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Empirisme et Croyance Dans L'Hindouisme Contemporain. Quand les dieux boivent du lait !
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
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Il ne manque pas d'analyses qui soulignent la fragilité des frontières existant en Inde entre religion et politique. Certes, la démarcation établie par la constitution indienne entre ces deux domaines centraux de la vie collective a toujours été assez ténue dans les faits depuis l'Indépendance. Mais c'est seulement au cours des deux dernières décennies que l'on a assisté à l'émergence d'un mouvement de réelle ampleur qui en questionne ouvertement le principe. Il existe, en effet, une tentative concertée de partis se réclamant de l'hindouisme pour faire de ce dernier la base plus ou moins explicite d'une culture nationale et étatique qui se substituerait aux idéaux purement séculiers qui ont prévalu jusqu'alors.
Empirical demonstrations of the presence and powers of gods have always been a core feature of Hinduism. Nevertheless, such phenomena seem to be acquiring new visibility and centrality, as shown by the recent case of the “milk miracle ” which attracted world wide publicity in 1995. This paper raises the question of whether such manifestations should be characterised only in terms ofthe specificities of social and cultural beliefs and practices or whether, rather, they should be interpreted in a more generai framework which examines the implications and uses of “empirical evidence” in today's context.
- Type
- L'Hindouisme Aujourd'hui
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- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1997
References
* Ce texte a été initialement présenté à la 14th European Conférence of Modem Studies on South Asia, Copenhague, août 1996.
1. Sur l'idéologie du nationalisme hindou, voir Jaffrelot, Christophe, Les nationalistes hindous, Paris, Presses de la Fnsp, 1993;Google Scholar Nandy, Ashis et al., Creating a Nationality. The Ramjanmabhumi Movement and Fear of the Self, Delhi, Oxford University Press, 1995.Google Scholar Van Der Veer, Peter, Religious Nationalism ; Hindus and Muslims in India, Delhi, Oxford University Press, 1996.Google Scholar
2. Pour un traitement contemporain de cette question, voir Latour, Bruno, Nous n'avons jamais été modernes, Paris, La Découverte, 1991.Google Scholar
3. Le Chipko Movement est le nom sous lequel a été popularisé le conflit écologique qui a connu le plus grand retentissement en Inde au cours des années 70. Ce dernier se cristallisa à partir de la défense collective menée par des villageois de l'Himalaya pour défendre leurs droits sur des forêts environnantes, relevant du domaine d'État, voir Mishra, A., Tripathj, S., Chipko Movement, Delhi, Gandhi Peace Foundation, 1978.Google Scholar Le Narmada Project constitue, d'autre part, un gigantesque programme d'irrigation, mis en oeuvre dans l'ouest de l'Inde et qui comprend l'édification de nombreux barrages dont la mise en place entraînerait à terme le déplacement de dizaines sinon de centaines de milliers de personnes. C'est devenu aussi l'un des plus graves conflits écologiques de cette dernière décennie ; voir Baviskar, Amita, In the Belly of the River : Tribal Conflicts over Development in the Narmada Valley, Delhi, Oxford University Press, 1995.Google Scholar
4. Les connotations du terme chamatkar, utilisé en hindi mais aussi dans la plupart des autres langues indiennes, sont plus proches, en fait, du terme prodige que de celui de miracle auquel ce mot est souvent identifié.
5. Ainsi, par exemple, d'après un sondage d'opinion mené pour le Times of India auprès de 1 548 personnes dans les principales villes indiennes, 67 % des répondants à Calcutta, 63 % à Delhi et 55 % à Bombay pensaient que c'était un miracle. En revanche, dans le sud du pays, 67 % des répondants à Madras, 55 % à Hyderabad et 68 % à Bangalore se seraient rangés à lavis des scientifiques et des rationalistes à ce sujet, Times of India, Bombay, 7.10.1995.
6. Il existe une mythologie aussi riche que diverse (pour une part très ancienne mais parfois aussi beaucoup plus récente) associée à Ganesh. Celui-ci est généralement considéré comme le fils de Shiva et de Parvati, deux des divinités centrales de l'hindouisme. Sur Ganesh et son culte, voir Brown, R. L. éd., Ganesh. Studies of an Asian God, Delhi, New York Press et Manohar, 1992.Google Scholar
7. Denis Vidal, « Une négociation agitée. Essai de description d'une situation d'interaction entre des hommes et des dieux », Études rurales, 1987, n° 107-108, pp. 71-83.
8. Vidal, Denis, « Converting Historiés : Hindu and Muslim Narratives », Economie News and Views, vol. 3, n° 2, Delhi, 1995.Google Scholar
9. « Sources said intelligence agencies had been ordered to inquire into the reason behind the phenomenon. The agencies had also been asked to find out how the phenomenon took place at the same time — ail over the country. At the moment, senior officiais are “ foxed ”. sources added. The Ministry has also asked for a video-recording of the phenomenon ». Statesman, 22.9.1995.
10. « I am a follower and disciple of the tradition laid down by Vashisht Vishwamitra. The country's tradition has been that kingdom and religion are inextricably interlinked. The relationship of the raja [king] with the rishi [ascetic] and rajniti [politics] with dharma [religion] is like that of the shareer [body] with the atma [soûl]. They are inséparable. Take Chanakya and Chandragupta, we hâve a history of politics linked with religion », Interview de Chandraswami, India Today, 31 octobre 1995, p. 53.
11. Les événements se sont d'ailleurs précipités depuis lors. Chandraswami ayant réalisé que Narasimha Rao ne viendrait pas à son secours, décida de le lâcher à son tour et l'accusa de complicité dans plusieurs scandales politico-financiers où il était lui-même impliqué. Les conséquences furent désastreuses à terme, non seulement pour Rao mais aussi bien pour le Congrès et plus généralement aussi pour l'image, déjà assez peu flatteuse, des politiciens en Inde. Les accusations de Chandraswami jouèrent un rôle non négligeable dans le discrédit du Congrès et dans l'étendue de sa défaite aux dernières élections nationales de mai 1996 et elles aboutirent également à la convocation de l'ancien premier ministre devant la justice (Outlook, 2.10.1996, p. 8). C'est sûrement une coïncidence, en revanche, si ce dernier fut convoqué par la cour et remit sa démission du poste de président du Congrès le 21 septembre 1996, soit exactement un an, jour pour jour, après que le miracle de Ganesh ait pris place.
12. « Chandraswami ka chamatkar, Ganesh piye dudh ki dhar ». C'est le miracle de Chandraswami si Ganesh accepte de boire du lait, The Telegraph, 22.9.1995.
13. Pioneer, 22.9.1995.
14. La Vishva Hindu Parishad a été fondée en 1964-1966. C'est peut-être la plus radicale des organisations militantes au service du nationalisme hindou quoiqu'elle dise confiner exclusivement son rôle au domaine religieux. Elle a joué un rôle particulièrement actif lors de la campagne pour la destruction d'une mosquée à Ayodhya cf. Ashis Nandy et ai, 1995, op. cit., pp. 86-95 et Christophe Jaffrelot, 1995, op. cit., pp. 413-438.
15. Statesman, 22.9.1996. Il n'apparaît cependant pas clairement s'il était censé s'agir du dernier avatar de Vishnu signalant la fin de l'ère Kaliyuga ou encore d'un avatar de Shiva. Certains astrologues — de même qu'un fameux ascète Jain — y virent, tout au contraire, un signe de mauvais augure.
16. Pioneer, Chandigarh, 22.9.1995.
17. « From the miracle, it is obvious that there is God in idols, something we hâve wanted to prove for so long said one Rss leader», Hindustan Times, Delhi, 1.10.1995.
18. A. S. Vajpayee devint effectivement premier ministre de l'Inde pendant treize jours exactement, après les élections de mai 1996. Le Bjp n'est pas parvenu, en effet, à forger à cette occasion les alliances politiques qui lui auraient permis de constituer une majorité législative pour se maintenir au pouvoir. Ne disposant avec ses alliés immédiats que de 194 sièges dans une assemblée qui en compte 534, le Bjp dut immédiatement renoncer à diriger le pays quoiqu'il ait été formellement invité à constituer un gouvernement, ayant été le parti disposant du plus grand nombre de sièges après les élections.
19. Ainsi par exemple, à Bombay, où Bal Thackeray, le chef suprême du Shiv Sena déclara qu'il s'agissait d'une supercherie dans des termes au moins aussi durs que ceux du président de l'Union rationaliste, alors qu'un autre membre éminent du Shiv Sena, Manohar Joshi, Chief Minister du Maharashtra, avait été un des premiers hommes politiques dans cette ville à en attester la véracité. De son côté Gopinat Munde, membre du Bjp et ministre de l'Intérieur dans le même État, avait adopté une position similaire à celle de Thackeray il avait également dénoncé le miracle comme un pur produit de l'imagination des dévots, Indian Express, Delhi, 27.9.1995.
20. C'est notamment le cas à l'occasion des controverses liées à la destruction de temples hindous où les historiens et les archéologues proches des partis hindouistes font assaut de positivisme pour soutenir leur point de vue.
21. Dans son analyse passionnante du rôle joué par ces nouvelles sectes dans le mouvement nationaliste hindou, Lise Mac Kean décrit ainsi l'un de ces ashrams à Hardwar (Gayatri Parivar) où une place proéminente est donnée à des « laboratoires » situés juste à côté des édifices religieux : Lise Mac Kean, 1997, op. cit., p. 51.
22. Telegraph, Calcutta, 26.9.1995. Si l'on en croit la rumeur selon laquelle la nouvelle du miracle se serait diffusée à partir de Hardwar, il convient de noter que cette ville a toujours constitué l'un des foyers du nationalisme hindou (en particulier, depuis que le Hindu Mahasabha y a été fondé en 1915) et qu'il s'y trouve aujourd'hui plusieurs ashrams, étroitement associés avec la Vhp et le mouvement hindouiste, cf. Lise Mac Kean, 1997, op. cit., ch. 4.
23. Il faut cependant noter le succès de l'annonce du miracle à Calcutta qui n'est pourtant pas un bastion des partis hindouistes, tant s'en faut.
24. La Vhp, dont le sigle met d'emblée l'accent sur son caractère mondial, a commencé son implantation systématique au sein des communautés hindoues de l'étranger à partir de 1970, voir Ashis Nandy et al, 1995, op. cit., pp. 90-92. Il faudrait pouvoir analyser cependant, d'une manière plus générale, le rôle croissant joué par les communautés hindoues de l'étranger sur l'hindouisme et son évolution, non seulement dans les pays où ces dernières sont implantées mais aussi bien en Inde même. Cela supposerait aussi que le rôle des organisations hindouistes à l'étranger soit étudié dans le cadre de l'évolution propre à ces communautés et à la place spécifique que la religion y joue, tout particulièrement en termes identitaires ; voir, par exemple Burghart, Richard éd., Hinduism in Great Britain, Londres, Tavistock Pub, 1987.Google Scholar
25. Cf. Jaffrelot, Christophe, « Processions hindoues, stratégies politiques et émeutes entre hindous et musulmans », dans Vidal, Denis, Tarabout, Gilles et Meyer, Eric éds, Violences et non-violences en Inde, Paris, Éditions de l'EHESS, « Purushartha », 16, 1994, pp. 261–287.Google Scholar
26. Christophe Jaffrelot, 1994, op. cit., p. 265.
27. Un Indien émigré aux Usa raconte, par exemple, comment il fut contacté six fois de suite depuis l'Inde, par des personnes de sa connaissance qui voulaient l'inciter à accomplir le miracle au petit matin, Indian Express, Chandigarh, 1.10.1995.
28. Voir par exemple, Cherian, Dilip, Daily, Bombay, 28.9.1995:Google Scholar « It has been a week marked by the most unprecedented mass hysteria in modem times. The milk-sipping mania has once again placed India back in its place as far as world opinion is concerned. Analysts comfortable with norms they are used to working with, will now reinforce their conviction that India moves in mysterious ways. Once again, we are left with the long lingering image of a nation of God men, snake charmers and miracles ».
29. Ce constat ne permet cependant ni de confirmer ni d'infirmer, faut-il le préciser, l'hypothèse de la diffusion initiale du miracle par le biais des pujaris attachés aux sanctuaires des divinités.
30. The Telegraph, Calcutta, 22.9.1995.
31. Hindustan Times, Delhi, 23.9.1995. Le geste qui consiste à verser du lait sur la statue d'une divinité correspond d'ailleurs à l'un des gestes traditionnels qui peuvent être accomplis lors des rites consacrés aux divinités, contrairement à celui qui consiste à faire boire le dieu à la cuiller, totalement inconnu jusqu'alors.
32. Hindustan Times, 23.9.1995.
33. Pti (Press Trust of India), 21.9.1995.
34. Statesman, 27.9.1995.
35. Frontline, 20.10.1995.
36. L'avocate qui avait tenté l'expérience a d'ailleurs été menacée à cause de cela et attaquée en justice par le Rss, Indian Express, Bombay, 28.9.1995.
37. Pioneer, 23.9.1995.
38. The Sun, 23.9.1995. La presse populaire anglaise mériterait cependant une étude à part. Elle a fait preuve à cette occasion, en effet, non seulement de beaucoup d'ironie mais aussi d'un esprit de tolérance plus grand que celui que l'on a pu trouver, par exemple, dans une bonne part de la presse indienne.
39. Il dura parfois une ou deux journées de plus dans le reste du monde. Ce fut le cas par exemple aux Usa, Statesman, Delhi, 24.9.1995.
40. Times of India, Bombay, 6.10.1995.
41. Les rationalistes doivent s'engager personnellement, par exemple, à ne pratiquer aucune cérémonie religieuse.
42. Sur Sai Baba voir Lawrence Babb, A., Redemptive Encounters, Delhi, Oxford University Press, 1987.Google Scholar Il semble qu'il se soit d'ailleurs produit un phénomène de concurrence d'un style assez particulier quand du lait offert à Ganesh dans Vashram de Sai Baba à Johannesburg fut transformé en cendre au lieu d'être bu par le dieu. Ce saint homme a l'habitude, en effet, de faire preuve de ses pouvoirs divins en faisant apparaître miraculeusement de la cendre dans les circonstances les plus variées, The Statesman, 6.9.1995.
43. Les deux émissions de Doordashan (8 et 10 mai 1995) qui furent consacrées à cette question déclenchèrent une véritable controverse. Le présentateur de l'émission, Vir Sangvi, démissionna en signe de protestation devant l'exigence qui lui avait été intimée par la chaîne gouvernementale de présenter sous un jour plus favorable l'astrologue célèbre qui avait accepté le défi du président des rationalistes mais dont la fausseté des prédictions était trop clairement démontrée.
44. Pioneer, 23.9.1995.
45. Hindustan Times, 23.9.1995.
46. « But yes, I do believe that millions of litres of milk was fed to the God that day and it is so ironical that millions of children in our country do not get even a drop of milk a day », The AsianAge, 30.9.1995. Cependant un partisan du miracle faisait remarquer avec une certaine justesse que « It is only the rich who think of the poor as perpetually stretching out their hands to take. It is a reassertion of faith in the possibility of abundance, and the aspiration towards it», Indian Express, New Delhi, 22.10.1995.
47. Communiqué de presse, Vigyan Prasar, 21.9.1995.
48. Laloo Prasad, le chef de l'Etat du Bihar, a ainsi commenté avec sarcasme une telle innovation, « Why did Ganesh not drink milk from bucket or other vessel ? Why only from spoon ? Perhaps God too has become modem in the âges of knives and forks and takes milk only with a spoon ? », Guwahati, 13.10.1995. Il est important de remarquer en revanche que le désir de renouveler les rituels hindous (et en particulier de les simplifier de telle sorte qu'ils puissent être effectués plus simplement dans le cadre domestique) constitue un des objectifs affichés de la Vhp, cf. Lise Mac Kean, op. cit., 1997, p. 110. Cela pose aussi cependant la question particulièrement complexe du mode de renouvellement des rituels dans l'hindouisme contemporain, aussi bien en Inde qu'à l'étranger ; et cela serait certainement une erreur de ne voir dans un tel renouvellement que l'action des organisations militantes hindouistes. D'autant que, selon les contextes, ce dernier peut aussi bien aboutir à la simplification des rituels (Richard Burghart, 1987, op. cit.) qu'à leur complication (Chris J. Fuller, Priestly Education and the Agamic Ritual Tradition in Contemporary Tamil Nadu, 1997, à paraître).
49. La réaction d'un parlementaire du Cpi-M (Saiffudin Choudhury) illustre bien une telle attitude ; « If it has happened, one will hâve to look for a material interconnection », The Asian Age, 22.9.1995.
50. The Telegraph, Calcutta, 22.9.1995.
51. Indian Express, Delhi, 22.9.1995.
52. Frontline, 20 octobre 1995.
53. Ibid.
54. India Today, 15 octobre 1995.
55. Ainsi dans un article intitulé « If this is a trick it fooled me », une journaliste anglaise (Rebecca Maer) décrit le déroulement du miracle dans un temple de Southall : « A photographer from a national tabloid newspaper was right in front of the statue. He said he could see no mechanism to explain the phenomenon, after scrutinising it at length. As a lapsed Catholic, I don't believe in stories of statues of the Virgin Mary shedding tears. Indeed I would say I was a sceptical as anyone — but it's difficult to dismiss something you hâve seen for yourself », Londres, Delhi Express, 23.9.1995.
56. Shapin, Steven, Schaffer, Simon, Leviathan and the Air-Pump. Hobbes, Boyle and the Expérimental Life, Princeton, Princeton University Press, 1985 (trad. frse, Paris, La Découverte, 1993).Google Scholar
57. Voir aussi à ce sujet Stengers, Isabelle, L'invention des sciences modernes, Paris, Flammarion, 1995, p. 117.Google Scholar
58. Steven Shapin, Simon Schaffer, 1985, op. cit., ch. 7.
59. Bruno, Latour, La clef de Berlin, Paris, La Découverte, 1993, p. 164.Google Scholar
60. Times of India, Delhi, 26.9.1995.
61. The Hindu, 23.9.1995.
62. Isabelle Stengers, op. cit., p. 98.
63. Il est d'autant plus intéressant de constater que VAsian Age, le plus cosmopolite des quotidiens indiens (et aussi celui qui vise la clientèle des Indiens expatriés) ait peut-être été le seul journal de sa catégorie à avoir choisi, comme titre de son édition du lendemain, une formulation qui ne semblait pas prendre de recul par rapport à l'authenticité du miracle : « Shiv Shakti dazzles India », The Asian Age, Delhi, 22.9.1995.
64. The Asian Age, Delhi, 22.9.1996.
65. Commentaires de Seshan lors d'une conférence à Bangalore, 24.9.1995.
66. Amrit Bazar Patrika, 6.10.1995.
67. « The Vhp has further decided to enroll 25 lakhs “ well wishers ” throughout the country. Thèse well wishers will be required to spread the Vhp's message among the Hindus in a subtle and discreet manner. “ The well wishers need not be Vhp activists and neither will they be required to take active interest in Vhp activities. Ail they will do is to spread our philosophy among members of the community and we are trying to bring in the intellectuals in this category — specially doctors, housewives, journalists, school teachers and service classes ” said a Vhp source », The Asian Age, Delhi, 16.6.1996.
68. Tribune, Chandigarh, 16.11.1995.
69. Hindustan Times, 23.9. 1995.
70. Pour une perspective d'ensemble sur cette question, voir Geoffrey Lloyd, E. R., Pour en finir avec les mentalités, Paris, La Découverte, 1993.Google Scholar
71. Enquête menée par des étudiants du Département de psychologie de l'Université de Bombay, The Times of India, Delhi, 27.10.1995. Une enquête plus importante et plus systématique aussi a été également menée depuis lors au Nistads. Il sera particulièrement intéressant d'en connaître les résultats mais celle-ci n'a malheureusement pas encore été dépouillée. C'est aussi grâce aux chercheurs du Nistads, et plus particulièrement à Gauhar Raza, que j'ai pu avoir accès à la totalité du dossier de presse consacré à cet événement. Qu'ils en soient ici remerciés, de même qu'Emma Tarlo qui a bien voulu recueillir pour moi la presse anglaise à ce sujet.
72. Dans une enquête menée par le Csds en mai 1996 dans l'ensemble du pays, 23,6 % des personnes interrogées avaient voté pour le Bjp (le plus important des partis hindouistes) mais cette proportion s'élevait à 32 % dans les milieux urbains et à 36 dans les milieux les plus éduqués (graduate), lndia Today, 31 mai 1996, p. 48.
73. Voir Tarabout, Gilles, Jaffrelot, Christophe, « Les transformations de l'hindouisme », dans Jaffrelot, Christophe éd., L'Inde contemporaine, Paris, Fayard, 1996 (ch. XX).Google Scholar
74. Voir référence précédente et aussi Daniel Vidal, « Les arts de l'image dans l'Inde contemporaine», Christophe Jaffrelot éd., L'Inde contemporaine, op. cit. (ch. XX).
75. Sur le rôle central de l'interaction hommes-dieux dans l'hindouisme, voir Chris Fuller, The Camphor Flame, Delhi, Viking, 1992.
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- Cited by