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Hérédité royale et pouvoir sacré avant 987

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Michel Sot*
Affiliation:
Université de Paris-X

Extract

Le 22 mai 987, le roi carolingien Louis V meurt des suites d'un accident de chasse en forêt de Senlis. Il n'a pas de fils. Son plus proche parent, qui prétend à sa succession, est son oncle paternel Charles de Basse-Lorraine. Or, les grands de Francie occidentale vont élire comme roi le duc des Francs Hugues Capet, de la famille des Robertiens, qui est sacré à Noyon le 3 juillet 987.

Cet événement est aujourd'hui considéré comme fondateur parce que les descendants d'Hugues Capet ont conservé le trône pendant plus de huit siècles et se sont identifiés à la nation. On trouverait difficilement dans l'histoire universelle comportement plus dynastique que le leur. A tel point que dans la conscience commune, l'idée de monarchie est étroitement associée à celle d'hérédité. Or, il faut bien se rendre à l'évidence : d'un point de vue strictement dynastique l'avènement d'Hugues Capet est une usurpation.

Summary

Summary

Historical anthropological reflection on sacred power in the Early Middle Ages leads to the isolation of a dialectic of the sacred involving magical power (acquired by deeds) and religious power (inherited). Christianity introduces a third component of sacredness which combines with these two.

It is in the light of these notions that one can systematically re-examine royal accessions to the throne in Western France from 888 to 987, when the kings belonged either to the Carolingian or Robertian families. All contemporary historiographie sources, considered here as representative of eye-witness opinion, present Eudes, the first non-Carolingian king in 888, as a conquering hero. Charles the Simple, his successor, was a Carolingian king who fell from power in 922 because he did not correspond to the Christian model of a sacred king. Though Hugues Capet did not have heredity in his favor in 987, his royal-blooded competitor, Charles of Lorraine, was neither a conquering hero nor a model of royal virtue: in accordance with the logic of the preceding accessions, Hugues Capet became the elected and sacred king.

Type
Le Pouvoir Monarchique
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1988

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References

Notes

1. Ce lieu et cette date sont les plus communément admis. R.- H. Bautier a proposé au colloque Hugues Capet : la France de l'An Mil, Paris, 22 juin 1987, de distinguer le couronnement d'Hugues Capet à Noyon le Ier juin et son sacre à Reims le 3 juillet 987.

2. Voir en particulier K. F. Werner, « Die Legitimität der Kapetinger und die Entstehung des Reditus regni Francorum ad stirpem Karoli », dans Die Welt als Geschischte, 12, 1952, pp. 203- 225 ; reproduit dans K. F. Werner, Les origines franques de la France et de l'Allemagne, Londres, 1979.

3. Sur ces événements, K. F. Werner, « Westfranken- Frankreich unter den Spätkarolingern und frùhen Kapetingern », dans Handbuch der Europàischen Geschichte, T. Scheider éd., t. I, Stuttgart, 1976, pp. 731-783 ; reproduit dans K. F. Werner, Vom Frankenreich zur Entfaltung Deulschlands und Frankreichs, Sigmaringen, 1984. Et plus récemment, Y. Sassier, Hugues Capet. Naissance d'une dynastie, Paris, Fayard, 1987, 357 p.

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5. Ibid., p. 17.

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7. Ibid., p. 85.

8. Le pouvoir et le sacré, op. cit., p. 32.

9. Ibid., p. 158.

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17. MGH Séries Rerum Merovingicarum, II, p. 182.

18. Clausula de unctione Pippini ; MGH Séries Rerum Merovingicarum, I, p. 465.

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22. J. Vives, Concilios, op. cit., p. 217.

23. Ibid., p. 386.

24: J. Devisse, « Le sacre », op. cit., p. 29. Histoire de Wamba par Julien De Tolède, MGH Séries Rerum Merovingicarum, V, p. 502.

25. J. Dévisse, ibid., p. 30.

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28. Reginonis chronica, R. RAU éd., Quellen zur karolingischen Reichsgeschichte, Dritter Teil, Berlin, 1960, p. 278.

29. Annales Vedastini, éd. R. Rau, Quellen zur karolingischen Reichsgeschichte, ZweiterTeil, Berlin, s. d., pp. 289-338.

30. Abbon, Le siège de Paris par les Normands, H. Waquet éd. et trad., Paris, 1964.

31. Annales Vedastini, op. cit., pp. 314 et 316.

32. Ibid., p. 316.

33. Ibid., p. 316.

34. Ibid., p. 318.

35. Ibid., p. 320.

36. Ibid., p. 292.

37. Ibid., p. 294.

38. Ibid., p. 302.

39. Ibid., p. 306.

40. Ibid., p. 310.

41. Ibid., p. 312.

42. Abbon, Le siège de Paris, op. cit., p. 22.

43. Ibid., p. 18.

44. Ibid., p. 22.

45. Ibid., p. 34.

46. Ibid., p. 80.

47. Ibid., p. 98.

48. Ibid., p. 99.

49. Ibid., pp. 105-106.

50. Ibid., p. 106.

51. Reginonis chronica et Annales Fuldenses, R. RAU éd., Quellen zur karolingischen Reischsgeschichte, Dritter Teil, Berlin, 1960.

52. Reginonis chronica, op. cit., p. 278.

53. Ibid.

54. Ibid.

55. Ibid., p. 280.

56. Ibid., p. 274.

57. Annales Fuldenses, op. cit., p. 146.

58. Ibid.

59. Annales Vedastini, op. cit., pp. 324-326.

60. Ibid., p. 32,1. 15 et p. 330,1. 24.

61. Ibid., p. 328.

62. Abbon, Siège de Paris, op. cit., p. 108.

63. Reginonis chronica, op. cit., pp. 298 et 300.

64. Abbon, Le siège de Paris, op. cit.

65. Reginonis chronica, op. cit., p. 302.

66. Ibid.

67. Historia Remensis Ecclesiae, MGH Scriptores, XIII, pp. 405-599. Sur Foulques, p. 563 ss.

68. Ibid., p. 563,1. 24-49.

69. Ibid., p. 564,1. 6-8.

70. Ibid., 1. 35-41.

71. Ibid.,\. 42-45.

72. Ibid., 1. 36-37.

73. Ibid., 1. 24-27.

74. Ibid., 1. 33-35.

75. Sur Foulques, voir G. Schneider, Erzbischof Fulco von Reims (883-900) und das Frankenreich, Munich, 1973, en particulier p. 95 ss.

76. Annales de Flodoard, Ph. Lauer éd., Paris, 1906. Sur Flodoard, voir P. C. Jacobsen, Flodoard von Reims, sein Leben und seine Dichtung « De Triumphis Christi », Leyde-Cologne, 1978.

77. Annales de Flodoard, op. cit., p. 2.

78. Ibid.

79. Ibid., p. 10.

80. A sa mort en 929, ibid., p. 44.

81. Ibid., pp. 7 et 11.

82. Ibid., pp. 13-14.

83. Ibid., p. 15.

84. Ibid., p. 40.

85. Ibid., p. 44.

86. Ibid., p. 63.

87. Historia Remensis Ecclesiae, IV, 14 et 15, op. cit., p. 577 pour l'élévation de Robert, et IV, 26, pp. 580-581 pour celle de Louis IV.

88. Louis IV a obtenu la confirmation du siège de Reims pour son candidat (Artaud), et l'excommunication d'Hugues le Grand.

89. Adalberti continuatio reginonis, A. Bauer et R. RAU éds, Quellen zur Geschichte der sâchsischen Kaiserzeit, Darmstadt, 1977, pp. 189-231.

90. Op. cit., p. 192.

91. Ibid.

92. Ibid.

93. Richer, Histoire de France (888-995), R. Latouche éd. et trad., Paris 1967, 2 vols. Sur Richer, voir H. H. Kortûm, Richer von Saint-Remi. Studien zu einem Geschichtschreiber des 10. Jahrhunderts, Stuttgart, 1985.

94. Richer, Histoire de France, I, 4, op. cit., t. I, p. 16.

95. Ibid., 1,5.

96. Ibid., I, 7, p. 22.

97. Ibid., I, 12, p. 31.

98. Ibid., I, 13.

99. Ibid., I, 14, p. 40.

100. Ibid., 1,21, p. 52.

101. Ibid., I, 22 et 23, pp. 54 et 59.

102. Ibid., I, 28 et 30, pp. 64 et 68.

103. Ibid., 1,41, pp. 80-82.

104. Ibid., I, 43, pp. 82-84.

105. Ibid., 1, 65, p. 123.

106. Ibid., II, l,p. 124.

107. Ibid., II, 2, pp. 124-126.

108. Ibid., 11,4, p. 132.

109. Ibid., IV, 9, t. II, p. 156.

110. Ibid., IV, 10, t. II, p. 158.

111. Ibid., IV, 11, t. II, p. 160.

112. Ibid., p. 162.

113. Ibid., p. 164.