Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Toute tentative d'atteindre les formes les plus humbles de la vie sociale pendant la haute époque byzantine rencontre les séductions de la littérature hagiographique. Elle est foisonnante. et elle parle quand les documents d'archives, en dehors de l'Egypte, sont pratiquement absents encore, quand les autres sources sont muettes, ou avares. Aussi l'historien est-il obligé de définir, dès les débuts de son enquête, une position critique à l'égard de l'hagiographie. C'est ainsi que nous avons fait l'essai de l'analyse structurale, parce que la méthode positiviste couramment utilisée nous semblait insuffisante et gaspilleuse.
1. Sans entrer dans un état de question inutile ici, précisons que nous entendons par ce terme la période comprise entre le dernier quart du Ve siècle et le milieu du VIIe.
page note 2. P. Peeters, « a travers trois siècles, l'oeuvre des Bollandistes (Mém. Ac. Boy. de Belgique, Cl. des Lettres, 39/4, Bruxelles, 1942).
page note 3. Premiers balbutiements, pour l'hagiographie grecque, dans A. Tougard, Quid ad profanos mores dignoscendos augendaque lexica conférant Acta Sanctorum graeca bollandiana, et De l'histoire profane dans les Actes Grecs des Bollandistes (Paris, 1874). Dès les dernières années du siècle, la méthode est pratiquée, notamment par les byzantinistes russes. Nous n'avons pu avoir accès au livre de Rddakov, A. P., Ocerki vizantijskoj kultury po dannym greï. agiografij (Moscou, 1917, t . I, seul publié).Google Scholar
page 107 note 1. Cette proposition est très nette dans Delehaye, H., Les Légendes Hagiographiques (Bruxelles, 1905)Google Scholar. Elle s'affirme dans Festugière, A. J., Les Moines d'Orient, Culture ou Sainteté. Introduction au monaehisme oriental, Paris, 1961 Google Scholar, qui tire surtout argument, il est vrai, de la période antérieure, en particulier de l'Histoire Lausiaque ; du même : Antioche païenne et chrétienne, Libanius, Chrysostome, et les moines de Syrie (Paris, 1959), sur le caractère à la fois indigène et inculte de l'anachorétisme syrien au ve siècle. B. Stein, enfin, érige en vérité d'enseignement le caractère exclusivement bas et populaire de l'hagiographie orientale depuis la Vie d'Antoine (Histoire du Bas- Empire, II, Paris, 1949, pp. 698-700 et I, Paris, 1959, pp. 146-150 ; cf. H. I. Mabbou, « Le Bas-Empire vu par un élève de Mommsen », Journ. Sav., 1964, pp. 47-58) ; il consent une exception en faveur de Cyrille de Scythopolis, mais ne nomme aucune autre oeuvre hagiographique de la même période. On lira en revanche les pages si mesurées et si justes de F. Halkin, « L'hagiographie byzantine au service de l'histoire » (XIIIth Intern. Congr. of Byzant. Studies, Oxford, 1966, Main Papers, XI, pp. 1-10 du t . à p.).
page 107 note 2. Voir le traitement de la Vie de Syméon Stylite le jeune dans l'édition, pourtant si remarquable, de P. Van Den Ven, t. I, Introduction et texte grec, Bruxelles, 1962.
page 107 note 3. H. Delehaye, Leçons professées au Collège de France (6-10 mai 1935) : « L'ancienne hagiographie byzantine. Origine, sources d'inspiration, formation des genres », Byzantion, X, 1935, pp. 379-380.
page 108 note 1. On trouvera en appendice une liste des oeuvres citées dans notre étude ; elle est loin d'être exhaustive pour la période, et nous avons pu choisir les exemples les plus riches. Nous renvoyons le lecteur au répertoire de la Bibliotheca Hagiographica Graeca, 8e éd. publiée par Fr. Halkin, Bruxelles, 1957 (citée comme BHG 3 et le numéro d'inventaire) ; quelques précisions chronologiques supplémentaires dans H. G. Beck, Kirche und Theologische Literatur im byzant. Beich (Munich, 1959). Notre enquête se borne en principe à l'Asie Mineure, à la Syrie et à la Palestine jusqu'au Sinaï.
page 108 note 2. Voir les exemples rassemblés ci-dessous, p. 116, n. 3.
page 109 note 1. Cf. le prologue de la Collection alphabético-anonyme des Apophtegmata étudié par Guy, Apophtegmata, cit. dans notre App., pp. 13-15.
page 109 note 2. V. Joh. Silent., 1 ; V. Sampson., fol. 198 ; V. Sabae, p. 86 ; Apopht. Arsenios, 36 ; Joh. Ephes. V. Sanct. Orient., 12, 21, 44.
page 109 note 3. Syméon Stylite le jeune, fils d'un artisan parfumeur, Théodore le Sycéote fils naturel d'une aubergiste, mais aussi, tout de même, d'un haut fonctionnaire.
page 109 note 4. Textes cités ci-dessus ; Jean d'Éphèse précise la part des lettres grecques dans les études de ces jeunes gens. Pour l'instruction populaire, cf. les petites écoles rurales réunies par les solitaires, Joh. Ephes. V. Sanct. Orient., 5, 16.
page 109 note 5. V. Gerasim., 1 ; V. Alypii, 3 ; V. Sabae, p. 87 (Sabas achève son éducation au cloître). Deux auteurs ajoutent leur propre exemple : Cyrille de Scythopolis raconte comment son père le confie, tout enfant, à Sabas ( V. Sabae, p. 180) ; Georges le Sycéote, dans un milieu bien différent, et moins cultivé, rapporte comment il a appris au couvent le strict nécessaire (V. Theod. Syk., fol. 277v), et comment Théodore n'approuvait guère qu'il fît oeuvre littéraire, concernât-elle un autre que lui-même (ibid., fol. 271^).
page 109 note 6. Théodore le Sycéote, ne pouvant apprendre seul le Psautier, supplie dans une égUse une image du Sauveur ; une douceur comme le miel sort de la bouche de celui-ci, et le saint, y ayant goûté, est aussitôt instruit ( Vita, fol. 162) ; l'higoumène Nicon apparaît à Syméon Salos et à son compagnon, retirés dans le désert, afin de les instruire (Vita, p. 138).
page 110 note 1. Apopht. Agathon, 22, Ammoes, 5, Gelasios, 1, NAU, 541 ; Prat. Spir., 55, 134.
page 110 note 2. Syméon Salos, le Fou Volontaire, est capable en réalité de trancher une discussion sur Origène que deux moines viennent de loin lui soumettre, et il interrompt pour cela un moment sa folie simulée (V. Sym. Sal., pp. 152-153). Arsenios, contemporain de Théophile d'Alexandrie, a reçu à la cour une éducation complète avant de se faire moine (Apopht. Arsen., 5, 6, 36).
page 110 note 3. Arsenios (textes cités ci-dessus) humilie la culture devant les vertus spirituelles que les « rustauds égyptiens », qui sont dans le désert avec lui, ont acquises par leurs efforts pratiques. la science est une préparation à la pratique ascétique devant laquelle elle cède (NAU, 541). L'homme simple est donné en exemple, même s'il est laïc, moins pour son ignorance que pour sa façon de vivre (Eulogios le tailleur de pierres, BHG 3, 618 ; le vieux coupeur de bois, NAU, 628 ; le maraîcher, NAU, 67).
page 110 note 4. Les pages qui suivent supposent connues les données de Cl. LÉVI-Strauss, Anthropologie Structurale, Paris, 1958, notamment Introduction : Histoire et Ethnologie (pp. 3-36) ; ch. XI, la structure des mythes (pp. 227-256) ; ch. XII, Structure et dialectique (pp. 257-268) ; ch. XV, la notion de structure en ethnologie (pp. 303- 352), et cf. ci-dessous, p. 117, n. 1.
page 111 note 1. « Un modèle dont les éléments constitutifs sont à l'échelle des phénomènes sera appelé « modèle mécanique », et « modèle statistique » celui dont les éléments sont à une échelle différente » (LÉVI-Strauss, cit., p. 311).
page 112 note 1. M. Foucault, Folie et Déraison, histoire de la folie à Vâge classique (Paris, 1961) ne traite du Moyen Age, on le sait, qu'en un premier chapitre assez bref, et limité, au surplus, à l'Occident.
page 112 note 2. On se bornera évidemment à des structures mentales qui correspondent terme à terme à celle de nos textes, ou, du moins, qui ne puissent donner lieu à aucune opposition significative ; ainsi éliminera-t-on, outre les sociétés non chrétiennes, les sociétés chrétiennes d'origine coloniale, où d'autres facteurs entrent en jeu (cf. les descriptions, pourtant si suggestives, d'A. Métraux, Le Vaudou Haïtien, Paris, 1953). Il resterait surtout les sociétés chrétiennes arriérées de la Méditerranée ; celles de l'Italie méridionale offrent l'intérêt d'une histoire sans grands bouleversements culturels depuis le Moyen Age, pendant lequel la culture byzantine elle-même a été présente dans la région. Deux bonnes enquêtes ont été récemment conduites par E. De Martino, la première en Lucanie (Italie du Sud et Magie, trad. fr. Paris, Gallimard, 1963), la seconde dans la Terra di Bari (La Terre du Remords, trad. fr., ibid., Paris, 1966). L'une recueille de précieuses informations sur les agressions surnaturelles, l'invasion de personnalités rendues vulnérables et instables par la pauvreté en milieu rural, le recours à un intermédiaire humain entre l'homme et le monde. L'autre étudie surtout un modèle culturel de maladie mentale qui s'est perpétué sur place depuis le Moyen Age, les troubles attribués à la morsure de la tarentule.
page 113 note 1. Voici deux exemples, le premier tiré de la Vie de Syméon Stylite le jeune § 147), le second de la Vie de Théodore le Sycéote (fol. 196) (notre traduction) : « … on le conduisit devant le saint (Syméon), et à l'instant il resta suspendu la tête en bas avec les démons qui étaient en lui, et ils furent châtiés durant cinq fois un jour et une nuit. et le saint les questionna en ces termes : « Pour quelle raison avezvous osé perpétrer tout cela envers cet homme ? » les démons lui répondent en pleurant : « Nous avons été envoyés pour le jeter dans le feu ou le faire périr dans l'eau. » les ayant tancés au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, le saint leur ordonna de sortir de lui et de n'y plus retourner ; et avec force clameurs ils le quittèrent. » la femme qui sera délivrée par Théodore le Sycéote souffre mille maux, qui ne sont que « la force active des esprits » qui l'habitent ; elle vient se tenir à la porte d'une église où le saint préside une cérémonie ; « elle fut mise en mouvement par les esprits ; et elle jeta son manteau et le tissu qui enveloppait sa tête, elle hurla, elle écarta la foule qui était devant elle ; et elle commença alors, avec force gémissements, à lancer des aboiements vers le bienheureux Théodore, tandis que les démons blasphémaient comme s'ils étaient abaissés par l'arrivée de ce dernier. a cette vue, toute la foule commença à clamer le Kyrie Eleison. la femme, comme suspendue loin du sol, les mains liées vers le haut, vint dans les airs depuis l'ambon jusqu'aux chancels de la tribune, tandis que les démons poussaient force clameurs, comme si le bienheureux intercédait contre eux auprès de Dieu ». On pourrait rassembler une grande variété de cas, ainsi, dans la même Vie de Théodore le Sycéote, au fol. 229 (le démon est visible sous la peau du patient comme une souris, et se sauve le long de ses membres devant le saint), au fol. 265v (délivrance collective, au cours de laquelle les patients lacèrent leurs vêtements qui sont ensuite enterrés), etc…
page 113 note 2. V. Theod. Syk., fol. 181, 220v, 233.
page 113 note 3. V. Theod. Syk., fol. 229 (un lézard venimeux qui se glisse dans la marmite de légumes) ; V. Sabae, p. 95 (des serpents et des scorpions), e t c ..
page 113 note 4. V. Theod. Syk., fol. 220v (attaques contre des villageois). les démons hantent volontiers les endroits où se trouvent des reliques du paganisme, les abords d'un sarcophage de marbre utilisé comme abreuvoir (ibid., fol. 224v), un endroit désert et plein de vieilles tombes (V. Alypii Styl., paragraphe 8).
page 113 note 5. V. Theod. Syk., fol. 216v et 251, deux épisodes indépendants d'un chien noir qui apparaît aux voyageurs, lesquels se retrouvent frappés de quelque infirmité.
page 114 note 1. Cf. le personnage lucanien du vieux mage paysan, et son ascendant sur les jeunes femmes, De Martino, Italie du Sud et Magie, cit.
page 114 note 2. Sur cette opposition, LÉVI-Strauss, Structures Élémentaires de la parenté, Paris, 1949, Introduction.
page 114 note 3. V. Sym. Styl. jr, § 256. L'hagiographe s'est senti obligé de donner une clef à ce jeûne en apparence absolu, et il raconte qu'un ange est venu chaque dimanche servir à Syméon un mets miraculeux, sorte de riz (oryza), qui ne figure pas habituellement dans les régimes ascétiques.
page 114 note 4. Sur l'opposition entre nature et culture dans les régimes alimentaires, cf. les notes de LÉVI-Strauss, « Le Triangle Culinaire », L'Arc, 26 (1965/1), pp. 19-29.
page 114 note 5. Parmi des textes nombreux, citons NAU, 517 (« … l'abstention de nourriture, de pain fait avec du blé, et en un mot de tout aliment cuit par le feu »), et V. Sym. Styl. jr, § 3 (l'enfant Syméon « ne prendra pas sa part de viande, ni de vin, ni des autres préparations du savoir-faire humain »). L'explication matérielle par l'absence de combustible dans les ermitages du désert, loin d'infirmer l'explication structurale, lui fournit une base.
page 114 note 6. Anast. mon., X ; Nili mon. Narrationes, III (PG, 79, col. 612), texte peut-être antérieur à notre période.
page 115 note 1. V. Alyp. Styl., § 14, V. Sym. Styhjr, paragraphe 23, V. Theod. Syk., fol. 172. Bessarion mène, nous dit-on, une vie semblable à celle des bêtes sous ce rapport (Apopht. Bessarion, 12) ; or, c'est un des rares personnages du recueil dont on décrive une activité assez complète de thaumaturge.
page 115 note 2. Proc. Anecd., XII, 20-30 et XIII, 28-30. B. Rubin, « Der Antichrist u. die o Apokalypse » des Prokopios von Kaisareia » (Zeitschr. D. Morg. Ges., 110, 1960, pp. 53-63) se borne à une étude assez formelle de la filiation orientale du thème de l'Antéchrist.
page 115 note 3. V. Sabae, p. 106.
page 115 note 4. V. Sym. Styl. jr, § 39.
page 116 note 1. Le devoir de revenir est débattu dans la Vie de Syméon Salos (dialogue entre Syméon et son compagnon Johannis, qui choisit de rester au désert, éd. pp. 142-144), dans la Vie de Jean le Silentiaire, qui préfère la solitude complète à la société monastique de la Laure de S. Sabas. la collectivité réclame cette protection, cf. le récit de NAU, 491, où un ascète agonise aux portes d'une ville qui le pleure, parce que ses prières obtenaient pour tous l'eau, le pain, et le salut. Quand le saint est un stylite, la foule vient le trouver.
page 116 note 2. Le saint prévoit sa propre mort (V. Theod. Syk., fol. 273v), la destinée des visiteurs illustres (V. Sabae, p. 146, V. Theod. Syk., fol. 187, V. Alyp. Styl., §22), les malheurs de tout le peuple, invasion (V. Sym. Styl. jr, § 57), peste (V. Sym. Salos, pp. 159-160), tremblements de terre ( V. Sym. Styl. jr, § 78, 104-106). Dans cette dernière série, les images sont d'une beauté apocalyptique qui mériterait elle aussi d'être mieux connue.
page 116 note 3. Les saints se transportent en esprit à une grande distance : Syméon Stylite le jeune va soigner Justin II dans son palais (éd. § 208-211) ; Syméon Salos va s'entretenir avec sa mère à Edesse (éd. pp. 138-139). Julien Stylite sait à distance la mort de Syméon Stylite le jeune (Prat. Spir., 57). Ammonathas fait en une nuit le voyage de Constantinople, rapportant la dispense d'impôts pour les moines de la région de Péluse (Apopht. Pair. Ammonathas). Miracles à distance pour qui invoque le saint (V. Sym. Styl. jr, paragraphes 68, 79 ; V. Sabae, p. 119).
page 116 note 4. Le premier miracle est souvent celui de l'eau, qui figure de toute façon dans la plupart des Vies : source dans un endroit aride (V. Sabae, p. 101, V. Alyp. Styl., § 8). Pluie terminant une sécheresse : V. Theod. Syk., fol. 163v, V. Sym. Styl. jr, paragraphe 96, Prat. Spir., 174, V. Sabae, p. 167 (un nuage au-dessus de ses moines). la V. Theod. Syk., dans le climat rude de sa région, offre des exemples variés.
page 116 note 5. Syméon Stylite le jeune met en déroute toute sorte de bêtes qui dévastent la campagne (V. Sym. Styl. jr, § 51-52, 68, 79, 178, 182-183). la plupart du temps, cette puissance s'exerce symboliquement sur les lions : lion mis en déroute (V. Sabae, p. 119), asservi (V. Sym. Styl, § 182-183), tue le sanglier qui gâte les cultures du monastère ; Prat. Spir., 58), familier (Prat. Spir., 18, 163), mène paître l'âne du monastère (Prat. Spir., 108, V. Géras., 7). L'importance de ce thème du lion apprivoisé est attestée par sa présence dans l'Itinéraire d'Antonin (fin vie siècle, § 34), sous la forme d'une anecdote de voyage (Itineraria Hierosolymitana, éd. P. Geyer, Vienne, 1898).
page 117 note 1. Sur la transformation historique des structures, ajouter à Cl. LÉVI-Strauss, cité ci-dessus p. 110, n. 4, le même, « Les limites de la notion de structure en ethnologie», dans « Sens et Usage du terme Structure dans les sciences humaines et sociales », éd. par Bastide, R., Janua Linguarum, XVI, La Haye, Mouton, 1962, pp. 40-45.Google Scholar
page 117 note 2. Le parallèle est rarement expliqué, parce que les épisodes qui le fondent sont assez reconnaissables ; on en trouve un exemple dans l'éloge qui termine la Vie de Marcel l'Acémète. Ajoutons que les auteurs se réfèrent aussi à quelques grands modèles de l'hagiographie, S. Antoine, le premier Syméon Stylite, ou encore le Fou Volontaire, un des types les plus intéressants (cf. Murray, S., A Study of the Life of Andréas, the Fool for the sake of Christ, Inaug.-Dissert., 1908, publ. Borna-Leipzig, 1910).Google Scholar
page 117 note 3. Satan, déguisé en vieillard, manque jeter au bas d'un rocher Théodore le Sycéote (Vita, fol. 160V-161). 4. Exemples nombreux dans toutes les Vies ; pour la pêche miraculeuse, seulement, un unique exemple dans la V. Theod. Syk., fol. 256v. Le miracle de subsistance n'est pas sans intérêt par les détails qu'il entraîne parfois sur l'économie du monastère. Il se présente sous deux formes : la provision inépuisable (V. Theod. Coenob., p. 39), qui peut être d'une autre denrée que le blé ou le pain (huile, Anast. mon., IX, V. Georg. Chozib., 37) ; le grenier vide, miraculeusement rempli au dernier moment, et toujours suffisant depuis ( F . Sym. Styl, § 122-123 ; V. Marcell., fol. 240 AB ; Prat. Spir., 28 ; NAU, 281).
page 117 note 4. Exemples nombreux dans toutes les Vies ; pour la pêche miraculeuse, seulement, un unique exemple dans la V. Theod. Syk., fol. 256v. Le miracle de subsistance n'est pas sans intérêt par les détails qu'il entraîne parfois sur l'économie du monastère. Il se présente sous deux formes : la provision inépuisable (V. Theod. Coenob., p. 39), qui peut être d'une autre denrée que le blé ou le pain (huile, Anast. mon., IX, V. Georg. Chozib., 37) ; le grenier vide, miraculeusement rempli au dernier moment, et toujours suffisant depuis ( F . Sym. Styl, § 122-123 ; V. Marcell., fol. 240 AB ; Prat. Spir., 28 ; NAU, 281).
page 118 note 1. V. Theod. Syk., fol. 203T (pour guérir, un. prêtre doit faire la paix avec son higoumène) ; V. Sym. Styl., § 101 (une jeune fille est malade parce que sa mère a commis une faute), e t c ..
page 118 note 2. V. Sabae, p. 159 (une offense à l'archevêque de Jérusalem a provoqué l'enchaînement de la sécheresse, des sauterelles, de la famine et de l'épidémie). les prédictions citées ci-dessus p . 116, n. 2 illustrent toujours l'explication morale des malheurs annoncés avec, le cas échéant, une réminiscence biblique ; c'est une idée qui dépasse évidemment l'hagiographie, cf. la Novelle de Justinien 28 (N. 77), A. 535, sur les blasphémateurs et les homosexuels, et les historiens comme Evagre et Malalas, passim.
page 118 note 3. V. Sym. Styl. jr, § 214 (blasphémateur). On passe naturellement à l'idée du démon qui habite une personne pour lui faire faire le mal (Prat. Spir. Add. Marc, 8, il pousse une femme qui vivait selon la règle ascétique aux soins de beauté et à la fréquentation du bain). 4. Cf. NAU, 461 (le mérite moral obtient le pouvoir de faire des miracles par une mortification qui est consacrée au Seigneur) ; NAU, 528 (la nourriture des bêtes convient à celui qui a perpétré les oeuvres des bêtes) ; et de nombreux autres textes.
page 118 note 4. Cf. NAU, 461 (le mérite moral obtient le pouvoir de faire des miracles par une mortification qui est consacrée au Seigneur) ; NAU, 528 (la nourriture des bêtes convient à celui qui a perpétré les oeuvres des bêtes) ; et de nombreux autres textes.
page 119 note 1. L'historiographie de la haute époque byzantine est jugée, avec plus de rigidité encore que l'hagiographie, sur ses mérites ou ses démérites envers la tradition classique des grands historiens grecs et romains (cf. l'attitude là encore exacerbée d'E. Stein, cit., t. II, pp. 702-723). Ceci explique peut-être l'absence d'une étude d'ensemble de ses formes. On ne dépasse pas la classification commode, mais toute superficielle, en histoires traditionnelles, écrites en milieu aulique, histoires ecclésiastiques, et « chroniques », rejetées au bas de l'échelle, non loin des Vies de saints, dont l'exemple le plus marquant nous est parvenu sous le nom de Jean Malalas (cf. E. GERLAND, « Die Grundlagen der byzant. Geschichtschreibung », Byzantion, VIII, 1933, pp. 93- 105 et, dans le même sens, G. Moravcsik, Byzantinoturcica, Bd. I, Charakteristik der Quelten, (Berlin, 2e éd., 1958, pp. 71-74).
page 120 note 1. Cf. à la fin du ive siècle l'éloge d'Antioche dans le Discours XI de Libanios. et , au Ve siècle, les monuments de la même ville groupés en bordure d'une mosaïque trouvée à Yaktô, dans la banlieue d'Antioche, dans une villa qui appartint peut-être à un haut fonctionnaire ; au centre, entourée d'une chasse, une figure allégorique de la Générosité (Megalopsychia) fait le geste de la sparsio (D. LÉVI, Antioch mosdic pavements, I, Princeton, 1947, pp. 326-345 et pi. LXXVI-LXXX). au VIe siècle, la même définition de la ville est constante dans Procope, De Aedif. Pour toute la période, cf. les épigrammes rassemblées par L. Robert, Épigrammes du Bas-Empire (Hellenica, IV, Paris, 1948). Ce modèle urbain est même exporté hors des frontières de l'Empire, c'est-à-dire en Perse (Chronique de Josué le Stylite, (trad. W. Wright, Oxford, 1882) 19 et 75 ; Procope, Bell. Pers., II, XIV, 1).
page 120 note 2. Chron. Pasq., éd. Bonn, pp. 608-609, Malalas, éd. Bonn, p. 396.
page 120 note 3. Procope, De Aedif., passim, des inscriptions, des épigrammes (Anth. Pal., IX, passim) célèbrent la générosité du bâtisseur d'églises, cf. Paul le Silentiaire, Description de sainte Sophie (notamment vers 68-73).
page 120 note 4. Cf. A. Grabar, L'Empereur dans l'Art byzantin (Publ. Fac. Lettres, Strasbourg, 75, Paris, 1936).
page 121 note 1. Prat. Spir., 97. Le thème est longuement développé dans le récit, peut-être antérieur à notre période, de la Vie d'Abram et de sa nièce Maria (BHG, 3, 585).
page 121 note 2. Prat. Spir., 32 ; Joh. Eph. V. Sanct. Orient., 52.
page 121 note 3. Prat. Spir., cité, p. 118, n. 3.
page 121 note 4. Voici deux exemples tirés des Dits de Marcel le Scétiote (Prat. Spir., 152, notre traduction) : « Lorsque j'étais dans mon pays — il était d'Apamée — il y avait là-bas un cocher nommé Philérémos (Aime-le-Désert). Un jour qu'on l'avait battu à la course, ceux de sa faction se levèrent en lui criant : « Aime-le-désert ne remporte pas la course à la ville ! » ; depuis, Marcel se répète ces paroles chaque fois que la tentation l'assaille. Il parle ensuite de l'efficacité des Psaumes pour lutter contre les démons : « (aucune partie de l'Écriture) ne les afflige autant que le Psautier. a l'instar de l'assemblée des factions, si l'une prononce la louange du roi, l'autre ne s'afflige pas et ne s'ébranle pas contre elle, mais quand les unes se mettent à lancer des insultes, les autres alors s'excitent contre eux ; de même les démons ne sont pas affligés et poussés à l'émeute par le reste de l'Écriture comme ils le sont par les Psaumes ».
page 121 note 5. Elles retentissent pour Syméon Stylite le jeune, lors de son couronnement spirituel dans la solitude (Vita, paragraphe 47). Syméon Salos danse couronné de verdure, avec un rameau à la main, en criant : le premier signifiant « l'esprit » (), le second l'âme ().
page 122 note 1. V. Sabae, pp. 171-173.
page 122 note 2. Sur cette importante notion, cf. L. Robert, Villes d'Asie Mineure, 2e éd., 1962, pp. 367-374.
page 122 note 3. Pour choisir un exemple en train de devenir classique, l'historiographie de cette époque ne prend note des prix que dans les moments de disette.
page 124 note 1. Conversion du mime (cf. ci-dessus p. 121, n. 2), éd. Bonn, pp. 314-315. Sur Malalas,et son « ouvrage destiné à un public aussi large qu'ignare », cf. Stein, cit., t . I I, pp. 703-705.
page 124 note 9. Evagre, Histoire Ecclésiastique (éd. Bidez-Parmentier, Londres, 1898), I, 13-14 (sur Syméon Stylite l'Ancien), IV, 33 (sur Barsanouphios), 34 (sur Syméon Salos, le Fou Volontaire), 36 (l'enfant juif sauvé de la fournaise) ; V, 21 (visions et miracles annonçant l'avènement de Maurice, prédictions de Syméon Stylite le jeune) ; VI, 20 (citation de la Vie de Golinduch par Stéphane de Hiérapolis).
page 124 note 3. Theoph. Simoc. (éd. De Boor, Leipzig, 1887) 1,2 (apparition à l'empereur Tibère d'un jeune homme vêtu de blanc et tenant une image à la main) ; 1,11 (péché de Paulinos et miracle des reliques de sainte Glycère) ; V, 12 (histoire de sainte Golinduch) ; VII, 12 (un ascète prédit le meurtre de Maurice et de ses enfants) ; VIII, 14 (miracle de sainte Euphémie).
page 124 note 4. Proc, Aedif., I, VI, 5 (guérison de Justinien par une vision des saints Cosme et Damien, qu'il remercie par la construction d'un sanctuaire), Vii, 7-15 (guérison de Justinien par les reliques de la martyre Irène) ; I I , III, 4 (une vision envoyée d'en haut inspire à Justinien un plan contre les inondations de Daras). Le texte analysé ci-dessus (cité p. 115, n. 2) est tout aussi significatif.