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La République démocratique allemande comme histoire. Réflexions historiographiques

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Les mouvements révolutionnaires et le « tournant » de l'automne 1989 ont fondamentalement modifié les recherches menées sur la RDA. Alors qu'auparavant documents, lieux et acteurs n'étaient en principe pas accessibles, ou ne l'étaient que très partiellement, et au terme d'un filtrage très poussé, tout semble à présent disponible en surabondance, tout semble être « à portée de la main ».

Summary

Summary

The GDR has ceased to exist. This article discusses both the history and the recent historiography of this “closed” past. Limits of access have been abolished almost totally. Anybody is entitled to study the case; except for few exceptions even the most recent materials or, for that matter, secrets are available for academic scrutiny. Lüdtke outlines main Unes of “reading” the history of the GDR, most of them originating in the context of global confrontation or co-existence during the pre-1989 era. Still, much of the debate revolves around the impact of control, whether external (i.e. Soviet) or internal, and the relative autonomy of societal processes versus penetration by the forces of domination. In difference, Lüdtke emphasizes those approaches which reveal people 's socio-cultural perceptions, emotions, and practices. It isfrom this vantage point that the appearence of “stability” of the GDR which prevailed until her very collapse in 1989 can be dismantled. The simultaneity of acceptance and distance so characteristic for many people in the GDR was grounded in a multifacetted configuration. Important elements were: a specific temporality, the intensified sense for the local and, at the same time, generational fissures, but also the abandonment of the ae s the tics of public space.

Type
Sur L'Historiographie de la RDA
Copyright
Copyright © Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1998

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References

1. Pour les sciences historiques, voir les rapports des revues spécialisées Geschichte und Gesellschaft et 1999.

2. On se reportera à l'importante synthèse de Hermann Weber, qui englobe ajuste titre les archives ouest-allemandes et étrangères : Hermann Weber, « Die Aufarbeitung der DDR Geschichte und die Rolle der Archive », Faulenbach, dans Bernd et al. éds, Die Partei hatte immer Recht -Aufarbeitung von Geschichte und Folgen der SED-Diktatur, Essen, 1994, pp. 42 56.Google Scholar Dans certains cas, des limitations ou restrictions peuvent être imposées, par exemple pour les archives de l'université Humboldt de Berlin (voir « jot », « Verwechslung von Tatsachen », Unaufgefordert 8, juillet 1996, p. 14.

3. En principe, l'accès libre à tous les dossiers des administrations publiques et des autres institutions, en particulier du SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands, Parti Socialiste Unitaire Allemand), est garanti dans le Traité d'Union. L'intérêt du grand public et des journalistes se focalise sur des archives précises : celles de la « Stasi », autrement dit les dossiers de l'ancien ministère de la Sécurité d'État de RDA. Une « Loi sur les dossiers des Services secrets de l'ancienne RDA » a ouvert l'accès à ces documents à compter du 1er janvier 1992 : voir Silke Schumann, Vernichten oder Offenlegen ? Zur Entstehung des Stasi-Unterlagen- Gesetzes, Berlin, 1995 (Reihe A, 1/95, Verôffentlichungen des Bundesbeauftragten fur die Unterlagen des Staatssicherheitsdienstes der ehemaligen Deutschen Demokratischen Republik [BStU]). Le Bundestag allemand a nommé un « chargé de mission pour les dossiers des Services secrets de l'ancienne RDA », Joachim Gauck. Cet ancien pasteur protestant de Rostock comptait déjà, au printemps 1990, parmi les initiateurs d'une loi promulguée par la dernière chambre de la RDA (formée à l'issue d'élections libres), qui prévoyait la mise en sûreté et l'ouverture des archives des Services secrets. Gauck a relaté ses premières expériences de directeur des Archives : Joachim GAUCK, « Zum Umgang mit den Stasi-Akten -eine Zwischenbilanz », dans Bernd Faulenbach et al. éds, Die Partei hatte immer Recht, op. cit., pp. 30-41 ; sur les Services secrets, voir l'esquisse Vollnhals, de Clemens, Das Ministerium fiir Staatssicherheit. Ein Instrument totalitàrer Herrschaftsausubung, Berlin, 1995 Google Scholar, et le livre de Klaus-Dietmar Henke et Engelmann, Roger éds, Aktenlage. Die Bedeutung der Unterlagen des Staatsicherheitsdienstes fur die Zeitgeschichtsforschung, Berlin, 1995.Google Scholar Depuis, la BStU (série des publications du Chargé de Mission pour les Dossiers des Services secrets de l'ancienne RDA) a créé une section « Education et recherche », dont les collaborateurs sont les seuls à avoir un accès privilégié aux archives, qui leur permet de les consulter sans que les noms de victimes ou de tiers ne soient rayés.

4. Pour ces archives, un délai de prescription de trente ans a été fixé ; le motif invoqué fut les réserves des Alliés, ou plus exactement la protection des intérêts de ces derniers.

5. En témoigne la répartition des thèmes, des consultations et des publications dans la commission d'enquête : sur les sept problématiques définies, une seule ne portait pas sur les institutions. Dans les publications de cette commission (Deutscher Bundestag éd., Materialien der Enquete-Kommission « Aufarbeitung von Geschichte und Folgen der SED-Diktatur in Deutschland », Baden-Baden-Francfort-sur-le-Main, 1995), seuls deux volumes sur seize lui furent consacrés. Là encore, il était essentiellement question d'« écarts », de « résistance » et d'« opposition ». On constate également que l'accent est mis avant tout sur les domaines traditionnels de la pratique culturelle, la littérature et ce qui tourne autour de la littérature ; il n'est question du « film » qu'à propos des « témoins contemporains » (voir t. III, 1 ; on retrouve les mêmes partis-pris dans les rapports sur la culture alternative, t. III, 3).

6. Voir par exemple les enquêtes approfondies menées auprès de managers de l'économie planifiée par Lepsius, M. Rainer, Pirker, Théo, Weinert, Rainer et Hertle, Hans-Hermann, Der Plan als Befehl und Fiktion, Opladen, 1995.Google Scholar

7. Sur la violence « de l'intérieur », qui se manifesta bien avant la construction du mur en 1961, voir le récit de violences commises en mai 1952 dans Inge BennewiTzet Potratz, Rainer, Zwangsaussiedlungen an der innerdeutschen Grenze. Berichte und Dokumente, Berlin, 1994.Google Scholar

8. Sur cette question, voir l'ouvrage (auto-)biographique de Jtirgen Fuchs, Fassonschnitt, Reinbek, 1984.

9. Les statistiques d'émigration sont empruntées à Heidemeyer, Helge, Flucht und Zuwanderung aus der SBZ/DDR. 1945/1949 - 1961, Dusseldorf, 1994.Google Scholar

10. Voir Arnim Mitter et Stefan Wolle, « Der Bielefelder Weg », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 10 août 1993 ; Jiirgen Kocka, « Auch Wissenschaftler kônnen lernen », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 25 août 1993 ; Peter Hubner, « Ein Labyrinth, in dem es nur falsche Wege gibt», Frankfurter Allgemeine Zeitung, 8 septembre 1993 ; Arnim Mitter et Stefan Wolle, « Inquisitoren auf der Faultierfarm », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 9 septembre 1993 ; Rainer Eckert, « Nicht ohne Reue », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 22 septembre 1993.

11. Cependant, dans bien des cas, les chercheurs qui se sont avéré avoir collaboré un temps avec la « Stasi » ont démissionné de leurs fonctions dans des instituts de recherche publics dès que cette collaboration a été connue, ou avant qu'elle ne soit rendue publique. On peut citer l'exemple d'Olaf Groehler, entre 1991 et 1995 membre de l'Institut de Recherches en Histoire contemporaine de Potsdam (devenu aujourd'hui le Centre de Recherches sur l'Histoire contemporaine [ZZF]), ou celui de Dietrich Staritz, qui dirigea pendant plusieurs années la Section Histoire et Politique de la RDA de l'université de Mannheim.

12. L'« Institut Hannah Arendt de recherches sur le totalitarisme » de Dresde, qui revendiqua lors de son ouverture (17 juin 1993) l'héritage symbolique du 17 juin 1953 (voir les discours d'ouverture, Vortràge aus dem Hannah-Arendt-Institut, Heft 1, Dresde, 1993) se consacre principalement à l'étude de l'histoire de la zone d'occupation soviétique et de la RDA ; ses membres semblent en majorité issus de, et formés, dans l'ancienne RFA ; voir Manfred Richter, « Das Hannah-Arendt-Institut fur Totalitarismus-Forschung. Ein “ Kind der Wende ” », Deutschland Archiv, 19, 1996, Heft 4, pp. 580-586. Pour les autres institutions, on se reportera au Bulletin du ZZF ; pour l'Antenne de l'Institut d'Histoire contemporaine, au Vierteljahrshefte fiir Zeitgeschichte, 1995.

13. Pour une vision d'ensemble de ce courant de recherches et de sa bibliographie, voir Gunter Braun, « Die Geschichte der Sowjetischen Besatzungszone im Spiegel der Forschung. Teil I », Jahrbuchfiir Historische Kommunismusforschung, 1995, pp. 275-305, en part. pp. 288- 291 (sur les plans soviétiques et les initiatives de la direction allemande du Kpd et de la SED.

14. Karlsch, Voir Rainer, Allein bezahlt ? Die Reparationsleistungen der SBZ/DDR 1945-1953, Berlin, 1993.Google Scholar

15. Voir Atina Grossmann, « Eine Frage des Schweigens ? Die Vergewaltigung deutscher Frauen durch Besatzungssoldaten », Sozialwissenschaftliche Informationen, 24, 1995, n° 2, pp. 109-119. Les expulsions qui touchèrent d'une manière ou d'une autre plus d'un quart de la population de la zone d'occupation soviétique en 1948 constituèrent un autre sujet tabou (voir Alexander von Plato, Von Alten Orten und Neuen Zeiten. Umgesiedelte in der SBZ/ DDR im Vergleich zur Bundesrepublik, pp. 121-144, en particulier p. 137 ss.

16. Kilian, Voir Achim, Einzuweisen zur vôlligen Isolierung. Nkwd-Speziallager Muhlberg/ Elbe, 1945-1948, Leipzig, 1992 Google Scholar; Klier, Freya, Verschleppt ans Ende der Welt. Schicksale deutscher Frauen in sowjetischen Arbeitslagern, Berlin-Francfort-sur-le-Main, 1996 Google Scholar ; Kroger, Dieter éd., Briefe Betroffener und Hinterbliebener. Funfeichen 1945-1948, Neubrandenburg, 1991 Google Scholar ; KrûGger, Dieter, Kuhlbach, Egon, Schicksal Funfeichen, I. Gefangene im Nkwd-Mwdlager Funfeichen, 1945 bis 1948. Versuch einer Ermittlung, Neubrandenburg, 1991 Google Scholar.

17. Sur la politique d'occupation en général, voir l'étude approfondie de Norman Naimark, The Russians in Germany : A History ofthe Soviet Zone of Occupation, 1945-1949, Cambridge, Ma., 1995 ; sur la répression des sociaux-démocrates, voir Andréas Malycha, Auf dem Weg zur SED. Die Sozialdemokratie und die Bildung einer Einheitspartei in den Ldndem der SBZ, Bonn, 1996 ; sur la mise au pas des communistes, en particulier dans le contexte de l'élaboration d'une version officielle de l'anti-fascisme, Niethammer, voir Lutz éd., Der « gesàuberte » Antifaschismus. Die SED und die roten Kapos von Buchenwald, Berlin, 1994.Google Scholar

18. Voir le recueil de textes d'Hermann Weber, Aufbau und Fall einer Diktatur. Kritische Beitràge zur Geschichte der DDR, Cologne, 1991 ; du même, « Kommunistische Bewegung und realsozialistischer Staat », dans Werner Muller éd., Beitràge zum deutschen und internationalen Kommunismus, Cologne, 1988 ; sur le concept de « stalinisme » chez Hermann Weber voir son texte « Geschichte der DDR », paru pour la première fois en néerlandais, dans « Kommunistische Bewegung », op. cit., pp. 307-322, en part. p. 313 et p. 316 : le stalinisme se caractérise selon lui par une « économie politique centralisée, par une dictature politique qui tombe dans les excès de l'arbitraire despotique », ainsi que par « le culte de la personnalité et […] le recours à des méthodes terroristes ».

19. Keller, Voir Dietmar, Modrow, Hans, Wolf, Herbert éds, Ansichten zur Geschichte der DDR, 1.1 (seul paru), Bonn-Berlin, 1993.Google Scholar

20. Klaus SchrÔDer, « Einleitung : Die DDR als politische Gesellschaft », id., Geschichte und Transformation des SED-Staates. Beitràge und Analysen, Berlin, 1994, pp. 11-26, en part. p. 26 et p. 13 ss.

21. Mitter, Voir Arnim et Wolle, Stefan, Untergang auf Raten. Unbekannte Kapitel der DDR-Geschichte, Munich, 1993.Google Scholar

22. Werkenthin, Voir Falco, Politische Strafjustiz in der Ara Ulbricht, Berlin, 1995 Google Scholar ; voir aussi Inge BennewiTzet Potratz, Rainer, Zwangsaussiedlungen an der innerdeutschen Grenze. Berichte und Dokumente, Berlin, 1994 Google Scholar ; voir aussi le cas étudié par Jens Ebert et Insa Eschebach éds, « Die Kommandeuse ». Erna Dorn - zwischen Nationalsozialismus und Kaltem Krieg, Berlin, 1994 ; voir enfin Andréas Maercker, « Psychische Folgen politischer Inhaftierung in der DDR », Aus Politik und Zeitgeschichte 38/1995, pp. 30-38.

23. Sur ce point, voir Dietmar Keller et al. éds, Ansichten zur Geschichte der DDR ; les thèses défendues dans cet ouvrage publié par le PDS — le parti qui succéda au SED et fut chargé de sa réhabilitation — ont été expressément récusées par Wilfried Loth dans son livre Der ungeliebte Staat, pour la période de l'immédiat après-guerre : ce dernier souligne la ténacité et les stratégies de conquête du pouvoir des cadres dirigeants du KPD et du SED, par opposition aux hésitations et à l'indécision du régime soviétique. Sur l'ensemble de ces questions, voir Norman M. Naimark, Russians in Germany, op. cit. ; sur la tendance de la direction du KPD, puis du SED, à partir de 1945-1946, à ignorer ou à sous-estimer l'antisémitisme ou à minimiser la destruction des juifs par le nazisme, voir Jeffrey HERF, « German Communism, the Discourse of Antifascist Résistance and the Jewish Catastrophe », dans Michael Geyer, John Boyer éds, Résistance against the Third Reich, 1933-1990, Chicago, 1994, pp. 257-294. Pour une période bien postérieure, Reinhardt Gutsche attribue lui aussi à la direction du SED une forte part d'initiatives allant parfois à rencontre des idées du régime soviétique : « Nur ein Erfiillungsgehilfe ? Die SED-Flihrung und die militàrische Option zur Niederschlagung der Opposition in Polen in den Jahren 1980-1981 », ScHroederéd., dans Klaus, Geschichte und Transformation des SED-Staates, Berlin, 1994, pp. 166179 Google Scholar.

24. A propos de la RFA, voir Lutz Niethammer, « Fragen -Antworten -Fragen », dans Lutz Niethammer et Alexander von Plato éds, « Wir kriegen jetzt andere Zeiten », Berlin-Bonn, 1985, pp. 392-445 ; voir aussi, pour une approche globale du problème, Gabriele Rosenthal, « Zur Konstitution von Generationen in familienbiographischen Prozessen », Ôsterreichische Zeitschrift fur Geschichtswissenschaft, 5, 1994, pp. 489-516.

25. On se reportera cependant à Peter Hubner, « Wir wollen keine Diktatur mehr. Aspekte des Diktaturenvergleichs am Beispiel einer Sozialgeschichte der Niederlausitzer Industriearbeiterschaft 1936 bis 1965 », Kocka, dans Jiirgen éd., Historische DDR-Forschung. Aufsàtze und Studien, Berlin, 1993, pp. 215232.Google Scholar

26. Pour comprendre les phénomènes d'émigration et de fuite dans leurs multiples aspects, on pourra se reporter à une analyse des dispositifs juridiques et des procédures administratives en vigueur en RFA : Helge Heidemeyer, Flucht und Zuwanderung aus der SBZ/DDR 1945/ 1949-1961, Dusseldorf, 1994 ; Ackermann, Volker, Der « echte » Fluchtling ? Deutsche Vertriebene und Fluchtlinge aus der DDR (1945-1961), Osnabrùck, 1995.Google Scholar

27. Le terme de « société de niches » (voir Gunter Gaus, WO Deutschland liegt, Hambourg, 1983, p. 156 ss) met au demeurant l'accent sur des aspects « idylliques », et tend à faire oublier la permanence du système de surveillance et de menace. Sur ce point, voir Gunter de Bruyn, Vierzig Jahre, Francfort-sur-le-Main, 1996. La métaphore des « niches » implique une division nette entre des sphères prétendument séparées ; elle ne rend pas compte de l'imbrication de ces différentes sphères, et des liens implicites ou explicites qui les unissaient dans la réalité ; sur les activités et formes d'opposition Neubert, voir Ehrhart, Geschichte der Opposition in der DDR 1949-1989, Berlin, 1997.Google Scholar

28. Voir Richard Bessel et Ralph Jessen, « Introduction », id., Die Grenzen der Diktatur. Staat und Gesellschaft der DDR, Gôttingen, 1996, pp. 7-23, en part. p. 12 ss.

29. Pour l'Europe centrale et orientale, voir Jozsef BÔRocz, « Dual Dependency and Property Vacuum. Social Change in the State Socialist Semiperiphery », dans Theory and Society, 21, 1992, pp. 77-104 ; du point de vue de la « politique intérieure » de la RDA, voir les entretiens avec d'anciens fonctionnaires de l'économie : Théo PiRkeret al. éds, Der Plan als Befehl und Fiktion, op. cit.

30. Sur l'augmentation du nombre de « voyages » des citoyens de RDA à l'intérieur de leur pays, et en direction des rares pays de l'Est qui soient restés « ouverts », voir Hasso Spode, « Tourismus in der Gesellschaft der DDR. Eine vergleichende Einfiihrung », dans id., Goldstrand und Teutonengrill. Kultur- und Sozialgeschichte des Tourismus in Deutschland 1945 bis 1989, Berlin, 1996, pp. 11-34.

31. Maier, Charles S., «Geschichtswissenschaft und Ansteckungsstaat», Geschichte und Gesellschaft, 20, 1994, pp. 616624 Google Scholar, et part. p. 622 ss.

32. Sigrid Meuschel, Légitimation und Parteiherrschaft. Zum Paradox von Stabilitàt und Révolution in der DDR 1945-1989, Francfort-sur-le-Main, 1992, p. 10 ss ; du même auteur, « Ûberlegungen zu einer Herrschafts- und Gesellschaftsgeschichte der DDR », Geschichte und Gesellschaft, 19, 1993, pp. 5-14.

33. Martin Broszatv « Einleitung », Broszat, dans Martin, Henke, Klaus-Dieter, Woller, Hans éds, Von Stalingrad zur Wahrungsreform, Munich, 1988, pp. XXVXXX.CrossRefGoogle Scholar

34. Muhlberg, Dietrich, «Sexuelle Orientierungen und Verhaltensweisen in der DDR», dans SOWI, 24, 1995, pp. 4957 Google Scholar, en part. p. 53 ss.

35. Voir en particulier les contributions Klepmann, de Christoph et Kohli, Martin, Kaelble, dans H. et al. éds, Sozialgeschichte der DDR, Stuttgart, 1994, pp. 3161 Google Scholar et 254-270.

36. Dietrich Muhlberg, op. cit., p. 54. Pour les années 1980, voir aussi la synthèse de celui qui fut longtemps le premier chef de la Représentation permanente, c'est-à-dire de la présence diplomatique de la RFA en RDA, Gunter Gaus. Dans son rapport, le second chapitre porte pour titre « Le peuple des petites gens », Gunter GAUS, WO Deutschland liegt. Eine Ortsbestimmung, Hambourg, 1983, p. 37 ss, en part. p. 45 ss ; Gaus dit avoir eu l'impression qu'en RDA, la plupart se contentaient de ce qu'ils étaient, et n'étaient pas tourmentés par des désirs (occidentaux) d'ascension sociale.

37. Mûhlberg remarque que les conceptions de la sexualité étaient marquées par une représentation très « classique » des rôles des hommes et des femmes : ainsi, chez les hommes, en particulier ceux qui étaient issus de milieux prolétaires, le corps et les rapports sexuels génitaux étaient primordiaux ﹛op. cit., p. 55) ; sur la situation et le comportement des femmes, Helwig, voir Gisela et Nickel, Hildegard Maria éds, Frauen in Deutschland : 1945-1992, Berlin, 1993.Google Scholar

38. Ce modèle a été magnifiquement décrit dans le « roman d'apprentissage » manifestement autobiographique de Thomas Brussig, Helden wie wir, Berlin, 1995 ; on peut également consulter un texte paru du temps de la RDA : Klaus Schlesinger, Alte Filme, Rostock, 1975 (5e éd. 1987) ; sur la question de l'encadrement des jeunes, voir Ministerium fur Bildung des Landes Brandenburg éd., Einweisung nach Torgau, Berlin, 1997. Dans ce domaine comme dans bien d'autres, une comparaison avec l'Allemagne de l'Ouest paraît indispensable ; Miihlberg semble d'ailleurs beaucoup insister, dans sa démonstration, sur l'« occidentalisation » de l'environnement culturel quotidien à partir de la fin des années cinquante (sur ce point, Maase, voir Kaspar, BRAVO Amerika. Erkundungen zur Jugendkultur der Bundesrepublik in den fiinfziger Jahren, Hambourg, 1992.Google Scholar

39. De semblables rapprochements entre les années trente et les années cinquante et soixante ont pu être observés dans des milieux ouvriers de la Ruhr : Niethammer, voir Lutz éd., « Die Jahre weiss man nicht, wo man die heute hinsetzen soll », Berlin-Bonn, 1983 Google Scholar ; id., « Hinterher merkt man, dafi es richtig war, dafi es schiefgegangen ist », Berlin-Bonn, 1983 ; id. Plato, avec A. von éds, « Wir kriegen jetzt andere Zeiten », Berlin-Bonn, 1985.Google Scholar

40. Wolfgang Engler, Die ungewollte Moderne. Ost-West-Passagen, Francfort-sur-le-Main, 1995, chap. II, en part. pp. 42, 68 et 77 ss ; cette coexistence de deux logiques sociales est ignorée dans un modèle auquel il est souvent fait référence, mais qui s'avère trop statique : le modèle de la « société socialiste de Stànde » proposé juste après la réunification par le sociologue Artur Meier (titulaire de la chaire de sociologie de Berlin-Est depuis 1986) (Artur Meier, « Abschied von der sozialistischen Stàndegesellschaft », Aus Politik und Zeitgeschichte, B 16- 17, 1990. La thèse selon laquelle la RDA aurait été une « société organisée », dans laquelle « l'ensemble de la société aurait été soumise au pouvoir de l'appareil politique » (” la » population réagissant alors par la constitution de « niches » et d'espaces protégés) reste trop partielle (voir cependant Detlef Pollack, « Das Ende einer Organisationsgesellschaft : systemtheoretische Uberlegungen zum gesellschaftlichen Umbruch in der DDR », Zeitschrift fur Soziologie, 19, 1990, pp. 292-307.

41. On peut observer à bien des égards un phénomène de réfraction et d'interpénétration de la modernité et des traditions, comme le montrent les travaux d'Axel Schildt et Sywottekéds, Arnold. Modernisierung im Wiederaufbau. Die westdeutsche Gesellschaft der 50” Jahre, Bonn, 1993 Google Scholar ; Schildt, voir aussi Axel, Moderne Zeiten. Freizeit, Massenmedien und « Zeitgeist » in der Bundesrepublik der 5ffr Jahre, Hambourg, 1995 Google Scholar ; Michael Wildt a étudié les difficultés d'accès à la « modernisation » et ses attraits pour les milieux ouvriers : Michael Wildt, Am Beginn der « Konsumgesellschaft ». Mangelerfahrung, Lebenshaltung und Wohlstandshoffhung in Westdeutschland in den fiinfziger Jahre, Hambourg, 1994.

42. Voir Jiirgen Zinnecker, « Jugend als Bildungsmoratorium », Melzer, dans Wolfgang et al. éds, Osteuropàische Jugend im Wandel, Weinheim-Munich, 1991, pp. 925.Google Scholar

43. Voir Stefan Hradil, « Die Modernisierung des Denkens. Zukunftspotentiale und Altlasten in Ostdeutschland », Aus Politik und Zeitgeschehen, B 20/1995, pp. 3-15, en part. p. 5.

44. Martin Kohli, « Die DDR als Arbeitsgesellschaft ? Arbeit, Lebenslauf und soziale Differenzierung », dans Hartmut Kaelble, Jiirgen Kocka et Hartmut Zwahr éds, Sozialgeschichte der DDR, op. cit., pp. 31-61, en part. p. 38. Sur les différentes significations du travail en RDA, voir aussi Katharina Belwe et Fred Klinger, « Der Wert der Arbeit », dans Tradition und Fortschritt in der DDR. Neunzehnte Tagung zum Stand der DDR-Forschung in der Bundesrepublik Deutschland, Cologne, 1986, pp. 61-86 et Thaa, Winfried, «Die legitimatorische Bedeutung des Arbeitsparadigmas in der DDR», Politische Vierteljahresschrift, 30, 1989, pp. 94113.Google Scholar

45. Paradoxalement, on retrouve cette attitude chez l'un des fleurons de la première grande campagne destinée à développer la productivité : Adolf Hennecke, un ouvrier des mines de charbon, dont le nom fut largement célébré par la propagande, était parvenu, le 13 octobre 1948, à battre un record de productivité (387 % de la norme), dans la droite ligne de l'idéologie soviétique du « travail à la tonne ». Hennecke affirmait précisément la nécessité de « se contrôler soi-même » (voir les notes et les articles de journaux conservés par la Stiftung Archiv der Parteien und Massenorganisationen der DDR im Bundesarchiv (SAPMO-BA), NY 4177 / n° 7.

46. Voir les entretiens avec d'anciens ouvriers du S. M. Kirow (février 1993) : Alf Ludtke, « “ Helden der Arbeit ”. Miihen beim Arbeiten. Zur mipmutigen Loyalitat von Industriearbeitern in der DDR », dans H. Kaelble, J. Kocka et H. Zwahr éds, Sozialgeschichte der Ddr, op. cit., pp. 188-213, en part. pp. 202-204.

47. Voir Jôrg Roesler, « Die Produktionsbrigaden in der Industrie der DDR. Zentrum der Arbeitswelt ? », H. Kaelble et al. éds, Sozialgeschichte der DDR, op. cit., pp. 144-170 ; Peter Hubner, « Die Zukunft war gestern : Soziale und mentale Trende in der DDR-Industriearbeiterschaft », dans ibid., pp. 171-187, en part. pp. 178-182 ; pour les années cinquante, Hubner, voir Peter, Konsens, Konflikt und Kompromifl. Soziale Arbeiterinteressen und Sozialpolitik in der SBZ/DDR 1945-1970, Berlin, 1995.Google Scholar

48. Voir A. MiTTERet S. Wolle, Untergang auf Raten, op. cit., chap. I, et Hagen, Manfred, Arbeiteraufstand und Volksbewegung : der 11. Juni 1953, Berlin, 1992.Google Scholar

49. Voir Peter Hübner, « Syndikalistische Versundigungen ? Versuche unabhàngiger Interessenvertretung fur die Industriearbeiterschaft der DDR um i960 », Jahrbuch fiir Historische Kommunismusforschung, 1995, pp. 100-117.

50. Son travail fut ensuite publié en RFA — sans l'aval des autorités de RDA, autrement dit illégalement, Bahro, Rudolf, Die Alternative. Zur Kritik des real existierenden Sozialismus, Cologne-Francfort, 1977.Google Scholar

51. Rudolf Bahro, Die Alternative, op. cit., p. 249.

52. Voir Clemens, Petra, «Frauen hilfen sich selbst. Die Betriebsfrauenausschüsse der fünfziger Jahre in kulturhistorischer Sicht», Jahrbuch für Volkskunde und Kulturgeschichte, 30, 1987, pp. 107142 Google Scholar — et l'article qui figure dans ce numéro.

53. Voir Ina Merkel, « Leitbilder und Lebensweisen von Frauen in der DDR », dans H. Kaelble et al. éds, Sozialgeschichte der DDR, op. cit., pp. 359-382, en part. p. 371 ss et p. 379 ; voir aussi Runge, Iene, Ganz in Familie, Berlin (RDA), 1985.Google Scholar

54. Engler, Wolfgang, Die zivilisatorische Lilcke. Versuch iiber den Staat Sozialismus, Francfort-sur-le-Main, 1992, pp. 123137, en part. p. 131.Google Scholar

55. Ibid., p. 127.

56. Pour le capitalisme industriel, voir Lü;dtke, Alf, « Arbeitsbeginn, Arbeitspausen, Arbeitsende -Skizzen zu Bedürfnisbefriedigunng und Industriearbeit im 19. und frühen 20. Jahrhundert » (1979), id., Eigen-Sinn. Fabrikalltag, Arbeitererfahrungen und Politik vont Kaiserreich bis in den Faschismus, Hambourg, 1993, pp. 85119.Google Scholar

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58. Sur ce point, et en particulier sur le concept totalisant de « réorganisation synthétique de l'homme », voir Plaggenborg, Stefan, Revolutionskultur. Menschenbilder und kulturelle Praxis in Sowjetrufiland zwischen Oktoberrevolution und Stalinismus, Cologne, 1996, en part. pp. 348352.Google Scholar

59. Sur ce point, voir Freizeit als Lebensraum arbeitender Menschen im Sozialismus, édité par le Wissenschaftsbereich Kultur der Humboldt-Universität, Berlin (RDA), 1987, « Mitteilungen aus der kulturwissenschaftlichen Forschung, n° 22 », 2e partie.

60. Albert Hirschman, O., «Abwanderung, Widerspruch und das Schicksal der Deutschen Demokratischen Republik», Leviathan, 20, 1992, pp. 330358;Google Scholar à l'origine (1970), ses recherches portaient sur la relation précaire entre stabilité et apprentissage dans les organisations (voir ibid., pp. 332-335 et 354-357).

61. Mannheim, Karl, « Das Problem der Generationen » (1928), id., Wissenssoziologie, Neuwied, 1964, pp. 509565;Google Scholar pour la « génération de l'arrière-garde » en République Fédérale, voir Bude, Heinz, Deutsche Karrieren. Lebenskonstruktionen sozialer Aufsteiger aus der Flakhelfer-Generation, Francfort-sur-le-Main, 1987;Google Scholar la question se pose aussi pour la RDA.

62. « Ingenieure. Rudolf Bahros Protokolle aus den siebziger Jahren. Aus einem Manuskript, versteckt zwischen Einweckgläsern », Drucksache, 18, Berliner Ensemble, 1995, pp. 717-756, en part. p. 751.

63. Huinink, Johannes, Ulrich Mayer, Karl, Diewald, Martin, Solga, Heike, Sôrensen, Annemette, Trappe, Heike, Kollektiv und Eigensinn. Lebensverlàufe in der DDR und danach, Berlin, 1996, p. 9, voir aussi p. 349 ss.Google Scholar

64. Il est remarquable que les « réseaux de relations » n'aient pas rompu avec les stéréotypes traditionnels de la division sexuelle, et qu'ils les aient bien plutôt perpétués. L'activité de ces réseaux était principalement masculine. Le « collectif » et « l'initiative personnelle » s'avéraient finalement aussi importants l'un que l'autre. Tendances collectives et « objectifs individuels » pouvaient aller de pair (ibid., p. 273).

65. Sur ce point, à propos du secteur de l'industrie d'État (” Vebs » ) et de ses différentes branches, voir Muhlfriedel, Wolfgang et Wieβner, Klaus, Die Geschichte der Industrie der DDR, Berlin, 1989, chap. VILGoogle Scholar

66. Voir Rainer Lepsius, M., « Parteiensystem und Sozialstruktur : zum Problem der Demokratisierung der Gesellschaft », dans Wilhelm Abel et al, éd., Wirtschaft, Geschichte und Wirtschaftsgeschichte. Festschrift für Friedrich Lütge, Stuttgart, 1966, pp. 371393.Google Scholar

67. Sur la constitution d'un style « spécifique » de consommation, les références occidentales (parfois indirectes, mais manifestes) et les formes d'opposition à l'« Ouest » à partir de 1960, voir Merkel, Ina et Mühlberg, Felix, Wunderwirtschaft. DDR-Konsumkultur in den 60er Jahren, Cologne, 1996.Google Scholar

68. Les idées de Clifford Geertz prennent ici tout leur sens ; ce qui est en cause ici, c'est la réalité et la « dureté » des orientations et des pratiques symboliques, les moyens mis en oeuvre pour accéder à des signes importants (non pas des coqs, mais des boîtes de Coca-Cola ou des pots de crème Nivéa), voir Geertz, Clifford, «“ Deep play ” : Notes on the Balinese Cockfight», Daedalus, 101, 1972, pp. 137.Google Scholar

69. Voir la réglementation des visas pour les habitants de Berlin Ouest qui commençait en 1972 ; voir Peter Christian Ludz, DDR Handbuch, 1975, p. 119 ss.

70. Une tentative intéressante d'étude des sentiments et de leur rôle dans certaines configurations a été menée à partir des lettres d'un groupe de 32 élèves d'origine bourgeoise dont la moitié avait entretenu une correspondance régulière entre 1930 et 1955. Au début des années cinquante, le « malheur » était aussi bien évoqué par les six femmes qui vivaient en RDA que par celles qui vivaient en RFA. En revanche, il était plus souvent question de « bonheur » chez les Allemandes de l'Ouest que chez les Allemandes de l'Est : voir Niethammer, Lutz, « Bügerliche Wechseljahre -zur Konjunktur erinnerter Gefühle einer Klasse », dans id., Bürgerliche Gesellschaft in Deutschland, Francfort-sur-le-Main, 1990, pp. 533547.Google Scholar

71. Voir Ranke, Winfried et al. éds, Deutschland im Kalten Krieg 1945-1963 Catalogue d'exposition, Berlin, 1992 Google Scholar; Vorsteher, Dieter éd., Parteiauftrag : ein neues Deutschland. Bilder, Rituale und Symbole der frUhen DDR, Munich, 1997.Google Scholar

72. Voir Heinrich, Arthur, Tor ! Toor ! Tooor ! 40 Jahre 3:2 oder : Die Gründung der Bundesrepublik im Wankdorf-Stadion zu Bern, Hambourg, 1994;Google Scholar Georg Frei, Alfred, Finale Grande. Die Ruckkehr der Fufiballweltmeister 1954, Berlin, 1994 Google Scholar.

73. Sur l'impact mental des bouleversements apportés par le régime nazi et la guerre — la situation initiale étant en principe semblable pour RFA et RDA — voir, au sujet de la RFA, Braun, Hans, «Das Streben nach “ Sicherheit ” in den 50er Jahren», Archivfiir Sozialgeschichte, 28, 1978, pp. 279306.Google Scholar

74. Sur l'univers de la consommation avant et après 1960, voir Ina Merkel et Felix M¨hlberg, Wunderwirtschaft. DDR Konsumkultur in den 60erJahren, op. cit.

75. Les derniers rationnements et les dernières cartes d'approvisionnement furent supprimés en mai 1958.

76. Voir l'étude approfondie de Mühlberg, Dietrich, «Die DDR als Gegenstand kulturhistorischer Forschung», Mitteilungen aus der kulturwissenschaftlichen Forschung (MKF), 16, 1993, H. 30, pp. 785, p. 42 ss.Google Scholar

77. Sur ce point, voir Jôrg Roesler, « Die Produktionsbrigaden in der Industrie der DDR. Zentrum der Arbeitswelt ? », dans Hartmut Kaelblec? al., Sozialgeschichte der DDR, op. cit., pp. 144-170 ; Hubner, Peter, « “ Sozialistischer Fordismus ? ” Oder : Unerwartete Ergebnisse eines Kopiervorganges. Zur Geschichte der Produktionsbrigaden in der DDR », dans Lûdtke, Alf, Marpolek, Inge et von Saldern, Adelheid éds, Amerikanisierung. Traum und Alptraum im Deutschland des 20. Jahrhunderts, Stuttgart, 1996, pp. 96115.Google Scholar

78. Voir Schubert, Winfried et Woderich, Rudolf, Wissenschaftlich-technischer Fortschritt und Arbeitskultur, Berlin, 1983.Google Scholar

79. Voir Dietrich Mühlberg, « Die DDR als Gegenstand kulturhistorischer Forschung », op. cit., p. 44.

80. Voir par exemple Winkler, Gunnar éd., Geschichte der Sozialpolitik der DDR 1945-1985, Berlin, 1989.Google Scholar Pour une étude inspirée par l'histoire sociale structuraliste et macrosociologique, voir les travaux du sociologue Dittrich, Gottfried, « Problem einer Sozialgeschichte der Arbeiterklasse der DDR. 1945-1985 », dans Wissenschaftliche Zeitschrift. G.W., Karl-Marx, - Universitât Leipzig, 18, 1989, pp. 465556.Google Scholar L'histoire économique prenait elle aussi pour objet des processus abstraits, quand elle étudiait les acteurs ou les forces dynamiques ; les hommes étaient des « forces de travail » ou des « actifs », il était question de « produit du travail », de « productivité » et de « conditions de travail et de vie » : voir Roesler, Jôrg, Siedt, Veronika, Elle, Michael, Wirtschaftswachstum in der Industrie der DDR 1945-1970, Berlin, 1986 Google Scholar, et Wolfgang Muhlfriedel et Klaus Wieβner, Die Geschichte der Industrie der DDR bis 1965, op. cit.

81. Lutz Niethammer raconte qu'à l'automne 1985, un «historien de RDA alors très en vue » lui avait confié que dans une « société conduite par une avant-garde, il était naturel que la masse du peuple ait une conscience arriérée. Du point de vue de l'avant-garde, il aurait été dangereux d'en faire état dans ses recherches et d'évoquer ce problème publiquement » ( Niethammer, Lutz, von Plato, Alexander et Wierling, Dorothée éds, Die Volkseigene Erfahrung. Eine Archdologie des Lebens in der Industrieprovinz der DDR, Berlin, 1991,Google Scholar p. 10. Les feed backs internes jouaient un rôle d'autant plus important. L'ensemble des « réclamations » adressées à tous les organismes et institutions qui présentaient un caractère « administratif » — de l'entreprise (d'Etat) au président de la RDA, puis, à partir de 1960, au Conseil d'État — étaient soigneusement enregistrées et exploitées. Sur ces « réclamations », voir Merkel, Ina, « … in Hoyerswerda leben jedenfalls keine so kleinen viereckigen Menschen. Briefe an das Fernsehen der DDR », dans Lûdtke, Alf et Becker, Peter éds, Herrschaft und Alltag, Berlin, 1997 Google Scholar ; voir aussi le projet de thèse de Félix MÙHLBERG (Chemnitz) ; sur les sondages d'opinion, voir Niemann, Heinz, Meinungsforschung in der DDR. Die geheimen Berichte des Instituts fiir Meinungsforschung an das Politbüro der SED, Cologne, 1995.Google Scholar L'Institut Central de Recherche sur la Jeunesse de Leipzig (Zentralinstitut fur Jugendforschung) et l'Institut d'Études de Marché (Institut für Marktforschung) réalisèrent régulièrement des sondages à partir des années soixante-dix. Sur les premiers travaux d'« oral history » en RDA, voir Petra Clemens, « The State of Oral History in the GDR », The History ofOral History. Bios Spécialv issue, 1990, p. 107 ss.

82. Mary Fulbrook, « Zu einer Gesellschaftgeschichte der DDR », dans Richard Bessel et Ralph Jessen éds, Die Grenzen der Diktatur. Staat und Gesellschaft in der DDR, op. cit., pp. 274-297, en part. p. 279.

83. Sur ce point, voir pour plus de précisions les contributions rassemblées dans Alf LÙDTKE et Peter Becker éds, Akten, Eingaben, Schaufenster : Die DDR und ihre Texte, op. cit., en particulier celle de Burghard Ciesla, « Hinter den Zahlen. Zur Wirtschaftsstatistik und Wirtschaftsberichterstattung in der DDR », pp. 39-55.

84. Voir Scherzer, Landolf, Der Erste. Eine Reportage aus der DDR, Cologne, 1989 Google Scholar (Rudolstadt, 1988) : l'auteur rassemble des documents sur son observation quotidienne de l'activité d'un premier secrétaire de la direction de la section SED de Rudolstadt (Thuringe) ; voir aussi les témoignages autobiographiques d'exilés ou de fugitifs, par exemple dans la première phase de l'histoire de la RDA, à la fin des années quarante : Leonhard, Wolfgang, Die Révolution entlàfit ihre Kinder; pour la fin des années cinquante, voir Schenk, Fritz, Im Vorzimmer der Diktatur, Cologne, 1959;Google Scholar pour le milieu des années soixante-dix, voir le journal de l'acteur Manfred Krug, récemment publié (Abgehauen, Dusseldorf, 1996) ; sur l'appareil du SED dans les années quatre-vingt, voir Uschner, Manfred, Die zweite Etage. Funktionsweise eines Machtapparates, Berlin, 1993.Google Scholar

85. Cf. Richard Bessel et Ralph Jessen, Die Grenzen der Diktatur, op. cit., Introduction, p. 15.

86. La crise de 1960-1961 — que le pouvoir ne pensa pouvoir résoudre qu'en construisant le mur, le 13 août 1961 — fut un événement interne, le produit de la politique de « bond en avant », notamment du mouvement massif de collectivisation forcée menée dans les campagnes. Kn ce sens, la thèse de A. Mitter et S. Wolle, qui voient dans cet événement une manifestation parmi d'autres de la labilité chronique du pouvoir du SED, n'explique pas tout (A. Mitter et S. Wolle, Untergang aufRaten, op. cit., p. 297 ss).

87. On observe en RDA un usage inflationniste du terme d'« organe », censé désigner les institutions ou les membres de l'appareil de pouvoir. Le mot semblait fait pour suggérer un lien « organique » entre ce dernier et les « masses laborieuses » (ou le « peuple de RDA »).

88. Voir Schlesinger, Klaus, Diskussionsveranstaltung der Ostberliner Geschichtswerkstatt zur Ôffnung der Stasi-Akten, 27. Januar 1993;Google Scholar voir aussi l'ouvrage d'Erich Loest, écrit avant l'ouverture des archives à partir de documents secrets (Der Zorn des Schafes, Leipzig, 1990).

89. Voir Clemens Vollnhals, Das Ministerium für Staatssicherheit, op. cit. ; voir SurtoutM¨ller-Enbergs, Helmut, Inoffizielle Mitarbeiter des Ministeriums fur Staatssicherheit : Richtlinien und Durchführungsbestimmungen, Berlin, 1996, p. 37 Google Scholar ss et Suckut, Siegfried éd., Das Wôrterbuch der Staatssicherheit. Definitionen zur « politisch-operativen Arbeit », Berlin, 1996;Google Scholar voir aussi la description de collaborateurs donnée par Wolfgang Engler, Die zivilisatorische IMcke, op. cit., p. 117.

90. Il est vrai que dans bien des cas, on procédait à une « sélection » ; on ne saurait dire si les personnes concernées étaient des collaborateurs déclarés. Elles le contestent en tout cas aujourd'hui, comme en témoignent les exemples de l'ancien juriste Manfred Stolpe ou de l'ancien avocat Gregor Gysi.

91. Voir les entretiens et les notes d'un ancien « IM » qui s'infiltra jusqu'à l'été 1989 dans le mouvement pacifiste, avant d'être démasqué : Irena, Kuckutz et Katja, Havemann, Geschiitzte Quelle. Gespràche mit Monika H. alias Karin Lenz, Berlin, 1990, en part. p. 143 ssGoogle Scholar ; voir par ailleurs le récit de Gunter de Bruyn, qui raconte sa répugnance, mais aussi sa propre « complaisance », en invoquant la nécessité de « ne pas oublier ses devoirs » ( Jahre, Vierzig. Ein Lebensbericht, Francfort-sur-le-Main, 1996, pp. 190202 et p. 129Google Scholar). Voir aussi un témoignage littéraire sur les « IM » : Hilbig, Wolfgang, « Ich », Francfort-sur-le-Main, 1993 (traduction française : « Moi », Paris, Gallimard, 1997.Google Scholar

92. Voir Erker, Paul, «Zeitgeschichte als Sozialgeschichte. Forschungsgegenstand und Forschungsdefizite», Geschichte und Gesellschaft, 19, 1993, pp. 202238 Google Scholar; voir aussi Anselm Doering-manteuffel, , «Deutsche Zeitgeschichte nach 1945. Entwicklung und Problem der historischen Forschung zur Nachkriegszeit», Vierteljahrsheflte fiir Zeitgeschichte, 41, 1993, pp. 129 Google Scholar; Giinther Hockerts, Hans, «Zeitgeschichte in Deutschland. Begriff, Methoden, Themenfelder», Aus Politik und Zeitgeschichte, B 29-30, 1993, pp. 319 Google Scholar; pour éviter de n'aborder la RDA qu'à partir de ses marges ou à partir de sa fin, il serait nécessaire d'avoir recours à une « histoire du quotidien » et à une « histoire des mentalités » : Klepmann, Christoph et Sabrow, Martin, «Zeitgeschichte in Deutschland nach 1989», Aus Politik und Zeitgeschichte, B 39, 1996, pp. 314, en part. p. 12 ss.Google Scholar

93. Le terme apparaît pour la première fois dans l'introduction de ma contribution à l'ouvrage de Hartmut Kaelble, Jiirgen Kocka et Hartmut Zwahr éds, Sozialgeschichte der DDR, op. cit., p. 188 ; il a ensuite été repris par Jiirgen Kocka dans sa synthèse intermédiaire, « Eine durchherrschte Gesellschaft », ibid., pp. 547-553. Jiirgen Kocka et Ina Merkel, en particulier, soulignent combien il est important de repérer les « limites de la dictature » : la « gangue dictatoriale » ne pénétrait pas au coeur de la vie, du quotidien et de la société, et ne les déterminait pas entièrement (ibid., p. 378 et p. 550). Sur les « limites » de la dictature, voir Richard Bessel et Ralph Jessen, dans id., Die Grenzen der Diktatur. Staat und Gesellschaft in der DDR, op. cit., pp. 7-23 ; Jessen, Ralph, «Die Gesellschaft im Staatssozialismus. Problème einer Sozialgeschichte der DDR», Geschichte und Gesellschaft, 21, 1995, pp. 96110 Google Scholar; voir aussi les contributions de Mary Fulbrook et de Thomas Lindenberger dans Die Grenzen der Diktatur, op. cit., pp. 274-297 et pp. 298-325.

94. On se réfère évidemment ici aux travaux d' Goffman, Erving, par exemple à Relations in Public. Microstudies of the Public Order, New York, 1971.Google Scholar

95. Voir Schroeder, Klaus éd., Geschichte und Transformation des SED-Staates. Beiträge und Analysen, Berlin, 1994 Google Scholar (Studien des Forschungsverbundes SED-Staat an der Freien Universität Berlin) ; voir aussi les contributions de Wilhelm Fricke, Karl et Heinz Blaschke, Karl, dans Fischer, Alexander éd., Studien zur Geschichte der SBZ-DDR, Berlin, 1993 Google Scholar.

96. Ici, il faudrait reconstituer des biographies, dont la littérature a souvent rassemblé ei présenté des éléments : Wolf, Christa, Der geteilte Himmel, Halle, 1965 Google Scholar : Volker Braun. « Unvollendete Geschichte », dans Sinn und Form, 1977 ; voir aussi d'autres auteurs moins célèbres, comme Winfried VÔLLGER, Wehrpflicht, Rostock, 1990 ; sur l'art alternatif, voir le livre très pénétrant d' Grundmann, Uta, Klaus Michael, et Seufert, Susanna éds, Die Einiïbung der Aufienspur. Die andere Kultur in Leipzig 1971-1990, Leipzig, 1996.Google Scholar

97. Sur la censure (littéraire), voir Barck, Simone, Langermann, Martina, Lokatis, Siegfried, Jedes Buch ein Abenteuer. Zensur-System und literarische Öffentlichkeit in der DDR bis Ende der sechziger Jahre, Berlin, 1997 Google Scholar; Walther, Joachim, Sicherungsbereich Literatur. Schriftsteller und Staatssicherheit in der DDR, Berlin, 1996 Google Scholar; voir aussi, dans un autre domaine, les entretiens menés auprès de contrôleurs de passeports de l'ancien «Poste frontière Bahnhof Friedrichstraβe », entre mai et juillet 1990 : Binder, Konstanze et al., Berlin. Bahnhof Frie drichstrafie 1990, film SO 36-Film/ZDF, Berlin-Mayence, 1990,Google Scholar textes reproduits dans Sozialwissenschaftliche Informationen, 20, 1991, pp. 206-208.

98. Armin Mitter et Stefan Wole, Untergang auf Raten. Unbekannte Kapitel der DDR Geschichte, op. cit., 1993, p. 23 ; voir aussi les « Forschungen zur DDR-Gesellschaft » parues chez Ch. Links, à Berlin.

99. Une fois encore, il s'agit ici de reconstituer des cas particuliers et des situations individuelles : voir Braun, Matthias, Drama um eine Komödie. Das Ensemble von SED und Staatssicherheit, FDJ und Kultur gegen Heiner M¨llers « Die Umsiedlerin oder Das Leben auf dem Lande », im Oktober 1961, Berlin, 1995.Google Scholar

100. W. Engler, Die ungewollte Moderne, op. cit., p. 81.

101. Pour Max Weber, le pouvoir devait se fonder sur un degré minimal de « consentement » des dominés — lui-même dérivé d'une « croyance » dans la « légitimité » des dominants Weber, Max, Wirtschaft und Gesellschaft. Grundrifi der verstehenden Soziologie, 5e édition revue, Tübingen, 1972, p. 122 ssGoogle Scholar. Dans ce qui va suivre, je m'appuierai sur mon essai « Herrschaft aïs soziale Praxis » (Introduction), dans Lüdtke, Alf éd., Herrschaft ah soziale Praxis. Historische und sozial-anthropologische Studien, Göttingen, 1991, pp. 963.Google Scholar

102. Voir Meuschel, Sigrid, Légitimation und Parteiherrschaft in der DDR, Francfort-surle-Main, 1992, pp. 231241.Google Scholar

103. Sur ce point, les réflexions de Hirschman sur les « shifting involvements » sont particulièrement éclairantes (cf. note 60).

104. Fulbrook, Mary, Anatomy ofa Dictatorship. Inside the GDR 1949-1989, Oxford, 1995, p. 273.Google Scholar

105. C'est le cas d'Armin Mitter et Stefan Wolle, Untergang auf Raten, op. cit., pp. 161 ss, 219 ss et 365 ss.

106. Voir Jessen, Ralph, «Die Gesellschaft im Staatssozialismus. Problème einer Sozialgeschichte der DDR», Geschichte und Gesellschaft, 21, 1995, pp. 96110 Google Scholar et Thomas Lindenberger, « Alltagsgeschichte und ihr môglicher Beitrag zu einer Gesellschaftsgeschichte der DDR », dans Richard Besselet Ralph Jessen éds, Die Grenzen der Diktatur, op. cit., pp. 298- 325.

107. Voir Scott, James W., Domination and the Arts of Résistance. Hidden Transscripts, New Haven-Londres, 1990.Google Scholar

108. Cette question est brièvement évoquée par Achim Dresler, Rosmarie Marynitsch, Jiirgen Seidel, Taschakarow, Annett, Wiederaufbau, politische Umbriiche, Frauen und Auslânderarbeit im Spiegel eines Chemnitzer Oral History-Projektes, dans Bramke, Werner et Ulrich Heβ éds, Sachsen und Mitteldeutschland, Cologne-Vienne, 1995, pp. 263278 Google Scholar, en part. pp. 270-275.

109. Voir Lutz Niethammer, Alexander von Plato, Dorothée Wierling, Die Volkseigene Erfahrung, op. cit. ; les résultats sont égalemenfprésentés par Niethammer, Lutz dans « Approcher le changement. A la recherche du vécu populaire spécifique dans la province industrielle de la RDA », dans Ludtke, Alf éd., Histoire du quotidien, Paris, 1994, pp. 267329 Google Scholar; Vester, Michael, « Milieuwandel und regionaler Strukturwandel in Ostdeutschland », dans Vester, Michael, Hofmann, Michael, Zierke, Irène éds, Soziale Milieus in Ostdeutschland. Gesellschaftliche Strukturen zwischen Zerfall und Neubildung, Cologne, 1995.Google Scholar

110. L. Niethammer et al. éds, Die Volkseigene Erfahrung, op. cit., p. 603. Pour souligner l'importance de ce problème, on peut se référer à Hannah Arendt : selon elle, un des facteurs les plus importants du comportement des dominés réside dans la « fiction […] d'un minimum d'estime de soi et de dignité humaine », jusqu'à l'acceptation de sa propre mort ( Arendt, Hannah, Elemente und Ursprünge totalitärer Herrschaft, Munich, 1955, New York, 1953, p. 562 Google Scholar).

111. On pourra se reporter à des études sur le travail dans les mines de charbon de Niederlausitz, , Hübner, Peter éd., Niederlausitzerlndustriearbeiter. Studien zur Sozialgeschichte, Berlin, 1995.Google Scholar

112. Voir Astrid Segert, « Das traditionelle Arbeitermilieu in Brandenburg. Systematische l'râgung und régionale Spezifika », dans M. Vester et al., Soziale Milieus in Ostdeutschland, op. cit., pp. 289-326, en part. p. 306 ; on consultera les textes de Michael Hofmann sur Espenhain (ibid., pp. 91-135) et sur Leipzig-Plagwitz (ibid., pp. 136-192).

113. Voir J. Huinink et al. éds, Kollektiv und Eigensinn, op. cit.