Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
« État gouverné par un roi » selon la définition de Littré, la monarchie est le type de régime politique qui a duré le plus longtemps en France. Entre le Xe et le XVIIIe siècle, un phénomène de si longue durée a connu des changements qui obligent aux différents moments de son évolution à se demander : quelle forme d'État, quel type de roi ? A la question posée par La Boétie à l'aube du développement en Europe de ce qu'il est convenu d'appeler l'État moderne — pourquoi les hommes acceptent-ils d'obéir à un seul?.
The origins of the modern state lead back in political history to monarchic power. The financial System of the last centuries of the Old Regime, which our own System inherited more than it believes, was still based upon the principle of the extravagant king whose largesse was initially a political means of maintaining power. But the system was already based on one of taxation, where the exercise of the power of one man depended on a contribution from all. The modern state derives from this confrontation between the king as the magnanimous giver and his administrative apparatus, the constraining taker. Throughout the controversy over gifts which developed from the XIVth to the XVIth century, and which was followed by the debate over taxes in the XVIIth and XVIIIth centuries it was always this practical aspect of the social contract which was at stake, be it between individuals, groups or society as a whole. It is therefore essential to understand the role of political authority in the interplay of power contrived by social relations.
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2. Toute l'oeuvre de Michel Foucault est un dévoilement de cette « microphysique du pouvoir » pour reprendre une de ses expressions. Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, il résume sa pensée sur ce point : « Le discours n'est pas simplement ce qui traduit les luttes ou les systèmes de domination, mais ce pourquoi, ce par quoi on lutte, le pouvoir dont on cherche à s'emparer », L'ordre du discours, Paris, 1971, p. 12.
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4. « Des institutions de ce type ont réellement fourni la transition vers nos formes, nos formes à nous, de droit et d'économie. Elles peuvent servir à expliquer historiquement nos propres sociétés. La morale et la pratique des échanges usités par les sociétés qui ont immédiatement précédé les nôtres gardent encore des traces plus ou moins importantes de tous les principes que nous venons d'analyser. Nous croyons pouvoir démontrer, en fait, que nos droits et nos économies se sont dégagés d'institutions similaires aux précédentes » (c'est-à-dire celles décrites dans les chapitres précédents traitant des sociétés archaïques du Pacifique), Marcel Mauss « Essai sur le don », op. cit., p. 228.
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17. « … Mordred, resté en possession de l'ensemble de ses terres, convoqua les hauts barons et tint de grandes cours. Il se mit à leur distribuer à maintes reprises de riches dons pour conquérir les coeurs de ceux qui étaient restés sur la terre du roi, tant et si bien que tous ses commandements étaient exécutés comme si ce fût ceux du roi en personne ». La mort du roi Arthur, texte présenté et traduit par G. Jeanneau, Paris, 1983, p. 183.
18. « Cela lui était du reste facile, puisque Arthur lui (à Mordred) avait laissé tous ses trésors, avant de partir, en quelque endroit qu'ils fussent. De plus, chacun lui apportait quelque chose, tenant ces dons pour bien employés en raison de sa grande largesse ». La mort du roi Arthur, p. 224.
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20. « … n'oublie pas pour autant d'accroître les fiefs des nécessiteux de belles rentes et de terres fertiles, à chacun selon son état ; tu n'auras rien à y perdre, mais tu gagneras leur coeur ; tes terres seront mieux défendues par des hommes courageux, s'ils les possèdent, que par toi seul, puisque tu n'es rien qu'un homme seul et ton pouvoir dépend d'eux ; tu dois donc préférer que tes braves chevaliers tiennent honorablement une partie de ta terre plutôt que tu perdes honteusement l'une et l'autre » Lancelot, pp. 168-169.
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56. Voir les nombreux exemples dans le texte de VInstitution du prince de Guillaume Budé, éditée par Claude Bontemps à la suite de son étude, en appendice de l'ouvrage cité dans la note précédente, p. 77 à 139.
57. De très loin le plus cité en exemple dans tous les textes de ce temps et dès le Moyen Age … Quant bien au faiet d'Alexandre je pense, Si grant seigneur et de telle despence, Qui du monde fut gouverneur unicque,… Meschinot, Jean, Les lunettes des princes (1461-1465) édité par Ch. Martineau-genieys, Genève, 1972, pp. 3–7 Google Scholar repris dans Anthologie des grands rhétoriqueurs, publiée par Paul Zumthor, op. cit., p. 43.
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