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Histoire de l'antisémitisme

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Seymour Drescher*
Affiliation:
Université de Pittsburgh

Abstract

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Type
Religion et Société
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1973

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References

1153 note 1. Poliakov, Léon, Histoire de l'antisémitisme. Vol. I : Du Christ aux Juifs de cour, 1955, 339 p. ; vol. II : De Mahomet aux Marranes, 1961, 506 p. ; vol. III : De Voltaire à Wagner, 1968, 374 p., Paris, Éditions Calmann-Lévy, 1955-1968.Google Scholar

1153 note 1. Au début de son ouvrage, M. Poliakov examine et rejette ce qu'il appelle l'explication « surnaturelle » de l'antisémitisme : « En vertu du dessein mystérieux de la providence, les Juifs, ayant un rôle particulier à assumer au sein des nations, l'assument en premier lieu au sein des peuples dits ‘ noachides ’ … » ( Poliakov, , Du Christ…, p. 10 Google Scholar). Il insiste à juste titre sur le fait qu'on doit examiner toutes les explications naturelles, avant tout, dans un contexte comparatif. Dans le premier volume, le prologue de Poliakov, dirigé contre les attitudes méta-historiques, m'a tout d'abord choqué par son caractère redondant. Cependant, a l'usage, son insistance se révèle légitime. Par exemple, dans sa brève critique de l'analyse de Poliakov portant sur les Juifs espagnols et les Conversas, M. F. Braudel semble se servir de la téléologie comme d'une source ultime d'explication (cf. Braudel, F., La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, Paris, 1966 Google Scholar). Bien que Braudel perçoive par son observation qu'il y a des caractéristiques spéciales qui appartiennent aux civilisations de « minorité » (op. cit., t. II, pp. 136-137), ultérieurement, au cours de son analyse, il semble négliger le fait qu'il y a aussi une différence entre le pouvoir social et politique utilisable par une civilisation de « minorité » et celui qui l'est par une civilisation de « majorité ». La culture islamique et la culture juive purent se montrer, et se montrèrent à certains moments, aussi intolérantes que le catholicisme espagnol. Ceci ne signifie pas qu'elles furent également en mesure de déterminer leur propre destin ou celui du catholicisme en Espagne au xve et xvie siècles. C'est pourquoi si, avec Braudel, « nous acceptons plutôt que toute civilisation s'achemine vers son destin, le voulant ou ne le voulant pas » (op. cit., t. II, p. 155), nous commettons l'erreur de prétendre que les civilisations sont partout également en mesure de s'auto-gérer. En concluant, même s'il s'agit d'une formule, que « le destin de l'Espagne du xvie siècle résidait dans l'unité religieuse », tandis que celui d'Israël résidait dans la « diaspora », Braudel nous place sur le terrain de la théologie et non de l'analyse. (Le catholicisme devient « l'Espagne », et Israël, par définition, n'est pas l'Espagne.) Nous n'avons plus affaire à un groupe historique, mais au « Juif errant », et à « un noyau dur qui refuse obstinément de se diluer » (op. cit., t. II, p. 155). Certainement il ne s'agit pas des Conversos de Poliakov, ambigus et poignants, ni des « Espagnols », ni des « Juifs » participant pourtant à la « civilisation ibérique » même quand ils furent conduits à quitter l'Espagne.

1154 note 1. Poliakov, II, De Mahomet, p. 304.Google Scholar

1155 note 1. Poliakov, L., Les banchieri juifs et le Saint-Siège, du XIIIe au XVIIe siècle, Paris, S.E.V.P.E.N., 1965.Google Scholar

1155 note 1. Cf. Mackay, Angus, « Popular Movements and Pogroms in Fifteenth Century Castille », Past and Present, 55, mai 1972, pp. 3367.Google Scholar