Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
On connaît la valeur activement subversive des auteurs politiques classiques, grecs et romains, à des époques et dans des milieux caractérisés par l'absolutisme. Comme le rappelle Guerci au début de son livre, Hobbes mettait en garde contre « la lecture des livres politiques et des histoires des auteurs grecs et romains » qui exercent « une impression forte et durable » sur tous ceux qui « sont privés de l'antidote d'une solide raison ». Par la lecture de ces livres, poursuivait Hobbes, « les hommes ont appris à tuer leurs rois » après les avoir astucieusement flétris de l'épithète de tyrans. Des absolutistes comme Bossuet et Bayle qui révéraient pourtant les classiques, préféraient s'abstenir de tout jugement sur la politique des Anciens : par exemple, sur la forme de gouvernement ou sur le système politique de Sparte, à qui allait toute leur admiration.
A propos du livre de Luciano Guerci, Liberté degli antichi e liberté dei moderni, Sparta,Atene e i « philosophes » nella Francia del Settecento,Naples, Guido, 1979, 284 p. Du même, « Linguet storico délia Grecia e di Roma », Rivista storica italiana,93, 1981, pp. 615-680. J. S. Mill, On Liberty,nouvelle édition italienne, Saggio sulla libertà,préface de Giulio Gio- Rello et Marco Mondadori, Milan, 1981, 154 p.
1. Paris, Payot, 1976. Je remarque ici que l'étude de Finley, parue en 1972, a suscité des discussions, surtout en France, où on lui opposa bientôt un livre résolument conservateur : les Problèmes de la démocratie grecque,Paris, Hermann, 1975, de J. de Romilly.
2. Je cite d'après la traduction publiée à Rome en 1763, p. 120.
1. Carr, E.H., 1917, Before and After, Londres, 1969, traduction italienne, Turin, Einaudi, 1970, p. 14 CrossRefGoogle Scholar.