Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
1. Je me permets de rappeler, en symptôme de cette oscillation, le colloque que j'avais organisé avec Claudio Ingerflom, publié sous le litre de La royauté sacrée dans le monde Chrétien, Paris, Éditions de l'ehess, 1992, 168 p.
2. Dans la meilleure somme récente d'histoire des idées politiques médiévales en Occident dirigée par J. H. Burns, The Cambridge History of Medieval Political Thought (c. 350-c. 1450), Cambridge, Cambridge University Press, 1988, le seul article sur la pensée politique byzantine (Donald M. Nicol, « Byzantine Political Thought »), rejette vigoureusement la pertinence de la notion (pp. 67-68), ce qui n'empêche pas son retour dans un autre article du livre, à propos de la pensée occidentale tardo-médiévale, comme on le verra plus loin.
3. Voir Meier, Heinrich, Carl Schmitt, Leo Strauss et la notion de politique. Un dialogue entre absents, trad. Manent, F., Paris, Julliard, 1990.Google Scholar
4. J'ai tenté de montrer l'influence du pontificat de Léon XIII sur la recherche en histoire de la pensée médiévale dans ma note critique « La censure dans les universités médiévales », Annates HSS, 55-2, 2000, pp. 313-323.
5. Nous prenons nos exemples dans le domaine francais. II faudrait étendre l'enquête ; ainsi l'influente somme de R. W et Carlyle, A. J., A History of Medieval Political Thought in the West, Londres, Blackwood, 6 vols, 1903–1936,Google Scholar qui a constitué un manuel de référence jusqu'à la parution, en 1988, de l'ouvrage dirigé par J. H. Burns (cité plus haut), adopte un point de vue résolument dualiste.
6. Arquillière, Henri-Xavier, Saint Grègoire VII. Essai sur sa conception du pouvoir politique, Paris, Vrin, 1934.Google Scholar
7. « Par le fait même, le pape [Grégoire VII] revendique nettement les deux pouvoirs — ou comme dira saint Bernard — les deux glaives, au temporel et au spirituel. En face de cette déclaration médiévale, répetée sous diverses formes, jusqu'au xive siècle, nous lisons done dans l'encyclique Immortale Dei (1885) sous la plume de Léon XIII, lorsqu'il défend le domaine des deux puissances : « Utraque potestas est in genere suo maxima ». « Chaque puissance est souveraine dans sa sphère. » […] Faut-il se hâter d'en conclure qu'il y a une solution de continuité, voire une véritable opposition entre la Papaute médiévale et la Papauté moderne ? » ﹛Ibid., éd. de 1955, p. 23.)
8. Parue en six volumes de 1934 à 1946, puis en cinq volumes pour la troisième édition (Louvain-Paris, Nauwelaerts/Béatrice-Nauwelaerts, 1956-1970).
9. Le mot est employé explicitement, p. 22 du t. I de la troisième édition.
10. Ibid., p. 24 et n. 31. C'est moi qui souligne.
11. Bien qu'il ait été l'initiateur de bien des fausses pistes sur Ockham et sur sa « modernité », à la fois exaltée et condamnée. Le juriste Pierre Villey, grand défenseur d'un jusnaturalisme thomiste, en a tiré une vision diabolisée d'Ockham comme penseur de l'individualisme nocif du monde contemporain. Pour une critique de la présentation d'Ockham par Lagarde et Villey, voir Tierney, Brian, The Idea of Natural Rights. Studies on Natural Rights, Natural Law and Church Law. 1150-1625, Atlanta, Scholar Press, 1997.Google Scholar Pour une critique de l'analyse de Lagarde sur Marsile de Padoue, voir les travaux de Jeannine Quillet.
12. Cette orientation apologétique de l'érudition catholique néo-thomiste dans les années 1930 n'avait rien d'inévitable. C'est de cette époque que datent les premiers travaux médiévistes de deux grands savants thomistes, les pères Chenu et Congar, eux-memes fort engagés dans leur siècle, mais qui surent laisser à leur recherche historique une autonomie complète. II faudrait citer aussi le cas d'Étienne Gilson, qui poussa le scrupule de neutralité idéologique jusqu'à la conséquence paradoxale d'écrire une fort remarquable Histoire de la philosophie médiévale qui excluait la théologie !
13. Les deux ouvrages du père Arquillière sont parus dans une collection intitulee « L'Église et l'Etat au Moyen Âge ».
14. Voir Watt, J. A., « Spiritual and Temporal Powers », in BURNS, J. H., The Cambridge History…, op. cit., pp. 367–423.Google Scholar
15. Voir Boureau, A., « Le vceu monastique et 1'émergence de la notion de puissance absolue du pape (vers 1270) », Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 21, automne 1998, pp. 23–34.Google Scholar
16. À lire désormais non plus dans les mauvaises éditions anciennes, mais dans l'édition électronique procurée par J. Kilcullen et J. Scott sur le site de la British Academy (http:// www.britac.ac.uk/pubs/dialogus/ockdial/html).
17. J. A. Watt, « Spiritual and Temporal Powers », art. cit., p. 421.
18. Angelo Clareno, Expositio super regulam Fratrum Minorum, P. Giovanni Boccali (éd.), Santa Maria degli Angeli, Edizioni Porziuncula, 1995, p. 438. II se réfère à Matth. 12, 4.
19. Ibid., p. 668.
20. Voir von Auw, L., Angelo Clareno et les Spirituels italiens, Rome, Ed. di storia et letteratura, 1979 Google Scholar et POTESTÀ, G. L., Angelo Clareno dai Poveri Ermiti ai Fraticelli, Rome, Istituto storico italiano per il Medioevo, 1990.Google Scholar
21. Voir Aurell, Martin, « Messianisme royal de la couronne d'Aragon (14e-15e siécles) », Annates HSS, 52-1, 1997, pp. 119–155.CrossRefGoogle Scholar
22. Voir Ratzinger, Josef, La théologie de 1'histoire de saint Bonaventure (1959), trad. fr. Givord, R., Burger, I. et Vinel, F., Paris, PUF, 1988.Google Scholar
23. Voir la thèse d'Elsa Marmursztejn, Un troisième pouvoir ? Pouvoir intellectuel et construction des normes à l'université de Paris dans la secondé moitie du xIIIe siècle, d'après les sources quodlibetiques (Thomas d'Aquin, Gerard d'Abbeville, Henri de Gand, Godefroid de Fontaines), Paris, Ehess, 1999.
24. Maire, Catherine, De la cause de Dieu à la cause de la nation. Le jansénisme au xIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1998, 710 pGoogle Scholar