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Histoire et Climat

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Les rapports entre l'histoire du climat et l'histoire des hommes n'ont plus cette importance, ce caractère d'urgence qu'ils eurent jusqu'au XVIIIe siècle dans des sociétés essentiellement agricoles, dominées par le problème toujours difficile des subsistances. Malheureusement, sur les températures et les précipitations, ces sociétés de type traditionnel ne nous ont pratiquement pas laissé de séries d'observations longues, continues, quantitatives, homogènes. Du fait de cette absence de documentation immédiate et solide, le problème des fluctuations météorologiques et de leur incidence sur l'histoire économique a été souvent mal posé, et passablement embrouillé. Aussi notre propos, dans cet article, est-il essentiellement méthodologique ; plutôt que des solutions exhaustives qui n'existent pas encore, nous voulons signaler les voies d'accès qui peuvent mener à un début de solution concrète.

Type
Etudes
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1959

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References

1. The Scandinavian Economic History Review, vol. III, n° 1, 1955. Cet article contient une bibliographie très abondante et très utile d'articles récents sur l'histoire du climat.

1. Le maximum glaciaire du XVIIe siècle a été également noté dans le Caucase.

1. Sur la dendroclimatologie, deux séries de publications : publications d'avant guerre, Douglass, A. B., Climatic cycles and Tree growth, Carnegie Institute of Washington, Public. n° 289, 3 vol., 1919 Google Scholar, 1928, 1936. — Antevs, , The big Tree as a climatic mesure, Carnegie Institute of Washington Google Scholar, Publ. n° 352 ; — ID., Rainfall and Tree growth in the great Basin, Ibid., Publ. n° 469. — W. S. Glock, Principales and Méthodes of Tree Ring Analysis, Ibid., Publ. n° 486. Publications d'après guerre qui renouvellent complètement la question et sur lesquelles se fonde notre exposé : toute la série des Tree Ring Bulletin publiés par l'Université de l'Arizona et deux articles fondamentaux d'Edmond Schuiman, « Tree Ring and History in the Western United States », Smithsonian Report for 1955, p. 459-473, Smithsonian Institute of Washington, 1956, et « Tree Ring Indices of Rainfall, Température and River Flow », Compendium of Meleorology, p. p. The American Meteorological Society, Boston, 1951. Voir aussi J. L. Giddings, « Mackenzie River Delta chronology », Tree Ring Bulletin, avril 1947. Les ouvrages européens qui font état de ces travaux ne tiennent pas compte des derniers développements de la dendroclimatologie et accordent beaucoup de place aux corrélations, en fait très problématiques, entre les cycles de croissance des arbres et le cycle solaire : Zeuneb, F. E., Dating thepast, Introduction to geochronology, Londres, Methuen, 1949 Google Scholar (chap. i). — Laming, A., Découverte du Passé, Paris, 1952 Google Scholar. — Ducrocq, , La science à la découverte du Passé, Paris, Amiot-Dumont, 1955.Google Scholar

1. Il est impossible de donner dans cet article un aperçu complet des méthodes employées par les dendroclimatologistes ; rappelons seulement que l'épaisseur moyenne des anneaux diminuant du centre (année de jeunesse, croissance vigoureuse) à la périphérie de l'arbre (sénilité), on tient compte non pas de l'épaisseur absolue de chaque anneau, mais de l'écart qui eXIste entre cette épaisseur absolue et l'épaisseur moyenne que devrait avoir l'anneau, étant donné sa distance au centre. 2. Année froide s'entend ici en bref pour période végétative froide. 3. L'école américaine s'est du reste trouvé d'illustres précurseurs : Léonard de Vinci, Buffon, Duhamel du Monceau, Candolle envisagèrent tour à tour de s'attaquer au problème « dendroclimatologique ». Cf. R. A. Studhaltek, « Early History of crossdating », Tree Ring Bulletin, avril 1956.

1. V. M. Garnier, « Contribution de la phénologie à l'étude des variations climatiques , La Météorologie, oct.-déc. 1055.

1. Mousnieb, R., Les XVIe et XVIIe siècles, Paris, P.U.F., p. 894.Google Scholar

2. Chaunu, Pierre « La grande dépression du Mexique colonial », Annales, 1957, n° 3, p. 514.Google Scholar

3. Giddings, « Mackenzie River… », op. cit.

4. Ce relèvement est sans doute à mettre en relation avec le léger échauffement qu'implique le recul général des glaciers dans le monde depuis cette même date : mais Giddings n'exprime aucun avis sur ces questions.

1. D'après Gustav Utterstrôm, art. cité.

1. Perroy, E., Le moyen âge (Histoire générale des Civilisations, Paris, P.U.F.), p. 406.Google Scholar

2. Schove, « Tree Rings and Summer Température A. D. 1501-1930 », The Scottsh Géographie Magazine, juin 1950, d'après Gustav Utterstrôm, art. cité.

3. La ville et la campagne au XVIIe siècle. Étude sur les populations 4u Pays dijonnais, Paris, S.E.V.P.E.N., 1957, p. 33.

1. A. Ducrocq : article dans Science et Avenir, déc. 1955, et La Science à la découverte du passé, op. cit.

2. Schulman, a Tree Ring and History », op. cit., p. 473, et «Tree King indices», op. cit., p. 1028.

3. B. Huber et W. VON Jazewitsch, « Tree Ring studies », Tree Ring Bulletin, avril 1056, p. 20.

1. Sur la phénologie, cf. l'article fondamental de A. Angot, « Etude sur les vendanges en France », Annales du Bureau Central météorologique en France, 1883. — Voir aussi Garnier, « Contribution de la phénologie » (art. cité) et J. Sanson, « Températures de la biosphère et dates de floraison des végétaux », La Météorologie, oct.-déc. 1954, p. 453-456 ; — Duchaussoy, « Les bans de vendange de la région parisienne », Ibid., mars-avril 1934. — Exemples convaincants de la méthode phénologique dans Lindzey, A. A. et Newman, J . E., « Use of officiai data in spring time, température Analysis of Indiana phenological Record », Ecology, Publication of the Ecological Society of America, vol. 37, n° 4, oct. 1956 Google Scholar (contient une très bonne démonstration de la corrélation étroite entre la température et les dates de floraison d'un grand nombre de plantes). — Sur les applications pratiques de la phénologie en agriculture, voir Golzov, , Maximov, , Iaroschevski, , Praktische Agrarmeteorologie, Berlin, Deutsches Bauernverlag, 1955 Google Scholar (traduit du russe).

1. Archives Municipales de Montpellier, H H 20.

2. Archives Municipales de Lunel, B B 21.

3. Laurent, R., Les vignerons de la Côte d'Or au XIXe siècle, Dijon, 1958 Google Scholar, chap. m .

4. Cette idée est surtout valable pour la zone septentrionale de culture de la vigne : dans le Midi de la France, la sécheresse interviendrait à côté de la température pour fixer la date de maturité du raisin. Aussi n'avons-nous utilisé dans ce travail que des séries de vendanges septentrionales.

1. Lettres de Mme de Sévigné, Paris, Hachette, 1862, t. III, p. 499, 506, 523.

1. Notation d'un curé : « depuis le dernier jour de Mars, nous n'avons pas veu de pluye et nos fontaines sont bien basses… les ollives et les raizins sont presque tous sechés et les ollives tombées des arbres » (Aniane, Arch. Municip. AA 2, vol. 67, 25-8-1718).

2. « Les chaleurs furent extrêmes cette année-là ; elles durèrent tout le mois de juillet et d'août et ce ne fut qu'au siXIème de septembre qu'on commença d'avoir de la pluye qui rafraîchit toute la campagne » (D'Aigrefeuille, Histoire de Montpellier, t . II).

3. J. Sanson, « Y a-t-il une périodicité dans la météorologie ? » La Météorologie, 1955.

4. Roupnel, op. cit., p. 33, citant le journal du curé Macheret.

5. J. Gabnieb, ingénieur de la météorologie, définit ainsi les cycles de la courbe phénologique : « Les variations des vendanges se font tantôt dans le sens de la précocité, tantôt dans celui de la tardivité. » On retrouve, ajoute-t-il, « des périodes plus tardives et plus précoces correspondant aux périodes sèches et chaudes ou aux périodes humides et froides » (J. Gaknier, art. cité, p. 299).

6. Malgré l'hiver de 1709, situé hors de la période végétative ; d'une façon générale, la phénologie ne donne aucun renseignement sur la période de repos de la végétation océanique et continentale, sur l'hiver.

1. G. Roupnel, La ville et la campagne au XVIIe siècle…, op. cit., p. 33. — Les dictons paysans confirment les idées de Roupnel : « Année pluvieuse, année malheureuse » ; et, de même, « Année de foin, année de rien ». Inversement : « Année sèche n'amène jamais famine » ; « Année sèche n'appauvrit pas le maître » ; « Année sèche n'est pas affamée » ; « Année sèche, année de vins » (d'après J. Sanson, «En marge météorologique de la petite histoire », La Météorologie, juin 1956).

2. Les citations sont extraites de Goubert, P., « Ernst Kossmann et l'énigme de Fronde », Annales, 1958, n° 1, p. 117.Google Scholar

3. Goubert, P., « Problèmes démographiques en Beauvaisis », Annales, 1952, n° 4, p. 461 Google Scholar. — J. Meuvret, « Les crises de subsistances et la démographie de la France d'Ancien Régime », Population, oct.-déc. 1946.

1. J. Meuvret, « Les mouvements des prix, de 1661 à 1715, et leurs répercussions », Bulletin Soc. statistique de Paris, mai-juin 1944.

2. R. Pobtal, « Russes en Sibérie au XVIIe siècle », Revue d'Histoire moderne, juin 1958.

3. Par d'autres méthodes, Manley aboutit également à la conclusion qu'une période froide s'est instaurée entre 1691 et 1702 : Manley, Variation in the mean température of Britain since glacial time, Geologische Rundschau, 1952, p. 125-127, d'après G. Utterstrôm, art. cité.

4. Labrousse, E., Esquisse du mouvement des prix et des revenus au XVIIIe siècle, Paris, Dalloz, 1933, p. 98.Google Scholar

1. « Les années où les absences du blé du Causse ont été les plus nombreuses (9 mois sur 12) entre 1739-1789 s'échelonnent sur une période de cinq années de 1767 à 1771. Nous pouvons déjà inférer que les conditions météorologiques ont été peu favorables au blé » (Robert Ancely, Le prix des Céréales à Montauban [1691-1789]. Diplôme d'Etudes Supérieures [inédit]).

2. J. Meuvret, Les mouvements des prix, art. cit.

3. Cf. Angot, art. cité.

1. Cf. H. Enjatjjert, « Naissance des grands crus », Annales, oct.-déc. 1953, p. 402.

1. Labrousse, E., La crise économique à la veille de la Révolution, Paris, P.U.F., 1944, p. 182 Google Scholar, n. 1.

2. Les séries lacunaire de vendanges dont nous disposons pour le XVIe siècle ne montrent pas de différence climatique d'ensemble avec le XVIIe, à Dijon, Salins, Lausanne.

3. Nous réservons à nouveau le cas du XIVe siècle où une fluctuation séculaire du climat, quoique non démontrée pour le moment, n'est pas inconcevable.

1. « Discussion : post-glacial climatic change », communication de D. J. Schove, The quarterly Journal of the Royal Meteorological Society, avril 1949 ; s'y reporter pour les tableaux I et II, souvent cités dans notre exposé, mais qui n'ont pu être reproduits ici.

2. Notons qu'un tel effort statistique paraît superflu pour l'été, où les renseignements phénologiques nous semblent suffisants. En revanche, pour l'hiver, il a permis de constituer un « catalogue » irremplaçable.

1. La fraîcheur des étés dans les années 1520 est confirmée par les séries malheureusement rares et lacunaires des vendanges qu'on possède pour cette époque. A Salins, à Dijon, à Lausanne, les vendanges connues sont tardives au cours de cette décennie. A Salins, les vendanges de 1527, 1528, 1529 ont lieu fin octobre, record qui ne sera atteint qu'au cours de quelques rares années du XVIIe et XVIIIe siècle (Angot, art. cité). Ces données ne semblent pas connues de D. J . Schove, dont elles confirment heureusement les idées.

2. De fait, les vendanges des années 1550 sont en général précoces : le record de fait est battu par les années 1556 et 1559 où les vendanges à Dijon ont lieu fin août (Angot, art. cité).

3. Si la description de D. J . Schove est exacte, les hivers de 1693 et 1709 seraient ainsi des exceptions.

1. Sauf au plan monétaire, qui n'a rien à voir avec la question traitée ici.

1. Conclusion de l'article de D. J. Schove.

2. Notons ici une autre supériorité de la phénologie sur la dendroclimatologie : un anneau d'arbre n'est que le témoignage en quelque sorte biographique des avatars annuels subis par un seul individu biologique'. Il faut plusieurs dizaines d'arbres pour » constituer une moyenne valable. Au contraire, une date de vendange représente déjà une évaluation moyenne de la maturité du raisin sur plusieurs milliers (ou dizaines de milliers) de ceps de vigne : elle possède d'emblée une valeur statistique.

1. Après 1800, ces séries sont inutiles : elles sont en effet relayées par les observations de température et de précipitations. Avant 1500, il semble bien difficile de constituer des séries « phénologiques », par défaut de documents. L'exemple de Dijon (où la série « démarre » à la fin du XIVe siècle) montre cependant qu'il peut en exister.