Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
« Les sociétés savantes, si nombreuses chez nous, sont des foyers où s'alimentent le zèle et l'ardeur pour les études littéraires, pour les arts et pour les recherches scientifiques. Le rôle que jouent ces compagnies est tel, qu'ignorer leur existence, leur nombre, l'action qu'elles exercent, c'est ne pas avoir une notion suffisante du mouvement intellectuel dans notre pays. » Sans doute cette circulaire de Jules Ferry a-t-elle quelque peu vieilli. Mais l'on a tort de sous-estimer le rôle de ces « compagnies », de les déclarer, sans autre forme de procès, archaïques, inutiles, bonnes à disparaître ; certes elles rencontrent certaines difficultés, mais point insurmontables.
1. Circulaire relative à la réunion de renseignements pour l'histoire des sociétés savantes, 11 juillet 1881 (in Circulaires et instructions officielles relatives à l'instruction publique, t. Vlll (1887), pp. 522-524). J. Ferry voulait établir une histoire des compagnies savantes : « Ainsi il est sans doute des sociétés qui ont repris le travail de copie des chartes commencé en 1759, organisé en 1762 et en 1781, dirigé par un comité, exécuté dans chaque généralité par des envoyés ou par des correspondants. Ne serait-il pas d'un intérêt puissant que de montrer que la compagnie actuelle est héritière de traditions qui remontent à cette époque î Pourquoi même, en fouillant les origines de certaines sociétés savantes, ne retrouverait-on pas la première impulsion imprimée par Mole et, plus tard, par Colbert, au mouvement des recherches archéologiques et paléographiques î » (Ibidem, p. 523.)
2. Carte établie d'après la Liste des sociétés savantes et littéraires, t. I (Province), 1958, 45 p., p. p. la Direction des Bibliothèques, qui reprenait l'oeuvre de P. Caron et M. Jaryc, Répertoire des sociétés françaises des sciences philosophiques, historiques, philologiques et juridiques… (1938). Pour le passé, on se reportera à H. Delaunay, Les sociétés savantes de France (1902), qui a l'avantage de donner le nombre des adhérents, et à Tassyet, E. Leris, P., Les ressources du travail intellectuel en France (1921), pp. 143–219 Google Scholar (qui donne les dates de fondation). En ce qui concerne les sociétés parisiennes, cf. A. Terkoine, Les sociétés savantes de la région parisienne, lre partie : Répertoire et publications, in Bulletin de la Fédération des sociétés archéologiques de Paris et de l'Ile de France, I (1960) XXXIX-148 p.
page 317 note 1. Il est parfois difficile de tracer une limite exacte entre la « Société des amis du Vieux-X… » et le Syndicat d'initiative local, entre telle société d'études locales et un cercle d'études politiques, etc…
page 317 note 2. Un tel répertoire serait bien utile. On est obligé de se contenter, pour la province, des listes publiées en tête de la Bibliographie (annuelle) de l'Histoire de France et du Répertoire de la presse et des publications périodiques françaises, 1960, par H. F. Raux (1961), pp. 749-761, 775-776, qui en cite plus de 200…
page 317 note 3. Un seul tome est paru du Catalogue des manuscrits conservés dans les bibliothèques des sociétés savantes (1931) : et pourtant leurs richesses sont considérables — et très souvent ignorées et inexploitées. Ainsi la Commission archéologique de Narbonne a hérité « d'une masse informe de papiers qui y ont été transportés du Palais de Justice de Narbonne où ils étaient en danger d'être détruits » ( Langlois, Ch. V. et Stein, H., Les Archives de l'Histoire de France, 1891, p. 496 Google Scholar). Un inventaire, même sommaire, des fonds existants, serait bien nécessaire.
page 317 note 4. Cf. le Répertoire des bibliothèques d'étude…, t. II : Départements, 2e éd. (1963). Des catalogues ont été publiés jadis pour certains fonds importants (ainsi au Mans).
page 317 note 5. La plupart du temps, leurs musées sont contrôlés. Vergnet-Ruiz, J. et Thuillier, J. (« Les mille musées de France », in Art de France, II, 1961, pp. 7–22)Google Scholar soulignent le rôle décisif des compagnies savantes dans la constitution des musées : « Par toute la France surgirent ces « Sociétés académiques, ces « Sociétés d'Émulation », ces « Sociétés des Lettres, Sciences et Arts », qui aussitôt se mirent à grouper les savoirs et les dévouements, à sauver les édifices, à publier les archives. Avant d'entrer dans un engourdissement peut-être passager, elles accomplirent une oeuvre immense à laquelle on rend trop rarement justice. Chemin faisant, grâce aux dons de leurs membres, ou pour sauver les débris des monuments qu'elles ne pourraient empêcher d'abattre, elles réunissent des collections : parfois quelques vitrines décorant la salle des séances, plus souvent de précieux ensembles qui vinrent un jour s'intégrer au musée du pays, fréquemment aussi un musée indépendant, institué dès l'origine, enrichi avec ténacité, tel le vaste Musée lorrain de Nancy… » (pp. 13-14).
page 318 note 1. A titre d'exemple récent, on se reportera, sur la vitalité des sociétés de géographie, à l'article de Chabot, Georges, « Les sociétés françaises de géographie », in Revue de l'Enseignement Supérieur, avril-juin 1968, pp. 89–94 Google Scholar.
page 318 note 2. La Bibliographie de VHistoire de France a recensé 5 536 travaux en 1956, 8 213 en 1962. Il est bien évident que tous les travaux d'érudition locale ne figurent pas dans cette bibliographie.
page 318 note 3. Le plus souvent les cotisations n'ont pas retrouvé, en francs constants, leur niveau d'avant-guerre.
page 318 note 4. Les subventions des Conseils généraux (et des Conseils municipaux) n'ont pas été le plus souvent réévaluées. Prenons un département d'université, pourtant chef-lieu et assez généreux : le Conseil général du Calvados a accordé 500 francs à l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres, autant à l'Association normande, 600 francs à la Société des Antiquaires et 2 200 francs à l'Association d'Études normandes. — les Aéroclubs percevant 5 000 francs, le Scoutisme français 6 500 francs… (Département du Calvados, Conseil général. Session extraordinaire de janvier-février 1962. Délibérations… (1962), p. 148).
page 319 note 1. Très souvent en province l'érudit local fait de l'histoire pour lui-même, pour satisfaire sa passion et ce de façon fort exclusive, sans souci de tirer parti de l'amas de recherches qu'il a entreprises : c'est précisément le rôle du Président, ou de l'animateur de la société, de le forcer à publier en partie ses travaux, à travailler, en quelque sorte, pour autrui, en provoquant son amour-propre, quitte à donner quelques louanges excessives.
page 319 note 2. Elles sont représentées dans les Commissions de l'Urbanisme et des Sites, dans les Commissions des bibliothèques, des monuments historiques, etc. : la situation varie d'un département à l'autre. En fait, elles jouent le rôle de « conseils culturels » du Préfet ou du Sous-Préfet.
page 319 note 3. A titre d'exemple récent, citons l'intervention de la Société dauphinoise d'ethnologie et d'archéologie à propos de vestiges de remparts romains menacés par des travaux publics (cf. Sites et Monuments, juillet-septembre 1963, pp. 16-18).
page 319 note 4. Déclaration du Premier Ministre (Le Monde, 13 décembre 1963).
page 320 note 1. Le nombre de candidats admis à l'agrégation d'histoire est passé de 23 (1954) à 52 (1962). L'on comptait en 1961 232 diplômes d'études supérieures d'histoire, dont une forte majorité concerne l'histoire locale : c'est aux société savantes à publier soit des résumés, soit des chapitres de ces travaux de première main.
page 320 note 2. Cf. André Chastel, et Louis Grodecki, L'inventaire monumental de la France, extrait d'un rapport présenté pour le IVe Plan des Affaires culturelles, in L'Information d'Histoire de l'Art, mars-avril 1963, pp. 51-60. Les tâches d'inventaires sont multiples : 1° Inventaire monumental proprement dit ; 2° Inventaire des richesses d'art, tableaux, collections, oeuvres précieuses ; 3° Inventaire de la documentation artistique « où serait facilitée l'exploitation des plans, pièces d'archives, etc., intéressant l'art français » ; 4° Inventaire iconographique « où serait planifiée l'étude des cultes régionaux, des symboles, images et emblèmes propres à notre pays et non seulement dans l'art religieux mais aussi dans l'art profane et civil » (pp. 58-59).
page 320 note 3. Et peut-être, dans un proche avenir, par la fusion de communes…
page 320 note 4. La loi du 4 août 1962 et le décret d'application du 13 juillet 1963 risquent d'avoir, en dépit de leurs excellentes intentions, des répercussions fâcheuses sur la conservation des vieilles cités (Cf. les remarques d'Yvan Christ, in Sites et Monuments, juillet-septembre 1963). Sur cette législation, on se reportera à Sandavoir, P., « La protection des quartiers anciens », in Revue administrative, juillet-août 1963, pp. 354–363 Google Scholar.
page 320 note 5. On signale de toutes parts la destruction de gisements gallo-romains et préhistoriques à la suite d'opérations de nivellement, d'enlèvements de pierriers, de labours en profondeur et de défrichage (par exemple en Bourgogne, où opère la Société des friches de l'Est), ou encore à la suite de la construction de grands immeubles aux abords des villes (par exemple à Soissons). 11 serait bon que ces travaux soient attentivement « surveillés ».
page 320 note 6. Cf., par exemple, « La région », Rapports et compte rendu du Colloque tenu à Lyon (6-7 avril 1962) et Flory, M., « La démocratie dans le cadre local et régional », in La société démocratique, 50e Semaine Sociale de France, 1963, pp. 255–256 Google Scholar.
page 321 note 1. L'article 1231 du C.G.I. dispose que sont exemptés de droits de mutation à titre gratuit : 1° « Les dons et legs d'oeuvres d'art, de monuments… aux établissements pourvus de la personnalité civile » ; 2° « Les dons et legs aux établissements publics ou d'utilité publique dont les ressources sont exclusivement affectées à des oeuvres scientifiques à caractère désintéressé » ; 3° Sous réserve de ce qui est dit au 2° cidessus, les dons et legs consentis aux organismes et aux établissements publics, ou d'utilité publique, dont les ressources sont exclusivement affectées à des oeuvres scientifiques, culturelles ou artistiques à caractère désintéressé et qui sont agréées à cet effet par le ministre des finances… »
page 321 note 2. Loi 54-817 du 14 août 1954, art. 11.
page 321 note 3. Il s'agit dans l'art. 288 bis A (Ordonnance 58-1171 du 3 décembre 1958) des sociétés visées par l'art. 4 de l'Ordonnance 58-882 du 25 septembre 1958 (J. O., p. 3859) relative à la fiscalité en matière de recherche scientifique et technique : on pourrait concevoir une extension pour les sociétés savantes, au titre de la « recherche scientifique » puisqu'à tout prendre, il s'agirait, pour 50 %, d'une subvention indirecte de l'État.
page 321 note 4. Les sociétés qui ont obtenu la reconnaissance d'utilité publique doivent envoyer chaque année leur « budget » au Préfet.
page 322 note 1. L'article 5 du chapitre 36-61 Bibliothèques : fonctionnement et encouragement, s'élève à 41 500 francs et comprend : Paragraphe 1, Sociétés savantes : 29 500 francs ; Paragraphe 2, Association pour l'enseignement des sciences anthropologiques : 300 francs ; Paragraphe 3, Congrès des Sociétés savantes : 9 000 francs, soit au total : 41 500 francs (Dépenses des Services civils, Budget voté de 1963, Éducation Nationale, p. 190). Le total du chapitre 36-61 s'élève à 13 687 700 francs.
page 322 note 2. « Le Comité, déclarait avec regret Clovis Brunel, accordait des subventions, son rôle dans la répartition des crédits est maintenant presque tout entier dévolu à un Centre plus adapté que lui à cette mission. Nous n'apportons plus guère que des paroles » (Université de Lille. Séance solennelle du 4 juin 1955…, p. 11). En effet, autrefois chaque section disposait d'une certaine somme — 3 000 francs en 1879 — qu'elle répartissait librement (cf. par exemple, circulaire ministérielle du 5 février 1879, Circulaires et instructions officielles…, t. VIII, pp. 122-123).
page 322 note 3. Le budget de l'exercice 1900 (Projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1900 présenté… par J. Caillaux, Annexe au Procès-verbal de la séance du 4 juillet 1895, t. III, Instruction publique, p. 266) prévoit, au chapitre 40, 69 000 francs au titre des « subventions et encouragements aux travaux d'ordre scientifique, historique et archéologique… » et au chapitre 44, 137 000 francs pour « frais de publications des documents inédits de l'histoire de France, des bulletins du Comité des Travaux historiques et scientifiques et de diverses collections orientales, jetons de présence », soit 216 000 francs pour l'ensemble. Or le budget des Archives Nationales (chapitre 46) était de 212 000 francs, celui de la Bibliothèque Nationale (chapitres 47- 48) de 430 000 francs pour le personnel, 272 000 pour le matériel… : on voit le décalage par rapport à aujourd'hui entre ces divers « chapitres ». On peut suivre à travers les budgets la dégradation de ce chapitre, qu'on oublia constamment de réévaluer : enl914 les subventions et encouragements s'élevaient à 66 000 francs, les publications à 202 000 francs (Exercice 1914, Instruction publique, chapitre 70, p. 1118) ; en 1920 les subventions seules sont de 56 300 francs, en 1938 de 81 700 francs, en 1946 de 300 000 francs.
page 323 note 1. Au besoin le Préfet pourrait prendre l'avis et de l'archiviste départemental et de l'Inspecteur d'Académie. Il ne s'agit en tout état de cause que de fonds pour aider les publications de sociétés reconnues d'utilité publique, ce qui limite assurément le nombre des bénéficiaires.
page 323 note 2. Sans doute serait-ce aux départements à assumer cette charge, mais en fait, là comme dans bien d'autres domaines (par exemple le logement des Inspecteurs d'Académie), l'État est amené à se substituer aux collectivités locales appauvries.
page 323 note 3. Jusqu'à une date récente (1946 ?) le Secrétariat du Comité des Travaux historiques était assuré par un bureau de la Direction de l'Enseignement supérieur : en 1899 c'était un bureau indépendant — le 5e, le 6e étant celui des bibliothèques ; quelques années plus tard, ce bureau fut fusionné — pour des questions d'économie — avec celui de la comptabilité des dépenses et des Universités. Il s'occupait des « Corps savants, Institut, Académie de Médecine, Sociétés savantes. Dons et legs, subventions aux sociétés savantes, reconnaissances légales, Comité des Travaux historiques et scientifiques, Commissions qui en dépendent : Commission de publications des documents relatifs à la Révolution française, Commission des musées scientifiques et archéologiques, Commissions archéologiques d'Afrique du Nord, Bulletin du Comité des Travaux historiques et scientifiques, Publication des Documents inédits de l'Histoire de France, Revue des Travaux scientifiques, Journal des Savants, Congrès… » (Cf. Almanach National pour 1914, p. 260).
page 323 note 4. Cet arrêté abroge l'arrêté du 12 mars 1883 (Recueil des lois et règlements de l'Éducation Nationale, t. X, Bibliothèques, chapitre 950-0, pp. 4-6) ; l'article 11 de l'arrêté précise que « chaque section donne des avis sur les demandes de reconnaissance d'utilité présentées par les sociétés savantes et sur des encouragements et des distinctions honorifiques à donner à ces sociétés et à leurs membres… ».
page 323 note 5. Cette section avait eu une activité importante depuis 1883. En 1914 elle était présidée par le Doyen Lyon-Caen. Durkheim était vice-président et l'on relevait parmi les membres les noms de Blondel, F. Buisson, Ducrocq, A. Métin, C. Bougie, C. Gide. Le dernier Bulletin semble avoir été publié en 1947 (l'on y trouve la liste des membres de la section, pp. 5-6).
page 324 note 1. Les publications des Congrès des Sociétés des Beaux-Arts demeurent fondamentales pour l'histoire de l'art français, notamment pour les XVIIe et XVIIIe, le Thieme und Bêcher y renvoie constamment. Or on manque précisément aujourd'hui d'un recueil qui publie des documents originaux et des études de première main d'érudits locaux — et aucun Congrès annuel ne réunit les historiens d'art. Le Comité des Sociétés des Beaux-Arts des départements n'était pas rattaché au Comité des Travaux historiques, mais dépendait du sous-secrétariat d'État aux Beaux-Arts, bureau de l'Enseignement et des Manufactures.
page 324 note 2. Il est singulier que la section des sciences économiques et juridiques •— expressément maintenue par l'arrêté du 26 juillet 19S6 — n'ait plus d'activité — alors que l'on n'a jamais tant parlé d'aménagement du territoire, que les recherches sur les structures économiques et sociales des provinces se multiplient (Cf. J. Makteks, Bibliographie de science économique régionale, Cahiers I.S.E.A., série L, n° 10 (1962), 140 p.) et que les Facultés de Droit ont fait de remarquables efforts en matière d'histoire du droit et de « science régionale » (il existe une Association de science régionale de langue française, dont les colloques sont publiés par l'I.S.E.A.).
page 324 note 3. A la section d'histoire moderne, en 1959, sur 34 communications publiées, 10 peuvent être attribuées à des érudits locaux, 12 à des professeurs, en 1960 11 sur 36, en 1961 13 sur 39. Pour la section de philologie en 1958, sur 44 communications, 8 venaient de professeurs, 15 d'archivistes, 4 de bibliothécaires, 3 d'attachés du C.N.R.S. et étudiants, 5 de membres du clergé et 9 d'autres membres des sociétés savantes (Cf. R. Bautiek in Bulletin philologique et historique, année 1958 p. XXV111).
page 324 note 4. A tout le moins, une somme couvrant les frais de dactylographie des communications retenues…
page 324 note 5. Cf. Circulaire ministérielle du 5 février 1879 (ouv. cité, t. VIII, pp. 119-122).
page 324 note 6. Cet inventaire était jadis la tâche des Sociétés des Beaux-Arts des départements : « Il y a lieu de rappeler aux membres des Sociétés départementales, écrivait le sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts, Gaston Doumergue, en 1910, que tous leurs efforts devraient tendre à réunir sur les oeuvres d'art existantes, mais mal connues, les documents qui formeront un jour les archives de l'art français (…) A une époque où plus que jamais apparaît la nécessité d'une conception large de l'art et de son application à toutes les oeuvres humaines, il importe de ne pas négliger les oeuvres d'art sans nombre que renferme encore chaque ville ou chaque bourg de France, et que les membres des Sociétés départementales pourraient faire connaître par le dessin ou la Bibliophotographie, en complétant leur communication par une description correcte et précise. Il n'est guère de village, si modeste soit-il, qui ne possède encore quelque maison ancienne conservant quelque précieux spécimen de notre art aux diverses époques, fragments d'architecture, statues ou bas-reliefs, sculpture sur bois ou sur pierre, ouvrage de ferronnerie, objets de cuivre ou de bronze, portes, cheminées, meubles, étoffes, e t c . , etc., dont la publication aurait le mérite de fournir aux artistes et artisans des renseignements sur la composition et la technique des oeuvres d'anciens styles et de contribuer à la conservation d'objets qui, faute d'avoir été signalés en temps utile, risquent d'être détruits ou iront enrichir les collections étrangères. Les Sociétés des Beaux-Arts des départements doivent avoir pour principal souci la sauvegarde de nos oeuvres d'art et c'est dans ce sens que doivent s'orienter leurs travaux… » (Circulaire du 20 septembre 1910, in Bulletin du Comité des Sociétés des Beaux-Arts des départements, n° 33, p. 2.)
page 325 note 1. Les descendants de vieilles familles — qui n'ont plus, dans les nouveaux logements, sans greniers, la place de conserver les volumineuses liasses des « papiers de famille » — hésitent souvent, pour des raisons de discrétion, à les donner aux Archives départementales : ils préfèrent les confier aux sociétés savantes… C'est dans les deux décades à venir que la plus grande destruction de papiers anciens va avoir lieu.
page 325 note 2. Notamment lors de la création de Comités départementaux d'histoire de la Révolution, coiffés par le Comité Jaurès, qui disposait de crédits importants.
page 325 note 3. Pour des raisons d'économie, les Actes des Congrès des Sociétés savantes ne sont plus diffusés depuis quelques années, qu'à un nombre très limité de sociétés — ce qui va sans doute contre l'objet recherché par de telles publications — et le Bulletin d'histoire moderne et contemporaine, qui, en principe, contient des directives de recherche, devrait toucher toutes les sociétés locales.
page 325 note 4. La Direction de l'Architecture n'a comme service extérieur que les Conservateurs des Monuments historiques ; ceux-ci bien évidemment ne peuvent savoir tout ce qui se passe dans leur circonscription.
page 325 note 5. Nous ne croyons nullement qu'une « fédération nationale des sociétés savantes » — fût-elle placée à Marseille (Cf. Le Monde, 15 janvier 1964) — puisse jouer un rôle quelconque pour représenter les sociétés, toutes fort jalouses de leur autonomie.
page 326 note 1. Le problème est, bien entendu, de savoir où accrocher ce service des sociétés savantes ; nous verrions, pour notre part, que sa place normale serait à la Direction de l'Enseignement supérieur — ou bien qu'il devrait être rattaché directement au Ministre, comme les autres services d'études.
page 326 note 2. Université de Lille, Séance solennelle du 4 juin 1955…, p. 60.