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., pp. 33-35, 37, 55-56, 95.
21. S. Goldin, « Enfants juifs et évangélisation chrétienne » (en hébreu), dans Bartal, I. et Gafni, I. (éds), Sexuality and Family in History, Jérusalem, 1998, pp. 97–118.Google Scholar
22. S. Grayzel, « Popes, Jews… », art. cité, pp. 159-161 ; W. J. Pakter, Medieval Canon Law…, op. cit., pp. 321-331 ; S. Simonsohn, The Apostolic Sea…, op. cit., p. 243 ss.
23. R. Jacob ben Meir (Tam), Sefer ha-Yashar (Responsa), S. Rosenthal (éd.), Berlin, 1918, n° 25-26, pp. 42-45 ; id., Sefer ha-Yashar (Nouvelles), SLIZINGER (éd.), Jérusalem, 1959, pp. 448-449; Tosafot, Gittin, 34b veho ; E. E. URBACH, Ba'alei ha-Tosafot (The Tosafists), Jérusalem, 1980 ; J. Katz, Exclusiveness…, op. cit., pp. 75-76 ; A. Grossman, The Early Sages of France, op. cit., p. 503 ; Judah ben Samuel He-Hassid, Sefer Hassidim, Wistinetzki (éd.), Francfort-sur-le-Main, 1924, p. 74, n° 193. II en existe une traduction partielle en français : Jehudah ben Chemouel le Hassid, Sefer Hassidim. Le guide des hassidim, traduction et presentation de E. Gourevitch, Paris, Le Cerf, 1988. La numérotation des paragraphes étant différente et obéissant à un classement thématique, nous indiquerons la double référence (ø signale un passage non traduit dans l'édition Gourevitch).
* Appellation usuelle de la Bible hébraïque (NdT).
24. Yosef ben Nathan Official, Sefer Yoseph ha-Mekane, J. Rosenthal (éd.), Jérusalem, 1970, n° 6 (pp. 32 et 36), 10 (p. 36), 86 (p. 82), 128 (p. 117), 23 (p. 45), 98 (p. 91), 62 (p. 68), 82 (p. 77), 78 (p. 75), 104 (p. 95).
25. Berger, D., The Jewish-Christian Debate in the High Middle Ages, Philadelphie, 1979, pp. 94–95, 206-207, 226-228.Google Scholar
26. A. S. Abulafia, « The Interrelationship between… », art. cité.
27. Goldin, S., « The Socialization for Kidush ha-Shem among Medieval Jews », The Journal of Medieval History, 23, 1997, pp. 117–138.CrossRefGoogle Scholar
* Sanctification du nom divin (NdT).
28. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., pp. 25, 74, 47-48.
29. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit, pp. 25, 36, 73-74, 50, 56, 94.
30. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., pp. 25 ss, 32, 34, 44, 54, 74 ss, 96 ss.
31. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, ibid.
32. Deux de mes collègues, I. Yuval et J. Cohen, ont déjà abordé cet exemple (« Vengeance and Damnation, Blood and Diffamation. From Jewish Martyrdom to Blood. Libel Accusation », Zion, 58, 1993, pp. 33-90). I. Yuval, dans un premier article, établit une relation entre cette mort et le sacrifice qui vise à hâter l'avènement de la rédemption, mais d'une rédemption allant de pair avec la vengeance. Dans un autre article, Yuval réutilise ce même exemple pour réfuter l'hypothèse qui considère comme un modèle le suicide des prêtres lors de l'Incendie du Temple. Quant à Cohen, il tente de rendre compte de cette histoire selon une approche symbolique et culturelle (” The Persecution of 1096, From Martyrdom to Martyrology : The Sociocultural Context of the Hebrew Crusade Chronicles », Zion, 59, 1994, pp. 169-208). On se reportera aussi à A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., pp. 95-96.
* Au moment du sacrifice d'Isaac (NdT).
33. Gittin 57b. A. Grossman, « The Roots of Kidush ha-Shem in Early Ashkenaz », dans Gafni, I. M. et al., Sanctity of Life and Martyrdom, Jérusalem, 1992, pp. 99–130 Google Scholar, en particulier p. 114; A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., pp. 44-46 ; I. YUVAL, « Vengeance and Damnation… », art. cité, 1993, pp. 84-86.
* C'est-à-dire « le pieux » (NdT).
34. A. Habermann, Sefer Gezeitoy…, op. cit., pp. 44-78.
35. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., p. 43.
* La Akedah désigne la « ligature » d'Isaac (NdT).
36. Pour la position chrétienne devant la conduite des juifs, voir A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit., pp. 26-27, et S. EIDELBERG, pp. 25-26 : « Vous êtes les enfants de ceux qui mirent à mort l'objet de notre vénération, et nous sommes ses enfants. Aussi devons-nous nécessairement le venger. Votre Dieu n'a jamais été en paix avec vous » ; et pour la riposte des juifs : « Quand nous avons entendu ces paroles, notre cceur a tremblé et sauté hors de notre poitrine. Le silence nous a rendu muets, et nous sommes demeurés dans les ténèbres, comme des cadavres, sans vie depuis longtemps, attendant que le Seigneur jette les yeux sur nous et nous regarde depuis les cieux ».
37. A. S. Abulafia, « Invectives against Christianity in the Hebrew Chronicles of the First Crusade », dans P. W. EDBURY, Crusade and Settlement, Cardiff, 1985, pp. 66-72 ; D. Berger, The Jewish-Christian Debate…, op. cit., pp. 3-40.
38. Cramer, P., Baptism and Change in the Early Middle Ages, 200-1150, Cambridge, 1993.Google Scholar
39. A. Habermann, Sefer Gezeirot…, op. cit, pp. 25, 36, 38, 39, 42, 87, 97 ; Abulafia, A. S., Christians and the Jews in the Twelfth-Century Renaissance, Londres, 1995, pp. 70, 154 (n. 23-24).CrossRefGoogle Scholar
40. Yosef ben Nathan Official, Sefer Yoseph ha-Mekane, s. v. 27, p. 47, et voir aussi Sefer Nizzahon (Yashan) Vetus dans D. Berger, The Jewish-Christian Debate…, op. cit., p. 65, s. v. 35 ; on se reportera à la p. 254 du même ouvrage pour la liste des théologiens chrétiens qui traitèrent la question (Isidore, le pseudo-Bède, Raban Maur) ainsi qu'à la p. 226 ; A. S. Abulafia, Christians and the Jews…, op. cit., pp. 105, 124-125, 164 (n. 62).
* Les citations bibliques proviennent de La Bible de Jérusalem, et parfois légèrement modifiées pour s'adapter au contexte de citation (NdT).
41. Sefer Nizzahon (Yashan) Vetus, pp. 172-173, 312-313.
42. Il emploie, en français du Moyen Age, l'expression « glotonie » (gloutonnerie). Voir contre le baptême chrétien Sefer Nizzahon (Yashan) Vetus, les paragraphes 51, 63, 157, 160-161 (respectivement p. 77, 171 ss, pp. 175-177, 314). Voir aussi par exemple s. v. 196, pp. 201, et 325-326 : « Grégoire a considéré que nous devrions implorer notre créateur de nous sauver des eaux impures que le dieu que l'on peut représenter en image a faussement sanctifiées ».
43. Sefer Yoseph ha-Mekane, pp. 73-74 ; A. Grossman, The Early Sages of France, op. cit., p. 504.
44. Sefer Nizzahon (Yashan) Vetus, s. v. 157, pp. 171-173, 196, 201 et s. v. 232 : « L'eau du reniement est appelée “ eau ignoble ” », et en latin : « Forsitan pertransisset anima nostra aquam intolerabilem » (Ps. 124, 5).
45. Sefer Nizzahon (Yashan) Vetus, s. v. 64 (pp. 85 et 312), commentant Jérémie 17, 13 : « Ceux qui se détournent de moi seront inscrits dans la terre, car ils ont abandonné la source d'eaux vives, le Seigneur, et à la place ils ont recherché l'eau stagnante et puante, à savoir l'abomination de leur baptême, qu'ils appellent Taufe [bapteme en allemand] ».
46. Voir ci-dessus note 39.
47. Salomon ben ISAAC (Rashi), Responsa Rashi, L. Elfenbein (éd.), New York, 1943, s. v. 175, pp. 196-197 ; id. Sefer ha-Orah, S. Buber (éd.), Lemberg, 1905, s. v. 116, p. 216.
* Nom généralement donné à l'école de commentateurs du Talmud en Allemagne et dans la France du Nord aux 12e et 13e siècles (NdT).
48. Tossafot, Avoda Zara 26b, s. v. Ani Shone ; R. Jacob ben MEIR, Sefer ha-Yashar (News), s. v. 743, p. 434 ; E. Urbach, Ba'alei ha Tossafot, op. cit., 1980, n° 56, p. 243.
49. Eliezer ben Samuel De Metz, Sefer Yereim, Wilna, 1892, s. v. 156 ; Eliezer ben Joel Ha-Levi, Sefer Rabia, V. Apowitzer (éd.), Berlin, 1913-Jérusalem 1935, vol. I, s. v. 151, p. 158 ; Meir Ha-Kohen, Teshuvot Maimuniyyot (sur la Mishneh Tora de Rambam), à Sefer Mispatim 36, Moïse ben Jacob De Couci, Sefer Mitvot Gadol, Venise, 1547, Ashin 162.
50. Meir De Rothenbourg, Responsa, BLOCH (éd.), Budapest, 1895, s. v. 164, 799.
* « Femme liée » (NdT).
* En relation avec les chefs des académies talmudiques (NdT).
51. Isaac ben Moïse De Vienne, Sefer Or Zaroua, Jitomir, 1882, s. v. 605. Voir aussi RASHI, Responsa, 173, pp. 193-194, et J. KATZ, « Même pécheur… », art. cité, p. 209, n. 37.
52. Meir De Rothenbourg, Responsa, Berlin, 1891-1892, s. v. 130, p. 280 ; Meir De Rothenbourg, Responsa, 1895, s. v. 491, 564.
53. Meir De Rothenbourg, Responsa, 1895, s. v. 1022 ; Hayyim Or Zaroua, Responsa, Leipzig, 1860, s. v. 114.
54. Or Zaroua, vol. II, s. v. 428.
55. Sefer Hassidim, Wistinetzki s.v. 192. La version française à laquelle nous empruntons la traduction du texte de Jérémie (p. 114) ne comporte pas ce passage (NdT).
56. Meir De Rothenbourg, Responsa, 1895, s. v. 544.
57. Mueller, , Teshuvot Hakhmei Zarefat ve-Lothair, New York, 1958, s. v. 21 Google Scholar ; Finkelstein, L., Jewish Self-Government in the Middle Ages, New York, 1929, pp. 179–180 Google Scholar et plus particulièrement p. 175, notes 1 et 2 ; A. Grossman, 1981, pp. 122-123.
58. Tossafot, Sanhedrin 74b, s.v. veha Ester ; Tossafot, Ketouvot 3b, s. v. velidrus lehu ; voir aussi dans SMK (Sefer Mitvut Katan) de Zurich, Jérusalem, 1977, n° 156, pp. 48-50 ; à propos de Rizba D1199 ou 1210, voir Urbach, Ba'alei ha Tossafot…, op. cit., pp. 270-271.
59. Voir la note précédente et Urbach, Ba'alei ha Tossafot…, op. cit., p. 176 ss et notes afférentes.
* Estrade du haut de laquelle on procède en particulier aux lectures de la Torah (NdT).
60. Pour ces différents jugements, voir Eleazar De Worms, Sefer ha-Roqeah, Varsovie, 1880, n° 24 ; Rabia dans SMK (Sefer Mitvut Katan), de Zurich, p. 49 ; MAHARAM, dans MAHARAM, 1985, op. cit., n° 2 et Responsa of Maharam, I. Z. KAHANA (éd.), Jérusalem, 1963, vol. I, p. 157. On se reportera aussi à l'ouvrage (à paraître) de Rubin, M., Gentiles Tales: The Narrative Assault on Late Medieval Jews, Londres-New Haven, 1999, pp. 84–88.Google Scholar
61. Sefer Hassidim, Wistinetzki s. v. 210, 189, 190, 511, 208 (Gourevitch, 262, 0, 672, 674, 93).
* Époux de Jezabel, Achab est dans la tradition judaïque le pire et le plus cruel des rois d'Israël (NdT).
62. RASHI, Sanhedrin 60, et RASHI commentant II Rois, 19, 21.
63. Sefer Hassidim, Wistinetzki s. v. 189, 790, 791, 1476, 1572, 1702 (Gourevitch, ø, 96, 422, 681, 688, 690).
64. Voir H. Ben ARZI, « Ascetism in Sefer hasidim », Da'at, 11, 1983, pp. 39-46.
65. Sefer Hassidim, Wistinetzki s. v. 200, 201, 208, 209, 190, 604 (Gourevitch 165, ø, 93, ø, 672, 488).
66. Cependant Rashi fait état d'une femme qui, « demeurée longtemps dans l'état de convertie et interdite à son mari, revint au judaïsme. Il lui fallait un get, mais son mari était ailleurs […] ». (RASHI, Responsa, 1943). On disait par ailleurs de Rabbenou Tam qu'« il autorise le retour des femmes qui avaient été souillées pendant plusieurs jours au contact des idolâtres. Et nous disposons d'autres réponses, antérieures, qui vont dans le même sens » (Haggaot Mordechai, Ketouvot 286). On adressa à Rabbi Joël ha-Levi la question suivante : fallait-il permettre de reprendre la vie conjugate à une femme juive qui, volontairement partie avec un idolâtre, avait résidé à son domicile trois jours durant, avant de se voir congédiée avec une somme d'argent ? Rabbi Joël ha-Levi répondit par l'affirmative (Or Zaroua, vol. I, 615).
67. Blidstein, G. J., « The Personal Status of Apostate and Ransomed Women in Medieval Jewish Law », Shenaton ha Mishpat ha-Ivri, 3-4, 1976-77, pp. 35–116.Google Scholar
68. MAHARAM, 1985, s. v. 1020 ; G. J. Blidstein, « The Personal Status… », art. cité, pp. 63 et 97.
69. Haggahot Maimuniyyot à Hilkhot Biaha, 18a.
70. Ketouvot 26b Rashi et Tossafot afférents, Tossafot, Avoda Zara 13a, s. v. teda, Rashi, Avoda Zara 25b, s. v. Beisah, et Tossafot afférents, s. v. ica benyehou.
71. Mordechai, Qiddoushin 568, G. J. Blidstein, « The Personal Status… », art. cité, p. 83, n° 171. M. Rubin, op. cit., constate que les sources chrétiennes font du converti homme un être de tromperie, alors que la femme convertie fait figure de « femme chrétienne » à part entière dès sa conversion. On peut se fier à elle : si elle a embrassé le christianisme, c'est du fond de son cœur.
72. G. J. Blidstein, « The Personal Status… », art. cité, n° 200 ; Responsa et Decisiones, E. Kupfer (éd.), Jérusalem, 1973, pp. 282-289.
73. Sefer Hassidim, Wistinetzki s. v. 1922, p. 465 (Gourevitch 692, p. 353). La traduction de cette édition differe légèrement: « II y avait deux frères qui avaient apostasié. Le ‘hakham [sage] chercha parmi leurs ancêtres ce qui avait pu causer ce reniement. Lorsqu'il y avait eu la persécution, la communauté s'était demandé ce qu'elle pouvait faire. Le rabbin avait recommandé que l'on fit comme lui-mâme. II avait arboré une croix pour échapper au massacre et à la conversion forcée, en compagnie des gens de sa ville. C'est pourquoi ses fils se convertirent».
74. Sefer Hassidim, Wistinetzki s. v. 1821, 1163, 1330-1332, 1109, 1404, 1898, 1097. Voir aussi L. Finkelstein, Jewish Self-Government…, op. cit., pp. 175 (1), 179-180.
75. Sefer Hassidim, Wistinetzki s. v. 2, 372, 406, 642, 1084, 1881, 1891, 1922.
76. R. Jacob ben MEIR (Tam), Sefer ha-Yashar (Responsa), s. v. 25-26, pp. 42-45 ; Sefei ha-Yashar (News), pp. 448-449 ; Tosafot, Gitin 34b, s. v. Vehou ; URBACH, Ba'alei ha Tossafot…, op. cit., p. 121 ; G. J. Blidstein, « The Personal Status… », art. cité, p. 86 ss.
- 2
- Cited by