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L’« Europe française », une domination culturelle ?: Kaunitz et le théâtre français à Vienne au XVIIIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Rahul Markovits*
Affiliation:
École normale supérieure/Institut d’histoire moderne et contemporaine

Résumé

À partir de l’action menée par le chancelier Kaunitz en faveur de la présence d’un théâtre français à Vienne, effective de 1752 à 1765 puis de 1768 à 1772, l’article propose de reconsidérer le phénomène de l’« Europe française », entendu comme la domination culturelle de la France sur l’Europe des Lumières. Contre l’idée d’une diffusion par « rayonnement » de la culture française, le choix de l’observatoire viennois permet d’opérer un décentrement, en montrant que c’est depuis Vienne que le mouvement prend son impulsion. Le théâtre français y est soumis à un processus de sélection et d’adaptation en fonction des usages qui lui sont assignés à plusieurs échelles. Au-delà de sa dimension locale, le cas viennois permet de mettre en lumière les mécanismes de la circulation des comédiens français à l’échelle européenne. Alors que les circulations littéraires dites « transnationales » tendent à être décrites essentiellement en termes de flux, l’article propose une approche alternative, I V pragmatique et contextuelle, qui met en lumière les décisions politiques qui les encadrent.

Abstract

Abstract

Through the study of chancellor Kaunitz's efforts to establish a French theater in Vienna, which was successful for a short period between 1752 and 1765 and again between 1768 and 1772, the aim of this article is to revise the commonly held view of a French cultural domination over eighteenth century Europe, the so-called “Europe française.” Whereas, in the traditional diffusionist historiography, the arrow points outwards, from the center (France) towards the periphery (Europe), focusing on Vienna offers a different, decentered perspective. French theater in Vienna underwent a thorough process of selection and adaptation in order to conform to the multiple uses it was put to by Kaunitz. Looking through the lens of Vienna also allows a rare glimpse into the complex mechanisms through which French actors moved around the continent. Instead of analyzing “transnational” literary circulation quantitavely as a mere flow of merchandise, this article advocates an alternative approach that places it firmly in context through an emphasis on the political decisions that presided over it.

Type
Circulations littéraires
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2012

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References

1- de La Dixmerie, Nicolas Bricaire, Lettres sur l’état présent de nos spectacles, Paris, Duchesne, 1765, p. 68.Google Scholar

2- Sur la présence de comédiens français à Varsovie en 1765, Klimowicz, Mieczyslaw, « Les relations théâtrales franco-polonaises », Dix-huitième siècle, 13, 1981, p. 389399 CrossRefGoogle Scholar, mentionne deux troupes distinctes. La première, dirigée par Villiers, fut remplacée à l’automne par la troupe de Rousselois, en provenance de Vienne, d’où elle avait dû partir à la suite du décès de l’empereur François-Étienne en août. La présence simultanée de comédiens français dans les deux capitales, évoquée par La Dixmerie, fut donc en vérité trés éphémère.

3- Rahul Markovits, « Un ‘empire culturel’ ? Le théâtre français en Europe au XVIIIe siècle (années 1730-1814) », thèse de doctorat, dir. par A. Cabantous, université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, 2010, à paraître aux éditions Armand Colin. Si l’on ajoute les villes où les comédiens français n’étaient que de passage, le total se monte à plus d’une cinquantaine.

4- Dixmerie, La, Lettres sur l’état présent de nos spectacles, op. cit. Google Scholar Pour Voltaire en effet, l’universalité de fait que constituait la présence du théâtre français aux quatre coins de l’Europe était la preuve de sa supériorité sur ses homologues anglais et espagnol, cantonnés dans leurs frontières : « Quand vous verrez les beaux morceaux de Cinna et d’Athalie applaudis sur tous les théâtres de l’Europe, depuis Pétersbourg jusqu’à Parme, concluez que ces tragédies sont admirables avec leurs défauts ; mais si on ne joue jamais les vôtres que chez vous seuls, que pouvez-vous en conclure ? », Voltaire, , Commentaires sur Corneille, in Besterman, T. et al. (éd.), Les oeuvres complètes de Voltaire, vol. 55, Oxford, Voltaire Foundation, 1975, p. 632.Google Scholar

5- Sur la construction de la France comme nouvelle Rome, foyer de civilisation à l’époque de la guerre de Sept Ans, voir Bell, David A., The Cult of the Nation in France: Inventing Nationalism, 1680-1800, Cambridge, Harvard University Press, 2001, en particulier p. 95 sqq. Google Scholar

6- Dixmerie, La, Lettres sur l’état présent de nos spectacles, op. cit. Google Scholar

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8- de Caraccioli, Louis-Antoine, L’Europe françoise, par l’auteur de La Gaieté, Paris, Duchesne, 1776.Google Scholar

9- « L’Europe française ! Un pareil titre pourrait paraître présomptueux ou tendancieux s’il émanait d’un Français. Mais il n’en est rien. L’auteur responsable de cette formule est en effet un diplomate italien du XVIIIe siècle, le marquis Caraccioli, ambassadeur de Naples à la Cour de Louis XIV (sic) […] Accusera-t-on ce grand seigneur francophile d’une aveugle complaisance ? Ce serait faire fausse route. […] En réalité la formule dont il se sert et que nous lui empruntons ne fait qu’exprimer en un raccourci frappant un fait historique qu’il serait puéril ou même absurde de contester », Réau, L., L’Europe française…, op. cit., p. 1 Google Scholar. Sur Réau, L., Medvedkova, Olga, « ‘Scientifique’ ou ‘intellectuel’ ? Louis Réau et la création de l’Institut français de Saint-Pétersbourg », Cahiers du Monde russe, 43-2/3, 2002, p. 411421.Google Scholar

10- Réau, L., L’Europe française…, op. cit., p. 313.Google Scholar

11- Casanova, Pascale, La République mondiale des Lettres, Paris, Éd. du Seuil, 1999, p. 99106.Google Scholar

12- Voir les critiques en partie convergentes adressées à la « problématique dépassée des ‘influences françaises’ » par Beaurepaire, Pierre-Yves, Le mythe de l’Europe française au XVIIIe siècle. Diplomatie, culture et sociabilités au temps des Lumières, Paris, Ed. Autrement, 2007, p. 7.Google Scholar

13- Sur le roman, Ferrand, Nathalie, « Les circulations européennes du roman français, leurs modalités et leurs enjeux », in Beaurepaire, P.-Y. et Pourchasse, P. (dir.), Les circulations internationales en Europe, années 1680-années 1780, Rennes, PUR, 2010, p. 399410 Google Scholar ; sur les périodiques, Bots, Hans (dir.), La diffusion et la lecture des journaux de langue française sous l’Ancien Régime, Amsterdam, APA Holland University Press, 1988 Google Scholar ; sur la franc-maçonnerie, Beaurepaire, Pierre-Yves, L’Europe des francs-maçons, XVIIIe- XXIe siècles, Paris, Belin, 2002 Google Scholar ; à propos des salons, Antoine LILTI, Le monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 2005 Google Scholar, note qu’en dehors de quelques exemples ponctuels, le «modele français s’acclimate difficilement » (p. 414).

14- Sur Kaunitz, longtemps impossible objet de biographie, Von Arneth, Alfred, « Biographie des Fërsten Kaunitz: Ein Fragment », Archiv für österreichische Geschichte, 88, 1900, p. 1201 Google Scholar ; Klingenstein, Grete, Der Aufstieg des Hauses Kaunitz: Studien zur Herkunft und Bildung des Staatskanzlers Wenzel Anton, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 1975 Google Scholar ; Szabo, Franz A. J., Kaunitz and Enlightened Absolutism, 1753-1780, Cambridge, Cambridge University Press, 1994 CrossRefGoogle Scholar ; Klingenstein, Grete et Szabo, Franz A. J. (dir.), Staatskanzler Wenzel Anton von Kaunitz-Rietberg, 1711-1794. Neue Perspektiven zu Politik und Kultur der europäischen Aufklärung, Graz, A. Schnider, 1996.Google Scholar

15- Sur le théâtre français à Vienne, voir Teuber, Oscar et al., Die Theater Wiens, vol. 2 Google Scholar, Das K. K. Hofburgtheater seit seiner Begründung, Vienne, Gesellschaft fur vervielfaltigende Kunst, 1896-1906 Google Scholar ; Witzenetz, Julia, Le théâtre français de Vienne, 1752-1772, Szeged, Városi nyomda, 1932 Google Scholar ; Zechmeister, Gustav, Die Wiener Theater nächst der Burg und nächst dem Kärntnerthor von 1747 bis 1776, Vienne, H. Böhlaus, 1971 Google Scholar ; Brown, Bruce Alan, Gluck and the French Theatre in Vienna, Oxford, Clarendon Press, 1991 Google Scholar. Plus généralement sur la culture française à Vienne, Wagner, Hans, « Der Höhepunkt des französischen Kultureinflusses in Österreich in der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts », Österreich in Geschichte und Literatur, 5, 1961, p. 507517.Google Scholar

16- Klingenstein, G., Der Aufstieg des Hauses Kaunitz…, op. cit., p. 15.Google Scholar

17- Szabo, F. A. J., Kaunitz…, op. cit., p. 2829.Google Scholar

18- Sur ce problème, Passeron, Jean-Claude et Revel, Jacques (dir.), Penser par cas, Paris, Éd. de l’EHESS, 2005.Google Scholar

19- Pour cette comparaison avec Parme en particulier et, dans une moindre mesure, avec les cours allemandes et scandinaves, Markovits, R., « Un ‘empire culturel’ ?… », op. cit. Google Scholar

20- Le terme de « transnational » s’applique mal pourtant au XVIIIe siècle, dans la mesure où il prend pour acquise l’existence d’entités nationales dont il s’agirait précisément de savoir comment elles se constituent contre ce processus ou, mieux, via ce processus. C’est la proposition qui préside par exemple au projet franco-allemand Anr-Dfg « Transnat » sur la « transculturalité des espaces nationaux », coordonné par Christophe Charle et Hans-Jürgen Lüsebrink.

21- Voir les critiques adressées aux transferts culturels par Werner, Michael et Zimmermann, Bénédicte, « Penser l’histoire croisée : entre empirie et réflexivité », Annales HSS, 58-1, 2003, p. 736 Google Scholar, qui en pointent le caractère linéaire et par trop rigide, et préconisent notamment le jeu d’échelles. Voir également à ce sujet les remarques de Beaurepaire, Pierre-Yves, L’espace des francs-maçons. Une sociabilité européenne au XVIIIe siècle, Rennes, PUR, 2003, p. 181 CrossRefGoogle Scholar. Conscient du risque, Michel Espagne s’est engagé dans une complexification croissante du modèle initial : Dmitrieva, Katia et Espagne, Michel (dir.), Transferts culturels triangulaires : France-Allemagne-Russie, Paris, Éd. de la MSH, 1996 Google Scholar ; Espagne, Michel (dir.), Russie, France, Allemagne, Italie. Transferts quadrangulaires du néoclassicisme aux avant-gardes, Tusson, Du Lérot, 2005.Google Scholar

22- Voir Moretti, Franco, Atlas du roman européen, 1800-1900, Paris, Éd. du Seuil, 2000, en particulier p. 183 sqq. Google Scholar ; Wilfert-Portal, Blaise, « La place de la littérature étrangère dans le champ littéraire français autour de 1900 », Histoire & Mesure, 23-2, 2008 CrossRefGoogle Scholar, http://histoiremesure.revues.org/3613, mis en ligne le 1er décembre 2011 ; Sapiro, Gisèle, « L’Europe, centre du marché mondial de la traduction », in Sapiro, G. (dir.), L’espace intellectuel en Europe. De la formation des États-nations à la mondialisation, XIXe-XXIe siècle, Paris, La Découverte, 2009, p. 249297 Google Scholar. Pour une telle approche sur le théâtre, voir Charle, Christophe, Théâtres en capitales. Naissance de la société du spectacle à Paris, Berlin, Londres et Vienne, 1860-1914, Paris, Albin Michel, 2008 Google Scholar, qui, tout en prenant la mesure de la « domination » parisienne au XIXe siècle via une analyse du « système de flux dont la capitale française est le point d’émission central » (p. 317), note l’insuffisance du seul recours « à un schéma de type économique, combiné à un schéma littéraire de domination symbolique » pour en rendre compte (p. 339).

23- Haus-, Hof- und Staatsarchiv (HHStA), Staatskanzlei, Interiora 86 (anciennement 108). Institution créée en 1742 pour s’occuper des affaires étrangères, la chancellerie d’État sous Kaunitz intervenait largement dans les affaires intérieures. Voir Szabo, F. A. J., Kaunitz…, op. cit., p. 36 sqq. Google Scholar

24- Moravský Zemský Archiv v Brnĕ (MZA), G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4056 à 4476 pour la correspondance passive et Inv. 4492 (Divadlo I) et 4493 (Divadlo II) pour le theatre.

25- La source la plus importante de ce point de vue est la « correspondance littéraire » entre le comte Durazzo et Favart, conservée à la bibliothèque-musee de l’Opéra (BMO), fonds Favart, carton I, AII et C14. Elle a été publiée en 1808 de manière tronquée et unilatérale ( Favart, Charles-Simon, Mémoires et correspondance littéraires, dramatiques et anecdotiques, 3 vol., Paris, L. Collin, 1808 Google Scholar), les lettres de Durazzo, au nombre de soixantetreize, ayant été pour la plupart supprimées par les éditeurs. Sur le contexte de cette publication à l’époque impériale et ses effets, voir les remarques de Karropélisson, Françoise, « De la Querelle des Bouffons à la réforme de Gluck : les lettres du comte Giacomo Durazzo à Charles-Simon Favart, conservées à la bibliothèque de l’Opéra », Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs, 3, 1985, p. 163196 Google Scholar, qui fournit le texte de quelques passages supprimes. C’est sur des opérations éditoriales de ce type, qui donnent l’impression d’une diffusion unilatérale de Paris vers Vienne, qu’a pu se construire l’historiographie de l’« Europe française ». A contrario, redonner toute leur place dans cet échange aux lettres de Durazzo, qui était à l’origine de la correspondance, permet d’inverser la perspective. Ainsi que le rapporte Durazzo, les lettres de Favart étaient, pour certaines d’entre elles du moins, lues à Kaunitz (Durazzo à Favart, 29 mars 1760).

26- de Mercy-Argenteau, Florimond, Correspondance secrète du comte de Mercy-Argenteau avec l’empereur Joseph II et le prince de Kaunitz, vol. II, 1889-1891 Google Scholar, éd. par A. von Arneth et J. Flammermont, Paris, Imprimerie nationale, II, Kaunitz à Mercy-Argenteau, 21 oct. 1770.

27- Dictionnaire de l’Académie française, Paris, Veuve de Bernard Brunet, 4e ed., 1762, p. 620.Google Scholar

28- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, « Mémoire sur l’Entreprise des Spectacles dans la Ville de Vienne, dressé par le C. de Kaunitz-Rittberg, par ordre de Sa Majesté et présenté le 1er Mars 1750 » : « Leurs Majestés non seulement ne veuillent point laisser tomber les Spectacles, mais Elles sont múme disposées à donner les mains, à ce qu’à l’avenir la Ville de Leur Résidence puisse avoir toûjours un Opera Italien, et une Comedie françoise convenables. »

29- MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4174, Durazzo à Kaunitz, 13 janv. 1752.

30- Ibid., 26 févr. 1752 : « La resolution de S.M. n’etant sortie que fort tard, et tout ce qu’il ÿ a de bon pour l’operà étant engagé, on a accepte l’offre qu’à fait l’entrepreneur de La Haie pour sa Troupe Française. Il ÿ à pour Prer acteur Ribou, qui à joué quelques années a Paris, et que vous pouvez ÿ avoir encore vû. On dit que les autres sont passables. Il ÿ a un certain Rosimond qui est actuellement a Paris, non pas au Theatre, mais en attendant fortune qui se presenterà peut-etre chez vous, et que vous pourrez aider aux recherches qu’il aurà ordre de faire d’autres bons sujets l’encourageant a ne pas nous amener de la racaille. »

31- Marie-Thérèse à Kaunitz, s. d. : « je ne voudrois pas que vous soyez à la tête des spectacles. Un honet homme d’ici je voudrois avoir qui pourroit me rassurer sur cette mauvaise engence, mais jamais que cela passe sous votre nom ou celui de Staremberg ; vos noms sont trop respectables et chères pour les confondre avec ce qu’il y a des plus vil dans la monarchie » (O. TEUBER et al., Die Theater Wiens, op. cit., p. III).

32- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, Kaunitz à Aufresne, 14 juil. 1770 : « Je vous avertis, que j’ai bien voulu me déterminer, à me mêler dorénavant directement de tout ce qui a rapport a nos théâtres, et particulièrement au Spectacle françois, au sujet duquel tout ce qui se fait actuellement et se fera par la suite, ne se fait et ne se fera que par mon ordre. »

33- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, « Mémoire par lequel la Partie distinguée du Public de Vienne fait à l’Entreprise des Spectacles deux Propositions tendantes au retablissement de la Comédie françoise », 10 fevr. 1775. Une troupe française d’opéracomique donna quelques représentations cet automne-là, à l’invitation d’une partie de l’aristocratie ( Zechmeister, G., Die Wiener Theater…, op. cit., p. 7377 Google Scholar), mais Joseph II refusa d’y assister. Sur l’attitude de Joseph II, voir Beales, Derek, Joseph II, vol. I, In the Shadow of Maria Theresa, Cambridge, Cambridge University Press, 1987, p. 230236 et 334Google Scholar. Sur la fondation du théâtre national de Vienne, voir Krebs, Roland, L’idée de « Théâtre national » dans l’Allemagne des Lumières. Théorie et réalisations, Wiesbaden, O. Harrassowitz, 1985.Google Scholar

34- Grossegger, Elisabeth (éd.), Theater, Feste und Feiern zur Zeit Maria Theresias 1742- 1776. Nach den Tagebucheintragungen des Fürsten Johann Joseph Khevenhüller, Obersthofmeister der Kaiserin, Vienne, Verl. der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1987, 31 mai 1747, p. 6061 Google Scholar. Cet ouvrage est une compilation des passages consacrés à la vie théâtrale de la cour dans le journal tenu de 1742 à 1776 par le prince Johann Joseph Khevenhüller-Metsch, successivement grand maréchal (Obersthofmarschall), grand chambellan (Oberstkämmerer) et grand maître de la cour (Obersthofmeister). Khevenhüller donne deux listes de participants à la représentation du 31 mai, celle des spectateurs, triés sur le volet eu égard à la condition des acteurs (« aus besonderer Distinction für die hohe Acteurs »), et celle des acteurs eux-mämes. Pour l’édition complàte du journal, Khevenhüller-Metsch, Johann Joseph, Aus der Zeit Maria Theresias. Tagebuch des Fürsten Johann Josef Khevenhüller-Metsch, kaiserlichen Obersthofmeisters, 1742-1776, 8 vol., Vienne, A. Holzhausen, 1907-1972.Google Scholar

35- Klingenstein, G., Der Aufstieg des Hauses Kaunitz…, op. cit., p. 266.Google Scholar

36- Ibid., p. 259. En fait Kaunitz, dont la famille venait originellement de Bohäme avant de s’implanter à Austerlitz (Slavkov) en Moravie, se présentait comme « Bohäme possédant des terres en Moravie » (cité par Franz A. J. SZABO, « Perspective from the Pinnacle: State Chancellor Kaunitz on Nobility in the Habsburg Monarchy », in Haug-Moritz, G. et al. (dir.), Adel im « langen » 18. Jahrhundert, Vienne, Verl. der Öster- reichischen Akademie der Wissenschaften, 2009, p. 239260).Google Scholar

37- Sur le cas des Zinzendorf, proches de Kaunitz, qui participent de la mäme mutation, Lebeau, Christine, Aristocrates et grands commis à la Cour de Vienne, 1748-1791. Le modèle français, Paris, CNRS Éditions, 1996, ici p. 75 Google Scholar. Sur l’anoblissement, DICKSON, Peter George Muir, Finance and Government Under Maria Theresia, 1740-1780, 2 vol., Oxford, Clarendon Press, 1987 Google Scholar. Pour une synthèse, Van Horn MELTON, James, « The Nobility in the Bohemian and Austrian Lands, 1620-1780 », in Scott, H. M. (ed.), The European Nobilities in the Seventeenth and Eighteenth Centuries, vol. II, Northern, Central and Eastern Europe, Londres/New York, Longman, 1995, p. 110143.Google Scholar

38- Il semblerait neanmoins que cette dimension ait été considérée par le père et le précepteur comme secondaire par rapport à l’apprentissage de savoirs abstraits, le jeune Kaunitz ayant déjà eu l’occasion selon eux de fréquenter le « grand monde » pendant sa jeunesse (mais, par cette expression, Kaunitz père désignait les grandes familles de la noblesse morave). Voir Klingenstein, G., Der Aufstieg des Hauses Kaunitz…, op. cit., p. 174175.Google Scholar

39- Ibid., p. 229-230 (séjour à Hanovre, du 27 juil. au 5 août 1732) et p. 249 (fréquentation des spectacles parisiens). Sur les séjours de George II à Hanovre, Richteruhlig, Uta, Hof und Politik unter den Bedingungen der Personalunion zwischen Hannover und England. Die Aufenthalte Georgs II in Hannover zwischen 1729 und 1741, Hanovre, Hahn, 1992 Google Scholar, et sur la vie théâtrale à Hanovre, Rosenmarie Wallbrecht, Elisabeth, Das Theater des Barockzeitalters an den welfischen Höfen Hannover und Celle, Hildesheim, Lax, 1974.Google Scholar

40- de Graffigny, Françoise, Correspondance de madame de Graffigny, vol. VII, 11 septembre 1745-17 juillet 1746 : lettres 897-1025, ed. par Dainard, J. A. et al., Oxford, Voltaire Foundation, 2002 Google Scholar, lettre 962, Mme de Graffigny à Devaux, 20 févr. 1746, p. 262. Par la suite, Mme de Graffigny composera spécialement des pièces à destination des archiducs et archiduchesses (Ziman et Zenise, Les Saturnales).

41- Grossegger, E. (éd.), Theater, Feste und Feiern…, op. cit., 27 janv. 1744, p. 25 Google Scholar. La vie théâtrale de la cour était également agrémentée de représentations de pièces du répertoire français données par la domesticité lorraine : Ibid., 22 août 1746, p. 50.

42- Preuve de la continuité entre le réseau lorrain et le réseau mis en place par la suite par Kaunitz, ce dernier avait envisagé, dans son mémoire de 1750, de confier la direction de la Comédie-Française au baron Charles Ogara, chambellan de François Ier (HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, « Memoire sur l’Entreprise des Spectacles »).

43- Sur le théâtre de société, voir Plagnol-Diéval, Marie-Emmanuelle et Quéro, Dominique (dir.), Les théâtres de société au XVIIIe siècle, Bruxelles, Éd. de l’université de Bruxelles, 2005 Google Scholar, et en particulier, pour des exemples de cette vogue en dehors de la France, les contributions de Marie Cornaz, « Spectacles privés chez les ducs d’Arenberg », p. 87- 98, et de Laurence Macé, « Les représentations d’auteurs français sur les scènes privées italiennes », p. 169-178.

44- Grossegger, E. (éd.), Theater, Feste und Feiern…, op. cit., 17, 21, 26 févr. et 3 mars 1753 par exemple, p. 126128.Google Scholar

45- Elias, Norbert, La civilisation des moeurs, Paris, Presses pocket, [1977] 1989, p. 3637.Google Scholar

46- Grossegger, E. (éd.), Theater, Feste und Feiern…, op. cit., 14 mai 1752, p. 114115.Google Scholar

47- Du fait des lacunes de la documentation, il ne semble pas possible de reconstituer intégralement le répertoire joué par la troupe française entre 1752 et 1772. On possède néanmoins des données assez complètes pour la saison 1753-1754 du spectacle français. Sur un total de 160 representations, les proportions sont les suivantes : 84% de comedies et 13% de tragedies (calculées à partir des données de Franz Hadamowsky, « Das Spieljahr 1753/54 des Theaters nächst dem Karntnerthor und des Theaters nachst der k. k. Burg », Jahrbuch der Gesellschaft für Wiener Theaterforschung, 1959, p. 3-21 pour les representations au theatre nächst der Burg, completees par Kunz, Harald, « Der Wiener Theaterspielplan 1741 bis 1765 », Jahrbuch der Gesellschaft für Wiener Theaterforschung, 1953-1954, p. 72113 Google Scholar pour les representations dans les residences). Par la suite, on assiste a une double montee en puissance du ballet et de l’opera-comique, qui rogne sur la part de la comedie, mais sans profiter pour autant a la tragedie. En attendant de pouvoir y integrer les informations fournies par le directeur adjoint des ballets, Philipp Gumpenhuber, dans son « Repertoire » tenu entre 1758 et 1763 (sur ce document, dont la publication est annoncee depuis de nombreuses annees, Croll, Gerhard, « Neue Quellen zu Musik und Theater in Wien 1758-1763: ein erster Bericht », in Egg, E. (ed.), Festschrift Walter Senn zum 70. Geburtstag, Munich, E. Katzbichler, 1975, p. 812 Google Scholar), un decompte provisoire portant sur 749 representations entre 1752 et 1772 donne en effet les proportions suivantes : 60% de comedies, 19% de ballets, 11% d’opera-comiques, 9% de tragedies. Ces calculs ont ete effectues a partir Grossegger, d’E. (ed.), Theater, Feste und Feiern…, op. cit. Google Scholar; Kunz, H., « Der Wiener Theaterspielplan… », art. cit.Google Scholar ; Witzenetz, J., Le théâtre français de Vienne…, op. cit. Google Scholar; Zechmeister, G., Die Wiener Theater…, op. cit. Google Scholar Pour une comparaison avec le repertoire d’autres troupes francaises en Europe, Markovits, R., «Un ‘empire culturel’ ?… », op. cit. Google Scholar, chap. 2. Le faible pourcentage de la tragedie demeure une constante partout, meme s’il y a des variations significatives qui renvoient a des usages différenciés du théâtre français, entre Berlin (3% de tragédies entre 1743 et 1757) et Parme (16% entre 1755 et 1757) par exemple.

48- Favart, C.-S., Mémoires…, op. cit., vol. I Google Scholar, Durazzo à Favart, 30 juin 1762.

49- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, Kaunitz à Bréa, 7 juil. 1770. Dans cette même lettre, Kaunitz demandait à Bréa de lui décrire précisément les comédiens dont ce dernier lui parlait d’après une liste de critères significative, où le talent ne venait qu’en dernière position : « je vous prie de m’informer au plutôt, 1° de son âge, 2° de sa taille, 3° de sa figure, 4° de son organe, 5° s’il sait beaucoup ou peu, 6° de ses moeurs, 7° de son talent, etc., en un mot, de me faire son portrait, et d’en user de même à l’avenir à l’egard de tout sujet quelconque ».

50- Pour la saison 1753-1754, sur un total de 152 pièces qu’on peut assigner à un auteur, la répartition est la suivante : Molière 22 (14 %), La Chaussée 17 (11 %), Destouches et Regnard 15 (10 %), Boissy et Voltaire 12 (8 %). Ce dernier figure au répertoire tout autant pour ses comédies (L’Enfant prodigue, Nanine) que pour ses tragédies. Au cours des années suivantes, Favart ou Marivaux apparaissent également au classement des auteurs les plus joués. Sur 599 représentations assignées à un auteur sur toute la période, Corneille, en revanche, n’apparaît que dix fois (dont trois fois pour sa comédie Le Menteur) et Racine, six.

51- Favart, C.-S., Mémoires…, op. cit., vol. I Google Scholar, Durazzo à Favart, 20 déc. 1759 (en vérité début 1760) et vol. II, Durazzo à Favart, 19 nov. 1763.

52- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, Kaunitz au prince Liechtenstein, 11 août 1768.

53- « Réflexions sur les spectacles de Vienne », cité par Teuber, O. et al., Die Theater Wiens, op. cit., p. 105.Google Scholar

54- Moins nombreux en tout cas, si l’on se fie aux comptes conservés pour un mois, du 7 février au 6 mars 1764, qui indiquent des recettes à la porte en moyenne plus de deux fois inférieures pour le spectacle français (210 florins) par rapport à son homologue allemand (460 florins), voir MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4492 (Divadlo I).

55- Beales, D., Joseph II…, op. cit., p. 230 sqq. Google Scholar

56- Cité dans Grossegger, Elisabeth, Gluck und d’Afflisio: ein Beitrag zur Geschichte der Verpachtung des Burgtheaters (1765/67-1770), Vienne, Verl. der Österreichische Akademie der Wissenschaften, 1995, p. 40 Google Scholar. Le cheminement de cette note, écrite par Joseph en réponse à Marie-Thérèse, transmise par cette dernière à Kaunitz (et recopiée par lui), est symptomatique du fonctionnement complexe de la co-régence, qui est en vérité une sorte de triumvirat, Kaunitz faisant office de tampon entre la mère et le fils. En l’occurrence, ce dernier utilisait cette position d’intermédiaire à son avantage dans un dossier qui lui tenait personnellement à coeur.

57- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, « Rapport à S.M. l’Impératrice Reine », 4 avril 1767.

58- Ibid.

59- L’idée de mettre à contribution l’aristocratie avait déjà été mise en avant en 1750, Kaunitz alléguant en la matière le modèle italien de gestion des spectacles, fondé sur la mise sur pied de sociétés d’actionnaires. Un temps cependant, il crut avoir déniché en Giuseppe Afflisio, un aventurier italien richissime (ou supposé tel) auquel l’entreprise des spectacles fut confiée au printemps 1767, l’homme providentiel, le « sorcier », capable d’assurer la viabilité du spectacle français. Mais en vérité, comme Kaunitz s’en rendit compte plus tard, il avait été berné par les « manoeuvres archi-Italiennes » d’Afflisio, qui s’était engagé à donner un spectacle français à seule fin de bénéficier du soutien de Kaunitz dans l’attribution de l’entreprise, avant, une fois celle-ci obtenue, de se rétracter, adressant à Joseph II une série de suppliques où il demandait à être dispensé de cet engagement, compte tenu des « fraix immenses, que le Spectacle français traîne avec lui ». Voir le récit dans Grossegger, E., Gluck und d’Afflisio…, op. cit Google Scholar. Une victime collatérale de ce conflit fut le jeune Mozart, dont La Finta Semplice, qu’il essayait de faire représenter à Vienne, fut sacrifiée sur l’autel du théâtre français si l’on en croit son père ( Mozart, Wolfgang Amadeus, Correspondance, vol. I, 1756-1776, trad. par G. Geffray, Paris, Flammarion, 1990, no 67Google Scholar, Leopold Mozart à Johann Lorenz Hagenauer, Vienne, 30 juillet 1768).

60- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, Kaunitz au prince Joseph Wenceslas de Liechtenstein, 11 août 1768.

61- Lilti, A., Le monde des salons…, op. cit., p. 159163.Google Scholar

62- von Zinzendorf, Karl Graf, Aus den Jugendtagebüchern 1747, 1752 bis 1763, éd. par M. Breunlich et M. Mader, Vienne, Böhlau, 1997, 21 déc. 1761, p. 251.Google Scholar

63- Teuber, O., qui avait cette liste sous les yeux, n’en fournit qu’une transcription partielle dans Die Theater Wiens, op. cit., p. 142 Google Scholar. En revanche, il donne dans son intégralité une liste datant vraisemblablement de 1766, où figurent soixante-douze (lui en compte soixante-neuf) noms de souscripteurs potentiels à la première campagne d’abonnements lancée par Kaunitz, p. 106.

64- Répertoire des théâtres de la ville de Vienne depuis l’année 1752 jusqu’à l’année 1757, Vienne, impr. de J. P. Van Ghelen, 1757, non pagine.

65- C’était ce même Johann Peter Van Ghelen qui, en 1752, s’était mis à publier de nombreuses rééditions de pièces françaises, lesquelles étaient donc destinées à accompagner les représentations données par les comédiens français. Pour une liste des impressions françaises par Van Ghelen, où domine nettement le théâtre, Oravetz, Vera, Les impressions françaises de Vienne (1567-1850), Szeged, Impr. des presses universitaires, 1930 Google Scholar, qui compte quatre-vingt-une impressions de piéces françaises pour la seule annee 1752, et entre 250 et 300 au total. On retrouve ce phénomène ailleurs en Europe, par exemple au Danemark, avec les rééditions de pièces françaises par l’imprimeur Philibert.

66- Jouhaud, Christian et Viala, Alain (ed.), De la publication. Entre Renaissance et Lumières, Paris, Fayard, 2002.Google Scholar

67- de Fieux Mouhy, Charles, Le répertoire de toutes les pièces restées au Théâtre François, avec la date, le nombre des représentations, et les noms des auteurs et des acteurs vivans, Paris, Pissot, 1753 Google Scholar, version maniable et bon marché de ses Tablettes dramatiques, Paris, S. Jorry, 1752.Google Scholar

68- Riccoboni, Luigi, Réflexions historiques et critiques sur les différens théâtres de l’Europe, Paris, Guérin, 1738.Google Scholar

69- Halde, Jean-Baptiste Du, Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise, vol. III Google Scholar, Tchao chi cou ell, ou Le petit orphelin de la maison de Tchao. Tragédie chinoise, La Haye, chez Henri Scheurleer, 1736, p. 417460.Google Scholar

70- Voltaire, , « A monseigneur le maréchal duc de Richelieu », épître dédicatoire de L’orphelin de la Chine, in Besterman, T. et al. (éd.), Les oeuvres complètes de Voltaire, vol. 45A, Oxford, Voltaire Foundation, 2009, p. 111.Google Scholar

71- « Rién, en effect, ne rend les Hommes plus sociables, n’adoucit plus leurs moeurs, que de les rassembler, pour leur faire gouter ensemble, les plaisirs purs de l’esprit » (Répertoire des théâtres de la ville de Vienne…, op. cit., « Au lecteur », non paginé).

72- « Naturellement curieux, de ce qui nous est inconnu, nous devons, nous instruire, des usages des peuples, qui nous sont etrangers ; les etrangers à leur tour, n’ont pas moins de plaisir, à connoître leurs voisins ; par ce moien, tout dans le monde, prend une face nouvelle, les progrés des sciences,' des arts, marchent a grands pas, à la perfection, le gout s’epure, ' de tant de routes différentes, que suivent les sçavans, dans les différents païs, où ils se trouvent, peu, à peu, on vint à bout des plus grandes difficultés » (Ibid.). Sur les réalisations ultérieures de l’hybridation promue entre théâtre français et opéra italien, Brown, B. A., Gluck and the French Theatre…, op. cit. Google Scholar

73- Sur ce rapport entre universalité et localisme dans la construction de la « capitalité », Van Damme, Stéphane, Paris, capitale philosophique. De la Fronde à la Révolution, Paris, O. Jacob, 2005 Google Scholar. Sur les capitales culturelles plus généralement, Charle, Christophe et Roche, Daniel (dir.), Capitales culturelles, capitales symboliques. Paris et les expériences européennes, XVIIIe-XXe siècles, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002 CrossRefGoogle Scholar, et Charle, Christophe (dir.), Le temps des capitales culturelles, XVIIIe-XXe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2009.Google Scholar

74- Répertoire des théâtres de la ville de Vienne…, op. cit. Google Scholar, « État présent des théâtres », non paginé.

75- d’Aubignac, François Hédelin abbé, La pratique du théâtre, ed. par H. Baby, Paris, H. Champion, [1657] 2001, p. 3839.Google Scholar

76- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, Kaunitz à Mercy-Argenteau, 19 nov. 1767.

77- HHStA, Frankreich, Varia 34, « Mémoire des directeurs du spectacle de Vienne », s. d., jointe à une lettre de Mercy-Argenteau ç Saint-Florentin, 14 déc. 1767.

78- Voir l’analyse à ce sujet de Mcgill, William J., « The Roots of Policy: Kaunitz in Italy and the Netherlands, 1742-1746 », Central European History, 1, 1968, p. 131149.CrossRefGoogle Scholar

79- Sur le rôle de Kaunitz dans le renversement des alliances, voir en particulier Schilling, Lothar, Kaunitz und das Renversement des alliances. Studien zur aussenpolitischen Konzeption Wenzel Antons von Kaunitz, Berlin, Duncker & Humblot, 1994.Google Scholar

80- Trimbur, Dominique et al., « Introduction », in Dubosclard, A. et al., Entre rayonnement et réciprocité. Contributions à l’histoire de la diplomatie culturelle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002, p. 17.Google Scholar

81- Archives nationales (AN), O1 *464 (1768), St Florentin à Mercy-Argenteau, lettres en date des 18 et 31 janv. 1768.

82- Archives des Affaires étrangères (AAE), CP Russie, Bernis à L’Hôpital, 25 juin 1758, cité dans Vandal, Albert, Louis XV et Élisabeth de Russie. Étude sur les relations de la France et de la Russie au XVIIIe siècle, d’après les archives du ministère des affaires étrangères, Paris, Plon, 1896, p. 333334.Google Scholar

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84- Markovits, R., « Un ‘empire culturel’ ?… », op. cit., chap. 1.Google Scholar

85- Favart, C.-S., Mémoires…, op. cit., vol. I Google Scholar, Favart à Durazzo, 3 août 1761 et vol. II, 28 déc. 1762.

86- Ibid., vol. II, Favart à Durazzo, 28 dec. 1762.

87- Mooser, Robert-Aloys, Contribution à l’histoire de la musique russe. L’Opéra-comique français en Russie au XVIIIe siècle, Genève, Kister, 1954, p. 28.Google Scholar

88- Favart, C.-S., Mémoires…, op. cit., vol. II Google Scholar, Favart è Durazzo, 18 sept. 1763.

89- AN, O1 844, « Règlements divers », Lettre de M. le comte de St Florentin au duc de Duras pour empêcher les sujets des spectacles de passer dans les Pays étrangers, 27 sept. 1763. Se trouve aussi en AN, O1 *405 (1763), no 1034 et en BMCF (bibliothèquemusée de la Comédie-Française), 2 AG 1763/5.

90- AN, O1 844, « Règlements divers », Lettre de M. le duc de Praslin concernant les sujets des spectacles qui veulent passer dans les Pays étrangers, 16 déc. 1763.

91- Denis, Vincent, Une histoire de l’identité. France, 1715-1815, Seyssel, Champ Vallon, 2008, p. 2021.Google Scholar

92- Favart, C.-S., Mémoires…, op. cit., vol. II Google Scholar, Favart à Durazzo, 13 oct. 1763.

93- Bibliothèque-musée de l’Opéra (BMO), fonds Favart, carton I, AII, Durazzo à Favart, 13 juil. 1763.

94- AN, O1 844, « Règlements divers », Lettre de M. le duc de Praslin concernant les sujets des spectacles qui veulent passer dans les Pays étrangers, 16 déc. 1763.

95- Ce qui explique qu’elles n’aient pas fait l’objet d’une ordonnance en bonne et due forme, contrairement à ce qu’avaient cru dans un premier temps Favart et Durazzo : Favart, C.-S., Mémoires…, op. cit., vol. II Google Scholar, Durazzo à Favart, 27 nov. 1763.

96- Isambert, François-André et al. (ed.), Recueil général des anciennes lois françaises, depuis l’an 420 jusqu’à la Révolution de 1789, Paris, Belin-Leprieur/Plon, 1821-1833 Google Scholar, no 585 (édit d’août 1669), et no 1010 (ordonnance du 18 mai 1682). Pour Peter Sahlins, qui discute de l’édit de 1669 à propos de la clause dans les lettres de naturalité exigeant des étrangers naturalisés l’obtention d’une permission royale au cas où ils souhaiteraient quitter le royaume, il faut en nuancer la portée. Dans les années 1730, il était admis implicitement que les sujets du roi (contrairement aux naturalisés, donc) pouvaient quitter la France sans demander la permission, voir Sahlins, Peter, Unnaturally French: Foreign Citizens in the Old Regime and After, Ithaca, Cornell University Press, 2004, p. 9495.Google Scholar

97- Lemaigre-Gaffier, Pauline, «Du coeur de la maison du Roi à l’esprit des institutions : l’administration des Menus Plaisirs de 1682 à 1792 », thèse, dir. par D. Margairaz, université Paris-1 Panthéon Sorbonne, 2011.Google Scholar

98- La circulaire de Saint-Florentin avait tenu compte de cet « esprit de retour », dans la mesure où la sanction prévue contre les comédiens qui quitteraient le royaume sans permission était justement de leur interdire de revenir.

99- de Mercy-Argenteau, Florimond, Correspondance secrète…, op. cit. Google Scholar, Mercy-Argenteau a Kaunitz, 16 avril 1770.

100- MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4320, Choiseul à Mercy-Argenteau, 16 avril 1770.

101- MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4320, Mercy-Argenteau à Kaunitz, 26 avril 1770. Cette lettre ne figure pas dans la Correspondance secrète publiée par A. von Arneth et J. Flammermont.

102- Correspondance secrète, op. cit., Mercy-Argenteau à Kaunitz, 15 juin 1770.

103- Ibid., Mercy-Argenteau à Kaunitz, 15 juin 1770 et 15 nov. 1770.

104- Ibid., Kaunitz à Mercy-Argenteau, 27 mai 1770.

105- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, Kaunitz à Aufresne, 7 juil. 1770.

106- Kaunitz au maréchal de Contades, 7 juil. 1770, cité par Teuber, O. et al., Die Theater Wiens, op. cit., p. X.Google Scholar

107- Dmitrieva, K. et Espagne, M. (dir.), Transferts culturels triangulaires…, op. cit. Google Scholar

108- MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4492 (Divadlo I), Desormes à Kaunitz, 19 nov. 1748. Sur le parcours de Kaunitz pendant la guerre de Succession d’Autriche, voir MCGILL, W. J., « The Roots of Policy… », art. cit., et Id., «Wenzel Anton von Kaunitz-Rittberg and the Conference of Aix-la-Chapelle, 1748 », Duquesne Review, 14, 1969, p. 154167.Google Scholar

109- Sur cet épisode, pour les faits, voir Haine, Malou, « Charles-Simon Favart à la tête du Théâtre des armées du maréchal de Saxe à Bruxelles (janv. 1746-dec. 1748) », in Vendrix, P. (dir.), Grétry et l’Europe de l’opéra-comique, Liège, P. Mardaga, 1992, p. 269335.Google Scholar

110- Favart, C.-S., Mémoires…, op. cit., vol. I, p. XXII.Google Scholar

111- Markovits, R., « Un ‘empire culturel’ ?… », op. cit., chap. 4.Google Scholar

112- Favart, C.-S., Mémoires…, op. cit., vol. I Google Scholar, Favart à sa mère, 15 juil. 1746.

113- Sur cet aspect des guerres du XVIIIe siècle, Bell, David A., The First Total War: Napoleon's Europe and the Birth of Warfare as we Know it, Boston, Houghton Mifflin, 2007.Google Scholar

114- Voir les remarques suggestives de Ledbury, Mark, « Boucher and Theater », in Hyde, M. et Ledbury, M. (dir.), Rethinking Boucher, Los Angeles, Getty Research Institute, 2006, p. 148149.Google Scholar

115- F. Karro-Pélisson, « De la Querelle des Bouffons… », art. cit.

116- Sur cette présence à Londres, Fuchs, Max, « Comédiens français à Londres (1738- 1755) », Revue de littérature comparée, 13, 1933, p. 4372 Google Scholar, qui avait douté à tort de la chronologie du séjour de Jean Monnet, bien présent à Londres dès la fin 1748.

117- À cet égard, il est significatif que la troupe recrutée pour Vienne trois ans plus tard, fin 1751, ait été la troupe en résidence à La Haye, que la mort du prince d’Orange avait libérée de ses engagements.

118- Sur cette idée d’un modèle galant, Viala, Alain, La France galante. Essai historique sur une catégorie culturelle, de ses origines jusqu’à la Révolution, Paris, PUF, 2008 Google Scholar, qui, après l’avoir interrogé comme vecteur d’une « hégémonie » française, préfère en rester « prudemment dans l’ordre historique » au constat de la « diffusion de l’influence française » (p. 390).

119- Sur les conceptions de Sonnenfels en matière de théâtre, Haider-Pregler, Hilde, « Die Schaubühne als ‘Sittenschule’ der Nation: Joseph von Sonnenfels und das Theater », in Reinalter, H. (dir.), Joseph von Sonnenfels, Vienne, Verl. der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1988.Google Scholar

120- Grossegger, E. (éd.), Theater, Feste und Feiern…, op. cit., 2 mars 1772, p. 295.Google Scholar

121- HHStA, Staatskanzlei, Interiora 86, Kaunitz aux comtes Durazzo à Venise, Khevenhüller à Turin, Wildzeck à Florence et à M. de Greppi à Milan, 1er août 1771.

122- MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4493 (Divadlo II), Wilczek à Kaunitz, 17 août 1771.

123- MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4076, Aufresne à Kaunitz, 20 oct. 1772 ; Inv. 4164 et 4460, Deville à Kaunitz, 4 mai, 3 et 29 oct. 1772.

124- Sur l’étape florentine, voir le témoignage de Giuseppe Pelli Bencivenni, 26 juin (I/29, p. 107) et 28 juin 1772 (I/29, p. 110), consulté en ligne, http://www.bncf.firenze.sbn.it/pelli/.

125- MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4174, Durazzo à Kaunitz, 12 déc. 1772. Voir aussi MAE, CP Venise 233, Zuckmantel au ministre, 27 dec. 1772.

126- Galiani, Ferdinando et d’ÉPinay, Louise, Correspondance, vol. III, mars 1772-mai 1773, éd. par G. Dulac et D. Maggetti, Paris, Desjonqueres, 1994.Google Scholar

127- AAE, CP Naples 95, le marquis de Breteuil au duc d’Aiguillon, 23 janv. 1773.

128- MZA, G 436, RA Kouniců Slavkov, Inv. 4164, Deville à Kaunitz, 4 mai 1772.

129- D10181, Kaunitz à Voltaire, 28 sept. 1761, dans Voltaire, , Correspondance, 50 vol., ed. par T. Besterman, Oxford, Voltaire Foundation, 1968-1977.Google Scholar

130- Voir la définition proposée par Mcdonald, Christie et Suleiman, Susan Rubin (dir.), French Global: A New Approach to Literary History, New York, Columbia University Press, 2010, p. X.Google Scholar

131- Espagne, M. (dir.), Russie, France, Allemagne, Italie…, op. cit., p. 7.Google Scholar