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Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
1. Root, Hilton L., Peasants and King in Burgundy : Agrarian Foundations of Fremh Absolutism, Berkeley, University of California Press, 1987.Google Scholar Dans une perspective proche de celle développée par Daniel Hickey à propos du Dauphiné (Le Dauphiné devant la monarchie absolue. Le procès des tailles et la perte des libertés provinciales. 1540-1640. La pierre et l'écrit, Éditions d'Acadie (Canada), Presses universitaires de Grenoble, 1993,320 p. Titre original : The coming of French Ahsolutism : the Struggle for Tax Reform in the Province of Dauphiné, 1540-1640, University of Toronto Press, 1986), H. L. Root démontre que « la royauté a vu dans le village un allié pouvant l'aider à unifier la nation et à réduire la fragmentation de l'autorité publique » : la première mesure qu'elle prit pour se concilier les communautés paysannes fut de leur permettre l'accès aux cours de justice royales. « Ainsi habilitée à négocier comme une entité légalement reconnue, l'assemblée de village pouvait se faire fortement entendre. Au 18e siècle, les communautés allaient mettre à profit l'autorité qui leur était reconnue pour remettre en cause les droits seigneuriaux et pour éviter de voir les biens communaux tomber aux mains d'étrangers à la commune ».
2. Ce n'est pas là le moindre des paradoxes soutenus par Hilton L. Root : « acheter des votes, c'est susciter une plus grande participation à la vie politique, c'est aussi accélérer la décadence des systèmes clientélistes traditionnels qui s'étaient formés autour de familles. D'autre part, le phénomène de corruption tend à créer de la stabilité en réduisant la pression que les groupes exercent pour obtenir un changement politique. Celui qui corrompt un juge ou un douanier est enclin a s'intégrer aux institutions du système qu'il corrompt […]. La corruption qui régnait dans les élections anglaises aurait ainsi été le ciment politique d'une nation qui se rassemblait dans une perspective plus démocratique que la France » (p. 323).
3. Cette analyse se voit renforcée, encore, par la dernière étude de Daniel Dessert, consacrée à la marine : le démontage des circuits sociaux et financiers qui ont permis de créer la flotte de Louis XIV révèle, en effet, que 60 % des administrateurs de la marine appartiennent au monde de la finance et, plus particulièrement, aux réseaux familiaux et amicaux mis en place par Colbert. Ce dernier a placé dans la « Royale », le noyau de son lobby : les Bégon, les Lubert, les Saint-André, les Loynes de Parassi, les Du Pille, les Amé ou les Brunet lui ont donné le moyen, « tout en tissant son réseau de dévouements et de compétences, de renforcer son emprise sur le royaume par le biais d'un système contractuel où l'efficacité des uns conditionne la réussite des autres, et réciproquement ». Dessert, Daniel, La Royale. Vaisseaux et marins du Roi- Soleil, Paris, Fayard, 1996.Google Scholar
4. Roche, Daniel, Le peuple de Paris. Essai sur la culture populaire au XV1IT siècle, Paris, Aubier-Montaigne, 1981, p. 83.Google Scholar
5. Nuançons cependant ce schématisme trop convenu : Montesquieu, lui-même, a bien vu que le système politique anglais, modèle d'équilibre et de partage des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire), est fondé sur le jeu subtil et complexe des rivalités et de la concurrence, ressort universel des comportements humains : « pour former un gouvernement modéré, il faut combiner les puissances, les régler, les tempérer, les faire agir ; donner pour ainsi dire, un lest à l'une, pour la mettre en état de résister à l'autre ». Montesquieu, De l'esprit des lois, V, 14.
6. Citations extraites du Neveu de Rameau, cité par Saint-Amant, Pierre, Les lois de l'hostilité. La politique à l'âge des Lumières, Les éditions du Seuil, 1992, pp. 145 et 156.Google Scholar