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Un atelier italien à la cour d'Avignon: Matteo Giovannetti, peintre du pape Clément VI (1342-1352)

Published online by Cambridge University Press:  30 August 2018

Étienne Anheim*
Affiliation:
École des hautes études en sciences sociales, Crh

Résumé

Le peintre Matteo Giovannetti, originaire de Viterbe, s'installe à la cour des papes d'Avignon au début des années 1340. Durant le règne du pape Clément VI (1342-1352), il parvient à organiser autour de lui un atelier curial d'une dimension inédite, dont les archives administratives pontificales ont conservé de nombreuses traces. Cette documentation exceptionnelle permet de reconstituer les phases de développement administratif, financier, matériel et technique de cet atelier, qui correspondent à l'affirmation progressive de la position artistique de Matteo. Ce dernier s'appuie non seulement sur la maîtrise de la nouvelle culture visuelle italienne, mais aussi sur des innovations techniques dans la production de la fresque et des pratiques d'organisation du chantier et d’écriture comptable. L’étude de l'atelier de Matteo éclaire ainsi la figure de l'artiste à la fois artisan, courtisan et entrepreneur, mais aussi la dimension collective et matérielle du travail créateur dans l'Europe du xive siècle.

Abstract

The artist Matteo Giovannetti, originally from Viterbo, arrived at the papal court of Avignon in the early 1340s. During the reign of pope Clement VI (1342-1352), he suceeded in organizing a curial workshop of an unprecedented size, which has left numerous traces in the papal administrative archives. This exceptional documentation makes it possible to reconstruct the administrative, financial, material, and technical phases of this workshop's development, corresponding to the increasing affirmation of Matteo's artistic position. As well as his mastery of the new Italian visual culture, Matteo drew on innovative techniques in fresco production, project management, and bookkeeping. Studying his workshop thus shines a light on the figure of the artist, at once craftsman, courtier, and entrepreneur. It also reveals the collective and material dimension of creative labor in fourteenth-century Europe.

Type
Peindre à la Renaissance
Copyright
Copyright © Éditions de l'EHESS 

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Footnotes

*Je remercie les relecteurs anonymes, ainsi que Philippe Bernardi, Giulia Puma, Valérie Theis, Dominique Vingtain et Charlotte Guichard, dont les travaux et la générosité intellectuelle ont été essentiels pour l'orientation de mes recherches dans le domaine de la peinture et à qui je voudrais dédier amicalement ce texte.

References

1 Stendhal, Mémoires d'un touriste, Paris, Michel-Lévy frères, 1854, vol. 1, p. 212 : « C'est avec le plus vif intérêt que j'ai parcouru tous les étages de cette forteresse singulière. J'ai vu le pal (nommé veille) sur lequel l'inquisition faisait asseoir l'impie qui ne voulait pas confesser son crime, et les têtes charmantes, restes des fresques du Giotto. »

2 Éric Michaud, Les invasions barbares. Une généalogie de l'histoire de l'art, Paris, Gallimard, 2015 ; Michela Passini, L’œil et l'archive. Une histoire de l'histoire de l'art, Paris, La Découverte, 2017.

3 Erwin Panofsky, Les primitifs flamands, trad. par D. Le Bourg, Paris, Hazan, [1953] 2003, p. 57.

4 Enrico Castelnuovo, Un peintre italien à la cour d'Avignon. Matteo Giovannetti et la peinture en Provence au xive siècle, trad. par S. Darses et S. Girard, Paris, G. Monfort, [1962] 1996 ; voir en particulier la préface de la réédition qui souligne le rôle de Roberto Longhi lui conseillant, dans les années 1950, de consacrer sa thèse à Matteo, personnalité majeure mais oubliée de l'art du Trecento.

5 Michel Laclotte et Sylvie Béguin (dir.), Primitifs italiens des musées de France, catalogue de l'exposition « De Giotto à Bellini », mai-juillet 1956, musée des Arts décoratifs, Paris, Éd. des Musées nationaux, 1956.

6 Michel Laclotte, L’École d'Avignon. La peinture en Provence aux xive et xve siècles, Paris, Gonthier-Seghers, 1960.

7 Michel Laclotte et Dominique Thiébaut, L’École d'Avignon, Paris, Flammarion, 1983.

8 E. Castelnuovo, Un peintre italien…, op. cit., p. 15 : « un motif supplémentaire [de l'intérêt de l’étude d'Avignon] tenait à l'extraordinaire richesse de la documentation existante : rarement l'organisation du travail d'un chantier du xive siècle, son mode de fonctionnement, la formation et la direction des équipes affectées à la décoration de tel ou tel lieu, les tâches et les rémunérations différant selon les peintres, se sont révélés avec autant de netteté. En ce sens également, une recherche sur l'Avignon des papes s'annonçait comme exemplaire pour une histoire sociale de l'art. »

9 Sur ces enjeux d’édition et de structure de la documentation, voir Étienne Anheim et Valérie Theis (dir.), Les comptabilités pontificales. Mélanges de l’École française de Rome, Moyen Âge, 118-2, 2006, p. 165-268, en particulier É. Anheim et V. Theis, « La comptabilité des dépenses de la papauté au xive siècle. Structure documentaire et usages de l’écrit », p. 165-168.

10 J'ai mené ces recherches approfondies, dont j'ai pu parler à plusieurs reprises avec Enrico Castelnuovo, dans les fonds du Vatican à l'occasion de ma thèse de doctorat (« Pouvoir pontifical et culture de cour sous le règne de Clément VI », Ephe, IVe section, 2004), de mon mémoire de l’École française de Rome (« Financement et organisation des chantiers de peinture pontificaux au xive siècle », Académie des inscriptions et belles-lettres, 2005) et de mon mémoire d'habilitation à diriger des recherches (« La valeur de l'art. Une histoire matérielle et spirituelle de la peinture italienne, v. 1270-v. 1460 », Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2015).

11 François Enaud, « Les fresques du Palais des papes d'Avignon. Problèmes techniques de restauration d'hier et d'aujourd'hui », Les monuments historiques de la France, 2-3, 1971, p. 1-140.

12 Roland Recht, L'objet de l'histoire de l'art, Paris, Collège de France/Fayard, 2003.

13 M. Passini, L’œil et l'archive…, op. cit.

14 Michael Baxandall, L’œil du Quattrocento. L'usage de la peinture dans l'Italie de la Renaissance, trad. par Y. Delsaut, Paris, Gallimard, [1972] 1985 ; Svetlana Alpers, L'atelier de Rembrandt. La liberté, la peinture et l'argent, trad. par J.-F. Sené, Paris, Gallimard, [1988] 1991 ; Id., La création de Rubens, trad. par J.-F. Sené, Paris, Gallimard, [1995] 1996.

15 Pour une illustration d'une telle histoire concrète des pratiques, des valeurs et des gestes artistiques sur un autre terrain chronologique, le xviiie siècle, voir Charlotte Guichard, Les amateurs d'art à Paris au xviiie siècle, Seyssel, Champ Vallon, 2008 ; Id., Graffitis. Inscrire son nom à Rome, xvie-xixe siècle, Paris, Éd. du Seuil, 2014 ; Charlotte Guichard (dir.), De l'authenticité. Une histoire des valeurs de l'art, xvie-xxe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014.

16 Howard S. Becker, Les mondes de l'art, trad. par J. Bouniort, Paris, Flammarion, [1982] 1988 ; Howard S. Becker et Robert R. Faulkner, « Qu'est-ce qu'on joue, maintenant ? » Le répertoire de jazz en action, trad. par B. Gendre, Paris, La Découverte, [2009] 2011.

17 Pierre-Michel Menger, Portrait de l'artiste en travailleur. Métamorphoses du capitalisme, Paris, Éd. du Seuil, 2002 ; Id., Le travail créateur. S'accomplir dans l'incertain, Paris, Gallimard, 2009 ; Id., La différence, la concurrence et la disproportion. Sociologie du travail créateur, Paris, Collège de France/Fayard, 2014.

18 Martin Warnke, L'artiste et la cour. Aux origines de l'artiste moderne, trad. par S. Bollack, Paris, Éd. de la Msh, [1985] 1989.

19 E. Castelnuovo, Un peintre italien…, op. cit., p. 55-56.

20 Bruno Zanardi, Il cantiere di Giotto. Le storie di San Francesco ad Assisi, Milan, Skira, 1996 ; Serena Romano, La basilica di San Francesco ad Assisi. Pittori, botteghe, strategie narrative, Rome, Viella, 2001.

21 E. Castelnuovo, Un peintre italien…, op. cit.

22 Bernard Guillemain, La cour pontificale d'Avignon, 1309-1376. Étude d'une société, Paris, E. De Boccard, 1966.

23 Cité du Vatican, Archivio Segreto Vaticano (ci-après ASV), Camera Apostolica (ci-après Cam. Ap.), Reg. Suppl. 4, f. 121v. Cette supplique n'a pas été utilisée par les historiens mais elle avait été éditée au début du siècle par Carlo Cipolla, « Note petrarchesche desunte dall'archivio vaticano », Francesco Petrarca e le sue relazioni colla corte avignonese al tempo di Clemente VI, Turin, V. Bona, 1909, p. 7.

24 ASV, Cam. Ap., Reg. Av. 73, f. 523 pour la rubrique et lettre Reg. Vat. 215, f. 131v-132v.

25 ASV, Cam. Ap., Reg. Av. 97, f. 170 et Reg. Suppl. 16, f. 15v.

26 ASV, Cam. Ap., Reg. Suppl. 17, f. 240 et Reg. Av. 101, f. 340.

27 ASV, Cam. Ap., Reg. Av. 114, f. 65.

28 ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 120v : Guillelmo Flecherii, mercatori Avenionis, pro 20 lib. dazur emptis pro pingenda gardarauda pape per magistrum Matheum Iohoti de Viterbio, 4 d. tur. gross. pro libra, 8 libr. mon. Aven.

29 Étienne Anheim, « La ‘Chambre du cerf’. Image, savoir et nature à Avignon au milieu du xive siècle », Micrologus, 16, 2008, p. 57-124.

30 Sur le maître du Codex de Saint-Georges, voir Emma Condello, « I codici Stefaneschi. Uno scriptorium cardinalizio del Trecento tra Roma e Avignone », Archivio della Società romana di storia patria, 110, 1987, p. 21-61 ; Id., « I codici Stefaneschi. Libri e commitenza di un cardinale avignonese », Archivio della Società romana di storia patria, 112, 1989, p. 195-218 ; Francesca Manzari, La miniatura ad Avignone al tempo dei papi, Modène, F. C. Panini, 2006, p. 78-83. Pour une présentation historiographique et bibliographique de l'atelier de Simone Martini à Avignon, voir Étienne Anheim, « Simone Martini à Avignon. Une histoire en négatif ? », in G. Wolf, E. Brilli et L. Fenelli (dir.), Images and Words in Exile: Avignon and Italy in the First Half of the 14th Century (1310-1352), Florence, Sismel-Edizioni del Galluzzo, 2015, p. 365-379 ; Emma Capron, « Simone Martini's Last Documented Work », The Burlington Magazine, 159-1366, 2017, p. 4-13.

31 Étienne Anheim, « Financement et organisation des chantiers de peinture pontificaux au xive siècle », mémoire de l’École française de Rome, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2005.

32 Valérie Theis, « La construction du palais de Pont-de-Sorgues sous Jean XXII », mémoire de maîtrise, Université d'Avignon, 1997.

33 Valérie Theis, « Décrire le chantier ou écrire le chantier ? Titres et offices dans les comptes de construction pontificaux de la première moitié du xive siècle », in A. Jamme et O. Poncet (dir.), Offices, écrit et papauté, xiiie-xviie siècle, Rome, École française de Rome, 2007, p. 643-666.

34 Ibid.

35 ASV, Cam. Ap., IE 211, f. 37v : die 17 decembris [1343] mutuati sunt magistro Matheo de Viterbio pro pingendo deambulatoriis domini nostri super ortum facto precio cum ipso ad rationem 4 s. pro canna : 20 flor.

36 ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 138v, pour Robin de Romans, le 23 décembre 1343 : pro pictura camere pape supra stufas per eum facta de picta pretio cum eo 20 fl. Pour Rico d'Arezzo, ibid., f. 177v : eadem die solvimus Riconi de Arecio pictori pro tota vite per quam ascenditur de stufis ad capellam domini nostri novam supra gardam raubam depingenda de qua fuit conventum cum eo ad 10 flor.

37 ASV, Cam. Ap., IE 216, f. 140v : le 28 septembre 1344, Rico d'Arezzo est payé pro pingendo introitum camere domini nostri cuius opus continet 17 cannas et nos tradidimus sibi adurium [sic pour azurium] propterea necessarium 2 fl. 20 s. ; éd. par Karl-Heinrich Schäfer, Die Ausgaben der Apostolichen Kammer unter Benedikt XII., Klemens VI. und Innocenz VI. (1335-1362), vol. 3, Paderborn, F. Schöningh, 1914, p. 278, avec une lacune.

38 Le 4 février 1344, Symonet de Lyon, Bisono Catalanito et Jean Moys sont payés pro vite garde raube et capelle nove pingendo, precio facto cum eis 10 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 139v) ; le 17 mars 1344, precio facto cum Robino de Romanis de pingendo cameram in qua habitat dominus de Cambornio in hospitio pape ultra Rodanum apud Villam Novam 16 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 142v, la même mention est reprise, datée du 3 avril, au f. 143) ; le 26 avril 1344, maître Nicolo de Florence et ses compagnons sont payés facto cum eis precio de pingendo magnam cameram contiguam parvo tinello pape 200 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 145) ; le 28 avril 1344, Francesco et Nicolo de Florence, Rico d'Arezzo et Pierre de Viterbe sont payés facto precio cum eisdem de pingendo partem superiorem domus nove pape apud Villam Novam 100 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 146) ; enfin, le 6 septembre 1344 Rico d'Arezzo et Pierre de Viterbe sont payés facto precio de pingendo aliam partem garderaube pape videlicet celo de azurio cum stellis et parietes sicut alia pars facta extitit 26 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 216, f. 140).

39 Le 9 février 1344, Bernard Escot et Pierre de Castris reçoivent sub certo precio videlicet 80 fl. pingendam cameram que est media subtus cameram pape novam 80 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 140) et le 18 mai, Giovanni Luchi de Sienne reçoit pro pictura per eum facta in pariete capelle palacii apostolici facto super hoc precio cum eodem 50 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 147), tandis que Robin de Romans et Bertrand Escot sont payés pro pictura per eos facta in cameris tam paramenti quam persone pape una cum 2 studiis in hospitio eiusdem apud Villam Novam facta super hoc pretio cum eisdem 200 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 147v).

40 ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 150 : Robino de Romanis et Bernoni Escot pictoribus pro pingendo deambulatorium magnum ante cameram que est in capite deambulatorii ac etiam unum meianum facto [sic] de novo in deambulatorio facto super hoc pretio cum eisdem per magistrum Matheum pictorem pape 60 fl.

41 ASV, Cam. Ap., Coll. 384, f. 58 : Avinione, in camera thesaurarii coram reverendo in Christo Patre domino Stephano episcopo Casinense, Robinus de Romanis, diocesis Viennensis et Berninus Scoti, habitator avinionensis, pictores, promiserunt pingere bene et decenter deambulatorium quod est ante hospicium palacii sive hospicium domini nostri pape ultra rodanum apud Villamnovam a parte orientis eiusdem hospicii iuxta formam mostram, datam et traditam in quodam instrumento papiri domino thesaurario supradicto per Matheum Johanneti et debent ipsi pictores habere colores et alia omnia eis pro dictis picturis faciendis necessita suis expensis exceptis lignis pro colores faciendis et pro stageriis et clavellis et premissa promiserunt facere precio 60 flor. auri.

42 ASV, Cam. Ap., Coll. 384, f. 58v : Eodem die Petrus Boeri dioc. Mimatensis et Perrotus Ribaudi pictores habitatores Avinionis promiserunt pingere bene et decenter ad cognitionem magistrorum illius artis duas vites que sunt in hospicio domini nostri pape magno ultra pontem ad Villamnovam iuxta formam et picturam ostensam et datam per magistrum Matheum Johaneti pictorem etc.

43 Camillo Minieri-Riccio, « Genealogia di Carlo II d'Angio Re di Napoli », Archivio storico per le provincie napoletane, 7, 1882, p. 676 ; Riccardo Filangieri, « Rassegna critica delle fonti per la storia di Castel Nuovo, I », Archivio storico per le provincie napoletane, 61, 1936, p. 320.

44 Étienne Anheim, « Naissance d'un office. Pierre Sintier, premier maître de chapelle du pape (1336-1350) », in A. Jamme et O. Poncet (dir.), Offices, écrit et papauté…, op. cit., p. 276-301.

45 ASV, Cam. Ap., Reg. Suppl. 4, f. 121v.

46 Philippe Bernardi, « L'enregistrement des dépenses pontificales à Avignon au xive siècle. Quelques réflexions sur les sources des Grands Livres et sur le rôle des cursores », in O. Mattéoni et P. Beck (dir.), Classer, dire, compter. Discipline du chiffre et fabrique d'une norme comptable à la fin du Moyen Âge, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2015, p. 179-198.

47 ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 140v, édité partiellement dans K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312. Voir aussi ASV, Cam. Ap., IE 234, f. 92 : Die 3 januarii magister Matheus Johannoti de Viterbio pictor computavit de expensis per ipsum solutis pro pictura capellarum sancti Michaelis et sancti Martialis que sunt infra palatium apostolicum avinionensem. Et primo computat solvisse pro 504 dietis pictorum qui laboraverunt in pictura capelle sancti Michaelis que est in capite turris garderobe domini nostri pape videlicet a 19 die januarii de anno domino 1345 usque ad 25 diem septembris de eodem anno sub diversis preciis prout in libro suo particulariter in summa 71 l. 9s.

48 Voir, par exemple, le 21 novembre 1346, ASV, Cam. Ap., IE 247, f. 101v, partiellement édité dans K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 350, et qu'on retrouve également dans ASV, Cam. Ap., IE 248, f. 116v-117 et IE 243, f. 117v : Compotus redditus per magistrum Matheum Iohanneti de Viterbio, pictorem pape, de diversis picturis factis per eum in palacio Apostolico, prout sequitur et prout in libro rationum suarum per eum camere assignato plenius continetur : computat incepisse operari in opere porte capelle magne palacii Apostolici Avinione et in choro eiusdem capelle 6 aprilis et finivisse 22 maii 1346, pro quo siquidem opere computat sibi deberi tam pro se ipso quam suis operariis 15 libr. 3 s. 6 d. parve ; pro opere consistorii et tabularum altaris pape computat operasse a 29 maii usque ad 10 novembris 1346, tam pro dietis suis quam operariorum 263 lib. 7 s. parve. Item computat soluisse et expendisse in diversis coloribus ad opus dictorum operum per eum emptis contentis plenius et specificatis in dicto libro suarum rationum preter tamen azurio sibi per nos tradito in summa 72 lib. 2 s. 8 d., [total] 292 flor. 5 s. 2 d. (1 flor. = 24 s.).

49 Pour une étude complète sur la peinture murale à Rome au xive siècle, voir Serena Romano, Eclissi di Roma. Pittura murale a Roma e nel Lazio da Bonifacio VIII a Martino V (1295-1431), Rome, Argos, 1992.

50 Par exemple le 28 avril 1346, deux paiements montrent Matteo travaillant à la décoration de Villeneuve, dans deux chambres à côté de la garde-robe du pape, ainsi que dans la tour (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 150).

51 Les peintres commencent à travailler pour l'abbaye de La Chaise-Dieu en 1349, d'abord avec la réalisation de tableaux (ASV, Cam. Ap., IE 260, f. 162 et 173) ; voir aussi ASV, Cam. Ap., Coll. 462, f. 154v et 157v. Ils se rendent ensuite sur place en 1351 (ASV, Cam. Ap., Coll. 462, f. 272v) et en 1352 (ASV, Cam. Ap., IE 265, f. 86v) ; voir aussi ASV, Cam. Ap., Coll. 462, f. 310v. Sur les artistes à La Chaise-Dieu, voir Frédérique-Anne Costantini, « Les artistes de la Chaise-Dieu (1344-1352) d'après l’étude de la comptabilité pontificale », Revue de l'art, 110, 1995, p. 44-55.

52 Par exemple, le 12 août 1345, Rico d'Arezzo est payé pro pictura tecti magni tinelli, 4 s. pro canna pro labore suo, quod siquidem tectum (sic) continet 180 cannas, 36 lb. in 30 fl. (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 133) ; voir aussi K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 311 ; le 3 février 1346, Matteo est payé pour la peinture des couloirs qui mènent au grand tinel, 10 sous la canne carré, pour 178 cannes carrées (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 143v) ; voir aussi ASV, Cam. Ap., IE 239, f. 88 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312 ; le 11 mars 1346, Pierre Boerii et Pierre Rabant sont payés pour le grand escalier de Villeneuve, à 4 sous la canne, pour un total de 107 cannes et demie (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 148) ; voir aussi ASV, Cam. Ap., IE 239, f. 101 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312.

53 Outre le carnet d'octobre 1347, c'est le cas de la plupart des redditions de comptes à partir de celle de janvier 1346 (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 140v) ; voir aussi ASV, Cam. Ap., IE 234, f. 92 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312.

54 Pour ce qui concerne le couronnement, voir ASV, Cam. Ap., IE 247, f. 112 (voir aussi ASV, Cam. Ap., IE 243, f. 128 et IE 247, f. 127, ainsi que K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 350), où Matteo est payé le 18 avril 1347 de picturis factis […] ubi est coronatio et quatuor summi pontifices. Pour ce qui est de la Vierge, le 25 janvier 1346, on achète de l'azur de très grand prix au marchand Gabriel de Milan, pro pictura ymaginis beate Marie, que fit in capella magni tinelli, est-il précisé dans les comptes (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 142v, et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312), et le 17 mars suivant, 50 feuilles d'or sont payées à Salvatore Salvi pro pingenda ymagine beate Marie super hostium capelle magni tinelli pape (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 148, et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312). Le paiement pour l'exécution elle-même est enregistré le 5 avril suivant et précise que l'azur et l'or sont exceptés du compte (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 152 ; voir aussi ASV, Cam. Ap., IE 239, f. 111 et extrait dans K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 313) : pro pictura ymaginis beate Marie cum filio facte in magna aula palatii papalis supra hostium capelle palatii, que bis facta extitit. Pro salario magistri et pictorum, qui fuerunt in dicto opere a 19 novembris 1345 usque ad 4 april, 43 lb. 13 s. 4 d. Item pro diversis coloribus grossis sine azurio et sine auro necessariis pro dicta ymagine, 66 s. 7 d.

55 Les trois tableaux attribués à Matteo (voir n. 114), en effet, ne semblent pas coïncider avec ces œuvres figurant dans la documentation pontificale. Dans la reddition de comptes du 21 novembre 1346, Matteo est payé pro […] opere tabularum altaris pape (ASV, Cam. Ap., IE 247, f. 101v ; voir aussi IE 243, f. 117v, IE 248, f. 116v-117, et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 350). Dans celle du 18 avril 1347 (ASV, Cam. Ap., IE 247, f. 112), le paiement est effectué en partie pro factura tabule altaris capelle dicti palacii. L'année suivante, le 17 décembre 1348, on retrouve un tableau (pro tabula capelle) dans la reddition de comptes (IE 210, f. 163v). Enfin, il faut citer les huit tableaux réalisés pour l'abbaye de La Chaise-Dieu, payés le 29 novembre 1349 (ASV, Cam. Ap., IE 260, f. 162).

56 Le 16 mars 1346, Bernard Escot, qui travaille d'ordinaire dans les équipes de décoration du palais, est payé pour la peinture de 121 sièges, à 2 sous l'unité (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 148 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312). De même, le 18 décembre 1349, Simonet de Lyon est payé pour la décoration de 50 sièges, cette fois à 6 sous l'unité (ASV, Cam. Ap., IE 260, f. 171). Le même peint deux autres pièces en avril 1351 pour 6 sous et demi chacune (ASV, Cam. Ap., IE 261, f. 162) et intervient à nouveau le 6 juillet (ASV, Cam. Ap., IE 263, f. 126), tandis qu'un autre peintre réalise la même tâche en novembre 1352 (ASV, Cam. Ap., IE 265, f. 88v).

57 ASV, Cam. Ap., IE 210, f. 119v, paiement du 19 février 1349 ; voir aussi ASV, Cam. Ap., Coll. 462, f. 92v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 408.

58 ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 117, paiement du 28 mai 1343 à Francisco Bruni pro pictura armorum domini nostri factorum in Ponte Sorgie.

59 Le 2 mars 1350, paiement de Michel Hopequin pro quatuor penumcellis positis in quatuor fenestris magne turris coopertis diversis coloribus et foliis stagni albi, in quolibet penumcello due signa, scilicet quoddam Romane Ecclesie et aliud domini nostri pape etc. (ASV, Cam. Ap., IE 260, f. 140v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 432). Le 8 septembre 1351, Matteo est payé pour avoir, avec deux autres peintres, depicta scuta palatii olim regis de Avinione, quod modo est pape etc. (ASV, Cam. Ap., IE 261, f. 173 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 452).

60 ASV, Cam. Ap., Coll. 450, f. 26v, paiement du 25 janvier 1353 pour des travaux réalisés sous le pontificat de Clément VI.

61 ASV, Cam. Ap., IE 265, f. 86v et Coll. 462, f. 310v : pro uno quaterno papiri in quo protraxit dictus magister Matheus 28 istorias sancti Roberti mittendas Parisii pro cassa argentea corporis eiusdem sancti.

62 Julius von Schlosser, « Zur Kenntnis der künstlerischen Überlieferung im späten Mittelalter », Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungen des Allerhöchsten Kaiserhauses, 23, 1902, p. 279-338 ; Robert W. Scheller, A Survey of Medieval Model Books, Haarlem, Erven F. Bohn, 1963 ; Id., Exemplum: Model-Book Drawings and the Practice of Artistic Transmission in the Middle Ages (ca. 900-ca. 1470), Amsterdam, Amsterdam University Press, 1995.

63 Jean Wirth, Villard de Honnecourt, architecte du xiiie siècle, Genève, Droz, 2015.

64 R. W. Scheller, Exemplum…, op. cit.

65 Pierluigi Leone De Castris, Simone Martini, trad. par C. Piot, Arles, Actes Sud, [2003] 2007.

66 Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXV, La peinture, trad. par J.-M. Croisille, Paris, Les Belles Lettres, 1997, § 15-16 et 67-68, ne développe toutefois pas précisément cette conception, ce qui souligne d'autant plus l'importance historique de la réflexion de Pétrarque.

67 Pétrarque, Les remèdes aux deux fortunes. De remediis utriusque fortunae, 2 vol., éd. et trad. par C. Carraud, Grenoble, Jérôme Millon, 2002, vol. 1, I. 41, p. 206-207 : cum praeterea pene ars una vel, si plures, unus, ut diximus, fons artium, graphidem dico.

68 Baldassarre Castiglione, Il cortigiano, éd. par Amedeo Quondam, 2 vol., Milan, Mondadori, 2002, vol. I, p. 88 : « e benché diversa sia la pittura dalla statuaria, pure l'una e l'altra da un medesimo fonte, che è il buon disegno, nasce ».

69 ASV, Cam. Ap., IE 210, f. 119v ; voir aussi Coll. 462, f. 92v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 408 : Computus domini Mathei Iohaneti pictoris de expensis per eum factis pro 2 cathedris per eum pictis et deauratis pro papa una cum quibusdam aliis operariis sive pictoribus : sibi deberi tam pro dictis suis quam pro dictis aliorum operariorum sive pictorum, qui operati fuerunt in dictis cathedris deaurandis et pingendis, in universo, prout in libro suo rationum clarius et latius continetur, 38 lb. 16 s. Pro gippo posito in dictis cathedris, 7 s. 6 d. ; pro lignis et cola, 10 s. ; pro ovis, 2 s. 6 d. ; pro bolo armeno, 1 s. ; pro coloribus smaltorum et lapide smalti, 12 s. ; pro vernice et oleo seminis lini, 1 s. ; pro stagno albo, 1 s. 4 d. ; pro argento, 1 s. 3 d. ; pro 738 peciis auri fini empti a Nerio, batitore, 20 lb. 13 s. 6d., pro 240 peciis auri fini de Florentia, 4 lb. 16 s., in summa 55 fl. 2 s. 1 d.

70 ASV, Cam. Ap., IE 260, f. 162 ; voir aussi Coll. 462, f. 154v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 432 (extrait).

71 ASV, Cam. Ap., IE 260, f. 173 ; voir aussi Coll. 462, f. 157v.

72 Par exemple ASV, Cam. Ap., IE 201, f. 41 : expense facte per stagiis pictorum portandi et reportandi in mensis septembris anno 43. Die lune prima septembris pro 7 manobris qui fuerunt pro stagiis pictorum portandi de tinello domini nostri in fustaria, vocantur Johannes Pascal, Stephanus Pascal, Johannes Faia, Petrus Bocel, Petrus Marti, Matheus Hugader, Johannes Seguelors, quisque lucratur 20 d., acendi 11 s. 8 d. Die veneris 5 septembris pro 9 manobris qui fuerunt pro stagiis pictorum reportandi ad fustaria vocantur etc.

73 ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 133, et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 311 : Bertrando Coterii, facto foro cum eodem de faciendis stageriis dicti tinelli pro dicta pictura facienda, pro labore suo dumtaxat 15 fl. (ce texte renvoie à la mention précédente du compte, qui concerne Matteo et les travaux du tinel).

74 Heinrich Denifle, « Ein Quaternus rationum des Malers Matteo Giovannetti von Viterbo in Avignon », Archiv für Literatur- und Kirchengeschichte des Mittelalters, 4, 1888, p. 602-630, ici p. 629 et 630. Peut-être la reddition de comptes du 3 janvier 1346 (ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 140v, dont un extrait figure dans K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312 ; voir aussi ASV, Cam. Ap., IE 234, f. 92) préfigure-t-elle cette intégration ; à défaut de mentionner véritablement une rubrique, elle signale le paiement d’échelles (pro scalis) ainsi que de clous.

75 H. Denifle, « Ein Quaternus rationum », art. cit., p. 628-630.

76 Paiement du 8 décembre 1345, ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 138 ; voir aussi IE 234, f. 89v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312 : Andree de Lucha pro 65 lb. de viridi terra per eum venditis pro opere picture pape, 3 s. 4d. pro lb., 10 lb. 16 s. 8d. monete parve, presente magistro Matteo Iohaneti pictore, qui eamdem per nos emi consulevit, in 9 fl. 8 d. parve.

77 Paiement du 3 janvier 1346, ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 140v ; voir aussi IE 234, f. 92 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312 : item computat solvisse pro certis coloribus per ipsum emptis, preter colores receptos in camera.

78 H. Denifle, « Ein Quaternus rationum… », art. cit., p. 628-629.

79 ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 152 (précision non mentionnée par K.-H. Schäfer dans son édition).

80 ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 143 ; voir aussi K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 143.

81 Voir les paiements suivants : 25 août 1344, ASV, Cam. Ap., IE 216, f. 139v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 179 ; 11 févr. 1345, f. 151v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 278 ; 12 avril 1345, f. 155v ; 8 juill. 1345, ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 131 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 311 ; 26 août 1345, f. 133v ; voir aussi ASV, Cam. Ap., IE 234, f. 84v, IE 239, f. 53 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 311 ; 17 mars 1346, ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 148 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312 ; 30 août 1346, ASV, Cam. Ap., IE 247, f. 112v ; voir aussi IE 243, f. 128v ; IE 248, f. 127v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 350.

82 Pour le carnet, voir H. Denifle, « Ein Quaternus rationum… », art. cit., p. 629 : pro stangno deaurato et pro 75 stagneolis auri fini. Pour les redditions de comptes, voir par exemple celle de la fabrication des deux cathèdres le 19 février 1349, ASV, Cam. Ap., Coll. 462, f. 92v : pro 738 peciis auri fini et pro 240 peciis auri fini de florentia.

83 M. Baxandall, L’œil du Quattrocento…, op. cit. ; Pierre Bourdieu, Les règles de l'art. Genèse et structure du champ littéraire, Paris, Éd. du Seuil, 1992, p. 434-439.

84 Paiement du 12 novembre 1344, ASV, Cam. Ap., IE 216, f. 147 ; voir aussi K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 278, qui indique le 14 novembre.

85 Paiements du 5 août 1343, ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 129 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 254 ; du 22 et du 27 septembre 1343, ASV, Cam. Ap., IE 220, f. 132v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 254.

86 Paiements du 1er et du 4 septembre 1344, ASV, Cam. Ap., IE 216, f. 140.

87 ASV, Cam. Ap., IE 216, f. 145v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 278.

88 ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 142v et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312.

89 Paiement du 12 novembre 1344, cité n. 85. Matteo a aussi été consultant pour un achat de terre verte (cité n. 77).

90 Paiement du 21 novembre 1345, ASV, Cam. Ap., IE 242, f. 137v ; voir aussi IE 234, f. 89 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 312 : pro pictura parietum magni tinelli […], 119 fl. detractis 11 fl. quos ipse soluit pro 33 lb. de azurio, quos tradidimus sibi de thesauro Ecclesie.

91 Paiement du 6 septembre 1347, ASV, Cam. Ap., IE 250, f. 113 et K.-H. Schäfer, Die Ausgaben…, op. cit., p. 379. L'opération est répétée un mois plus tard, le 24 octobre, pour 8 livres ¾ (ASV, Cam. Ap., IE 250, f. 120v).

92 ASV, Cam. Ap., Coll. 462, f. 92v, 154v ou 213.

93 H. Denifle, « Ein Quaternus rationum… », art. cit. ; Eileen Kane, « A Document for the Fresco Technique of Matteo Giovannetti in Avignon », Studies: An Irish Quarterly Review, 64, 1975, p. 369-378, dont on souhaite ici prolonger la réflexion.

94 Étienne Anheim, « Un évangéliste sur les bords du Rhône. La figure de saint Jean à la cour pontificale d'Avignon au milieu du xive siècle », in C. Caby et R. M. Dessì (dir.), Humanistes, clercs et laïcs dans l'Italie du xiiie au début du xvie siècle, Turnhout, Brepols, 2012, p. 175-226.

95 Je remercie Philippe Bernardi de sa suggestion sur ce point.

96 Les avances correspondant au carnet de Matteo se trouvent effectivement enregistrées dans le registre ASV, Cam. Ap., IE 245.

97 Étienne Anheim et Valérie Theis, « Fixation et standardisation des rémunérations à la cour pontificale dans la première moitié du xive siècle », in P. Beck, P. Bernardi et L. Feller (dir.), Rémunérer le travail au Moyen Âge. Pour une histoire sociale du salariat, Paris, Picard, 2014, p. 365-395.

98 Philippe Bernardi, Maître, valet et apprenti au Moyen Âge. Essai sur une production bien ordonnée, Toulouse, Presses du Mirail, 2009.

99 Patrick Boucheron, Le pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan, xive-xve siècles, Rome, École française de Rome, 1998, en particulier la deuxième partie, « Acteurs et agents de la politique ducale de grands travaux », p. 245-379.

100 Bruno Zanardi, Giotto e Pietro Cavallini. La questione di Assisi e il cantiere medievale di pittura a fresco, Milan, Skira, 2002 ; Serena Romano, La O di Giotto, Milan, Electa, 2008.

101 F. Enaud, « Les fresques du Palais des papes d'Avignon… », art. cit. ; E. Kane, « A Document for the Fresco Technique… », art. cit.

102 Donatella Toracca, « Sinopie et dessins de Matteo Giovannetti (1344-1353) », in D. Vingtain (dir.), Monument de l'histoire. Construire, reconstruire le Palais des papes, xive-xxe siècle, Paris/Avignon, Rmn-Gp/Palais des papes, 2002, p. 77-80.

103 É. Anheim, « Financement et organisation des chantiers de peinture pontificaux… », op. cit.

104 Ibid.

105 F. Enaud, « Les fresques du Palais des papes d'Avignon… », art. cit.

106 B. Zanardi, Giotto e Pietro Cavallini…, op. cit.

107 Sur l'iconographie du Palais des papes, outre les ouvrages déjà cités d'E. Castelnuovo, de M. Laclotte et D. Thiébaut, et de D. Vingtain, voir É. Anheim, « La ‘Chambre du cerf’… », art. cit. ; Id., « Un évangéliste sur les bords du Rhône… », art. cit. ; Id., « Le rinceau et l'oiseau. À propos du décor de la chambre de Benoît XII au Palais des papes d'Avignon », in J.-P. Genet (dir.), Les vecteurs de l'idéel. La légitimité implicite, Paris/Rome, Publications de la Sorbonne/École française de Rome, 2015, p. 359-374.

108 É. Anheim, « Un évangéliste sur les bords du Rhône… », art. cit.

109 F. Enaud, « Les fresques du Palais des papes d'Avignon… », art. cit. ; E. Kane, « A Document for the Fresco Technique… », art. cit.

110 Voir, par exemple, le maçon italien Barthélemy Guersi, qui s'est imposé sur le marché aixois au xve siècle par sa maîtrise d'une nouvelle technique de fabrication des caves et par sa capacité d'organisation entrepreneuriale, étudié par Philippe Bernardi, « Essai, tâtonnement et pari : le rôle de l'individu dans l'innovation », Médiévales, 39, 2000, p. 14-29.

111 ASV, Cam. Ap., Coll. 450, f. 26v.

112 Il est difficile de restituer l'ensemble de l'activité de Matteo, dont la peinture sur panneau, en particulier, a presque entièrement disparu. Les trois œuvres conservées (des parties de retables) sont considérées comme des commandes privées : M. Laclotte et D. Thiébaut, L’École d'Avignon, op. cit., p. 166-169 et 178-179. Cependant, cette affirmation ne peut être démontrée et le reste du corpus connu relève entièrement de la commande pontificale.

113 E. Castelnuovo, Un peintre italien…, op. cit.

114 H. Denifle, « Ein Quaternus rationum », art. cit., p. 630 pour le bilan comptable.

115 Antonin de Florence, Summa theologica, v. 1450, vol. 3, tit. 8, sec. 4, chap. 9 : Pictores non solum secundum quantitatem laboris, sed magis secundum industriam et majorem peritiam artis, de salario suo artificii magis vel minus rationabiliter postulant sibi solvi. Voir Creighton E. Gilbert, « The Archbishop on the Painters of Florence, 1450 », The Art Bulletin, 41, 1959, p. 75-87.