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L’Autriche-Hongrie était-elle un empire ?*

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Pieter M. Judson*
Affiliation:
Swarthmore College

Résumé

Les propagandistes nationalistes, de même que de nombreux historiens, persistent à considérer l’Autriche-Hongrie comme un empire, selon un schéma traditionnel. Cela contribue à renforcer les théories traditionnelles selon lesquelles l’Europe de l’Est serait d’une certaine façon en retard, semi-orientale et fondamentalement différente d’un « Occident » démocratique défini de manière nationale. Cependant, une analyse minutieuse des structures constitutionnelles et des formes de citoyenneté révèle qu’après le compromis de 1867, l’Autriche-Hongrie n’avait plus grand-chose en commun avec les autres empires continentaux. Elle constituait de fait à peine un État unifié, et encore moins un empire. Après 1867, la Hongrie était essentiellement un État-nation tandis que l’Autriche développait un système politique pluraliste dans lequel aucune nationalité n’était dominante. Cet article analyse la formation conjointe du concept d’« empire » par les nationalistes et les loyalistes favorables aux Habsbourg, à la fois en Autriche-Hongrie et dans les États qui lui ont succédé, dans le but de contrer les puissants récits nationalistes sur cette région.

Abstract

Abstract

Nationalist propagandists and many historians continue to view Austria-Hungary as an empire in traditional terms. This reinforces traditional theories that view Eastern Europe as somehow backward, semi-oriental, and fundamentally different from a democratic and nationally constituted ‘West’. A close analysis of constitutional structures and forms of citizenship suggests that following the Compromise of 1867 Austria-Hungary had little in common with other continental empires. In fact, it hardly constituted a single state at all, much less an empire. After 1867 Hungary became essentially a nation state, while Austria developed a pluralist political system within which there was no dominant nationality. This article examines the mutual constitution of the concept ‘empire’ by nationalists and by Habsburg loyalists, both in Austria-Hungary and retrospectively in the successor states, in order to diminish the power of nationalist narratives about the region.

Type
Empires et identités nationales
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2008

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Footnotes

*

Je tiens à remercier Peter Haslinger, Jeremy King et Tara Zahra pour leur lecture des versions précédentes de ce texte, et pour leurs suggestions extremement utiles.

References

1- Deák, István, « Comments », Austrian History Yearbook, 3-1, 1967, p. 303.CrossRefGoogle Scholar

2- Le terme d’empire autrichien renvoie spécifiquement à l’État Habsbourg de 1804 jusqu’à l’Ausgleich ou Compromis de 1867. Après cette date, la plupart des gens n’utilisaient plus le nom officiel et encombrant de cet État : « Les terres et royaumes représentés par le Reichsrat ». Ils utilisaient plutôt le terme «Autriche » ou « Cisleithanie » (la Hongrie étant alors dénommée Transleithanie) pour qualifier l’État. En 1915, pendant la Première Guerre mondiale, l’État fut officiellement renommé « Autriche ». Sur les raisons pour lesquelles cet État s’est trouvé dans l’incapacité de se choisir un meilleurnom officiel, voir Stourzh, Gerald, « Die österreichische Dezemberverfassung von 1867 », Österreich in Geschichte und Literature, 12, 1968, p. 116, ici p. 14.Google Scholar

3- Voir par exemple Feichtinger, Johannes, Prutsch, Ursula et Csáky, Moritz (dir.), Habsburg postcolonial. Machtstrukturen und kollektives Gedächtnis, Innsbruck, Studienverlag, 2003 Google Scholar. Cet ouvrage comprend un texte très pertinent de Robert Luft : «Machtans prüche und kulturelle Muster nichtperipherer Regionen: Die Kernlande Böhmen, Mähren und Schlesien in der späten Habsburgermonarchie », p. 165-187, qui remet en cause la validité de l’application de la théorie postcoloniale dans le cas de l’Autriche-Hongrie.

4- Le récent article de Cohen, Gary B., « Nationalist politics and the dynamics of state and civil society in the Habsburg monarchy, 1867-1914 », Central European History, 40, 2007, p. 241278 CrossRefGoogle Scholar, présente ces points et fournit un excellent passage en revue de la littérature historique.

5- Voir par exemple l’étude comparative, et par ailleurs stimulante, de Roshwald, Aviel, Ethnic nationalism and the fall of empires: Central Europe, Russia, and the Middle East, 1914-1923, Londres/New York, Routledge, 2001.CrossRefGoogle Scholar

6- Il est important de souligner ici les difficultés sémantiques associées à toute discussion sur l’Autriche-Hongrie en tant qu’empire. Tout d’abord, le terme allemand fréquemment utilisé pour caractériser l’État (Reich) a un sens beaucoup plus large que le terme « empire » qu’utilisent les chercheurs actuels dans un objectif spécifiquement comparatif. De plus, il n’existe pas en allemand de terme permettant de traduire de manière adéquate les caractéristiques spécifiques de l’empire tel que le terme est utilisé dans ce texte dans un objectif comparatif. Aujourd’hui, les chercheurs allemands tendent à utiliser le terme Imperium. Voir par exemple Jürgen Osterhammel, « Imperien im 20. Jahrhundert. Eine Einführung », Zeithistorische Forschungen/Studies in Contemporary History, 1, 2006, p. 4-13: http://www.zeithistorische-forschungen.de/16126041-Osterhammel-1-2006, et Id., « Imperien », in G. Budde, S. Conrad et O. Janz (dir.), Transnationale Geschichte: Themen, Tendenzen und Theorien, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2006, p. 56-67.

7- Unowsky, Daniel L.,The pomp and politics of patriotism: Imperial celebrations in Habsburg Austria, 1848-1916, West Lafayette, Purdue University Press, 2005, en particulier p. 177182 Google Scholar. Pour un travail théorique utile sur la Russie impériale, voir Wortman, Richart D., Scenarios of power: Myth and ceremony in Russian monarchy from Peter the Great to the abdication of Nicholas II, Princeton, Princeton University Press, [1995] 2006 CrossRefGoogle Scholar. Pour une description de la parade, voir Grossegger, Elisabeth, Der Kaiser-Huldigungs-Festzug Wien 1908, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1992 Google Scholar ; voir aussi Beller, Steven, «Kraus's firework: State consciousness raising in the 1908 Jubilee parade in Vienna and the problem of Austrian identity », in Bucur, M. et Wingfield, N. M.(dir.), Staging the past. The politics of commemoration in Habsburg Central Europe, 1848 to the present, West Lafayette, Purdue University Press, 2001, p. 4671.Google Scholar

8- En Bohême par exemple, les journaux nationalistes allemands incitèrent, en 1908, leurs lecteurs à faire preuve de plus de générosité dans leurs dons, soulignant de manièrerépétée les sommes prétendument importantes versées par les organisations tchèques rivales aux organisations charitables de l’Empereur.

9- Unowsky, D. L., The pomp and politics…, op. cit., p. 180 Google Scholar, cite le responsable du protocole cérémoniel, qui espère qu’« en cette période de passions partisanes déstabilisantes et de haines nationales, tous les peuples n’ont perçu que l’image du Kaiser dans la lumière glorieuse de la dévotion et de l’amour véritable ».

10- S. Beller fait cette remarque dans «Kraus's firework… », art. cit., p. 68-70.

11- En Autriche, les élections du Parlement, des diètes et des conseils municipaux sefaisaient par curie. Les curies individuelles de vote dépendaient des impôts versés, des biens possédés, et du niveau d’instruction. Dans les années 1880, la réforme avaita ccordé le droit de vote à près de 5% des hommes autrichiens pour les élections parlementaires. Le gouvernement créa en 1905 une cinquième curie universelle pour les élections parlementaires, auxquelles pouvaient participer tous les citoyens mâles sans distinction de revenus ou de niveau d’instruction. En 1907, le suffrage universel masculin abolit totalement le système des curies pour les élections parlementaires. Ce système perdura cependant pour les élections locales et la diète, limitant considérablement l’électorat de ces institutions : voir Jenks, William A., The Austrian electoral reform of 1907, New York, Octagon Books, [1950] 1974, p. 1326 Google Scholar. Sur le suffrage des diètes, voir Melik, Vasilij, « Zusammensetzung undWahlrecht der cisleithanischen Landtage », in Rumpler, H. et Urbanitsch, P. (dir.), Die Habsburgermonarchie 1848 bis 1918, vol.VII, Verfassung und Parlamentarismus, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 2000, p. 13111352 Google Scholar. Sur le suffrage communal, voir Peter Urbanitsch, « Die Gemeindevertretung in Cisleithanien », ibid., p. 2199-2281, particulièrementp. 2223-2229.

12- La nouvelle loi évoquait une citoyenneté « autrichienne », mais dans les autres documents, le nom officiel de la partie non hongroise de la monarchie duale était « les terres et royaumes représentés au Parlement » : G. Stourzh, « Die österreichische Dezemberverfassung… », art. cit., p. 10-11.

13- Je remercie Jeremy King pour cette remarque. On pourrait pousser l’argument plus loin en affirmant que la constitution autrichienne, et la tradition juridique qui la soutient, cherchaient à produire un patriotisme ou un nationalisme citoyen à l’opposé des arguments de plus en plus ethniques des nationalistes.

14- En 1868 par exemple, les responsables nationalistes polonais de Galicie conclurent un accord avec le ministère libéral d’Anton Alexander d’Auersperg, qui leur accorda une grande autonomie provinciale, faisant du polonais – et non plus de l’allemand – la langue administrative et universitaire officielle en Galicie. En 1871, les nationalistes tchèques espéraient que le ministère fédéraliste de Karl Sigmund von Hohenwart signerait en Bohême un compromis semblable à celui établi avec la Hongrie. Après 1867, les gouvernements centraux et les nationalistes rencontrèrent plus de succès dans leurs tentatives de création de domaines autonomes dans les limites de la loi centrale – avec la réforme de la langue locale et des règles scolaires par exemple, plutôt qu’en imaginant d’autres « compromis » à l’échelle de celui signé avec la Hongrie. Ce qui facilita par la suite la réalisation des nombreux compromis officiels signés après 1900.

15- Pour une discussion récente et importante de l’usage des institutions civiles par la base dans le but de remettre en cause la politique gouvernementale en Hongrie, voir Nemes, Robert, «Hungary's antisemitic provinces: Violence and ritual murder in the 1880s », Slavic Review, 66-1, 2007, p. 2044 CrossRefGoogle Scholar. Pour des études et analyses des institutions de la société civile croate après 1867, que l’on peut considérer comme les plus puissantes et les plus indépendantes de Transleithanie, voir Gross, Mirjana, Die Anfänge des modernen Kroatien. Gesellschaft, Politik und Kultur in Zivil-Kroatien und -Slawonien in den ersten dreißig Jahren nach 1848, Vienne, Böhlau, 1993 Google Scholar ; Matković, Stjepan et Buczynski, Alexander, « Das kroatische Vereinswesen 1848-1918 », in Rumpler, H. et Urbanitsch, P. (dir.), Die Habsburgermonarchie 1848-1918, vol. VIII, Politische öffentlichkeit und Zivilgesellschaft, t. 1, Vereine, Parteien und Interessenverbände als Träger der politischen Partizipation, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 2006, p. 12731299 Google Scholar. Voir aussi le t. 2, Die Presse als Faktor der politischen Mobilisierung. Pour la partie autrichienne de la monarchie, voir G. B. Cohen, « Nationalist politics… », art. cit., qui fournit un excellent cadre de référence et d’analyse.

16- Boyer, John W., Political radicalism in late imperial Vienna: Origins of the Christian Social movement, 1848-1897, Chicago, The University of Chicago Press, 1981 Google Scholar ; Id., Culture and political crisis in Vienna: Christian socialism in power, 1897-1918, Chicago, The University of Chicago Press, 1995 ; Cohen, Gary B., « Neither absolutism nor anarchy: New narratives on society and government in late imperial Austria », Austrian History Yearbook, 29-1, 1998, p. 3761 CrossRefGoogle Scholar ; Id., « Nationalist politics… », art. cit. ; Id., Education and middle-class society in imperial Austria, 1848-1918, West Lafayette, Purdue University Press, 1996 ; Cole, Laurence, «Für Gott, Kaiser und Vaterland »: Nationale Identität der deutschsprachigen Bevölkerung Tirols, 1860-1914, Francfort, Campus Verlag, 2000 Google Scholar ; Himka, John-Paul, Galician villagers and the Ukrainian national movement in the nineteenth century, New York, St. Martin's Press, 1988 CrossRefGoogle Scholar ; Höbelt, Lothar, Kornblume und Kaiseradler. Die deutschfreiheitlichen Parteien Altösterreichs 1882-1918, Munich, R. Oldenbourg, 1993 Google Scholar ; King, Jeremy, Bud-weisers into Czechs and Germans: A local history of Bohemian politics, 1848-1948, Princeton, Princeton University Press, 2002 Google Scholar ; Nemes, Robert, The once and future Budapest, DeKalb, Northern Illinois University Press, 2005 Google Scholar ; Id., « Associations and civil society in reformera Hungary », Austrian History Yearbook, 32, 2001, p. 25-45 ; Stauter-Halsted, Keely, The nation in the village: The genesis of peasant national identity in Austrian Poland, 1848-1914, Ithaca, Cornell University Press, 2001 Google Scholar ; D. L. Unowsky, The pomp and politics…, op. cit.

17- Motyl, Alexander J., Revolutions, nations, empires: Conceptual limits and theoretical possibilities, New York, Columbia University Press, 1999, p. 118123.Google Scholar

18- Je remercie Jane Burbank et Frederick Cooper dem’avoir donné accès à leur manuscrit non publié sur l’empire, en particulier le premier chapitre.

19- Le problème du statut de la Bosnie-Herzégovine à l’intérieur de la monarchie duale pose aussi la question de savoir si elle doit être considérée comme une colonie. L’Autriche-Hongrie a occupé et administré la Bosnie-Herzégovine entre 1878 et 1908, mais cette province faisait officiellement partie de l’empire ottoman. Lorsque la révolte des Jeunes Turcs de 1908 restaura le parlement ottoman, il devint urgent de statuer sur le statut de la province, afin de décider si elle devait y envoyer des députés. Surce problème, Megner, Karl, Beamte. Wirtschafts- und sozialgeschichtliche Aspekte des k.k. Beamtentums, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1985, p. 285 Google Scholar, observe que «La Bosnie-Herzégovine ne peut être considérée comme une colonie de l’Autriche-Hongrie que dans un sens limité. Sa position n’était en rien comparable à celle d’une colonie de l’Empire britannique ou français. » Pour une discussion sur les institutions autonomes en Bosnie-Herzégovine, particulièrement après son annexion en 1908, voir Heuberger, Valeria, « Politische Institutionen und Verwaltung in Bosnien und der Hercegovina 1878 bis 1918 », in Rumpler, H. et Urbanitsch, P. (dir.), Die Habsburgermonarchie 1848 bis 1918, vol. VII, op. cit., p. 23832425 Google Scholar, particulièrementp. 2414-2423.

20- De nombreux historiens ont souligné à quel point les régimes communistes avaient eux-mêmes utilisé les traditions et les thématiques nationalistes. L’émergence soi-disant surprenante des conflits nationalistes et ethniques après 1989 n’était finalement pas si étonnante ou différente de ce qui s’était passé auparavant.

21- Schöpflin, George, « Nationalism and ethnicity in Europe, East and West », in Kupchan, C. A. (dir.), Nationalism and nationalities in the New Europe, Ithaca, Cornell University Press, 1995, p. 3765 Google Scholar, particulièrement p. 46-51. Gerschenkron, Alexander, Economic backwardness in historical perspective, a book of essays, Cambridge, Belknap Press of Harvard University Press, 1962 Google Scholar, propose un argumentaire plus nuancé.

22- Wolff, Larry, Inventing Eastern Europe: The map of civilization on the mind of the enlightenment, Stanford, Stanford University Press, 1994 Google Scholar ; Todorova, Maria N., Imagining the Balkans, New York, Oxford University Press, 1997 Google Scholar. Voir aussi Wolff, Larry, « Revising Eastern Europe: Memory and the nation in recent historiography », Journal of Modern History, 78, 2006, p. 93118.CrossRefGoogle Scholar

23- La plupart de ces travaux révisionnistes sont issus de travaux quantitatifs datant des années 1960 et 1970, qui n’ont eu au départ qu’un impact négligeable sur les théories du retard. Le résumé le plus important de ces travaux révisionnistes dans l’histoire économique de la région est fourni par Good, David F., The economic rise of the Habsburg Empire, 1750-1914, Berkeley, University of California Press, 1984 Google Scholar ; Id., « Stagnation and‘ take-off’ in Austria, 1873-1913 », Economic History Review, 27, 1974, p. 72-87 ; Rudolph, Richard, « The pattern of Austrian industrial growth from the eighteenth to the early twentieth century », Austrian History Yearbook, 11, 1975, p. 325 CrossRefGoogle Scholar. Des études détaillées portant sur l’Autriche à la même période décrivent également un État et une société économiquement beaucoup plus proches de ses voisins européens du point de vue de l’organisation et du rythme de développement capitaliste et industriel : Maärz, Eduard, Österreichische Industrie- und Bankpolitik in der Zeit Franz Josephs I, Vienne, Europa Verlag, 1968 Google Scholar ; Matis, Herbert, österreichs Wirtschaft 1848-1913. Konjunkturelle Dynamik und gesellschaftlicher Wandel im Zeitalter Franz Josephs I, Berlin, Duncker & Humblot, 1972 Google Scholar; Wandruzska, Adam et Urbanitsch, Peter (dir.), Die Habsburgermonarchie 1848 bis 1918, vol. I, Die wirtschaftliche Entwicklung, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1973 Google Scholar. Des études plus récentes portant sur les économies locales et régionales confirment ces conclusions en ce qui concerne l’hétérogénéité des formes de développement économique sous la monarchie, ainsi que leur caractère comparable avec les développements régionaux en Europe de l’Ouest, du Sud et de l’Est.

24- Brubaker, Rogers, Nationalism reframed: Nationhood and the national question in the New Europe, Cambridge/New York, Cambridge University Press, 1996, p. 16.CrossRefGoogle Scholar

25- Ibid., p. 21.

26- Brubaker, Rogers, Ethnicity without groups, Cambridge, Harvard University Press, 2004, p. 17.Google Scholar

27- King, Jeremy, « The nationalization of East Central Europe: Ethnicism, ethnicity, and beyond », in Bucur, M. et Wingfield, N. M. (dir.), Staging the past…, op. cit., p. 112152 Google Scholar ; Cohen, Gary B., The politics of ethnic survival. Germans in Prague, 1861-1914, West Lafayette, Purdue University Press, [1981] 2006.Google Scholar

28- Sur le système du millet, voir Quataert, Donald, The Ottoman Empire 1700-1922, New York, Cambrige University Press, 2005, p. 175176.CrossRefGoogle Scholar

29- Fred Cooper et Jane Burbank exposent un cadre comparatif tout aussi utile – et véritablement indiscutable – dans le premier chapitre de leur ouvrage à paraître sur l’empire.

30- Sur la paysannerie en Galicie, voir Unowsky, D. L., The pomp and politics…, op. cit., p. 179 Google Scholar. Ce qui a été appelé le Kronprinzenwerk, qui tire son titre de son mécène et protecteur, le prince héritier Rudolf, était un ensemble de 24 volumes intitulé Die österreichisch-ungarische Monarchie in Wort und Bild. Dans son projet initial, Rudolf écrivait à son père qu’il manquait à la monarchie austro-hongroise « un grand travail ethno-graphique, à la fois pédagogique et stimulant, qui donnerait une image complète denotre patrie et de ses peuples [Volksstämme] en s’appuyant sur les meilleurs travaux de recherches et sur des reproductions artistiques de qualité » : Bendix, Regina, « Ethnology, cultural reification, and the dynamics of difference in the Kronprinzenwerk », in Wingfield, N. M. (dir.), Creating the other: Ethnic conflict and nationalism in Habsburg Central Europe, New York, Berghahn Books, 2003, p. 149165, ici p. 149CrossRefGoogle Scholar. Voir aussi Shedel, James, « The elusive fatherland: Dynasty, state, identity and the Kronprinzenwerk », in Csáky, M. et Zeyringer, K. (dir.), Inszenierungen des kollektiven Gedächtnisses: Eigenbilder, Fremdbilder, Innsbruck, Studienverlag, 2002 Google Scholar ; et également Rupp-Eisenreich, Britta (dir.), Kulturwissenschaft im Vielvölkerstaat: zur Geschichte der Ethnologie und verwandter Gebiete in österreich, ca. 1780 bis 1918, Vienne, Bölhau, 1995.Google Scholar

31- Fichtner, Paula Sutter, The Habsburg monarchy, 1490-1848: Attributes of empire, New York, Palgrave Macmillan, 2003 CrossRefGoogle Scholar, chap. 2 ; Ingrao, Charles W., The Habsburg monarchy, 1618-1815, New York, Cambridge University Press, 1994, chap. 3.Google Scholar

32- Deák, István, The lawful revolution: Louis Kossuth and the Hungarians, 1848-1849, New York, Columbia University Press, 1979, particulièrement p. 99106.Google Scholar

33- Sur ce point et sur le paragraphe suivant sur la vie constitutionelle et parlementaire en Hongrie, voir l’étude fort pertinente de Péter, László, « Die Verfasungsentwicklung in Ungarn », in Rumpler, H. et Urbanitsch, P. (dir.), Die Habsburger Monarchie, vol. VII, op. cit., p. 239540.Google Scholar

34- En matière de politique étrangère, les hommes politiques hongrois s’opposaient généralement à l’expansion territoriale austro-hongroise dans les Balkans, particulièrement lorsque les annexions risquaient d’accroître la part de la population serbe dans la monarchie (ce qui aurait nécessité de modifier le Compromis).

35- Les statistiques comparatives complètes se trouvent dans Katus, László, « Die Magyaren », in Wandruszka, A. et Urbanitsch, P. (dir.), Die Habsburgermonarchie 1848 bis 1918, vol. III, Die Völker des Reiches, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1980, p. 411488, ici p. 411.Google Scholar

36- Sur les politiques nationalisantes dans les États ayant succédé à l’empire austrohongrois, se reporter particulièrement à la magnifique analyse Livezeanu, d’Irina, Cultural politics in Greater Romania: Regionalism, nation building, and ethnic struggle, 1918-1930, Ithaca/Londres, Cornell University Press, 1995 Google Scholar. Voir aussi Snyder, Timothy, The reconstruction of nations: Poland, Ukraine, Lithuania, Belarus, 1569-1999, New Haven, Yale University Press, 2003 Google Scholar ; Suppan, Arnold (dir.), Deutsche Geschichte im Osten Europas. Zwischen Adria und Karawanken, Berlin, Siedler Verlag, 1998 Google Scholar, en particulier le chapitre « Untersteierer, Gottscheer, und Laibacher als deutsche Minderheit zwischen Adria, Karawanken und Mur (1918-1948) » ; Pleterski, Janko, « Die Frage der nationalen Gleichberechtigung in Jugoslawien, 1918-1941 », in Rumpler, H. et Suppan, A. (dir.), Geschichte der Deutschen im Bereich des heutigen Slowenien 1848-1941, Vienne, Verlag für Geschichte und Politik, 1988, p. 155170 Google Scholar, et Arnold Suppan, « Zur Lage der Deutschen in Slowenien zwischen 1918 und 1938. Demographie – Recht – Gesellschaft – Politik », ibid., p. 171-240 ; Peter Haslinger, « Imagined territories: Nation undTerritorium in tschechischen politischen Diskurs 1889-1938 », mémoire d’habilitation, Université de Fribourg, 2004 ; J. King, Budweisers…, op. cit. ; Zahra, Tara, «Reclaiming children for the nation: Germanization, national ascription, and democracy in the Bohemian lands, 1900-1945 », Central European History, 37-4, 2004, p. 499541.CrossRefGoogle Scholar

37- Les libéraux s’étaient largement inspirés de l’exemple des lois constitutionnelles de Kremsier, élaborées en 1848-1849 avant d’être rejetées par l’empereur. En 1849, les représentants de plusieurs idéologies politiques et intérêts nationalistes étaient tombés d’accord sur une formulation. Il semblait plus sûr et plus viable de recycler celle-ci que d’écrire une nouvelle loi sur l’usage de la langue. Judson, Pieter M., Exclusive revolutionaries: Liberal politics, social experience, and national identity in the Austrian Empire,1848-1914, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1996, p. 6465 et 124-126Google Scholar ; Stourzh, Gerald, Die Gleichberechtigung der Nationalitäten in der Verfassung und Verwaltung öster-reichs 1848-1918, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1985.Google Scholar

38- Cette disposition avait, à l’origine, pour objectif spécifique de s’assurer que les locuteurs allemands de Bohême ne seraient pas obligés d’apprendre le tchèque. Sur le long terme cependant, elle eut pour conséquence de miner l’enseignement de l’alle-mand dans toute l’Autriche, dans la mesure où elle obligeait les écoles à n’adopter qu’une langue pour l’enseignement. Étant donné que l’allemand était presque toujours la seconde langue locale, les nationalistes tchèques, slovènes ou polonais purent facilement mettre un terme à l’enseignement de l’allemand dans ces écoles. Maria Kurz, « Der Volhsschulstreit in der Südsteirmark in der Zeit der Dezemberverfassung », Ph. D., Université de Vienne, 1986, offre une excellente analyse de ce processus en Styrie et Carinthie.

39- Sur l’histoire des lois sur l’autonomie communale, voir Ogris, Werner, « Die Entwicklung des österreichischen Gemeinderechts im 19. Jahrhundert », in Rausch, W. (dir.), Die Städte Mitteleuropas im 19. Jahrhundert, Linz, Österreichischer Arbeitskreis für Stadtgeschichtsforschung/Ludwig-Boltzmann-Institut für Stadtgeschichtsforschung, 1983, p. 83101 Google Scholar ; Klabouch, Jirí, Die Gemeindeselbstverwaltung in Österreich, 1848-1918, Vienne, Verlag für Geschichte und Politik, 1968 Google Scholar ; Kolmer, Gustav, Parlament und Verfassung in Österreich, Vienne, C. Fromme, 1902-1914Google Scholar ; Redlich, Josef, Das Wesen der österreichischen Kommunalverfassung, Leipzig, Duncker & Humblot, 1910.Google Scholar

40- Dans les années suivantes, la législation inclut les libertés religieuses (avec une loi sur le mariage civil ou sur le mariage entre partenaires de différentes confessions), instaura un système éducatif public libéré du contrôle de l’Église catholique, et institua des hautes cours pour juger les cas où les droits constitutionnels des citoyens étaient bafoués.

41- Stourzh, Gerald, « The multinational empire revisited: Reflections on late Imperial Austria », From Vienna to Chicago and back: Essays on intellectual history and political thought in Europe and America, Chicago, The University of Chicago Press, 2007, p. 133156, ici p. 151.CrossRefGoogle Scholar

42- Burger, Hannelore, Sprachenrecht und Sprachgerechtigkeit im österreichischen Unterrichtswesen 1867-1918, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1995, p. 101111 Google Scholar ; Stourzh, G., Die Gleichberechtigung…, op. cit., p. 170172.Google Scholar

43- King, J., Budweisers…, op. cit., p. 5859 Google Scholar, attribue cette dernière décision à l’influenced’une résolution prise lors du congrès international de statistiques de 1872 à Saint-Pétersbourg. Bien que les délégués de la monarchie des Habsbourg au congrès se soient opposés à la thèse selon laquelle l’usage de la langue remplaçait la nationalité, ils acceptèrent néanmoins le principe de la langue unique afin de rendre les statistiques sur la Cisleithanie compatibles avec celles des autres États.

44- Le meilleur travail général sur le recensement autrichien est celui d’Emil Brix, Die Umgangssprachen in Altösterreich zwischen Agitation und Assimilation. Die Sprachenstatistik in den zisleithanischen Volkszählungen 1880 bis 1910, Vienne, Böhlau, 1982. Cohen, G. B., The politics of ethnic survival…, op. cit., p. 65104 Google Scholar, analyse très bien le recensement, avec des exemples spécifiques portant sur Prague. Voir aussi G. Stourzh, Die Gleichberechtigung…, op. cit.

45- Sur les controverses ayant entouré les résultats du recensement de 1910 à Trieste et ailleurs, voir l’analyse d’E. Brix, Die Umgangssprachen in Altösterreich…, op. cit.

46- Judson, Pieter M., Guardians of the nation: Activists on the language frontiers of imperial Austria, Cambridge, Harvard University Press, 2006, particulièrement p. 1618.Google Scholar

47- Voir par exemple l’analyse de Höbelt, Lothar, Kornblume und Kaiseradler. Die deutsch-freiheitlichen Parteien Altösterreichs 1882-1918, Vienne/Munich, Verlag für Geschichte und Politik/Oldenbourg 1993, p. 180186.Google Scholar

48- Les grands propriétaires terriens formaient une curie influente au sein de la diète morave. Leurs efforts de médiation jouèrent un rôle essentiel dans l’obtention d’uncompromis entre nationalistes tchèques et allemands. Selon les dispositions du Compromis, les grands propriétaires terriens formaient une curie séparée des deux nations, qui incluaient désormais tous les autres citoyens susceptibles de voter en Moravie. Luft, Robert, « Die Mittel partei des mährischen Großgrundbesitzes 1879 bis 1918. Zur Problematik des Ausgleichs in Mähren und Böhmen », in Seibt, F. (dir.), Die Chance der Verstän-digung. Absichten und Ansätze zu übernationaler Zusammenarbeit in den böhmischen Ländern 1848-1918, Munich, Oldenbourg, 1987, p. 187244 Google Scholar. Sur le Compromis et sur les événements qui y conduisirent, voir aussi Glassl, Horst, Der mährische Ausgleich, Munich, Fides Verlag, 1967.Google Scholar

49- Sur le Compromis en Bukovine, voir Rachamimov, Alon, «Diaspora nationalism’s Pyrrhic victory: The controversy regarding the electoral reform of 1909 in Bukovina », in Micgiel, J. S. (dir.), State and nation building in East Central Europe: Contemporary perspectives, New York, Institute on East Central Europe, Columbia University, 1996, p. 116 Google Scholar ; Stourzh, G., From Vienna to Chicago…, op. cit., p. 177189.Google Scholar

50- King, Jeremy, « Group rights in liberal Austria: The dilemma of equality in proportional representation », in Fasora, L., Hanuš, J. et Malíř, J. (dir.), Moravské vyrovnání z roku 1905/Der mährische Ausgleich von 1905, Brno, Matice moravská, 2006, p. 2742 Google Scholar. Jeremercie également le professeur King de m’avoir fait connaître deux textes inédits : « Who is who? Group rights in liberal Austria » et «The dilemma of classificatory procedure ».

51- T. Zahra, «Reclaiming children for the nation… », art. cit.

52- Sur le succès de ce type de territorialisation ethnique et nationale, voir Haslinger, Peter, « Staatsrecht oder Staatsgebiet? Böhmisches Staatsrecht, territoriales Denken und tschechisches Emanzipationsbestreben 1890-1914 », in Willoweit, D. et Lemberg, H. (dir.), Reiche und Territorien in Ostmitteleuropa. Historische Beziehungen und politische Herrschaftslegitimation, Munich, Oldenbourg, 2006, p. 345358 Google Scholar et Id., « Der Randals Zentrum? Die deutsch besiedelten Grenzregionen der böhmischen Länder als Wertezentrum im tschechischen nationalen Diskurs (1880-1938) », in M. Gibas (dir.), « Mythen der Mitte ». Regionen als nationale Wertezentren Konstruktionsprozesse und Sinnstif-tungskonzepte im 19. und 20. Jahrhundert, Weimar, Bauhaus Universität, 2005, p. 287-301.

53- Sur les terres de Bohême, voir Luft, R., « Machtansprüche und kulturelle Muster… », art. cit. Sur la Galicie, voir Frank, Alison F., Oil empire: Visions of prosperity in Austrian Galicia, Cambridge, Harvard University Press, 2005.Google Scholar

54- Pour une juxtaposition de paraboles et de graphiques sur les trajectoires d’ascension et de déclin imperial, voir Motyl, Alexander J., Imperial ends: The decay, collapse, and revival of empires, New York, Columbia University Press, 2001, particulièremen p. 4145.Google Scholar

55- Wank, Solomon, « The Habsburg Empire », in Barkey, K. et Von Hagen, M. (dir.), After empire: Multiethnic societies and nation-building. The Soviet Union, and the Russian, Ottoman, and Habsburg empires, Boulder, Westview Press, 1997, p. 4558, ici p. 49.Google Scholar

56- Bien qu’il préfère analyser l’Autriche-Hongrie d’après 1867 comme un empire en déclin, Motyl, Alexander J., « Thinking about empire », in Barkey, K. et Von Hagen, M.(dir.), After empire…, op. cit., p. 1929, ici p. 26Google Scholar, reconnaît qu’il est possible de considérer qu’après le Compromis, l’Autriche-Hongrie « cessa d’être pleinement impériale sur une grande partie de ses territoires ».

57- Brandt, Harm-Hinrich, Der österreichische Neoabsolutismus: Staatsfinanzen und Politik, 1848-1860, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1978.Google Scholar

58- Les éléments de 1848, absents en 1867, étaient les ministères totalement distincts de l’Armée, des Affaires étrangères et des Finances. Sous forme de concession, le ministère hongrois incluait un ministère de la Défense qui supervisait la honvéd, une milice active en Hongrie : Deák, I., The lawful revolution…, op. cit., p. 348.Google Scholar

59- Voir Somogyi, Éva, « Die Delegation als Verbindungsinstitution zwischen Cis- und Transleithanien », in Rumpler, H. et Urbanitsch, P. (dir.), Die Habsburger Monarchie, vol. VII, op. cit., p. 11071176 Google Scholar et Gerald Stourzh, « Der Dualismus 1867 bis 1918: Zur Staatsrechtlichen und völkerrechtlichen Problematik der Doppelmonarchie », ibid., p. 1177-1230.

60- La coutume et la pratique, et non le droit, voulaient que les deux Premiers ministres se joignent généralement aux trois ministres communs pour les réunions du cabinet présidées par l’empereur-roi, ou par le ministre des Affaires étrangères en son absence. Lorsque les discussions portaient sur les questions militaires, il n’était pas rare que les membres du personnel militaire soient également présents. Voir Diószegi, István (dir.), Die Protokolle des gemeinsamen Ministerrates der österreichisch-ungarischen Monarchie, vol. IV, 1883-1895, Budapest, Verlag Akad. Kiadó, 1993 Google Scholar ; Somogy, Éva, Der gemeinsame Ministerratder österreichisch-ungarischen Monarchie 1867-1906, Vienne, Böhlau, 1996.Google Scholar

61- Péter, László, « Die Verfassungsentwicklung in Ungarn », in Rumpler, H. et Urbanitsch, P. (dir.), Die Habsburger Monarchie, vol. VII, op. cit., p. 239540, particulièrement p. 532-535.Google Scholar

62- Ce qui explique le terme fréquemment utilisé pour caractériser l’Autriche-Hongrie: la «Monarchie auf Kundigung », ou, de manière littérale, la « monarchie avec préavis ».

63- Voir par exemple, Deák, István, Beyond nationalism: A social and political history of the Habsburg officer corps, 1848-1918, New York, Oxford University Press, 1990.Google Scholar

64- François-Joseph refusa toujours d’accorder aux Hongrois l’usage du magyar comme langue de commandement dans les unités hongroises, ce qui aboutit à une crise constitutionnelle au début du XXe siècle. Les gouvernements hongrois obtinrent quelques concessions du souverain, mais reculèrent sur la question de leurs demandes principales lorsqu’il menaça d’introduire le suffrage universel masculin pour les élections du parlement hongrois. Voir Deák, I., Beyond nationalism…, op. cit., p. 6870.Google Scholar

65- Les funérailles d’État traditionnelles organisées à la mort de l’ancienne impératrice Zita à Vienne, en 1989, fournissent un exemple de cette évocation continue de l’héritage impérial. G. Stourzh, «The multinational empire revisited… », art. cit., p. 155-156; Hilde Spiel, « Abschied. Vom Sinn der Monarchie », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 3 avril 1989, p. 27 (également cité par G. Stourzh).

66- Voir les exemples cités par S. Wank, « Habsburg Empire », art. cit.

67- Voir par exemple l’analyse de Stradner, Josef, Der Fremdenverkehr, Graz, Leykam, [1905] 1917, p. 100.Google Scholar

68- Ce n’est pas un hasard si les théoriciens postcoloniaux s’appuient principalement sur des exemples littéraires plutôt que sur des exemples tirés de décisions de justice ou des institutions politiques pour nourrir leurs thèses. La rhétorique civilisationnelle, souvent présente chez les auteurs allemands, est également évidente dans le cas polonais, en Galicie par exemple, et dans le cas tchèque également. Voir plusieurs chapitres dans J. Feichtinger, U. Prutsch et M. Csáky (dir.), Habsburg postcolonial…, op. cit.