Hostname: page-component-cd9895bd7-dzt6s Total loading time: 0 Render date: 2024-12-25T20:18:33.783Z Has data issue: false hasContentIssue false

Innovations dans les institutions et l'analyse monétaires américaines : les greenbacks « revisités »*

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Robert Boyer
Affiliation:
CNRS-CEPREMAP
Benjamin Coriat
Affiliation:
Université Paris VII

Extract

L'épisode des greenbacks, ouvert en 1862 avec l'émission par le Trésor de New York d'une monnaie de papier inconvertible destinée à financer la guerre de Sécession, marque le début d'une séquence de l'histoire monétaire et de sa théorie dont tous les observateurs s'accordent à reconnaître qu'elle est d'un intérêt majeur.

Si l'on va à l'essentiel, l'apport de cet épisode paraît fondé à double titre. A distance, c'est-à-dire aussi à la lumière des institutions et des débats contemporains relatifs à la monnaie, la période apparaît à la fois comme:

- un véritable laboratoire d’expérimentation en matière monétaire et financière, marqué dans ce domaine par un ensemble d’innovations institutionnelles majeures, qui vont imprimer au système monétaire et financier américain des traits particuliers et originaux qui pour certains, perdurent aujourd’hui encore.

un moment fécond de la théorie économique puisque la période des greenbacks voit naître sinon une « école » au sens strict, du moins une tradition d'études sur la question du cycle et de la théorie quantitative de la monnaie, qui associée aux États-Unis aux noms de Mitchell et Fisher, connaîtra d'importants développements ultérieurs.

Summary

Summary

This paper surveys the Greenbacks era initiated in 1862 when the Treasury of New York issued a non-convertible paper money intended to finance the Civil War. As regards institutions, the evolution towards a unified US monetary system is the consequence of a very complex social and economic, political and doctrinal process. This episode seems still to have an influence upon contemporaneous discussions of monetary policy. As regards theory, these years 1862-1913 played an important role in the emergence of an American school of economic thought. So W. Mitchell, starting from an institutional point of view, built the quantitative tools for analyzing business cycles. I. Fisher extended quantitative theory to credit money and its relations with the cycles. Could the Greenbacks be the remote origin in the shift from the English political economy to the American economic analysis ?

Type
Finance et Politique
Copyright
Copyright © École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1985

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

Footnotes

*

Les signataires tiennent à préciser que cet article résulte d'un travail éminemment collectif. La recherche sur le thème des greenbacks commencée occasionnellement en décembre 1983 et en groupe, a donné lieu à une première version écrite en mai 1984. Des remarques sur ce texte émanant des différents participants du groupe ont ensuite suscité des recherches complémentaires qui ont abouti à la version aujourd'hui proposée. Aussi les signataires, tout en prenant l'entière responsabilité des points de vue ici présentés, tiennent-ils à exprimer leur dette et leur gratitude à l'ensemble des participants du groupe de travail initial, c'est-à-dire à : Christine André, Nicole Azoulay, Fabienne Bock, Jérôme de Boyer, Suzanne de Brunhoff, Bernard Chavance, Annie Cot, Jean-Claude Debeir, Gérard Duchene, Daniel Hemery, Jérôme Lallement, Alain Lipietz, Michel Rosier, Ricardo Solis, Christian Tutin et Daniel Zajdenweber. Une version quasi définitive a bénéficié d'une nouvelle lecture de Suzanne de Brunhoff. Enfin, dans le cadre de la procédure de référé du Cepremap, les auteurs ont cherché à répondre aux remarques et critiques de Jean-Pierre Laffargue.

References

Bibliographie

Aglietta, (M.), Régulation et crises du capitalisme américain dans la longue période (pp. 617623), Thèse Paris I, 1974.Google Scholar
Andersen, (I. C.) , Carlson, (K.), A Monetarist Mode! for Economie Stabilization, F.R.B. of St Louis Review, avril, 1970.CrossRefGoogle Scholar
Benassy, (J. P.), Boyer, (R.), Gelpi, (R. M.), « L'inflation dans la régulation des économies capitalistes », Revue économique, septembre, 1978.Google Scholar
Bloomfield, (A. L), Monetary Policy under the International Gold Standard : 1880-1914, New York, Banque fédérale de Réserve de New York, 1959.Google Scholar
Bouvier, (J.), « La monnaie et les banques », dans P. LÉON éd., Histoire économique et sociale du monde, 1978, tome IV, p. 258.Google Scholar
Boyer, (R.), Mistral, (J.), Accumulation, inflation, crises, Paris, P.U.F., 1983, 2e édition.Google Scholar
Brunhoff, (S. de), Les rapports d'argent, Paris, Maspéro-P.U.G., 1979.Google Scholar
Burns, (A.), Mitchell, (W.), Meosuring Business Cycles, N.B.E.R., 1946.Google Scholar
Chandler, , The Economies of Money and Banking, New York, Harper, 1948.Google Scholar
Cooper, (R. N.), « The Gold Standard : Historical Facts and Future Prospects », Brookings Papers on Economie Activity, 1982, n° l, pp. 156.Google Scholar
Coriat, (B.), L'atelier et le chronomètre. Essai sur le Taylorisme, le Fordisme et la productivité de masse, Paris, Éditions Bourgois, 1982, 2e édition.Google Scholar
Dewey, (D. R.), Financial History ofthe United States, New York, 1903.Google Scholar
Faulkner, (H. U.), Histoire économique des États-Unis, traduction française, Paris, Presses Universitaires de France, 1959.Google Scholar
Fisher, (L.), Appréciation and Interest, American Economic Association, 1896.Google Scholar
Fisher, (L.), Booms and Dépressions, 1932. Pour un résumé voir : Econometrica, 1933.Google Scholar
Fisher, (L.), The Theory of Interest, 1930. Reprints of Economie Classics, New York, 1965.Google Scholar
Fisher, (W.), « Comment on Pressnell (L. S.) », dans Kindleberger, (Ch. P.), Laffargue, (j.-p.) éds, Financial Crises, Cambridge University Press, 1982.Google Scholar
Foner, (Philipp S.), History of the Labour Movement in the United States, 4 vols, New York, International Publisher, 1967.Google Scholar
Friedman, (M.), « Wesley C. Mitchell as an Economie Theorist », The Journal of Political Economy, 1950, déc, vol. Lviii, n° 6.Google Scholar
Friedman, (M.) éd., Studies in the Quantity Theory of Money, Chicago, 1956.Google Scholar
Friedman, (M.), Schwartz, (A.), A Monetary History of the United States, Princeton University Press, 1963.Google Scholar
Friedman, (E.), Schwartz, (A.), Monetary Trends in the United States and the United Kingdom, National Bureau of Economie Research, University of Chicago Press, 1982.Google Scholar
Galbraith, (J. K.), L'argent, Paris, Éditions Idées/ Gallimard, 1976. (Traduction de : Money, Whence it Came When it Went.) Google Scholar
Gurley, (J. G.), Shaw, (e. S.), « The Growth of Debt and Money in the United States 1800-1950 : A Suggested Interprétation », The Review of Economie Statistics, 1957, août, pp. 250263.Google Scholar
Kemmerer, (E. W.), Money and Crédit Instruments in their Relations General Priées, 1907.Google Scholar
Kindleberger, (Ch. P.), Laffargue, (J.-p.) éds, Financial Crises. Theory, History and Policy, Londres, Cambridge University Press, 1982.Google Scholar
Klein, (Ph. A.), « Économie institutionnelle », dans Greenwald (D.) éd., Encyclopédie économique, 1984, pp. 303306, traduction française.Google Scholar
Lekachman, (R.), Histoire des doctrines économiques, Paris, Payot, 1960, traduction française.Google Scholar
LÉON, (P.) éd., Histoire économique et sociale du monde. La domination du capitalisme 1840-1914, tome IV et tome V : 1914-1947, Paris, Armand Colin, 1978.Google Scholar
Mitchell, (W. C), A History of the Greenbacks, University of Chicago, 1903.Google Scholar
Mitchell, (W. C), Gold, Priées and Wages under the Greenbacks Standard, University of California, 1908.Google Scholar
Mitchell, (W. C ) , « The Rationality of Economie Activity », Journal of Political Economy, 1910.Google Scholar
Mitchell, (W. C), « Quantitative Analysis in Economie Theory », American Economie Review, 1925.Google Scholar
Mitchell, (W. C), Business Cycles : the Problem and its Setting, New York, National Bureau of Economie Research, 1927.Google Scholar
Morgenstern, (O.), International Financial Transactions and Business Cycles, N.B.E.R., 1947.Google Scholar
Officer, (L. H.), « The Purchasing Power Parity Theory of Exchange Rates : a Review Article », Staff Papers, vol. 23, mars, 1976.Google Scholar
O'Leary, (P.), « The Scène of the Crime of 1873 Revisited : a Note », Journal of Political Economy, 1960.Google Scholar
Pirou, (G.), Les nouveaux courants de la théorie économique aux États-Unis, 4 vols, Domat-Montchestier, 1942.Google Scholar
Pressnell, (L. S.), « The Sterling System and Financial Crises before 1914 », dans Kindleberoer, (ch.) & Laffargue, (j.-p.) éds, Financial Crises, Londres, Cambridge University Press, 1982, pp. 148167.Google Scholar
Schumpeter, (J. A.), Business Cycles, 1939. Version abrégée : Mac Graw-Hill Book, 1964, pp. 205210.Google Scholar
Schumpeter, (J. A.), History of Economic Analysis, Londres, George Allen and Unwin Ltd, 1954, chapitre 8.Google Scholar
Seligman, (B. Ben), Main Currents in Modem Economics, tome 1, Quadrangle Books, 1971.Google Scholar
Sylla, (R.), « Monetary Innovation in America », Journal of Economie History, vol. Xlii, 1982, mars, n° 1.Google Scholar
Unger, (L.), The Greenback Era Princeton, 1964.Google Scholar