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Milice Bourgeoise et Identité Citadine a Paris au Temps de la Ligue

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Robert Descimon*
Affiliation:
EHESS – CRH

Extract

L'on n'est pas seulement bourgeois d'une ville. Ce statut privilégié s'acquiert par l'insertion dans des lieux particuliers où s'exercent les devoirs, contreparties des droits dont on jouit. C'est le jeu social à l'intérieur des micro-localités qui construit la logique générale de l'appartenance : l'intégration se paie ainsi avec une menue monnaie locale. La logique des corps territoriaux n'est sans doute pas différente de celle des corps de métier : elle se crée au travers de conflits de faible intensité qui manifestent une culture hiérarchique et holiste.

Summary

Summary

In sixteenth-century Paris, bourgeois rights were not a general juridical category. Rather, they took shape through local social practices. Religious crisis and war prompted the renovation of the militia in 1562, which became one of the social spaces where bourgeois identity was reformed. The principle of obligatory service, uniting the entire stable population (as defined with respect to residence), was altered at the discretion of captains who established a more or less successful dialogue with the bourgeois within their jurisdictions. The bourgeois community defined itself relatively by virtue of conflicts played out within it. The apprenticeship of the bourgeoisie occurred in reference to the corporative institutionalization of territory, the subsequent failure of which accounts for the alienation of the people of Paris in the period of the Enlightenment.

Type
Identités Urbaines
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1993

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References

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4. Ibid., p. 309, 27 février 1598.

5. Un exemple entre cent: AN, Z1H 378, ler-6 octobre 1592, damoiselle Etiennette Goret, femme de monsieur maître Prosper Bauyn, conseiller au Parlement, restée à Paris avec trois enfants et deux servantes, serait « contrainte à mendier » si elle ne touchait pas les loyers de leurs maisons. Le capitaine Nicolas Dupuys lui oppose que son mari « est notoirement du party contraire, résidant et exerçant son office en la ville de Tours ».

6. Reg. des Délib. du Bureau de la Ville, t. XI, 23 mai 1594.

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11. On citera, par exemple, Archives de la Préfecture de Police, coll. Lamoignon, t. VI, fol. 110, 3 juin 1524, pour le guet de nuit bourgeois. Reg. des Délib du Bureau de la Ville, t. IV, p. 34, 20 octobre 1552, pour la garde des portes. Voir André Barroux, « Essai sur le guet ordinaire à Paris », École des Chartes. Positions des thèses, Paris, 1922, pp. 7-12.

12. Reg. des Délib. du Bureau de la Ville, t. IV, pp. 494-496, 27 août 1557, « ordonnance pour faire monstre generalle des mestiers » : il est enjoint aux maîtres des métiers « d'eulx équiper en armes…, sur peyne… d'estre privez du privilleige de bourgeoisye ». Les Reg. notent à l'occasion de cette revue des métiers : « … passait par devant l'Hostel de Ville, venoient de tous les quartiers de lad. ville et faulxbourgs, tellement que toute lad. ville estoit en armes ».

13. Reg. des Délib. du Bureau de la Ville, t. III, p. 205, 13 avril 1550.

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23. AN, X1A 8624, fol. 277, 17 mai 1562. Le terme « chambrelan » s'entend à l'époque des locataires qui vivent en chambres garnies.

24. Reg. des Délib. du Bureau de la Ville, t. XI, p. 349, 12 mars 1597. Les stipulations sont identiques dans les règlements antérieurs.

25. Z1H 86, 18 août 1588 (Allain, capitaine, contre Léon Cavelart).

26. Z1H 87, 17 juillet 1587 (plainte de Philippe Janvier).

27. Ibid., 14 octobre 1587 (affaire Marc de Bourges). Le capitaine et le dizainier étaient père et fils : c'est dire si l'argument leur semblait de nulle valeur.

28. Z1H 95, 22 avril 1597 (affaire des locataires de Panthaléon Gilles).

29. Z1H 96, 23 août 1597 (affaire Jeanne Faucheur).

30. Ibid., 30 janvier 1598 (affaire Simon Baudouyn).

31. Respectivement, Z1H 86, 22 juin 1589 ; ibid., 30 décembre 1588 ; Z1H 94, 30 décembre 1595 ; Z1H 92, 5 juillet 1594 ; ibid., 22 septembre 1594 ; Z1H 89, 8 août 1589 ; Z1H 95, 5 mai 1597 ; ibid., 4 novembre 1596.

32. Z1H 87, 9 juin 1588 (maison de Jean Leduc).

33. Z1H 88, 23 mars 1589 (affaire Jeanne Guérin).

34. Ibid., 3 mars 1589 (maison de Guillaume Rouveau).

35. Z1H 96, 5 août 1597 de relevée (capitaine Castillon, marchand passementier, contre Jean Pinsson).

36. Robert Descimon, « Solidarité communautaire et sociabilité armée : les compagnies de la milice bourgeoise à Paris (XVIe-XVIIe siècles) », Sociabilité, pouvoirs et société, Françoise Thelamon éd., Rouen, Publications de l'Université, 1987, pp. 599-610.

37. Baptiste Legrain, Décade contenant la vie et gestes de Henry le Grand, Paris, Jean Laquehay, 1614, livre IV, p. 155 (récit des barricades de 1588, dont l'auteur était témoin).

38. Reg. des Délib. du Bureau de la Ville, t. VI, pp. 70-71,19 novembre 1568 et t. VIII, p. 437, 1” avril 1585.

39. AN Z1H 88, 20 décembre 1588 (le capitaine Emonnot contre Guillaume Petit, chapelier).

40. Z1H 452,11 mars 1589 (le capitaine Jean Delaplace du faubourg Saint-Marcel contre ses bourgeois).

41. Z1H 87, 20 août 1587 (le capitaine Delahaye, marchand orfèvre, contre « Brou » (= Béroul), un armurier).

42. Z1H 91, 5 août 1591 (affaire Nicolas Carré).

43. Z1H 95, 28 mai 1597 (Jacques Dusoubz, premier sergent du colonel Dufour contre Etienne et Nicolas Pidou).

44. Par exemple, Z1H 87, 4 décembre 1587 (affaire Billoy).

45. Ibid., 31 octobre 1587 (affaire Jacques Leconte, porteur de blé aux Halles).

46. Z1H 88, 14 juin 1589 (affaire Jean-Jacques de Mozac, auditeur des Comptes).

47. Ibid., 10 juin 1589 (supplique de Jean Baudeau). Le faubourg Saint-Victor est réputé pour sa pauvreté.

48. AN, Z1H 96, 5 novembre 1597 (affaire Dominique Censier).

49. AN, H2 1883, 23 avril 1594. Chastel était le père du régicide. L'affaire est traitée longtemps après le prêt ; les armes appartenaient au premier président de Harlay et au sieur de Gondi.

50. Reg. des Délib. du Bureau de la Ville, t. IX, p. 352, 16 mai 1589, mandement au sieur Lebeau pour se saisir des armes trouvées en l'hôtel de Schomberg « pour en armer les pauvres de sa dizaine qui n'ont moyen d'avoir des armes ». Ibid., p. 413, 26 juillet 1589, mandement aux colonels d'envoyer promptement à l'Hôtel de Ville les armes « prinses es maisons des Politicques de chacun quartier »… Z1H 86, 21 août 1589, saisie des armes d'un certain Jacques Royer et de Jean Trumel, secrétaire du roi (qui sera exécuté comme traître en 1591) ; Z1H 91, 19 novembre 1591, saisie des armes du procureur du roi et de la ville, François Brigard, lui aussi accusé d'intelligence avec l'ennemi, afin de trier « ce qui se trouverait estre propre pour sa dixaine ».

51. Z1H 96, 27 octobre 1597 (Richard Duchastel contre Guillaume Fessé).

52. Reg. des Délib. du Bureau de la Ville, t. XVI, 1, pp. 10-11, 9 septembre 1614.

53. Min. Centr., LXXXVII 413, 28 décembre 1592.

54. Z1H 87, 29 octobre 1587, de relevée (Garnier, capitaine, contre François Dugué).

55. AN, X1B 165, 20 mai 1591 (lettres de rémission du marchand de soie Baptiste Boursier).

56. Par exemple, Z1H 87, 4 décembre 1587 (affaire Perdrier, capitaine, contre Billoy).

57. Z1H 86, 4 mai 1587 (affaire Michel Charpentier, capitaine, très grand marchand drapier, contre Mathieu Bastard, marchand de soie).

58. Z1H 95, 3 octobre 1596 (Turquant, capitaine, maître des requêtes, contre Jacques Bonvilliers).

59. Z1H 96, 20 avril 1598 (affaire Noël Loie).

60. Z1H 91, 24 septembre 1591 (le nom du capitaine est en blanc. D'après Min. Centr., CV 137, 28 juin 1591, Michel Crozon, maître des Eaux et Forêts, habitait « de présent » rue Geoffroy Langevin ; il était le beau-frère du notaire Thomas Jablier, militant bien connu de la Ligue radicale.

61. Arch. de la Préfecture de Police, coll. Lamoignon, t. VIII, fol. 44 v.

62. Z1H 89, 1er août 1590 (affaire Lemercier, capitaine, contre Antoine Leroy).

63. Denis Richet, « Les barricades à Paris le 12 mai 1588 », dans De la Réforme à la Révolution, Paris, Aubier, 1991 et Annales ESC, 1990, nu 1, pp. 53-67.

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65. Z1H 452, 7 août 1598 (affaire Nicolas Blondeau, laboureur, contre deux boulangers et un épicier du faubourg Saint-Jacques, soldats bourgeois).

66. Z1H 356A, 26 juin 1589.

67. AN, H2 1882 2, 18 octobre 1591 (affaire François Guillier, procureur au Châtelet, capitaine, contre un nommé Leroy).

68. Z1H 87, 7 novembre 1587 (affaire Nicolas Lecamus, marchand apothicaire et capitaine enseigne, contre Jean de La Boissière).

69. AN, X2B 167, 31 juillet 1593 (il s'agit bien sûr du député aux États généraux de la Ligue ; on était au moment de la proclamation de la trêve).

70. X2B 166, 21 et 24 juillet 1592.

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72. Ibid., p. 554. Cf. les pages intitulées « Survivances féodales et rudesse des moeurs », dans Marcel Poete, Une vie de cité. Paris de sa naissance à nos jours, t. 3, La spiritualité de la cité classique, Paris, Picard, 1931, pp. 467-473.

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75. Zih 382,19 août 1615, requête des commissaires du Châtelet demandant la confirmation de leur exemption qui datait de juillet 1610.

76. AN, Z1B 558, 9 mars 1596 (enquête sur la filiation de Jean Laurens pour sa réception comme monnayeur de la Monnaie de Paris : le capitaine Antoine Robineau déclare en parlant du père du demandeur : « led. Laurens se voulloit dispenser de faire la garde et aller aux portes à cause de sa quallité de monnoyeur »). ZIH 95, 8 janvier 1597, un ouvrier en la Monnaie doit aller aux gardes quand il ne sera pas en service. Sous la Fronde, le privilège n'est plus contesté.

77. ZIH 86, 5 décembre 1588, un fourbisseur du roi est condamné à aller aux gardes suivant les ordonnances ; ibid., 9 août 1588, Joseph Caillou, marchand drapier et valet de chambre du roi, ne voit pas non plus son privilège reconnu : il devint ensuite capitaine parce qu'il était partisan de la Ligue.

78. Par exemple, les Célestins, ZIH 88, 18 juillet 1588, confirmant une ordonnance du gouverneur de Paris ; ZIH 89, 27 octobre 1590, les religieux de l'Hôpital Saint-Anastase près de Saint-Gervais (le privilège remontant à 1575) ; les hôpitaux et les maisons de charité sont dispensés.

79. Les collèges devaient fournir deux hommes (ZIH 87, 4 juin 1588, condamnation du principal du collège de Cornouaille ; ZIH 89, 13 août 1590, de celui du collège de Bourgogne). Le chapitre Saint-Nicolas du Louvre doit aussi envoyer deux hommes (ZIH 86, 13 mai 1587).

80. ZIH 87, 24 décembre 1587.

81. Reg. des Délib. du Bureau de la Ville, t. XI, p. 45, 23 mai 1594.

82. Ibid., p. 349, 12 mars 1597 et t. XVI, 1, p. 241, 8 août 1615.

83. Z1H 86, 29 juillet 1588 (affaire Maillart, capitaine, contre Jean Cousturier).

84. Z1H 88,15 mai 1589 (Guillaume de Voulges, marchand apothicaire et lieutenant, contre Jacques Naudin).

85. Z1H 377, 14 mai 1591 (supplique de Pierre Regnault).

86. Z1H 87,11,12,14,18, 22, 22 de relevée, 30 décembre 1587 (Etienne Deladehors, avocat, contre Jean Dherbannes, tapissier du roi, capitaine, et Jean Lucas, remplaçant).

87. Z1H 87, 2 juillet 1587.

88. Z1H89, 5 mars 1590.

89. Z1H 87, 14 juillet 1587 (affaire Jean Costart, sergent, marchand drapier, contre Pierre Mignot, brodeur).

90. Z1H 87, 6 juillet 1587.

91. Z1H 88, 11 juillet 1589 (compagnie du capitaine Denison au Temple).

92. Z1H 96, 27 octobre 1597

93. Z1H 86, 25 août 1587 (affaire Michon, conseiller au Parlement, capitaine, contre Simon Prévost, boulanger).

94. Z1H 452, 11 mars 1589 (affaire Jean Delaplace, capitaine, contre Nicolas Nory, Nicolas de Brye, etc., à cause de la « capture » de mc Jacques de Beauvais, greffier des présentations du Parlement).

95. Les capitaines étaient eux-mêmes des notables en charge du consensus sur leur territoire et présidaient à de nombreux accords entre leurs bourgeois. Sur ces phénomènes, voir Soman, Alfred, « L'infra-justice à Paris d'après les archives notariales », Histoire Économie et Société, 1982, n° 3, pp. 369375.CrossRefGoogle Scholar

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