No CrossRef data available.
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Les historiens d'art présentent d'habitude les façades de quelques églises vénitiennes de la fin du XVIIe siècle comme une dégénérescence des façades classiques, une prolifération vicieuse des ornements au mépris de la logique des lignes, une orgie gratuite et de mauvais goût. Mais si nous contemplions attentivement les façades pittoresques et grandiloquentes de San Moisé, de l'Ospedaletto, de Santa Maria Zobénigo, les plus blâmées de Venise, nous pourrons trouver cette condamnation trop sévère et même injuste. Il est vrai que ces façades n'ont pas une valeur tectonique ; mais il faut aussi confesser que l'idée et le mot de « façade » sont déjà anti constructifs et que sobriété ne veut pas dire nécessité. Nous croyons, au XXe siècle, que la façade doit découvrir ce qu'elle cache ; mais cette idée n'était pas aussi évidente à certaines époques et, même en l'acceptant, on doit laisser à la façade (c'est-à-dire, à son architecte) la possibilité de s'exprimer selon ses moyens.