Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Les années 60 sont pour l'Iran une période de profonds changements. La réforme agraire a débuté en 1962, elle a été suivie par la création de nombreuses institutions et la préparation de projets de grande envergure concernant aussi bien l'agriculture que l'industrie. Que s'est-il passé dans les campagnes à la suite de la réforme ? Comment la société rurale s'est-elle transformée ? Quel est le sens des projets de l'État ? Comment sont-ils perçus par les paysans ? Quel est la dynamique de la situation nouvelle ? Les réponses à ces questions ont d'autant plus d'intérêt que la société rurale présentait jusque-là une très grande stabilité, que le système féodal s'était pratiquement maintenu jusqu'à nos jours.
Extraits d'une étude réalisée en 1969, avec la collaboration de Mlle Puech et de MM. E. Zendi, A. Dowlat, A. Mirghavami, qui doit être prochainement publiée en Iran, sous le même titre par l'Institut d'Études et de Recherches Sociales de l'Université de Tehran.
1. Les chiffres proposés apparaissent comme pour l'ensemble du pays, largement supérieurs à ceux du recensement agricole de 1960. Ce gonflement semble dû au fait que l'on a compté autant d'individus que de rapports liant les paysans aux propriétaires. Un paysan cultivant, par exemple, trois parcelles, la première qui appartenait à un propriétaire évincé, les deux autres à des propriétaires qui le sont demeurés aux prix d'un changement de statut a ainsi été probablement compté pour trois personnes différentes.
2. On eût notamment aimé disposer pour chaque village de la répartition de la surface agricole en fonction des statuts fonciers antérieurs et postérieurs à la réforme agraire.
3. Données provenant des relevés cadastraux de 1959.
4. Cf. P. Vieille, Un groupement féodal en Iran. Revue Française de Sociologie, VI, 1965, pp. 175-190.
5. Hocein Malek, « Essai d'estimation des dépenses ostentatoires de l'économie villageoise du Khorassan (Iran) », dans Économies et sociétés. II, 4, avril 1968
6. Paul Pascon, « La main-d'oeuvre et l'emploi dans le secteur traditionnel », dans Bulletin Économique et Social du Maroc, 1968, a excellemment montré, dans un contexte différent que le temps vide de travail productif n'est pas au sein de la société traditionnelle un temps mort mais plein des activités qui naissent de la multiplicité des rôles des individus lorsque la division sociale du travail est faible.
7. P. Vieille et M. Kotobi, « Familles et Unions de familles en Iran », Cahiers Internationaux de Sociologie, décembre 1966.