Hostname: page-component-cd9895bd7-gvvz8 Total loading time: 0 Render date: 2024-12-26T18:56:50.477Z Has data issue: false hasContentIssue false

Changements dans la productivité de l'industrie lainière au Moyen âge*

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Extract

Un historien de l'économie me dit un jour que, tout en admettant l'importance des recherches effectuées dans le domaine de l'histoire de la technique, il ne voyait pas la possibilité de les utiliser si elles n'aboutissaient pas à des conclusions concrètes, exprimées en données numériques : en d'autres termes, si l'indice de la productivité n'était pas connu, chiffre caractéristique des conditions sociales de l'époque. Cet argument était si persuasif que, depuis lors, je m'efforce d'établir ces indices pour chaque thème que j'étudie.

Pour l'industrie lainière qui est ici mon propos, la terminologie n'est pas unifiée selon les divers pays; les unités de mesure, les titres des fils, la largeur, la longueur et le poids des pièces varient, eux aussi, selon les époques et selon les régions. Et ce qui aggrave encore la situation c'est que ces données ne sont souvent pas indiquées dans les sources, car elles étaient considérées comme généralement connues.

Type
Techniques et Production
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1971

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

Footnotes

*

Communication faite à la seconde semaine d'études de l'Istituto di Storia Economica « Francesco Datini », Prato, 1970.

References

1. P. P. Marperger, Beschreibung des Tuchmacherhandwerckes, Dresden-Leipzig, vers 1710- 1720, distingue 90 opérations dans la draperie (pp. 20-22).

2. Quelques données concernant la répartition du coût de revient (%) :

a) F. Melis, Aspetti della vita economica medievale, I, Siena, 1962, Prospetto, XXIX (p. 561); b) R. de Roover, « A Florentine Firm of Cloth Manufacturers », Speculum, 1942; c) K. H. Burley, « An Essex Clothier of the 18th Century », The Economie History Review, 1958.

3. Melis, loc. cit., Prospetto XXVII. Selon les détails fournis par R. de Roover, le quotient du coût de revient global des trois procédés est de 33,5 %.

4. 251 jours sur 542 (loc. cit., p. 727).

5. Vallenheimo, V., DOS Spinnen in Finnland, Helsinki, 1956, p. 231 Google Scholar.

6. Autrefois le titre du fil était déterminé par le nombre des écheveaux contenus dans une unité de poids. Au Moyen Age, en Angleterre par exemple, par le nombre des « skeins » à 1 536 yards contenus dans 1 wartern ( = 6 livres); en Hongrie, par le nombre des écheveaux à 787 aunes contenu dans une livre (pour fil de laine). Aujourd'hui, on emploie le numérotage métrique, où le titre des fils s'exprime à raison du nombre des mètres pour un gramme.

7. CIBA Rundschau 64, 1945, p. 2371.

8. Vallenheimo, V., op. cit., p. 231 Google Scholar, où il indique 200-240 cm/minute comme le rendement d'une fileuse de Suojärvi.

9. Endrei, Walter, L'évolution des techniques du filage et du tissage, Paris, 1968, p. 22 Google Scholar.

10. Idem, pp. 53-56.

11. Ms IV, n° 129, Musée Correr, Venise.

12. Citons seulement une source de Bruges : « Mais le fil que on fila au rousvet a trop de nues. »

13. Endrei, , op. cit., p. 86 Google Scholar.

14. Zilahi-Merényi, A fonás elmélete, I, Budapest, 1951.

15. Wilhelm Meisters Wanderjahre. Süssmilch calcule à partir de données contemporaines et Krueger à partir de données de 1770 un rendement de 300 à 500 m/h pour du coton. Il convient pourtant de préciser qu'en Inde on a mesuré des rendements de beaucoup supérieurs (par exemple 636 m/h); A. F. Barker, The Cottage Textile Industries of Kashmir, University of Leeds, sans date.

16. De toute façon, Hans Jürgen n'a pas été son inventeur. F. M. Feldhaus l'avait déjà démontré et W. F. Schweitzer le prouve avec acribie : « Meister Jiirgen, de Uitvinder van het spinnewiel ? », Textilhistorische Bijdragen, n” 7, 1966, Hengelo.

17. Endrei, Walter, « Opinions hétérodoxes au sujet de l'origine et de la diffusion du rouet à ailette », Néprajzi Értesitô (Budapest), XLIV, 1962, pp. 155162 Google Scholar.

18. Halle, J. S., Die Leinenmanufaktur, Berlin, 1788, p. 11 Google Scholar.

19. Kees, S., Darstellung des Fabrik und Gewerbewesens im Osterreichtschen Kaiserstaate, Wien, 1819, II, p. 52 Google Scholar ff.

20. Loc. cit. p. 233.

21. Ce chiffre est d'ailleurs de 5 à 8 % inférieur à celui que l'on peut obtenir avec du lin.

22. M. Hoffmann, The warp-wighted loom, Oslo, 1964.

23. Le travail cité plus haut montre que cet instrument est toujours utilisé en Norvège du nord et en Laponie.

24. W. Endrei, « Der Trittwebstuhl im frühmittelalterlichen Europa », Acta Historica, Vin, 1961, 1-2.

25. M. Hald, Olddanske Tekstiler Kjobenhavn, 1950.

26. Rasi (1040-1105), cité par Hoffmann, , loc. cit., p. 260 Google Scholar.

27. Idem. Ailleurs, ces trouvailles disparaissent au cours des IXe-XIe siècles, p. 229.

28. W. Endrei (1968) cite des trouvailles en Suède, en Pologne et en Hongrie. La présence en Europe du métier étroit est prouvée depuis le VIIe siècle par des trouvailles d'étoffes armurées à trois lames, d'une largeur de 60 cm env. ( Hoffmann, , loc. cit., pp. 200204 Google Scholar).

29. « Sur la transformation du régime et de la technique de la draperie au cours du XIe siècle, il semble qu'on doive renoncer presque complètement à savoir quoi que ce soit. Comment de rurale, domestique, mi-laïque, mi-ecclésiastique, pratiquée par une main-d'œuvre en grande partie féminine, elle est devenue urbaine, capitaliste, pratiquée par une main-d'œuvre en grande partie masculine et caractérisée par une division du travail inconnue jusqu'alors dans l'histoire économique, c'est ce qu'on ne saura vraisemblement jamais, tant les sources sont indigentes »

H. Laurent, La draperie des Pays-Bas, en France et dans les pays méditerranéens, Paris, 1935.

30. Il faut attribuer à un pur hasard que la première description datant de 1096, provienne de l'Islande et la deuxième (1197) d'Angleterre (Assize of Measures). Dans un de mes travaux précédents, j'étais porté à croire que le métier à deux personnes serait apparu au XIIIe siècle, mais je me vois obligé de modifier ma position. La rapidité avec laquelle les moulins à foulon s'étaient répandus amène à conclure qu'il y avait déjà eu précédemment une augmentation dans la productivité.

31. Selon Jaekel, ce moyen de paiement aurait disparu avant le XIIe siècle, pour ne plus servir que d'unité de décompte; H. Jaekel, « Die frisische Wede », Zschr. f. Numismatik, XI (1884). La plus ancienne pièce de tissu de laine qui nous est parvenue en son entier de l'âge de bronze, avait probablement 3 m de longueur (Hoffmann, p. 370). Plus tard, en Islande, il exista des pièces de 10 à 13 m de long, tissées sur métier à pesons (Hoffmann, p. 219).

32. La référence la plus ancienne, de 1298, vient de Strasbourg; Schmoller, G., Die Strassburger Tucher- und Weberzunft, Strassburg, 1881, pp. 7174 Google Scholar.

33. A Winchester, par exemple, Postan-Rich, : Cambridge Economie History, Cambridge, 1952, II, p. 380 Google Scholar.

34. Marperger, P. P. Loc. cit., p. 110 Google Scholar.

35. Idem, pp. 212-216.

36. Il existe des données indiquant un rendement de 3 à 5 aunes que M. Hoffmann prétend erronées. Vu cependant que les largeurs varient entre 2,5 - 3,5 aunes et que la densité va de 4 ou 5 à 14 duites par centimètre, ces différences ne sont pas trop graves.

37.

38. Endrei, 1968, p. 89.

39. Ces grandes marges sont à attribuer entre autres au fait que, pour certains tissus, la duite doit être insérée par deux mouvements du battant, pour d'autres par 6 à 8 battages.

40. L'Assize of Cloths de l'an 1328 cite seulement 10 % de réduction; d'autres sources des XIIIe-XIVe siècles parlent de 5 à 12 % de retrait sur la longueur et de 12 à 50 % sur la largeur, tandis que plusieurs données hongroises du XVIIe siècle témoignent de considérables rétrécissements sur la longueur, allant jusqu'à 30 %.

41. En 1298 déjà, nous avons une preuve que les mains et les pieds étaient engagés dans cet œuvre par un document anglais qui dit : «… by might and strength of man and that is with hand and foot. » Une source du XVIIIe siècle en fournit une description fidèle : « On my return am entertained with a rehearsal, I may call it, of the Luaghad or walking of cloth, a substitute for the fulling mill; twelve or fourteen women divided into equal numbers sit down on each side of a long board ribbed lengthways, placing the cloth on it; first they begin to work it backwards and forwards with their hands, singing at the same time as at the Quern; when they have tired their hands every female uses her feet for the same purpose, and six or seven pairs of naked feet are in the most violent agitation working one against the other; as by this time they grow very earnest in their labours the fury of the song rises; at length it arrives to such a pitch that without breach of charity you would imagine a troop of female demoniacs to have been assembled. They sing in the same manner when they are cutting down the corn, when thirty of forty join in chorus. The subjetcs of the songs at the Luaghad, the Quern and on this occasion are sometimes love, sometimes panegyric, often a rehearsel of the deeds of ancient heroes ,but ail the tunes slow and melancholy. » E. Lipson, A Short History of Wool and Us Manufacture, London, 1953.

42. Geramb, V., « Ein Beitrag zur Geschichte der Walkerei », Wörter undSachen (1929), 12e année, pp. 3746 Google Scholar.

43. La variante hongroise était actionnée à pied, par un mouvement basculant, en reposant le poids du corps alternativement sur une jambe puis sur l'autre; cet instrument servait dans la bonneterie, pour la fabrication de bas de laine feutrés. (Communication de M. Kâlmàn Mazan.)

44. Les dernières recherches de Makkai confirment que son origine remonte au début du XIe siècle, et que son berceau était dans le midi de la France. Pourtant, je me permets d'évoquer une donnée du xe siècle, citée par le très consciencieux Beckmann, , Beitrag zur Geschichte der Erfindungen, 1799, tome 4, p. 38 Google Scholar.

45. Le premier moulin à foulon apparaît en Pologne dès le XIIe siècle, en Hongrie entre 1206 et 1218.

46. Kulischer, Allgemeine Wirtschaftsgeschichte des Mittelalters, I, München, 1928.

47. de Poerck, G., La draperie médiévale en Flandre et en Artois, Bruges, 1951, 1, pp. 101102 Google Scholar.

48. R. A. Pelham, Fulling Mills Chichester, sans date.

49. Postan-Rich, , loc. cit., II, p. 413 Google Scholar.

50. Kulischer, , loc. cit., I, p. 173 Google Scholar.

51. « Fullones nudi et sufflantes, fullant pannos laneos et pilosus in aloco concevo, etc. » Citation de Poerck, , loc. cit., p. 316 Google Scholar.

52. Spitzer-Hettinger, Tafeln fur den Kalorienumsatz bel körperlicher Arbeit, München, 1958.

53. Pelham, , loc. cit., p. 16 Google Scholar.

54. Pongrâcz, P., Régi malomépitészet, Budapest, 1967, p. 68 Google Scholar.

55. C. Irimic, Pivele si viltorile din marginimean Sibiului, etc., Sibiu, 1956.