Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
En Afrique occidentale, dans la deuxième moitiédu xixe siècle, l'esclavage constitue 1'institution sociale endogene la plus courante et l'esclavagisme le système de travail le plus répandu. Des guerres nombreuses inondent le marché de captifs cédés à vil prix. Ce véritable boom negrier amene une propagation sans précédent des esclaves et provoque une forte croissance économique. Afin de ne pas contrarier sa politique de conquête impérialiste, la France va trahir la lettre et l'esprit du décret d'abolition de 1848 et, notamment, refuser d'appliquer la notion républicaine du sol libérateur. II s'agit, pour se concilier les pouvoirs africains avant de les dominer, de ne rien faire qui puisse favoriser la libération des esclaves.
Slavery represented the most usual endogenous social institution and the most widespread system of labor in West Africa during the second half of the 19th century. Many wars were connected with the trading of slaves sold at cheap prices. A genuine boom of the slave trade brought about an unprecedented dissemination of slaves which resulted in a strong economic growth. In order not to impede its policy of imperialist expansion, France betrayed the form and spirit of the 1848 decree and noticeably refused to apply the republican notion o/jus soli. To gain the favor of African authorities before subduing them, France decided to take no step which would facilitate the liberation of slaves.
1 Par exemple, pour la période de la monarchic de Juillet, l'étude de Jennings, Lawrence C., French Reaction to British Slave Emancipation, Baton Rouge, Louisiana State University Press, 1988.Google Scholar Voir également note 73.
2 Sur les différents modes de resistance des esclaves, voir notamment Genovese, Eugene, Roll Jordan Roll: The World the Slaves Made, New York, Random House, 1979,Google Scholar et Thornton, John, Africa and Africans in the Making of the Atlantic World, 1400-1800, Cambridge, Cambridge University Press, [1986] 1998, pp. 272–303.CrossRefGoogle Scholar
3 Decret du 16 pluviôse an II (4 février 1794): « Tous les hommes sans distinction de couleur, domicilié's dans les colonies sont citoyens français et jouissent de tous les droits assurés par la Constitution. » Pour une réflexion sur la faijon dont les luttes pour l’ émancipation conduisent àrepenser la notion d'histoire nationale, voir BÉNot, Yves, La Révolution frangaise et la fin des colonies, Paris, La Découverte, 1987,Google Scholar et Dubois, Laurent, Les esclaves de la Republique. L'histoire oubliee de la première émancipation, 1789-1794, Paris, Calmann-Lévy, 1998.Google Scholar
4 Elle ne sera concédéd officiellement — ainsi que la reconnaissance diplomatique — qu'en 1825 (ordonnance du 17 avril) par Charles X contre l'indemnisation des colons dépossédés.
5 SurVlndian model et son extension à l'Afrique, voir Suzanne MIERS et Richard ROBERTS (éds),The End of Slavery in Africa, Madison, University of Wisconsin Press, 1988, p. 12sq. Pour la Gold Coast, voir Raymond DUMETT et Marion JOHNSON, « Britain and the Suppression of Slavery in the Gold Coast Colony, Ashanti, and the Northern Territories »,in Miers, S. et Roberts, R. (éds), The End of Slavery…, op. cit, pp. 71–116. Sur une variante de Vlndian model à Zanzibar : Frederick COOPER,Google Scholar From Slaves to Squatters. Plantation Labor and Agriculture in Zanzibar and Coastal Kenya, 1890-1925, New Haven-Londres, Yale University Press, 1980, pp. 24-68 6. Au cours des années 1841-1850, le Brésil recoit 83 % du total des Africains déportés en Amérique, Cuba 12 %, Porto Rico et les États-Unis se partageant les 5 % restant: Luiz Felipe DE ALENCASTRO, « Répercussions de la suppression de la traite des Noirs au Brésil»,in Daget, S. (ed.), De la traite à l'esclavage, vol. II, xvin“-xixe siècles (Actes du Colloque international sur la traite des Noirs, Nantes, 1985), Nantes-Paris, Centre de recherche sur 1'histoire du monde atlantique/Société française d'histoire d'outre-mer, 1988, pp. 436,Google Scholar 439,441.
7 Sur les foyers de traite àcette époque, voir Louis Édouard BouËT-Willaumez, , Commerce et traite des noirs aux cotes occidentales d'Afrique, Paris, Imprimerie nationale, ler Janvier 1848 Google Scholar (Genève, Slatkine Reprints, 1978).
8 Clarence-Smith, William Gervase (éd.), The Economics of the Indian Ocean Slave Trade in the Nineteenth Century, Londres, Frank Cass, 1989;Google Scholar François RENAULT, « Essai de synthèse sur la traite transsaharienne et orientale des esclaves en Afrique »,in Gerbeau, H. et Saugera, E. (eds), La derniére traite. Fragments d'histoire en hommage à Serge Daget, Paris, Société française d'histoire d'outre-mer, 1994, pp. 22–44;Google Scholar Samir AMIN, « Échanges transsahariens et traites négrières arabes et atlantiques »,Diogéne, 179, 1997, pp. 28-42. 9. J. Bowring, , Report on Egypt and Candia, Londres, 1840, HMSO Parliamentary Papers Reports from Commissionners, XXI, p. 100.Google Scholar
10 Schweinfurth, Georg, AU cceur de I'Afrique, Paris, Hachette, 1875, vol. II, p. 362.Google Scholar Pour l'ensemble du Soudan, au xixe siècle, Gérard PRUNIER avance le chiffre de 750 000 déportés : « La traite soudanaise (1820-1885). Structures et périodisation »,in Daget, S. (éd.), De la traite a l'esclavage, op. cit., vol. II, p. 535.Google Scholar
11 Sur cette question, voir notamment Botte, Roger, « Les rapports Nord-Sud, la traite négriére et le Fuuta Jaloo à la fin du xvme siècle » Annates ESC, 46-6, 1991, pp. 1411–1435;Google Scholar Klein, Martin, Slavery and Colonial Rule in French West Africa, Cambridge, Cambridge University Press, 1998 CrossRefGoogle Scholar (notamment pp. 37-58); Loveioy, Paul, « La vie quotidienne en Afrique de I'Ouest au temps de la “ Route des esclaves “ », Diogéne, 179, 1997, pp. 3–19;Google Scholar Meillassoux, Claude (ed.), L'esclavage en Afrique precoloniale, Paris, Maspero, 1975;Google Scholar Roberts, Richard, Warriors, Merchants, and Slaves: The State and the Economy in the Middle Niger Valley, 1700-1914, Stanford, Stanford University Press, 1987.Google Scholar Rares sont les sociétés — toutes païennes au demeurant — comme les Sérères Nones, les Balantes ou les Bagas qui, dans cette region, demeurent rdfractaires a la servitude comme institution.
12 Les expressions « licite » et « legitime » n'ont de sens que dans une perspective européenne car, pour les sociétès africaines qui continuent de participer à la traite, celle-ci reste évidemment légitime ; cf. Robin Law, « Le passage de la traite des Noirs au commerce “ legitime “ »,in DiÉNe, D. (ed.), La chaîne et le lien. Une vision de la traite négriére, Paris, Editions de l'UNESCO, 1998, pp. 55–72.Google Scholar
13 BouËT-Willaumez, L. E., Commerce et traite…, op. cit., pp. 127–128. 14.Google Scholar Ibid., pp.73, 76.
15 Le point de vue le plus systématiqué est presente par Eltis, David, Economic Growth and the Ending of the Transatlantic Slave Trade, New York, Oxford University Press, 1987.Google Scholar
16 Sur ces « crises d'adaptation », voir Onwuka Dike, Kenneth, Trade and Politics in the Niger Delta, 1830-1885, Oxford, Oxford Clarendon Press, 1956;Google Scholar Hopkins, A. G., « Economic Imperialism in West Africa: Lagos, 1880-1892 », Economic History Review, 21-3, 1968, pp. 580–600;Google Scholar Wilks, Ivor, Asante in the Nineteenth Century, Cambridge, Cambridge University Press, 1975.Google Scholar
17 En void un exemple : « En 1276 H. (1859-1860) Al-Hadj Omar, le Foutanké, commenca la guerre sainte contre les gens de Ségou et le 24 Rebia IP (20 novembre 1859) livra la bataille de Mikouya. […] Une caravane de gens de Tichit rencontra Al-Hadj Omar à Mikouya et lui vendit 2 000 barres de sel, dont une moitié fut payée en captifs. » (Paul Marty, « Les chroniques de Oualata et de Néma »,Revue des Études Islamiques, I, 1927.) Sur la champagne du Ségu (1859-1861) et, plus, généralement sur lejihad umarien, voir Robinson, David, La guerre sainte d'al-Hajj Umar, Paris, Karthala, 1988.Google Scholar De son côté, le tarikh anonyme d'al- Hajj Umar (Fonds Brévié, cahier n° 10, pp. 10-15, Ifan-Cad, Dakar) énumére les villages dont les habitants sont massacrés ou pris comme captifs.
18 Klein, Martin A., « Social and Economic Factors in the Muslim Revolution in Senegambia », Journal of African History, XIII-2, 1972, pp. 419–441.CrossRefGoogle Scholar
19 Mollien, Gaspard, Voyage dans I'intérieur de I'Afrique, aux sources du Sénégal et de la Gambie, fait en 1818, Paris, Arthus Bertrand, 1822, vol. I, p. 76.Google Scholar
20 Claude Meillassoux, « État et condition des esclaves à Gumbu (Mali) au xixe siècle »,in C. Meillassoux (ed.),L'esclavage en Afrique précoloniale, op. cit., pp. 221-251 ; Roger Botte, « L'esclave, l'almami et les impérialistes. Souveraineté et résistance au Fuuta Jaloo »,in Botte, R., Boutrais, J. et Schmitz, J. (éds), Figures peules, Paris, Karthala, 1999, pp. 101–139.Google Scholar
21 Boutillier, Jean-Louis, « Les captifs en AOF (1903-1905) », Bulletin de I'Ifan, B, XXX-2, 1968, pp. 513–535.Google Scholar En 1904, dans la vallée du fleuve Sénégal, au Fuuta (cercle de Podor, Matam et Kaédi), les esclaves, au nombre de 75 500, représentaient 35 % de 1'ensemble de la population ; ils atteignaient 50 % dans le cercle de Dagana et les deux tiers dans celui de Bakel (35 000), etc. Voir Archives nationales du Sénégal (ANS), série K 18 : rapports des commandants de cercles de Podor, Dagana et Bakel, 1” et 22 fevrier 1904.
22 Deherme, Georges, L Afrique occidentale française, Paris, Bloud et C'e, 1908, pp. 372–373.Google Scholar 23. Labat, Jean-Baptiste, Voyage aux isles. Chronique aventureuse des Caraïbes 1693- 1705, Paris, Phébus, [1986] 1993, p. 221 Google Scholar; voir Montesquieu, également, Esprit des lois, XV, 4.Google Scholar On invoque habituellement é l'appui de ce principe séculaire le célèbre edit du 3 juillet 1315 par lequel Louis X le Hutin vendit des chartes d'affranchissement aux serfs du domaine royal car « selon le droit de nature, chacun doit naître franc ». Sur cette question (p. 373) et sur la présence de Noirs en France, voir le travail précurseur de Lucien Peytraud,L'esclavage aux Antilles françaises avant 1789. D ‘aprés des documents inédits des Archives nationales, Paris, Hachette, 1897 ; Léo ELISABETH, Les problémes des gens de couleur à Bordeaux sous l'Ancien Règime (1716-1787), Bordeaux, Université de Bordeaux-Ill, 1954, Des ; et l'excellente analyse d'ensemble par Peabody, Sue, « There are no Slaves in France ». The Political Culture of Race and Slavery in the Ancien Régime, New York-Oxford, Oxford University Press, 1996.Google Scholar
24 Santoro, Massimiliano, Le temps des maîtres. Mythes, idéologies, mentalités, doctrines, pour une histoire de l'imaginaire colonial d'Ancien Régime, Thése de doctorat en histoire, Paris, EHESS, 1994, pp. 253–254.Google Scholar
25 Jugement rendu a Bordeaux en fevrier 1571, ordonnant la mise en liberte immediate de Noirs qu'un maître d'équipage exposait à la vente, au motif suivant:« Quum Francia, libertatis mater, nullos admitteret servos. » (Manuscrits de la bibliothéque de Bordeaux, n° 704,Varia ex diversis authoribus…, cite par Leon Vignols, « Les esclaves coloniaux en France aux XVIIef et XVIIe siècles et leur retour aux Antilles »,in Mélanges bretons et celtiques offerts a J. Loth, Rennes-Paris, Plihon et Hommay/Honore Champion, 1927, p. 212.) Ce principe est encore réaffirmé à la fin du XVII siècle, comme il ressort d'une lettre ministerielle de Jérôme de Pontchartrain du 5 février 1698 à M. Ducasse [gouverneur de la partie française de Saint-Domingue] : « Sa màjeste m'ordonne de vous expliquer que tous ceux qui seront amenès des isles en France par leurs maitres seront libres, suivant les loix et l'usage du royaume, et ne pourront etre contraints ni forces d'y retourner; et a l'egard de ceux lesquels ayant été aménes en France, sont ramenes aux isles pour y étre vendus, elle ne veut point que vous le souffriez, ni qu'ils perdent la liberté qu'ils ont une fois acquise. » ( Saint-méry, Moreau De, Loix et constitutions des colonies françaises de I'Amérique sous le vent, vol. I, 1550 jusqu'en 1703, Paris, Quillau, Méquignon jeune, 1784, p. 579.Google Scholar)
26 Saint-Mery, Moreau De, Loix et constitutions…, op. cit., vol. II, 1704 jusqu'en 1721, 1785, p. 525.Google Scholar
27 Suivant lesépoques, les esclaves sont considérés comme des biens meubles ou immeubles. Cependant, presque tous les textes les présentent commeétant des meubles, mais soumis tantôt aux régles des immeubles, tantôt à celles des meubles. Les esclaves de culture etaient, sinon considérés juridiquement, du moins traités de fait comme des immeubles par destination. Voir Trayer, Paul, Étude historique sur la condition légale des esclaves dans les colonies françaises, Paris, Baudoin, L., 1887, pp. 66–67, 82.Google Scholar
28 C'est bien en effet du droit de propriété qu'il s'agit. Gauthier, Florence (Triomphe et mort du droit naturel en Révolution. 1789-1795-1802, Paris, Puf, 1992, pp. 169–220)Google Scholar montre clairement que le debat sur l'esclavage à la Constituante (mai-septembre 1791) a été posé « dans Falternative suivante : les Noirs font partie du genre humain et leurs propriety's de droit naturel doivent leur être restituées ; les Noirs ne font pas partie du genre humain et sont les proprietes de ceux qui les ont achetes ».
29 Leo Elisabeth, « Résistance des esclaves aux xvne et xvnf siècles dans les colonies franchises d'Amérique, principalement aux iles du Vent »,in Dorigny, M. (ed.), Les abolitions de l'esclavage. De L. F. Sonthonax à V. Schcelcher, 1793, 1794, 1848, Paris, Presses Universitaires de Vincennes/UNESCO, 1995, pp. 79,Google Scholar 81 (réimpr. 1998).
30 Saint-MÉRy, Moreau De, Loix et constitution…, vol. Ill ,1722 jusqu'en 1749, Art. X,op. cit., 1785, p. 549.Google Scholar
31 Ibid., vol. IV,1750 jusqu'en 1765, 1785, pp. 602-603.
32 Ibid., vol. V,1766 jusqu'en 1779, 1790, Art. Ier, p. 782(Déclaration du Roi pour la police des noirs du 9 août 1777).
33 La justice s'appuie parfois sur ces vices de forme pour reconnoitre à des esclaves leur droit a la liberté. C'est notamment le cas de Jean Boucaux dans Mallet,Mémoire pour Jean Boucaux, Négre […] contre le sieur Verdelin […], s. 1., Claude Simo pére, 1738 (cf. S. Peabody,« There are no Slaves in France »…, op. cit., pp. 23-40) ; celui de l'esclave Roc, aidé par l'avocat Pierre Paul Nicolas Henrion De Pansey﹛Memoire pour un négre qui réclame sa liberie, Paris, J. T. Hérissant, 1770); ceux enfin de Gabriel Pampy et d'Amynte Julienne, dans N. T. LE Moyne dit Desessarts,Mémoire pour deux noirs qui réclamaient leur liberté en France…, Paris, 1777 (cf. Pluchon, Pierre, Négres et Juifs au xviu” siéi>cle : le racisme au siécle des Lumiéres, Paris, Tallandier, 1984, pp. 15–38 Google Scholar).
34 Debien, Gabriel, Les esclaves aux Antilles françaises (xviie-xvme siécles), Basse-Terre- Fort-de-France, Société d'histoire de la Guadeloupe/Société d'histoire de la Martinique, 1974, pp. 87–88.Google Scholar
35 P. Pluchon,Négres et Juifs…, op. cit., pp. 135-139.
36 Voir l'édit du 15 décembre 1738, préambule, dans Sala-Molins, Louis, Le code noir ou le calvaire de Canaan, Paris, Puf, 1987, p. 219.Google Scholar
37 Saint-MÉRy, Moreau De, Loix et constitutions…, op. cit., vol. II, 1785, p. 525.Google Scholar
38 Encyclopédic ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, édition de Stuttgart, 1772, vol. 5, pp. 940-941. Sur les quelque 72 000 articles deVencyclopédic, on ne trouve que trente-trois références explicites à la traite et à l'esclavage : Jean Ehrard, « L'esclavage devant la conscience morale des Lumieres françaises : indifférence, gêne, révoke »,in M. Dorigny (éd.),Les abolitions de l'esclavage…, op. cit., pp. 143-152 ; Duchet, Michele, Anthropologic et histoire au siecle des Lumiéres, Paris, Albin Michél, [François Maspero, 1971] 1995, p. 125 Google Scholar sq.
39 Mathorez, J., Les étrangers en France sous l'Ancien Régime. Histoire de la formation de la population française, Paris, Edouard Champion, 1919, vol. I, p. 397.Google Scholar Également L. Peytraud,L'esclavage aux Antilles franqaises…, op. cit.;
40 Cf. décret du 30 floréal an X (20 mai 1802), dont les circulaires d'accompagnement désignent 1'émancipation comme une « erreur philanthropique ». Sur cette période, voir Yves BÉNOT,La démence coloniale sous Napoléon, Paris, La Découverte, 1991.99-104; P. Pluchon,Négres et Juifs…, op. cit. ; L. Sala-Molins,Le code noir…, op. cit, pp. 212-221.
41 Arrete consulaire du 13 messidor an X (2 juillet 1802), rappelé ensuite par plusieurs dépêches ministérielles (20 juillet 1807, 17 octobre 1817) et confirmé sous la Restauration : Instruction ministérielle du 5 aout 1818 (Archives nationales-Centre des archives d'outre-mer/ Aix-en-Provence (ANCAOM), Sénégal IX/1).
42 Sur le rétablissement d'un régime de contrainte à l'égard des Noirs et des personnes de couleur, voir Jore, Léonce, Les Établissements français sur la côte occidentale d'Afrique de 1758 a 1809, Paris, Societe frangaise d'histoire d'outre-mer, 1964, vol. I, pp. 215–217.Google Scholar
43 II s'agit d'un projet de colonisation agricole. Schefer, Christian, Instructions générates données de 1763 à1870 aux gouvemeurs et ordonnateurs des établissements français en Afrique occidentale, Paris, Honoré Champion, 1921, vol. I, p. 303 Google Scholar (Instructions à Schmaltz, 1816); ou encore, p. 352 (Instructions à Roger, 1822): «Vous ne négligerez rien pour tranquilliser les indigénes sur la conservation de leur indépendance et de leurs droits, pour rassurer contre l'invasion des préjugés des couleurs la population de Saint-Louis et de Gorée, liée avec les chefs de l'intérieur par des relations d'amitié ou de parenté. »
44 Faidherbe, Louis, Le Sénégal. La France dans I Afrique occidentale, Paris, Hachette, 1889 Google Scholar (Nendeln, Klaus Reprints, 1974), notamment p. 96 : « On était de bonne foi de part et d'autre ; les choses ne se passaient pas avec mystére, mais au contraire avec la plus grande publicité possible. » Sa compagne, Diokunda Sidibe, une Khassonke, plus discréte que la Marie-Peule(sic) du gouverneur Pinet-Laprade, l'a sans doute fait bénéficier de conseils avisés. Sur les rapports entre les races au Sénégal, voir Cohen, William B., Français et Africains. Les Noirs dans le regard des Blancs, 1530-1880, Paris, Gallimard, 1981, pp. 172– 184;Google Scholar pour les Antilles et la ségrégation mise au service de l'ordre esclavagiste, cf. Debbasch, Yvan, Couleur et liberté. Le jeu du critére ethnique dans un ordre juridique esclavagiste, vol. I, L'affranchi dans les possessions françaises de la Caraïbe (1635-1833), Paris, Dalloz, 1967.Google Scholar Y. Debbasch montre cependant que jusqu'a la fin du xvme siecle les mariages entre Blancs et Noirs, réprouvés parce qu'ils niaient la hierarchie selon laquelle s'ordonnaient les deux classes, restérent autorisés et furent effectivement contractés (pp. 71-74).
45 Ordonnance royale du 29 avril 1836 qui stipulait, en outre, les nom et prénom à donner aux esclaves libérés ; voir Oruno LARA,La Guadeloupe dans I'histoire, 1921, p. 211 (rééd., Paris, L'Harmattan, 1979).
46 Archives municipales de Bordeaux, série N, commerce, sous-série 8 : lettre du 21 mars 1818, sous mention de la loi de 1791 (sept.), texte communiqué par Paule Brasseur.
47 Sur cette question, voir DuchÉNe, Albert, La politique coloniale de la France. Le ministere des Colonies depuis Richelieu, Paris, Payot, 1928, pp. 197–198.Google Scholar
48 Le décret est promulgué le 23 juin, et la date de libération officielle a été fixée au 23 août 1848.
49 Sur l’historique de l'abolition, voir Georges POULET, « Enquête sur la captivité en AOF [18 mars 1905] »,in Lovejoy, P. et Kanya-Forstner, A. S. (éds), Slavery and its Abolition in French West Africa, Madison, University of Wisconsin Press, 1994, pp. 19–92 Google Scholar; G. Deherme,L'Afrique occidentale…, op. cit., pp. 426-495 ; Gueye, M'Baye, « La fin de I'esclavage àSaint- Louis et à Gorée en 1848 », Bulletin de V1FAN, 28-3/4, 1966, pp. 637–656 Google Scholar, Pasquier, Roger, « à propos de 1'emancipation des esclaves au Sénégal en 1848 », Revue Francaise d'Histoire d'Outre-Mer, LIV-194/197, 1967, pp. 188–208;CrossRefGoogle Scholar Renault, Francois, « L'abolition de I'esclavage au Sénégal. L'attitude de 1'administration françhise (1848-1905) », Revue Francaise d'Histoire d'Outre-Mer, LVIII-210, 1971, pp. 5–81 CrossRefGoogle Scholar.
50 M'Baye Gueye, «Des affranchissements définitifs à émancipation de 1848 »,in M. Dorigny (éd.),Les abolitions de I'esclavage…, op. cit., pp. 368 et 369.
51 Mbodj, Mohamed, « The Abolition of Slavery in Sénégal, 1820-1890: Crisis or the Rise of à New Entrepreneurial Class ? », in Klein, M. A. (ed.), Breaking the Chains. Slavery, Bondage, and Emancipation in Modern Africa and Asia, Madison, University of Wisconsin Press, 1993, pp. 197–211.Google Scholar
52 Sur l'ensemble de ces processus, voir Pasquier, Roger, Le Sénégal au milieu du xixe siécle. La crise économique et sociale, Thése de doctorat és Lettres, Paris, Université Paris-IV, 1987, notamment pp. 582–592.Google Scholar
53 Faidhérbe débarque à Pointe-a-Pitre le 28 mars 1848. II est de retour à Bordeaux le 11 octobre 1849, rejeté par la société cédole parce qu'il fréquente les gens de couleur et mal noté de ses supérieurs qui lui reprochent son « socialisme exagéré » ; cf. Saintmartin, Yves-Jean, Le Sénégal sous le Second Empire. Naissance d'un empire colonial (1850-1871), Paris, Karthala, 1989, pp. 235–236 Google Scholar.
54 ANS, 3 E 26, Conseil prive : Intervention de Carrère chef du service judiciaire, séance du 10 avril 1855, se terminant ainsi: « II serait done éminemment politique de ne pas appliquer le décret du 27 avril 1848. »
55 Lettre d'Hamelin à Faidherbe du 21 juin 1855 (ANS, 1 B 66).
56 ANS, K 8, F. Arago et A. Schoelcher au Citoyen commissaire de la République au Sénégal et ddpendances, 7 mai 1848.
57 Lettre du 12 Janvier 1849,in G. Deherme,L'Afrique occidentale…, op. cit., p. 445.
58 Brunschvig, R., article « Abd », in Encyclopedic de I'hlam, nouvelle edition, vol. 1, Leyde-Paris, E. J. Brill/Maisonneuve et Larose, 1975, p. 39.Google Scholar
59 Est-ce pour cette raison — ouvrons ici une parenthése chronologique — qu'en Mauritanie, l'ordonnance du 9 novembre 1981 promulguant pour la troisiéme fois depuis 1905 l'abolition de 1'esclavage n'a toujours pas fait l'objet d'un décret d'application ? En effet, cette abolition, implicite en droit moderne, prise aprés consultation des ulémas, ne dit rien de ses fondements juridiques en droit musulman. Elle conduit à ce paradoxe : les esclaves les plus aliénés refusent toujours de se considérer comme libres. Certes, pour les ulémas, la doctrine esclavagiste telle qu'elle s'était forgée en Mauritanie ne serait pas conforme à la loi islamique ; pourtant, au nom de la meme sharia, il est prévu d'« indemniser les ayants droits »(sic !), e'est-à-dire les maitres
60 Cesaire, Aimé, « Victor Schoelcher et l'abolition de l'esclavage »,in V. Schoelcher, , Esclavage et colonisation, Paris, PUF, [1833] 1948, pp. 5–6.Google Scholar
61 Nelly Schmidt, « L'elaboration des décrets de 1848. Application immédiate et conséquences a long terme »,in M. Dorigny,Les abolitions de l'esclavage…, op. cit., pp. 350-351.
62 Sur l'abolition, voir S. Miers et R. Roberts,The End of Slavery…, op. cit., pp. 3-68 ; Joseph C. Miller, «L'abolition de la traite des esclaves et de l'esclavage : fondements historiques »,in D. DIÉNE (ed.),La chaîne et le lien…, op. cit., pp. 225-261.
63 Sur cette question et la crainte de Lat Joor de voir ses esclaves s'émanciper, voir Germaine GAMER, « Lat Dyor et le chemin de fer de l'arachide (1876-1886) »,Bulletin de I'Ifan, XXVIM/2, 1965, pp. 223-281. Diouf, Mamadou ﹛Le Kajoor au xixc siécle. Pouvoir ceddo et conquête coloniale, Paris, Karthala, 1990, pp. 255–286 Google Scholar), en revenant sur la « mythologie héroi'que » de ce « héros national » montre bien que la fuite des esclaves traduit a” une maniere significative la part prise par l’impérialisme francais dans le jeu politique et social de la société wolof et l'influence des principes « humanitaires » qu'il vehicule.
64 G. Poulet, « Enquête… », art. cit., p. 30.
65 Ancaom, Guinée XIV/3, Cercle des Timbis, Télimélé, 26 decembre 1903.
66 Ancaom, Sénégal XI/5a, conseil d'administration, séance du 9 septembre 1850 ; cf. Schcelcher, Victor, L'esclavage au Sénégal en 1880, Paris, Librairie centrale des publications populaires, 1880, p. 8.Google Scholar
67 Voir Marty, Paul, L'émirat des Trarzas, Paris, Leroux, 1919, p. 410.CrossRefGoogle Scholar
68 R. Pasquier, Le Sénégal…, thése citée, pp. 259-260, 1165, 1181. La culture se developpait surtout au Fuuta car, au Kajoor, autrefois un des greniers du Sénégal, l'arachide faisait reculer la culture du mil. Sur les conditions trés dures de la cueillette de la gomme par les esclaves, voir CailliÉ, René, Journal d'un voyage à Tombouctou et à Jenne […] pendant les années 1824, 1825, 1826, 1827, 1828, Paris, Imprimerie Royale, 1830 Google Scholar (rééd.Voyage a Tombouctou, Paris, FM/La Découverte, 1979, pp. 131-134). Mamadou FALL, analysant la constitution d'une nouvelle diaspora de traitants musulmans, met en évidence, lors du boom de la gomme des années 1880 — suite à l'effondrement du marché soudanais pour cause de soulevement mahdiste —, l'importance du commerce vivrier (mil et sel) et, surtout, de celui des esclaves (” Groupes relais, diasporas et réseaux transculturels dans le commerce Sénégalais du xvme au xxe siéclé »,in Coquery-Vidrovitch, C., Goerg, O. et Tenoux, H. (eds), Des historiens africains en Afrique, Paris, L'Harmattan, 1998, pp. 289–290 Google Scholar.
69 M. Duchet,Anthropologic et histoire…, op. cit., p. 163. Les économistes français du debut du xixe siéclé (Comte, Say, Sismondi) se prononcent nettement en faveur du travail iibre. Sur la thése fameuse du declin du système esclavagiste britannique devéloppée par Eric Williams (1944) et les controverses entre historiens économistes, voir Solow, Barbara L. et Engerman, Stanley L., British Capitalism and Caribbean Slavery: The Legacy of Eric Williams, Cambridge, Cambridge University Press, 1987 Google Scholar.
70 Savary, Jacques, Le parfait négotiant…, in Euvres, Paris, Vve Estienne, [lre ed. 1675] 1736, p.228 Google Scholar.
71 Cavazzi, Giovanni Antonio, Relation historique de I'Éthiopie, contenant la description des royaumes de Congo, Angola et Matamba, traduit de l'italien par Labat, J.-B., Paris,Google Scholar C.-J.-B. Delespine, [lre éd. 1685] 1732, 5 vols. Massimiliano Santoro,Le temps des maîtres…, op. cit., pp. 166-167.
72 Alphonse Quenum, « L'eglise catholique et la traite ndgriere atlantique au xixe siéclé »,in H. Gerbeau et E. Saugera (eds),La derniere traite…, op. cit., p. 200, etid., « Remarques sur les Églises chrétiennes et la traite negriere atlantique du xve au xixe siéclé »,in D. Diene (ed.),La chaîne et le lien…, op. cit., p. 360.
73 Tudesq, André-Jean, Les grands notables en France (1840-1849). Étude historique d'une psychologie sociale, Paris, PUF, 1964, p. 834.Google Scholar Sur 1'attitude des classes dirigeantes au xixe siéclé a 1'égard de l'esclavage, le chapitre « La question de l'esclavage et les notables » (pp. 834- 851) reste essentiel. Voir également Yvan Debbasch, , « Poésie et traite. L'opinion francjaise sur le commerce négrier au début du xixe siéclé », Revue Française d'Histoire d'Outre-Mer, XLVIII-172/173, 1961, p. 311–352;CrossRefGoogle Scholar Serge Daget, , La repression de la traite des noirs au xix” siéclé. L'action des croisiéres françaises sur les cotes occidentales de VAfrique (1817- 1850), Paris, Karthala, 1997 Google Scholar.
74 .A.-J. Tudesq, Les grands notables…, op. cit., p. 842.
75 Aimé CÉSAIRE, « Préface »in, Fau, G., L'abolition de l'esclavage, Paris, Éditions du Burin, 1972, p.13 Google Scholar.
76 Paule Brasseur, , « Les campagnes abolitionnistes en France (1815-1848): 1'Afrique sans 1'Afrique »,in Daget, S. (éd.), De la traite à l'esclavage, op. cit., vol. II, p. 340;Google Scholar id., « Missions catholiques et administration franchise sur la côte d'Afrique de 1815 à 1870 »,Revue Française d'Histoire d'Outre-Mer, LXII-228, 1975, pp. 415-446.
77 L. F. Hoffmann,Le négre romantique…, op. cit., p. 178. C'est exactement la position de Frédéric CARRERE (chef du service judiciaire) et de Paul HOLLE (habitant, commandant du fort de Médine) dans leur ouvrageDe la Sénégambie française, Paris, Firmin Didot, 1855, p. 3.Dans ce livre dédié à Mestro, directeur des Colonies, ils déplorent l'émancipation des esclaves qui à provoqué la déchéance des habitants (p. 16). Lors de sa réception, par Saint-Lambert, a l'Académie française, Boufflers rappelait deja que les Européens avaient failli à leur mission civilisatrice à l'égard de Noirs qui « paraissent condamnés à des tenébrès éternelles » ; cite par Mercier, Roger, L'Afrique noire dans la littérature française. Les premiéres images (xviie-xvme siéclés), Dakar, Université de Dakar, Faculté des Lettres et sciences humaines, 1962, p. 173 Google Scholar
78 V. Schcelcher, L'esclavage au Sénégal…, op. cit., p. 26.
79 Arzalier, Francis, « Les mutations de l'idéologie coloniale en France avant 1848 : de l'esclavagisme à l'abolitionnisme »,in Dorigny, M. (ed.), Les abolitions de l'esclavage…, op. cit., p. 308 Google Scholar.
80 Appartenait à la même génération le magistrat Louis Ursleur, Guyanais, chef du service judiciaire de la colonie du Sénégal et futur député de la Guyane. II fut rappelé en France en 1890 pour avoir invité le parquet à ouvrir une enquête sur le compte de Tautain (directeur des Affaires politiques) et consorts, pour exécution sommaire sans jugement de quatre notables du Tooro commis en plein territoire français (Podor). Sur cette affaire, voir Manchuelle, Francois, « Metis et colons : la famille Devés et l'émergence politique des Africains au Sénégal, 1881- 1897 », Cahiers d'Études Africaines, XXIV (4)-96, 1984, pp. 489–491.Google Scholar
81 Fizaine, Jean-Claude, « Les droits de l'homme, l'esclave et le misérable selon Victor Hugo », in Esclavage, colonisation, libérations nationales. De 1789 à nos jours (Actes du Colloque organisé les 24, 25 et 26 fevrier 1989 à I'Université Paris-VHI à Saint-Denis par I'AFASPA et le Comite 89 en 93), Paris, L'Harmattan, 1990, p. 254.Google Scholar
82 ANCAOM, Sénégal XIV/28bis.
83 Pierre Victor MALOUET,Memoire sur l'esclavage des négres, dans lequel on discute les motifs proposés pour leur ajfranchissement, ceux qui s ‘y opposent, et les moyens praticables pour ameliorer leur sort, Paris-Neuchâtel, 1788, p. 27.
84 Schcelcher, Victor, Des colonies françaises. Abolition immediate de l'esclavage, Paris, Editions du CTHS, [1842] 1998, pp. 46, 64 Google Scholar.
85 Paris, 22 Janvier 1844. Signe : Julien Gallé et 1 505 signatures,in A. CESAIRE, « Victor Schcelcher et l'abolition… », art. cit., p. 11. Ce sont au total prés de 7 000 signatures qui furent recueillies sur l'initiative deL'Union (” Journal exclusivement rédigé par des ouvriers »), associant 1'opinion ouvriere au mouvement abolitionniste, à une époque oil 1'usage des petitions collectives était rare. S'y etaient d'ailleurs joints « des chefs d'industrie, des homines de lettres, des artistes, des medecins, des eccldsiastiques… » ; cf. Schcelcher, Victor, De la pétition des ouvriers pour l'abolition immédiate de l'esclavage, Paris, Pagnerre, 1844, p. 1.Google Scholar
86 Apostille du capitaine Ruault, adjoint d'Archinard, sur une lettre du 20 mars 1890 que lui adresse le capitaine chargé du chemin de fer (souligné par nous). Cité par Bouche, Denise, Les villages de liberté en Afrique noire française, 1887-1910, Paris-La Haye,Mouton, 1968, p. 70 Google Scholar et n. 27, p. 77.
87 Genovese, Eugene D. « Le traitement des esclaves dans différents pays : problemes d'application de la méthode comparative »,in Mintz, S. (éd.), Esclave =facteur de production. L'économie politique de l'esclavage, Paris, Bordas, 1981, pp. 172–183.Google Scholar
88 Sur 1'évolution des politiques démographiques en fonction du développement propre des économies coloniales, voir Gautier, Arlette, « Traite et politiques démographiques esclavagistes »,in Daget, S. (éd.), De la traite à l'esclavage, op. cit., vol. II, pp. 223–241;Google Scholar sur l'analyse de la situation des esclaves dans quatre types d' (économie à trois periodes differentes(charter generations), cf. Berlin, Ira, Many Thousands Gone: The First Two Centuries of Slavery in North America, Cambridge, Belknap Press/Harvard University Press, 1998.Google Scholar
89 Par exemple, des la seconde moitie du xvme siéclé, le travail à la tâche impulsé par les esclaves leur permet d'amasser certains biens et d'acquérir une plus grande autonomie. Voir Morgan, Philip D., « Work and Culture: The Task System and the World of Lowcountry Blacks, 1700 to 1880 », William and Mary Quaterly, 39-4, 1982, pp. 563–599,CrossRefGoogle Scholar et son dernier ouvrage oú il compare les relations maîtres esclaves dans le Chesapeake avec ce qu'elles sont en Caroline du Sud et en Georgie, (Slave Counterpoint: Black Culture in the Eighteenth- Century Chesapeake and Lowcountry, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1998).Google Scholar
90 Cf. Ahmed Lamine Ech Chenguiti [Sid Ahmad W. Alamîn, 1863-1913],El Wastt, trad. de l'arabe par Mourad Teffahi, Saint-Louis-du-Sénégal, Centre IFAN-Mauritanie, « etudes mauritaniennes, 5 », 1953, p. 138. 91. Meillassoux, Claude, Anthropologic de I'esclavage : le ventre de fer et d'argent, Paris, PUF, [1986] 1998, pp. 9–10.Google Scholar
92 Est négligée ici la catégorie dite des « captifs de la Couronne », guerriers, favoris jouant un role politique éminent, parfois ministres comme au Kajoor, au Bawol, au Jolof. Mais des fers constamment suspendus à la tête de leur lit rappelaient, au cas ou ils l'eussent oublié, leur etat.
93 Pour une étude de cas, se reporter à Botte, Roger, « Stigmates sociaux et discriminations religieuses : l'ancienne classe servile au Fuuta Jaloo », Cahiers d'Études Africaines, XXXIV (1-3)-133/135, 1994, pp. 109–136.Google Scholar
94 C. Meillassoux﹛Anthropologic de l'esclavage…, op. cit., p. 325) établit une distinction fondamentale entre le captif, qui est une marchandise, et l'esclave, qui est un moyen de production.
95 Ans, 7 G 37 : lieutenant Delaforge, Étude sur la captivité, cercle de Faranah, Hérémakono, 10 mai 1894.
96 L. Faidherbe,Le Sénégal…, op. cit., p. 320, egalement p. 385.
97 CailliÉ, René, Journal d'un voyage à Tombouctou…, op. cit. ; Raffenel, Anne, Voyage dans I ‘Afrique occidentale […] execute en 1843 et 1844, Paris, Arthus Bertrand, 1846;Google Scholar Eugéne Abdon Mage,Voyage dans le Soudan occidental (1863-1866), Paris, Hachette, 1868.
98 L. Peytraud,L'esclavage aux Antilles françaises…, op. cit., pp. 389-391.
99 Séance du 13 mai 1791,in Mavidal, M. J. et Laurent, M. E., Archives parlementaires de 1787 à 1860 […], 1” série (1787 à 1799), vol. XXVI du 12 mai au 5 juin 1791, Paris, Paul Dupont, 1887, pp. 60–62 Google Scholar. Cochin, Augustin (L'abolition de l'esclavage vol. I, Résultats de I'abolition de l'esclavage, Paris, Jacques Lecoffre, 1861, p. 9 Google Scholar. remarque qu'aux États-Unis « les auteurs de la Constitution de 1787 n'osérent pas dire qu'il y avait des esclaves et n'oserent pas dire qu'il n'y en aurait plus ». En 1788, Condorcet et les abolitionnistes de la Société des Amis des Noirs « constatent qu'un des “ moyens “ à mettre en ceuvre, c'est le changement du vocabulaire : avec joie, ils relevent dans la Constitution des jeunes États-Unis 1'emploi délibéré du mot de “personnes pour désigner les Esclaves “ «, cite par Serge DAGET,: Les mots esclave, négre, Noir et les jugements de valeur sur la traite négriére dans la iitterature abolitionniste franchise de 1770 à 1845 »,Revue Française d'Histoire d'Outre-Mer, LX-221, 1973, p. 521.
100 CÉSaire, Aimé, Toussaint Louverture. La Révolution française et le probléme colonial, Paris, Présence africaine, 1981, p. 122.Google Scholar Sur la question coloniale et sa reintroduction dans le debat sur la Révolution, voir Y. Benot,La Révolution française…, op. cit.
101 La référence au Coran est suffisamment vague pour permettre toutes les interprétations. Les versets concernés pourraient etre les suivants : Surate XXIV-33 (la lumiére), Surate XLIII- 31 (la parole). Dans le recueil de hadidis d'al-Gazâli sur les droits de l'esclave, le maître est invite à dire non « mon esclave » mais « mon garcon », « mon serviteur », « ma servante ».
102 D. Bouche,Les villages de liberté…, op. cit., p. 73.
103 Sur le dossier de cette affaire, voir Ancaom, Sénégal XIV-15b. 104. G. Deherme,L'Afrique occidentale…, op. cit, pp. 464-472 ; Yves Saint-Martin, Une source de l'histoire coloniale du Sénégal. Les rapports de situation politique (1874-1891), Dakar, Universite de Dakar, Faculte des Lettres et sciences humaines, 1966 (en particulier chap, XII, La question de l'esclavage, pp. 143-159); M. Klein,Slavery and Colonial Rule…, op. cit, pp. 59-67. SurVhijra, voir David Robinson,La guerre sainte…, op. cit., p. 355. Sur Fobligation d'emigrer en raison de la liberation des esclaves, voir le poeme de Muhammad AL-AQIB WULD Mayaba, cite par Yahya WULD AL-Bara, « Les theologiens mauritaniens face au colonialisme francais »,in Robinson, D. et Triaud, J.-L. (eds), Le temps des marabouts, Paris, Karthala, 1997, p. 99.Google Scholar
105 Pollet, Eric et Winter, Grace ,La société soninke, Bruxelles, Editions de l'lnstitut de sociologie, Universite Libre de Bruxelles, 1971, p. 245.Google Scholar
106 D. Bouche,Les villages de liberte…, pp. 94-96.
107 G. Deherme,L'Afrique occidentale…, op. cit, pp. 481-482.
108 Ancaom, Guinee XIV-3 : au sujet de la captivite en Guinee, le Lt. gouverneur de la Guinee à M. le Gouverneur general, Conakry, octobre 1907, n° 999.
109 Dans une lettre du 22 fevrier 1946 au ministre Moutet, les deputes africains de 1'Assemblee nationale constituante ecrivent: « Des millions d'hommes nous ont envoyes ici en nous donnant un mandat bien precis, celui de lutter de toutes nos forces pour faire abolir l'esclavage qui est, et reste pratique’ en Afrique noire par des hommes, fonctionnaires et civils, traitres envers la France et sa haute mission civilisatrice. » Signe : L. Gueye, F. Houphouet, S. M. Apithy, F. Tchicaya, Y. Diallo, F. D. Sissoko, L. S. Senghor.
110 Voir Botte, Roger, « Riimaybe, Haratin, Man : les damnes de la terre, le developpement et la democratic », in Bourgeot, A. (ed.), Horizons nomades en Afrique sahelienne. Sociétés, developpement et democratie, Paris, Karthala, 1999, pp. 55–78.Google Scholar