Hostname: page-component-cd9895bd7-gvvz8 Total loading time: 0 Render date: 2024-12-27T10:39:49.913Z Has data issue: false hasContentIssue false

Culture et mentalité : Les librairies des gens du Parlement au temps de Charles VI

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Extract

Au temps de Charles VI, les gens du Parlement constituaient déjà un milieu homogène. On ne saurait négliger l'importance des années de jeunesse dans la formation de ce milieu. Dès l'enfance, ces hommes avaient fréquenté les mêmes collèges. Puis c'étaient les études universitaires, allongées par la nécessité d'apprendre le droit canon à Paris et le droit civil à Orléans. Quand ils entraient dans la vie professionnelle, ils avaient, pour la plupart, atteint la trentaine. La vie commune dans ce milieu très uni et très particulier qu'était le monde universitaire, les connaissances acquises lentement au cours de ces longues années d'études, avaient déjà noué les liens d'une profonde unité entre ces officiers et gens de pratique que rapprochaient par la suite leurs activités professionnelles autour de la justice royale. Pour définir le milieu parlementaire, il paraît donc indispensable d'étudier sa culture.

Type
Les Domaines de l'Histoire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1973

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1. Duby, G., « La vulgarisation des modèles culturels dans la société féodale », Niveaux de culture et groupes sociaux. Actes du colloque réuni du y au g mai 1966 à l'École normale supérieure, Paris, 1967, p. 49.Google Scholar

2. Cf. surtout et outre les autres études d'E. Pellegrin citées plus bas, La bibliothèque des Visconti et des Sforza, ducs de Milan, XVe siècle, Paris, 1955.

3. Cf. principalement G. Ouy, « Paris l'un des principaux foyers de l'Humanisme en Europe au début du xve siècle », Bull, de la Soc. de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, 94e et 95e années, 1967-1968 [1970], pp. 71-98.

4. Ouy, G., « Le songe et les ambitions d'un jeune humaniste parisien vers 1395 », Miscellanea di studi i ricerche sul quattrocento francese a cura di Franco Simone, Turin, 1966, pp. 357407.Google Scholar

5. Martin, H.-J., Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle (1598-1701), t. 1, Genève, 1969.Google Scholar Cf. aussi Bresc, H., Livre et société en Sicile (1299-1499), Palermo, 1971 Google Scholar (Supplemento al Bollettino di Centro di Studi Filologici e Linguistici Siciliani, 3). Et Labarre, A., Le livre dans la vie amiénoise du XVIe siècle. L'enseignement des inventaires après décès, 1503-1570, Paris-Louvain, 1971.Google Scholar

6. Delachenal, R., « La bibliothèque d'un avocat du xive siècle », Nouv. Rev. hist. de du dr. fr. et étr., t. 11, 1887, pp. 524537.Google Scholar

7. Tuetey, A., Journal de Nicolas de Baye, greffier du Parlement de Paris 1400-1417, t. 2, Paris, 1888, pp. LXXVIIXCVII.Google Scholar

8. A. Tuetey, Testaments enregistrés au Parlement de Paris sous le règne de Charles VI, coll. Documents inédits sur l'histoire de France, Paris, 1880. L'original se trouve aux A.N. sous la cote X IA 9807. Les deux volumes de copies font partie à la B.N. du fonds Moreau, nos 1161-1162. Enfin au xviie siècle François Blanchard a relevé des notes sur des testaments contenus dans deux registres aujourd'hui perdus qui faisaient suite à celui que nous possédons. Elles se trouvent dans un cahier conservé à la B.N., ms. latin, nouv. acq. 184. Elles ont été signalées par Nortier, M., » Recueils perdus de testaments enregistrés au Parlement de Paris », Bibl. Éc. des chartes, t. 113, pp. 185193.CrossRefGoogle Scholar Ces extraits nous fournissent de précieux renseignements sur les gens du Parlement et le milieu des serviteurs du roi, mais aucune liste de livres.

9. Delisle, L., Recherches sur la librairie de Charles V, t. I, Paris, 1907.Google Scholar

10. Ibid., pp. 217-317.

11. de Lincy, Leroux, La bibliothèque de Charles d'Orléans à son château de Blois en 1427, Paris, 1843.Google Scholar

12. On peut reconstituer la liste de 25 livres ayant appartenu à Jean de Montaigu. En 1409 l'exécution de Jean de Montaigu fit entrer dans la bibliothèque royale une magnifique collection dont un inventaire partiel nous a été conservé, B.N., ms. français 2700, fos 132-133. Cette liste est signalée par Delisle, L., Recherches sur la librairie de Charles V, t. I, Paris, 1907, p. 129.Google Scholar Son contenu est résumé par Rey, M., Les finances royales sous Charles VI. Les causes du déficit, 1388-1413, Paris, 1965, p. 38 Google Scholar, note 3. Ce catalogue énumère 21 titres. 11 faut leur en ajouter 4 que l'on retrouve parmi les biens du duc de Berry, Guiffrey, J., Inventaires du duc de Berry (1401-1416), Paris, 1894-1896, t. 1, pp. 249, 258 ; t. 2, p . 282.Google Scholar

13. de Lincy, Leroux, Inventaire des livres composant la bibliothèque des seigneurs de Jaligny, 6 juin 1413, Paris, 1844.Google Scholar Guichard Dauphin II, seigneur de Jaligny, devint grand maître de l'hôtel du roi le 30 octobre 1409 et mourut à Azincourt. Cf. M. Rey, op. cit., pp. 40–43.

14. Franklin, A., Les anciennes bibliothèques de Paris, coll. Histoire générale de Paris, 3 vol., Paris 1867-1873.Google Scholar

15. Pellegrin, E., « La bibliothèque du collège de Fortet au xve siècle », Mélanges Félix Grat, Paris, 1946, pp. 293316.Google Scholar Les activités de P. Fortet ne sont pas mentionnées dans cet article non plus que dans celui de Busquet, R., « Étude historique sur le collège de Fortet (1394-1764) », Mémoires de la Soc. de l'hist. de Paris, t. 33, 1906, p. 205.Google Scholar Mais comme on pouvait s'en douter, il était certainement avocat. En effet dans un registre de comptes du collège de Beauvais, on trouve au chapitre des dépenses pour frais de justice, pour l'année 1392, le salaire de maître P. Fortet, avocat dont la mort est mentionnée quelques pages plus loin. A.N., H3 2785 (3).

16. E. Pellegrin, « La bibliothèque de l'ancien collège de Dormans-Beauvais à Paris », Bull. phil. et hist. jusqu'à 1610, années 1944 et 1945, 1947, pp. 99–164 Cf. aussi du même auteur, « La bibliothèque du collège de Hubant dit de ‘ L'Ave Maria ’ à Paris », Bibl. Éc. des chartes, t. 107, 1947-1948, pp. 68-76.

17. Signalons que nous n'avons pas intégré à notre documentation les librairies de certains personnages très proches du milieu du Parlement, nous réservant seulement de les utiliser à titre de comparaison. Il s'agit du chanoine Pierre Fortet, avocat en cour d'Église et de Jean de Neufchâtel, conseiller du duc de Bourbon, dont nous connaissons la bibliothèque, cf. H. Omont, « Inventaire de la bibliothèque de Jean de Neufchâtel, chanoine de Saint-Merry (1381) », Bull, de la Soc. de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, 1889, pp. 163–169, mais qui nous a paru trop à l'écart du milieu parlementaire.

Trois autres personnages en étaient encore plus proches. D'abord Jean de Hubant, le fondateur du collège de l'Ave Maria. Il mourut en 1349 léguant à ses écoliers sa librairie riche de 55 volumes. Il était président de la chambre des Enquêtes. Si nous l'avons éliminé c'est que la bibliothèque qu'il laissait, paraît avoir été véritablement constituée en vue des besoins des écoliers. Elle ne forme pas un exemple caractéristique de bibliothèque de serviteur du roi. Pour Jean de Dormans, cardinal de Beauvais, nos sources sont très riches. Nous connaissons le catalogue de sa bibliothèque, cf. d'Arcq, Douët, Inventaire de la bibliothèque du roi Charles VI fait au Louvre en 1423 par ordre du régent duc de Bedford, Paris, 1867, pp. 220 ss.Google Scholar Nous savons comment il disposa de ses livres et lesquels il laissa aux écoliers de son collège, cf. E. Pellegrin, op. cit. Cependant ce prélat, chancelier de France puis cardinal, tout en étant issu de ce milieu, nous a paru occuper au sommet de la hiérarchie des serviteurs du roi une situation trop élevée pour être confondu aux autres. Sa librairie fut estimée à la somme considérable de 776 l.p. Reste Jean Le Bègue, secrétaire du roi, frère, beau-frère, cousin de conseillers au Parlement, humaniste trop exceptionnel pour être représentatif de ce milieu.

18. Il est très rarement possible d'assigner à ces personnages une date de naissance même approximative. Parfois nous savons à quelle date ils étaient écoliers. Mais le plus souvent nous ne les voyons apparaître dans les sources que lorsqu'ils débutent dans leur carrière d'avocat ou de juge. On peut supposer qu'ils entraient dans la vie professionnelle à 30 ans en moyenne. Jean Canard plaidait au Parlement dès 1370, Tuetey, Testaments…, p. 383. Nicolas de L'Espoisse figure comme procureur dans un accord au Parlement de 1370 aussi, ibid., p. 604. Guillaume de Lirois devint conseiller au Parlement en 1377, Maugis, E., Histoire du Parlement de Paris de l'avènement des rois Valois à la mort d'Henri IV, t. 3, Paris, 1916, p. 32 b.Google Scholar Pierre Lorfèvre était avocat au Parlement en 1378, ibid., p. 42. Pour N. de Baye, cf. Tuetey, , Journal…, t. 2, p. iv.Google Scholar Jean de Neuilly plaidait au titre de l'assistance judiciaire en 1355, Tuetey, Testaments…, p. 304.

19. Ouy, G., « Le songe et les ambitions d'un jeune humaniste parisien vers 1395 », Miscellanea di studi i ricerche sut quattrocento francese a cura di Franco Simone, Turin, 1966 Google Scholar, a reconnu à la Bibliothèque Sainte-Geneviève 19 manuscrits ayant appartenu à Pierre Lorfèvre (pp. 357-407), de même qu'il a retrouvé dans divers fonds 22 volumes de la bibliothèque de Jean Le Bègue (pp. 373-374 et p. 376).

20. Franklin, A., Les anciennes bibliothèques…, t. I, pp. 227228.Google Scholar

21. Ibid, p 338

22. A. Tuetey, Testaments…, pp. 304–320.

23. A.N., M 171, n° 39, fos 6 à 9.

24. L. Douët d'Arcq, « Inventaire après décès des biens meubles de Me Pierre Cardonnel, chanoine de Notre-Dame de Paris (1438) », Mém. de la Soc. de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, t. 7, 1880, pp. 37-60.

25. Omont, H., « Inventaire des livres de Jean Courtecuisse, évêque de Paris et de Genève (27 octobre 1424) », Bibl. Éc. des chartes, t. 80, pp. 109120.CrossRefGoogle Scholar

26. Toutes deux fort bien pourvues, cf. Franklin, A., Les anciennes bibliothèques…, t. I, pp. 1318 et pp. 227-228.Google Scholar

27. Cino de Pistoia mourut en 1337, Bartole en 1356, Savigny, , Histoire du droit romain, t. 3, trad. Guénoux, Paris, 1839, p. 424 Google Scholar, cité par Delachenal, R., « La bibliothèque d'un avocat du xive siècle », Nouv. Rev. hist. de dr. fr. et êtr., t. 11, 1887, p. 529.Google Scholar

28. M. Fournier, « La bibliothèque de la Faculté de Décret de l'Université de Paris en 1475 », Bull, de la Soc. de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, année 1888, pp. 135–139.

29. Deux siècles plus tard, après la diffusion du livre et l'imprimerie, les propriétaires des bibliothèques les mieux fournies de Paris étaient toujours les gens du Parlement. Il s'agit bien d'une caractéristique profonde de ce milieu. Cf. Martin, H.-J., Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle (1598-1701), t. 1, Genève, 1969, p. 491.Google Scholar

30. Tuetey, A., Journal de Nicolas de Baye…, t. 2, Paris, 1888, p. LXXVII Google Scholar, et. B.N., Moreau 1162, f° 277 v°, 23 septembre 1418.

31. Cf. le testament de Jean Tabari, A.N., X IA 9807, f° 110, 13 février 1404. Et le testament de Jean de Saint-Vérain, B.N., Moreau 1162, f° 434, 4 juillet 1409. Celui-ci ordonne la restitution de 30 écus pour le prix de trois livres qu'il avait vendus à Orléans, livres qui lui avaient été remis en dépôt par Jean de Trie, jadis chanoine de l'église de Châlons.

32. Busquet, R., « Étude historique sur le collège de Fortet (1394-1764) », Mémoires de la Soc. de l'hist. de Paris, t. 33, 1906, p. 205.Google Scholar Pour préciser la comparaison, on peut ajouter que le chanoine Pierre Fortet possédait cinq maisons et des rentes foncières à Paris, des terres et des maisons à Palaiseau, Villecrennes et Saint-Cloud, que ses biens dans ces deux dernières localités furent vendus respectivement 300 francs et 234 l.p., que la vente d'une partie de ses biens fonciers procura au collège qu'il avait fondé, 348 1. de rente.

33. Journal de Nicolas de Baye. Notice biographique par A. Tuetey, t. 2, pp. 1 à XLVIII.

34. B.N., Moreau 1162, f° 460, 28 février 1415. Ses livres peuvent valoir « tantum quantum posui vel prope quia libri boni sunt et rari et si bonus modus teneatur habebitur bona pecunia de Lira et Catholicon ».

35. A. Tuetey, Testaments…, p. 589–596. Certains livres « seront trouvés en deux coffres qui sont en la chambre l'où maistre Guillaume, mon frère, gisait, sauf qu'il en y a trois dehors qui ne povoient pas dedens les diz coffres », que mon frère Guillaume « ait tous ses livres dont il en y a partie sur le banc de ma chambre de derrière, devant la cheminée, et partie en mon estude, et partie en ma chambre l'où je couche », les livres de médecine « seront trouvez sur le banc en ma chambre de derrière qui est au droit de l'uis, comme on y entre ».

36. Les exemples de prêts, d'emprunts, de restitutions ne manquent pas. Cf. les testaments de Guillaume de Lirois, A. Tuetey, Testaments…, pp. 267–271, 28 mars 1392; de Neuilly de Jean, ibid., pp. 304–319, 9 octobre 1402; de Robert d'Acquigny, A.N., X IA 9807, f° 112, 8 juillet 1403; de Jean Tabari, ibid., f° 110, 13 février 1404; de Jean de Saint-Vérain, B.N., Moreau 1162, f° 434, 4 juillet 1409 ; de Nicolas de L'Espoisse, A. Tuetey, Testaments…, pp. 604–620, ɪer août 1419. On se prêtait des livres entre amis, on en empruntait à des collectivités : Jean de Neuilly en fait rendre à Saint-Jean-des-Vignes de Soissons. C'était chose courante à l'époque. On voit ainsi l'évêque de Sens emprunter, en 1411, 18 manuscrits au collège des Cholets, Franklin, A., Les anciennes bibliothèques…, t. I, p. 374.Google Scholar Certains personnages semblaient faire presque métier de ces prêts de livres, ainsi le carme Jean Golein, le célèbre traducteur de Charles V, avait prêté des livres à deux personnages du Parlement, à Guillaume de Lirois un Directorium juris, avant 1392, à Nicolas de L'Espoisse un livre de chroniques intitulé Memoriale historiarum, en 1400, Delisle, L., Recherches sur la librairie de Charles V, Paris, 1907, t. I, p. 103.Google Scholar Ces emprunts aux Cholets et aux Carmes rappellent la pratique signalée par G. Billanovich, « La bibliothèque de Pétrarque et les bibliothèques médiévales de France et de Flandre », L'Humanisme médiéval dans les littératures romanes du XIIe au XVe siècle, Paris, 1964, pp. 205-215. Cette pratique des premiers humanistes, Pétrarque et ses amis, consistait à puiser dans le trésor des riches bibliothèques des abbayes et des cathédrales. Ils avaient donc des émules parmi les serviteurs du roi.

37. A. Tuetey, Testaments…, p. 315, 9 octobre 1402.

38. Ibid., p. 519, « Lego et dono… domino Guillermo de Gaudiaco… Summam, quia ipse nullam habet, ut credo », 20 octobre 1410.

39. Ibid., p. 608, ɪer août 1419.

40. A.N., X IA 9807, f° 109 v°, 13 février 1404.

41. A. Tuetey, Testaments…, p. 526, 24 août 1411.

42. Parmi les nombreux exemples, citons les plus caractéristiques. — Legs d'argent ou de sources de revenus : Jean d'Arcies qui fait partie d'une belle lignée de serviteurs du roi, lègue à ses petits-fils qui continueront les écoles, les revenus d'une maison, pour l'augmentation de leurs études, A.N., X IA 9807, f° 167, 14 janvier 1407. Adam de Baudribosc laisse 50 francs et des livres à l'un de ses neveux « pour l'aidier à tenir à l'escolle jusques ad ce que sa mère et autres amis aient autrement pourveu », Tuetey, Testaments…, P. 593, 10 août 1418. Jean Canard lègue des sommes d'argent à trois écoliers pauvres de son lignage, ibid., pp. 383-411, 26 février 1405. Jean Périer lègue à son neveu 500 francs outre ce qu'il a dépensé pour le tenir à l'école et lui laisse les livres qu'il lui avait donnés pour son usage à l'école, B.N., Moreau 1161, f° 732 v°, 17 décembre 1413. Jean de Popincourt pour permettre à l'un de ses neveux de faire ses études lui laisse une maison et une provision de 100 écus, Tuetey, Testaments…, p. 340, 15 mai 1403. Jacqueline de Marie, épouse de Pierre Baudusson dit Buffière, lègue à son neveu 30 écus pour avoir des livres, B.N., ms. latin, nouv. acq. 184, f° 94 v°, 8 juillet 1433. Legs de livres : Pierre Beaublé, B.N., Moreau 1161, f° 107 v°, 16 novembre 1410. Jean Canard Tuetey, Testaments…, pp. 383–411. 26 février 1405. Dominique Chaillou, B.N., Moreau 1162, f° 459 v°, 28 février 1405. Gilles des Champs, B.N., Moreau 1161, f° 755, ɪer mars 1409. Bernard de Chevenon, B.N., Moreau 1162, f° 392, 6 février 1420. Olivier de Martrueil, A.N., X IA 9807, f° 146 v°, 7 mai 1404. Jean de Neuilly, Tuetey, Testaments…, pp. 304-320, 9 octobre 1402. Bertrand Vivien, A.N., X IA 9807, f° 150, 16 avril 1405.

43. B.N., Moreau 1162, f° 355 v°, 4 octobre 1418.

44. Si toutefois ceux-ci font des études : « si contingat eos ordinatos esse ad studium et gradum in altero jurium obtinendum et studium continuandum », B.N., Moreau 1162, f° 267, septembre 1418.

45. B.N., Moreau 1162, f° 547, novembre 1421.

46. E. Pellegrin, « La bibliothèque du collège de Hubant », p. 72.

47. Tuetey, Testaments…, pp. 304–319, 9 octobre 1402. Ses efforts furent, semble-t-il, couronnés de succès. Plusieurs années après sa mort, en 1416, on voit entrer au collège de Beauvais, maison à laquelle il était attaché, un jeune clerc du nom de Philippot Josel, originaire de Neuilley-Saint-Front. A.N., H3 2785 (6).

48. On trouve des legs très importants de grands personnages : Jean Canard désire que son hôtel valant 10 000 l. soit vendu et la somme partagée entre dix collèges, Tuetey, Testaments…, pp. 398–399, 26 février 1405. Arnaud de Corbie laisse 1 000 francs d'or aux écoliers de Cholets, ibid., p. 294, 9 août 1407. Mais il y a aussi des legs moins somptueux et parfois même de seulement quelques sous. Cf. Gilles des Champs, B.N., Moreau 1161, f° 755, ɪer mars 1409 ; Nicolas de L'Espoisse, Tuetey, Testaments…, pp. 604–620, ɪer août 1419 ; Mauger Robert, ibid., pp. 596–604, 25 septembre 1418 ; Jean de Neuilly, ibid., pp. 304–319, 9 octobre 1402 ; Denis de Pacy, B.N., Moreau 1162, f° 10 v°-45, ɪer février 1415 ; Robert Waguet, B.N., Moreau 1161, f° 463, 2 août 1399 ; Jean de Saint-Vérain, B.N., Moreau 1162, f° 434 v°, 4 juillet 1409.

49. Sur l'ensemble des bibliothèques on ne trouve que 4 livres de coutumes, dont deux fois le Coutumier de Normandie qui figure parmi les livres de Nicolas de Baye et que Jean de Neuilly lègue à Philippe du Boisgilloust, conseiller au Parlement, Tuetey, Testaments…, p. 315.

50. Ou presque. Nicolas de L'Espoisse lègue à son clerc un Stile du Parlement, Tuetey, Testaments…, p. 613.

51. Les références de ces personnages ont été données plus haut excepté celles de Guillaume de Lirois, Tuetey, Testaments…, pp. 267–271; Jean Canard, ibid., pp. 383–411 ; G. d'Estouteville, B.N., Moreau 1162, fos 84 v° 85.

52. Le cardinal de Beauvais, Jean de Dormans, mort en 1373, possédait 9 livres de droit civil, un Code, un Infortiat, deux Digestes vieux, un Digeste nouveau, un Institute et deux fois le Parvum volumen, ainsi qu'une œuvre de Roffroy de Bénévent, Douët d'Arcq, Inventaire de la bibliothèque du roi Charles VI… Bien peu d'ouvrages de droit romain chez ce « légiste », serviteur de Charles V. Certes c'était un prélat, mais il avait été chancelier de France avant d'être cardinal.

53. On peut comparer cette liste à celle des canonistes dont les oeuvres figurent dans la librairie du cardinal de Beauvais

Jean André (2 ouvrages) ; Gui de Baisio (2 ouvrages) ; Bernard de Compostelle (4 ouvrages) ; Guillaume Durand (4 ouvrages) ; Bérenger Frédol (1 ouvrage) ; Hostiensis (1 ouvrage) ; Innocent IV (4 ouvrages) ; Mandagot (1 ouvrage) ; Montlaudun (1 ouvrage) ; Dino de Mugello (1 ouvrage).

Ce sont à peu près les mêmes auteurs, comme si la culture en droit canon d'un grand homme d'État du temps de Charles V, s'était répandue dans le milieu des serviteurs du roi, à la génération suivante.

54. Ullmann, W., Principles of Government and Politics in the Middle Ages, 2e éd., Londres, 1966.Google Scholar

55. Tierney, B., Foundations of the Conciliar Theory. The contribution of the medieval canonists from Gratian to the Great Schism, Cambridge, 1955.Google Scholar

56. Dans les livres de N. de Baye et dans ceux de Nicolas de L'Espoisse, Tuetey, Testaments…, pp. 604–620, ɪer août 1419.

57. Un exemplaire chez Jean Canard, deux exemplaires chez N. de Baye, un chez N. de L'Espoisse.

58. L'un appartenant à Robert Le Coq, l'autre à Nicolas de Baye.

59. Cf. Guillaume de Lirois, Tuetey, , Journal de Nicolas de Baye…, t. 1, p. 91.Google Scholar Cf. Jean de Neuilly qui le lègue à Jean Canard.

60. Cf. Jean de Neuilly, op. cit., à Nicolas de Baye.

61. Cf. Guillaume de Lirois, loc. cit. Notons l'absence de toute œuvre de cette espèce parmi les livres du cardinal de Beauvais.

62. On le trouve par exemple parmi les livres de Robert Le Coq, loc. cit.

63. L'éloquence était au programme des études. Les librairies de collèges étaient bien montées en livres de cette sorte : Fortet avait 3 livres pour cet usage, Beauvais en avait 8. On peut ajouter à titre de comparaison que Jean de Neufchâtel avait 5 livres de rhétorique sur 75, H. Omont, « Inventaire de la bibliothèque de Jean de Neufchâtel… ». Quant au cardinal de Beauvais, il possédait le Liber de modo dicendi et tacendi et 13 livres de sermons, 5 que l'on ne peut identifier, les Sermones ad status de G. de Tournai, deux livres de sermons de Jacques de Lausanne, deux aussi de saint Bernard, deux de Gui d'Évreux, dominicain du xiiie siècle et un de B. de La Tour. L'ensemble formait 10 % de ses livres, Douët d'Arcq, Inventaire de la bibliothèque du roi Charles VI…

64. Tuetey, Testaments…, p. 315.

65. Ibid., p. 320.

66. Cf. par exemple Adam de Baudribosc qui fait un legs à chacune des quatre personnes qui composaient sa maisonnée et spécialement à « maistre Guillaume qui disoit ses Heures avecques moy et avoit la charge de ma despense », Tuetey, Testaments…, p. 594. 10 août 1418. Denis de Pacy, de la même façon, laisse une rente à Messire Regnault son chapelain, demeurant en son hôtel, B.N., Moreau 1162, f° 40 v°, ɪer février 1414.

67. G. Ouy, « Paris l'un des principaux foyers de l'Humanisme en Europe au début du xve siècle », Bull, de la Soc. de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, 94e et 95e années, 1967-1968 (1970), pp. 71–98.

68. Dont « un petit Tulle », les Fastes, les Tristes et les Métamorphoses d'Ovide, Lucain, le Songe de Scipion, et un livre de Sénèque, Tuetey, Testaments…, pp. 314–316. Ces livres sont tous légués à divers collèges. Remarquons encore une fois, chez ce personnage, le souci de répandre dans la jeunesse le meilleur de sa culture.

69. Cf. la notice biographique de Tuetey, Journal de Nicolas de Baye…, t. 2, pp. xxxiv-xxxvn et Coville, A., Gontier et Pierre Col et l'Humanisme en France au temps de Charles VI, Paris, 1934.Google Scholar

70. Tuetey, Testaments…, p. 304.

71. Tuetey, , Journal de N. de Baye…, t. 2, p. iv.Google Scholar

72. H3 2785 (5), comptes de 1400-1401.

73. H3 2785 (5), comptes de 1400-1401 et suivants.

74. « Jehannin Col fils de Me Gonthier Col et le cousin du dit Col », avec trois autres « sont entrés hôtes… à la venue de Me Jacques de Novian et à sa faveur », H3 2785 (5), comptes de 1400-1401. Les entrées des autres enfants Col s'échelonnent jusqu'en 1404, H3 2785 (5).

75. 5 % seulement de la bibliothèque.

76. Tuetey, , Journal de Nicolas de Baye…, t. 2, p. xcvi.Google Scholar

77. Tuetey, , Journal de Nicolas de Baye…, t. 1, p. 91.Google Scholar

78. Tuetey, Testaments…, pp. 267–271, 28 mars 1432.

79. E. Maugis, op. cit., p. 32 b.

80. Testament de Guillaume de Lirois, Tuetey, op. cit., pp. 267–271.

81. Ibid., p. 591.

82. Ils ne quittèrent pas Paris en 1418. Gilles des Champs, neveu, et Jean Filleul, parent et protégé de Nicole du Bosc, entrèrent au Parlement bourguignon, l'un en 1418, l'autre en 1425, cf. E. Maugis, op. cit.

83. Cf. Mollat, M., La vie religieuse au XIVe et au XVe siècle (jusqu'à 1449), Paris, 1966, t. 1, p. 120.Google Scholar

84. Testament de Guillaume d'Orgemont, B.N., Moreau 1162, f° 553, 31 août 1417. Le livre d'Heures était le livre de piété des femmes : Jean d'Arcies en lègue un à sa fille, A.N., X IA 9807, f° 167, 14 janvier 1407. Jacqueline de Marie, épouse de Pierre Baudusson dit Buffière, laisse à sa nièce «ses bonnes Heures», B.N., ms. latin, nouv. acq. 184, f° 94 v°, 8 juillet 1433.

85. Testament de Guillaume de Vaux, Tuetey, Testaments…, p. 588, 8 septembre 1417. De la même façon, Raoul de Béry lègue un Bréviaire à son clerc et familier, B.N., Moreau 1162, f° 320 v°, 18-19 septembre 1418 ; Jean de Lagny, laïc, distribue des livres d'Heures et autres livres de dévotion à deux religieuses de Maubuisson, A.N., X IA 9807, f° 154 v°, 30 juin 1405 ; Eustache de La Pierre, laïc, lègue à la fille de Pierre Lorfèvre, sa filleule, son Psautier, A.N., X IA 9807, f° 59 v°, 11 avril 1402 ; Jean Noël, laïc lui aussi, lègue ses Heures à son compère, bachelier en théologie, ibid., f° 84 v°, 6 avril 1402.

86. A.N., X ɪA 9807, f° 84 v°, 4 décembre 1402, et f° 154 v°, 30 juin 1405.

87. B.N., Moreau 1162, f° 322 v°, 19 septembre 1418.

88. Tuetey, Testaments…, p. 588.

89. Nivet, J., « L'Humanisme Orléanais au xvie siècle », Bulletin de la Soc. archéol. et hist. de l'Orléanais : Orléans, ville universitaire, nouv. série, t. 1, n° 7 (1960), pp. 339350.Google Scholar Cf. Meylan, H., « Bèze et les sodales d'Orléans (1535-1545) », Actes du Congrès sur l'ancienne Université d'Orléans (XIIIe-XVIIIe siècles), Orléans, 1962, pp. 93100.Google Scholar Et Lemaire, J., « De l'influence de l'Université d'Orléans sur la conversion de Calvin », Bulletin de la Soc. archéol. et hist. de l'Orléanais : Orléans, ville universitaire, nouv. série, t. 1, n° 7 (1960), PP. 328332.Google Scholar

90. Huppert, Y. G., The idea of perfect history. Historical erudition and historical philosophy in Renaissance France, University of Illinois Press, 1970.Google Scholar

91. Cf. Le Songe du vieil pelerin de Philippe de Mézières : « Les hystoires des Rommains auctentiques, c'est assavoir le livre de Titus Livius, Valerius Maximus. » Coopland, G. W., Philippe de Mézières, chancellor of Cyprus, Le Songe du vieil pelerin, Cambridge, 1969, t. 1, p. 222.Google Scholar

92. Cf. Coville, A., Gontier et Pierre Col et l'Humanisme en France au temps de Charles VI, Paris, 1934.Google Scholar Cf. aussi l'exemple d'un humaniste normand, séparé du cénacle parisien des Col, Clamanges, etc. par ses opinions bourguignonnes, Pellegrin, E., « Un humaniste normand du temps de Charles VI : Guillaume Euvrie », Bulletin de l'Institut de recherche et d'histoire des textes, n° 15, 1967-1968, pp. 928.Google Scholar

93. Martin, H.-J., Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle…, t. 1, en particulier pp. 518521.Google Scholar