Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
A la fin du 10e ou dans la première moitié du 11e siècle, un Christ en croix pleure à Orléans, annonçant de la sorte un grand incendie ; d'autres crucifix opèrent des guérisons à Cologne et à Ratisbonne ; on montrait à Autun, là aussi sur un crucifix, une effigie du Christ qui longtemps auparavant s'était inclinée devant un saint moine lui-même élevé au-dessus du sol ; on racontait à Saint-Gall que la Vierge avait jadis guidé la main d'un moine du monastère en train de ciseler son portrait à Metz ; à Châtillonsur- Loire une statue de la Vierge échappe miraculeusement au feu ; et une statue reliquaire comme celle de sainte Foy à Conques multiplie les miracles de toutes sortes.
Only a few texts provide us with a view of what was thought, from the 6th to the 10th century north of the Alps, about miracles connected with images. Except for a story by Gregory of Tours concerning the Mediterranean border of Gaul that was then influenced by the Orient, these texts relate wonders having occurred in the Orient or Italy. Two attitudes can be distinguished: either the straightforward belief in the manifestations of this phenomenon or, as in the Libri Carolini, the inability to refute its principle and deny that images could be a vehicle of divine powers. It is suggested, by highlighting a testimony from the mid-9th century concerning the monastery of Ellwangen in Alemania, that what appeared as a miracle connected with images may also have happened now and then north of the Alps in the Early Middle Ages. In a second part, a brief comparison is made with the Italian sources. Although the veneration of images was more intense and less controversial in Italy, the texts written there do not mention many miracles connected with them and the images took second place by comparison with the holy relics.
* Cet article reprend un exposé fait le 4 avril 1997 au séminaire de Jean-Claude Schmitt à l'EHESS. Des versions plus succinctes ont été présentées le 22 janvier et le 14 mars 1997 respectivement au séminaire de Régine Le Jan et de Stéphane Lebecq à Lille III et lors d'une réunion à Florence du groupe dirigé par Marco Mostert du programme « The Transformation of the Roman World » (European Science Foundation).
1. Glaber, Raoul, Historiarum libri quinque, II, 5, 8, France, J. (éd.), Oxford Médiéval Texts, Oxford, Clarendon Press, 1989, pp. 64–66 Google Scholar; en 988 ou 999 ?, cf. R.Landes, , Relies,Apocalypse and the Deceits of History. Ademar of Chabannes, 989-1034, Harvard Historical Studies, 117, Cambridge Ma.-Londres, Harvard University Press, 1995, pp. 302–304.Google Scholar
2. Thietmar de Mersebourg, Chronicon, III, 2, R. Holtzmann (éd.), MGH, Script, rer. Germ., N. S. 9, Berlin, 1935, pp. 98-99 ; sous l'épiscopatde Gero (969-976), cf. R. Haussherr, Der Tote Christus am Kreuz. Zur Ikonographie des Gerokreuzes, thèse, Bonn, 1963, pp. 35- 41. Contrairement à ce qu'affirme Thietmar, on ne trouve pas de niche destinée à recevoir une particule de la Croix et une hostie dans le crucifix habituellement attribué à l'archevêque Gero, cf. R. Lauer, dans Schulze-Senger, C., Matthäi, B., Hollstein, E., Lauer, R., « Das Gero- Kreuz im Kôlner Dom. Ergebnisse der restauratorischen und dendrochronologischen Untersuchungen im Jahre 1976 », Kôlner Domblatt, 41, 1976, pp. 9–56 Google Scholar (pp. 54-55). G. Binding, « Die Datierung des sogenannten Gero-Kruzifixes im Kölner Dom », Archiv fiir Kulturgeschichte, 64 (1982), pp. 63-77, considère que ce crucifix fut en fait réalisé peu avant 1000, mais cette datation n'est nullement assurée. Pour d'autres interventions dans le débat, cf. Müller, H., « Heribert, Kanzler Ottos III. und Erzbischof von Köln », Rheinische Vierteljahrsblätter, 60, 1996, pp. 16–64 (p. 48, n. 73).Google Scholar
3. Arnold de Saint-Emmeran, De sancto Emmerammo libri, II, 18, Pertz, G. H. (éd.), MGH., Scriptores, IV, Berlin, 1841, p. 562 Google Scholar ; vers la fin de la vie de l'abbé Ramwold († 1000).
4. Vita sancîi Hugonis (composée au XIe siècle), II, 11, Acta Sanctorum Aprilis, II, 3e éd., Paris-Rome, 1866, p. 64 ; il s'agit du moine Odon, un ami d'Hugues d'Anzy-le-Duc (t vers 925), cf. C. Beutler, Bildwerk zwischen Antike und Mittelalter. Unbekannte Skulpturen aus der Zeit Karls des Grossen, Düsseldorf, L. Schwann, 1964, pp. 36-37.
5. Ekkehart Iv de Saint-Gall, Casus sancti Calli, 45, H. F. Haefele (éd.), Ausgewàhlte Quellen zur deutschen Geschichte des Mittelalters, 10, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1980, p. 102 ; à propos du moine Tuotilo († vers 913), cf. Sansterre, J.-M., « Le moine ciseleur, la Vierge Marie et son image : un récit d'Ekkehart IV de Saint-Gall », Revue bénédictine, 106, 1996, pp. 185–191.CrossRefGoogle Scholar
6. André de Fleury, Miracula sancti Benedicti, V, 11, cité par Mortet, V., Recueil detextes relatifs à l'histoire de l'architecture et à la condition des architectes en France au Moyen Age, XIe-XIIe siècles, Collection de textes pour servir à l'enseignement de l'Histoire, Paris, Picard, A., 1911 Google Scholar (réimpr. Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1995), p. 8 ; vers 1030.
7. Liber miraculorum sancte Fidis, L. Robertini (éd.), Biblioteca di Medioevo latino, 10, Spolète, Centra italiano di studi sull'alto medioevo, 1994 ; à la bibliographie de cette édition on ajoutera J.-C. Schmitt, « Rituels de l'image et récits de vision », dans Testo e immagine nell'alto medioevo (15-21 aprile 1993), Settimane di studio del Centra italiano di studi sull'alto medioevo, 41, Spolète, 1994, I, pp. 419-459 (pp. 447-455), ainsi que la traduction anglaise par Sheingorn, P., The Book of Sainte Foy, Middle Ages Séries, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1995.Google Scholar
8. Eusèbe de Césarée, Hist. eccl, VII, 18, édité avec la traduction de Rufin en regard par Schwarz, E., Mommsen, T., Eusebius Werke, II, 2, Die griechischen christlichen Schriftsteller der ersten Jahrhunderte, Leipzig, Hinrichs, J. C., 1908, pp. 672–673. E. Kitzinger, « The Cuit of Image in the Age before Iconoclasm », Dumbarton Oaks Papers, 8, 1954, pp. 83-150Google Scholar (p. 94), remarque avec raison que la traduction fort libre de Rufin force en l'occurrence le sens du texte d'Eusèbe, plus ambigu.
9. La femme malade d'un flux de sang, cf. Matthieu, 9, 20-22 ; MARC, 5, 25-34 ; Luc, 8, 43-48.
10. Grégoire de Tours, Liber in gloria martyrum, 20, B. Krusch (éd.), MGH, Script, rer. Merov., I, 2, Hanovre, 1885, p. 50.
11. Markus, R., « The Cuit of Icons in Sixth-Century Gaul », The Journal of Theological Siudies, n. s., 29, 1978, pp. 151–157 CrossRefGoogle Scholar (pp. 153-154), réimpr. dans id., From Augustin to Gregory the Great, Collectée Studies Séries, 169, Aldershot, Variorum, 1983, étude n° XII.
12. De Tours, Grégoire, Liber in gloria martyrum, 21, éd. cit., p. 51, 11. 1-4Google Scholar : Nam et isto nunc tempore per credulitatem integram tanto Christus amore diligitur, ut, cuius legem in labulis cordis credentes populi retenent, eius etiam imaginem ad commemorationem virtutis in tabulis visibilibus pictam per eclesias ac domos adfigant ; sed et in hoc inimicus semper humani generis aemulus extat.
13. Ibid., 11. 4-18.
14. Cf. R. Markus, art. cité, p. 156, et infra, n. 8.
15. L'étude d'E. Kitzinger, art. cité, reste fondamentale. Elle a été traduite en italien, avec une mise à jour bibliographique de S. Gero, dans E. Kitzinger, Il culto délie immagini. L'arte hizantina dal cristianesimo délie origini ail ‘iconoclastia, Lezioni, 4, Scandicci (Florence), La Nuova Italia, 1992, pp. 1-115. Cf. en dernier lieu Déroche, V., Entre Rome et l'Islam. Les chrétientés d'Orient, 610-1054, 112, Paris, Sedes, 1996, pp. 149–166 Google Scholar.
16. E. Kitzinger, art. cité, pp. 101-102.
17. Grégoire Le Grand, Registrum Epistularum, IX, 209 (juillet 599) et XI, 10 (octobre 600), D. Norberg (éd.), Corpus Christianorum, Séries Latina, 140 A, Turnhout, Brepols, 1982. pp. 768, 873-875. Sur ces deux lettres, on verra entre autres l'excellent commentaire de C. M. Chazelle, « Pictures, Books, and the Illiterate: Pope Gregory F s Letters to Serenus ol Marseilles », Word and Image, 6, 1990, pp. 138-153.
18. Grégoire de Tours, Liber in gloria martyrum, 22, éd. citée, p. 51.
19. J.-C. Schmitt, art. cité, p. 424.
20. Supra, n. 17.
21. Infra, n. 77, et texte correspondant.
22. Grégoire de Tours, Libri de virtutibus sancti Martini, I, 15, B. Krusch (éd.) (voir n. 10), p. 147.
23. Cf. N. Delierneux, « Arculfe, sanctus episcopus gente Gallus : une existence historique discutable », Revue belge de Philologie et d'Histoire, 75, 1997, pp. 911-941. L'attribution du récit à Arculfe est encore acceptée par P. Maraval, Récits des premiers chrétiens au Proche- Orient (IVe-VIIe siècle), Paris, Le Cerf, « Sagesses chrétiennes », 1996, pp. 237-238, dans son introduction à la traduction de l'ouvrage d'Adamnan (pp. 238-289).
24. Adamnan, De locis sanctis libri très, III, 5, 1-9, L. Bieler (éd.), dans Itineraria et alla geographica, Corpus Christianorum, Séries Latina, 175, Turnhout, Brepols, 1965, pp. 233- 234.
25. Ibid, III, 4, 1-13, pp. 229-231.
26. Ibid., III, 4, 14-31, pp. 231-233.
27. Cf. N. Delierneux, art. cité, passim.
28. Libri Carolini, H. Bastgen (éd.), MGH, Concilia, II, supplementum, Hanovre-Leipzig, 1924, en attendant la parution imminente, dans la même collection et la même série, de l'édition d'A. Freeman et de P. Meyvaert, Opus Caroli régis contra synodum (Libri Carolini). Sur cet ouvrage, on verra notamment G. Haendler, Epochen karolingischer Théologie. Eine Untersuchung iiber die karolingischen Gutachten zum byzantinischen Bilderstreit, Theologische Arbeiten, 10, Berlin, Evangelische Verlagsanstalt, 1958, pp. 27-43, 67-101 ; W. Schmandt, Studien zu den Libri Carolini, thèse, Mayence, 1966; S. Gero, «The Libri Carolini and the Image Controversy », The Greek Orthodox Theological Review, 18, 1973, pp. 7-34 ; A. Freeman, « Carolingian Orthodoxy and the Fate of the Libri Carolini », Viator, 16, 1985, pp. 65-108 ; id., « Scripture and Images in the Libri Carolini », dans Testo e immagine nelValto medioevo, op. cit., I, pp. 163-188; C. Chazelle, « Matter, Spirit, and Image in the Libri Carolini», Recherches augustiniennes, 21, 1986, pp. 163-184; M. Me Cormick, «Textes, images et iconoclasme dans le cadre des relations entre Byzance et l'Occident carolingien », dans Testo e immagine nelValto medioevo, op. cit., I, pp. 95-158, en particulier pp. 133-145. H. L. Kessler, « Faciès bibliothecae revelata : Carolingian Art as Spiritual Seeing », ibid., II, pp. 533-584, invite aussi à ne pas exagérer la portée des Libri Carolini.
29. Outre les passages relevés ici, on verra Libri Carolini, III, 21, éd. citée, pp. 145-146 (à propos d'une citation de Grégoire de Nazianze relative à l'image d'un saint dont la vue dissuada une prostituée de se rendre chez un client) et IV, 10, pp. 189-190 (inauthenticité de l'histoire de l'image envoyée par Jésus à Abgar d'Édesse).
30. Libri Carolini, IV, 15, pp. 200-202.
31. Ibid., IV, 12, p. 192. Cf. Jean moschos, Pratum spirituale, 180, Patrologia Graeca, 87, 3, col. 3052, cité dans les Actes de Nicée II : J. D. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, XIII, Florence, 1767, coll. 193-196.
32. M. Van uytfanghe, « Le culte des saints et la prétendue “ Aufklârung ” carolingienne », dans Le culte des saints aux IXe-XIIIe siècles, Actes du Colloque tenu à Poitiers les 15-16- 17 septembre 1993, Civilisation médiévale, 1, Poitiers, Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, 1995, pp. 151-166 (p. 157).
33. Libri Carolini, IV, 12, p. 192, 11. 33-38 : […] quoniam credibilius quidem est hoc miraculum loci sancti reverentia potius, quant alicuius imaginis praesentia gestum fuisse, si tamen gestum est. Venerabiliores enim sunt basilicae imagine, et reverentiora sunt loca cultibus mancipata divinis quibuslibet picturis Domino adtestante, qui maius dixit esse altare quam munus, quod in eo offertur, maius esse templum aura, quod in eo est, quia templo et altari aurum sive munera consecrantur (cf. Matth., 23, 17 et 19).
34. Grégoire Le Grand, Dialogi, III, 19, 2-3, A. de Vogüé éd. et P. Antin trad., t. II, Paris « Sources chrétiennes, 260 », 1979, pp. 346-348.
35. Libri Carolini, IV, 12, p. 193,11. 1-5 : Si ergo id miraculum, quod Ascalonitanae ecclesiac praesbiter erga imaginem apparuisse retulit, ob eandem imaginem adparuisse constaret, non ideo imagines adorandae forent, quoniam non omnia, per quae vel in quibus miracula ap paruere, adoranda creduntur. Si ergo omnia, in quibus vel per quae miracula quaedani apparuere, adoranda sunt, pêne nihil remanebit, quod non adoretur]…].
36. Ibid., III, 25, pp. 155-158.
37. Ibid., p. 156,11. 13-29 : Unde signa et miracula, quae Mi dicunt in imaginibus apparaisse, si non apparuerunt, sicut et nulla hoc authentica tradit historia, mendacium est, et mendacio, quicumque veritatis sunt servi, uti non debent, quoniam, ut ipsa Veritas ait, nemo potest duobus dominis servire (Matth., 6, 24). Quae si apparuerunt et per fantasticas quasdam obumbrationes ad inliciendas mentes apparuerunt, periculosissimum est, ne forte calliditatis suae astu antiques hostis, dum mira quaedam demonstrat, ad inlicita peragenda fraudulenter suadeat. Si vero apparuere in veritate signa, quod tamen fieri nullius certis lectionis probatur documentis, et iwc mendacio illorum in hac parte sententia subiacet nec fraudulentis hostis machinationibus secundum exempla, quae superius monstrata sunt, sed Dei operatione gesta probantur, cui cuncta sunt possibilia, cui nil inpossibile est (cf. Matth., 19, 26), animadvertendum summopere est, quod, cum multa et stupenda nutu Dei per quasdam creaturas vel etiam in quibusque creaturis peracta fuerint, non omnia, in quibus vel per quas facta sint, adoranda credantur, quoniam quidem omnipotens Deus signa pleraque, quae mortalibus ostendit, quae per res quasdam visibiles et tractabiles fecit, quatenus visibilium et mortalium hominum duritiam rebus visibilibus molliret, non ideo fecit, ut quarundam rerum celebrandam statueret adorationem,quippe qui se solum adorare, solum praecepit et colère.
38. Ibid., p. 156, 1. 30-p. 158, 1. 11, avec en notes les références à Isidore de Séville.
39. Ibid., III, 24, p. 154.
40. Du moins s'ils avaient été dûment authentifiés. Cette remarque n'exclut toutefois pas qu'il ait pu y avoir à l'époque carolingienne, « en marge du grand courant rigoriste mais orthodoxe […], un courant de pensée sous-jacent, latent, réticent devant le culte des saints comme tel », cf. M. Van Uytfanghe, art. cité, pp. 162-165.
41. Libri Carolini, I, 18, pp. 42-44.
42. C. M. Chazelle, The Cross, the Image, and the Passion in Carolingian Thought and Art, thèse, Yale, 1985 (University Microfilms International), en particulier pp. 98, 261-263 (où il est question aussi du point de vue, assez différent, de Dungal), 270 ; J.-C. Schmitt, « L'Oc cident, Nicée II et les images du VIIIeau XIIIe siècle », dans F. Boespflug, N. Lossky (éds). Nicée II, 787-1987. Douze siècles d'images religieuses. Actes du colloque international Nicée 11 tenu au Collège de France, Paris, les 2, 3, 4 octobre 1986, Paris, Le Cerf, 1987, pp. 271-301 (pp. 274-275). En ce qui concerne les Libri Carolini, cf. en particulier III, 16, pp. 136-138, et IV, 16, p. 204.
43. Annales regni Francorum, a. 823, F. Kurze (éd.), MGH, Script, rer. Germ. in usum scholarum, [6], Hanovre, 1895, p. 163 : Et in territorio Cumetensi ltaliae civitatis in vico Grabadona in ecclesia sancti lohannis baptistae imago sanctae Mariae puerum Iesum gremio continentis ac magorum munera offerentium in absida eiusdem ecclesiae depicta et ob nimiam vetustatem obscurata et pêne abolita tanta claritate per duorum dierum spatia effulsit, ut omnem splendorem novae picturae suae vetustatis pulchritudine cernentibus penitus vincere videretur. Magorum tamen imagines praeter munera, quae offerebant, minime claritas illa inradiavit.
44. M. Me Cormick, art. cité, p. 150.
45. Ibid., pp. 149-150, cf. pp. 145-153, et A. Boureau, « Les théologiens carolingiens devant les images religieuses. La conjoncture de 825 », dans Nicée IL.., op. cit., pp. 247-262.
46. Annales regni Francorum, a. 823, éd. citée, pp. 163-164.
47. Ibid., apparat critique, e ; pour les manuscrits de la classe E où on observe cette lacune, cf. ibid., pp. XII-XV. Le passage fut en revanche repris, toujours au 9e siècle, dans les Annales Fuldenses, a. 823, F. Kurze (éd.), MGH, Script, rer. Germ. in usum scholarum, [7], Hanovre. 1891, p. 14.
48. Continuation des Annales Alamannici, a. 921, G. H. Pertz (éd.), MGH, Scriptores, I, Hanovre, 1826, p. 56 ; W. Lendi (éd.), Untersuchungen zur fruhalemmanischen Annalistik. Die Murbacher Annalen, Scrinium Friburgense, 1, Fribourg (Suisse), Universitàtsverlag, 1971. p. 192 : In llll. feria ante pascha Rome iuxta altare sancti Pétri crucifixa imago Christi quando passio ipsius legebatur asstante omni populo et palam cémente lacrimata est ita ut lacrime stillantes ad instar rivi in pavimento manarent. A tergo vero eiusdem imaginis sudor aque in terram currebat.
49. Il est toutefois signalé, dans une autre perspective et sans citation, par O. Lehmannbrockhaus, Die Kunst des X. Jahrhunderts im Lichte der Schriftquellen, Sammlung Heizt. III. Reihe, 6, Strasbourg, Heitz & co, 1935, p. 46, n” 6.
50. Éditions citées note 48, mêmes pages.
51. Cf., en attendant une monographie qui mette davantage l'accent sur les pratiques liturgiques et dévotionnelles, M.-C. Sepiere, L'image d'un Dieu souffrant (IXe-Xe siècle). Aux urigines du crucifix, Paris, Le Cerf, 1994, avec une importante bibliographie à laquelle on ajoutera D. Alibert, « Note sur le crucifix de Saint-Pierre de Rome », Bollettino dell'Istituto storico italiano per il medio evo e Archivio Muratoriano, 99, 1993, pp. 319-342.
52. Sermo de vita et morte gloriosae virginis Maurae attribué à Prudence de Troyes, 9-10, Acta Sanctorum Septembris, VI, 3e éd., Paris-Rome, 1867, pp. 276-277 ; P. L.,115, col. 1372. Cf. A. Castes, «La dévotion privée et l'art à l'époque carolingienne: le cas de sainte Maure de Troyes », Cahiers de civilisation médiévale, 33 (1990), pp. 3-18 ; D. Ganz, « “Pando quod Ignoro” : In Search of Carolingian Artistic Expérience », dans L. Smith, B. Ward (éds), Intellectual Life in the Middle Ages. Essayspresented to M. Gibson, Rio Grande (O.), Hambledon, 1992, pp. 25-32 (p. 30) ; É. Palazzo, « Les pratiques liturgiques et dévolionnelles et le décor monumental dans les églises du Moyen Âge », dans L'emplacement et la fonction des images dans la peinture murale du Moyen Age, Actes du 5e séminaire international d'art mural, 16-18 septembre 1992 — Saint-Savin, Cahier n° 2, Saint-Savin, Centre international d'art mural, 1993, pp. 45-56 (pp. 55-56) ; J.-C. Schmitt, « Rituels de l'image… », art. cité, pp. 435-441 ; id., « La culture de l'imago », Annales HSS, 1996, n° 1, pp. 3-36 (p. 13).
53. Comme Janet Nelson m'avait fait remarquer qu'A. Castes n'avait pas posé la question essentielle de la tradition manuscrite de la Vita, je me suis informé à ce propos auprès de Martin Heinzelmann. Celui-ci, dans une lettre du 18 mai 1996 pour laquelle je le remercie vivement, me répond qu'il ne connaît qu'un témoin de la Vita, « peu sûr » de surcroît : Nicolas Camuzat, dans son Promptuarium sacrarum antiquitatum Tricassinae dioecesis de 1610 (cf. l'introduction à la Vita dans Acta Sanctorum, § 5, p. 271). M. Heinzelmann ne « serait pas surpris » si le texte dans son ensemble était un faux tardif et il recommande en tout cas de ne pas l'utiliser pour l'époque carolingienne à moins qu'on ne découvre un manuscrit ancien don't on ne trouve pas de trace pour le moment.
54. J.-C. Schmitt, « L'Occident, Nicée II et les images… », art. cité, pp. 282-286 ; id., « Rituels de l'image… », art. cité, pp. 441-457 ; id., « La culture de l'imago », art. cité, pp. 14- 18. Voir aussi, entre autres, I. H. Forsyth, The Throne of Wisdom. Wood Sculptures of the Madonna in Romanesque France, Princeton, Princeton University Press, 1972, dont la riche documentation ne se limite pas aux Madones en question.
55. C'est également l'opinion de Jean-Claude Schmitt, comme il l'a souligné dans la discussion de cet exposé.
56. C. Beutler, op. cit., n. 4, pp. 27-29 ; D. ALIBERT, art. cité.
57. J. Hubert, M.-C. Hubert, « Piété chrétienne ou paganisme ? Les statues-reliquaires de l'Europe carolingienne », dans Cristianizzazione ed organizzazione ecclesiastica délie champagne neU'Alto Medioevo. Espansione e resistenze (10-16 aprile 1980), Settimane di studio del Centra italiano di studi sull'Alto Medioevo, 28, Spolète, 1982, I, pp. 235-267 (pp. 238- 243).
58. É. Palazzo, art. cité, pp. 52-56.
59. Paul Diacre de Naples, traduction de la Vita sanctae Mariae Aegyptiacae, 16-17, P. L.,73, col. 682-683 Sur cette traduction et son succès, cf. K. Kunze, Studien zur Légende der heiligen Maria Aegyptiaca im deutschen Sprachgebiet, Philologische Studien und Quellen, 49. Berlin, E. Schmidt, 1969, pp. 26-28, 173-174 ; D. Iogna-Prat, « Le culte de la Vierge sous le règne de Charles le Chauve », dans id., E. Palazzo, D. Russo (éds), Marie. Le culte de lu Vierge dans la société médiévale, Paris, Beauchesne, 1996, pp. 65-98 (pp. 75-76).
60. J. Von Schlosser, Schriftquellen zur Geschichte der karolingischen Kunst, Quellenschriften für Kunstgeschichte und Kunsttechnik des Mittelalters und der Neuzeit, N. F., 4, Vienne, C. Graeser, 1892, p. 340, n° 944, en a extrait une brève citation. S. Beissel, Geschichte der Verehrung Marias in Deutschland wâhrend des Mittelalters. Ein Beitrag zur Religionswissenschaft und Kunstgeschichte, Fribourg-en-Brisgau, Herder, 1909, pp. 81-82, l'a mentionné parmi d'autres visions de la Vierge qui pourraient être « veranlafît durch zeitgenôssische Szenen und Bilder, welche sich in der Phantasie festgesetzt hatten ».
61. V. Burr (éd.), Vita Hariolfi, dans id. (éd.), Eilwangen, 764-1964. Beitràge und Untersuchungen zur Zwôlfhundert-Jahrfeier, Eilwangen, Schwabenverlag, 1964, pp. 9-49 (pp. 14- 28 : texte et traduction allemande). Parmi les éditions plus anciennes, mentionnons celle de G. H. Pertz, MGH, Scriptores, X, Hanovre, 1852, pp. 11-15. Sur l'auteur, cf. W. Forke, « Studien zu Ermenrich von Eilwangen », Zeitschrift für Wurttembergische Landesgeschichte, 28, 1969, pp. 1-104 ; H. Lôwe, « Ermenrich von Passau, Gegner des Methodius. Versuch eines Pcrsônlichkeitsbildes », Mitteilungen der Gesellschaftfùr Salzburger Landeskunde, 126, 1986, pp. 221-241 ; et, pour un aperçu récent, F. Brunhölzl, Histoire de la littérature latine du Moyen Age,I,2,L ‘époque carolingienne, traduit par H. Rochais, compléments bibliographiques par J.-P. Bouhot, Louvain-la-Neuve (Institut d'études médiévales), Brepols, 1996, pp. 120- 122, 291.
62. Vita Hariolfi, 8, éd. V. BURR cit., p. 26 : … Sedente vero sancta Maria super crepidine altaris, iussit eum diucius cedi. Hoc frater Grimoldus videns timuit sibi talionem inferri.
63. Ibid., pp. 26-28 : Hoc etiam intertexendum est, quod in vigilia natalis Domini conspexisse perhibetur. Vidit enium lumen céleste basilicam popularem implevisse, cumque diu visu in terrant fixo persisteret, erexit se, et speciosissimae formae sanctam Mariant super altare sedentem, ceu parvulum omnium Salvatorem in sinu habentem contemplatur, ibique angelica melodia antiphonam : « Quem vidistis pastores, dicite » (etc.) primo didicit, quam postea cuntando sepe frequentavit.
64. Cf., par ex., Liber Pontificalis, L. Duchesne (éd.), Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, 2e éd., Paris, É. de Boccard, 1955, I, p. 500, 1. 1-2 et II, p. 10, 11. 8- 10.
65. Il semble qu'à l'époque on ne pouvait pas déposer une image sur la table d'autel à moins qu'elle n'appartienne à la décoration des instruments et des livres liturgiques ou à celle des reliquaires, cf. A. Barbier, « Les images, les reliques et la face supérieure de l'autel avant le XIe siècle », dans A. Grabar, Synthronon, art et archéologie de la fin de l'Antiquité et du Moyen Age, Bibliothèque des Cahiers archéologiques, 2, Paris, C. Klincksieck, 1968, pp. 199- 207 (la prétendue homélie du pape Léon IV citée ibid., p. 201, est en fait une admonitio synodalis, fort lue, datant sans doute de la première moitié du 10e siècle, cf. K. Herbers, Léo IV. und das Papsttum in der Mitte des 9. Jahrhunderts. Môglichkeiten und Grenzen päpstlicher Herrschaft in der späten Karolingerzeit, Päpste und Papsttum, 27, Stuttgart, A. Hiersemann, 1996, pp. 434-436).
66. W. Forke, art. cité, pp. 12-13.
67. Walahfrid Strabon, Libellus de exordiis et incrementis quarundam in observationibus ecclesiasticis rerum, 8 (De imaginis et picturis), A. Boretius, V. Krause (éds), MGH, Capii. reg. Franc, II, Hanovre, 1897, pp. 482-484 ; A.L. Harting-Correa (éd.), Mittellateinische Studien und Texte, 19, Leyde-New York-Cologne, E. J. Brill, 1996, pp. 72-80 (avec une traduction anglaise) ; cf. le commentaire ibid., pp. 228-233, et C M. Chazelle, The Cross, the Image…, op. cit., pp. 252-254.
68. Vita Hariolfi, 8, éd. citée, p. 26.
69. Cf. J.-M. Sansterre, « Vénération et utilisation apotropaïque de l'image à Reichenau vers la fin du Xe siècle : un témoignage des Gesta de l'abbé Witigowo », Revue belge de Philologie et d'Histoire, 73, 1995, pp. 281-285 ; voir aussi supra, n. 48 et texte correspondant.
70. Par exemple, Vita et translatio sancti Sabini episcopi Canusini, 23, G. Waitz (éd.), MGH, Script, rer. Lang., Hanovre, 1878, p. 589 (8e ou 9e siècle) ; Jean Diacre de Rome (vers 875), Sancti Gregorii Magni Vita, IV, 85, P. L.,75, col. 231 ; Jean Diacre de Naples (début du 10e siècle), Translatio sancti Severini, 19, Acta Sanctorum Januarii, I, 3e éd., Paris, 1863, p. 738.
71. Outre les passages des Actus Silvestri et de YHistoria Langobardorum de Paul Diacre relevés par J.-C. Schmitt, « Rituels de l'image… », art. cité, pp. 433-434, on verra, par ex., Giarimpotus (dernier quart du 9e siècle), Translatio sancti Athanasii episcopi Neapolitani, 12. Acta Sanctorum Julii, IV, 3e éd., Paris-Rome, 1868, p. 87 (l'attribution de ce texte à Jean Diacre de Naples est abandonnée).
72. Les données qui, pour ce point et la suite de l'exposé, concernent Rome sont également relevées dans J.-M. Sansterre, « Entre “ koinè méditerranéenne ”, influences byzantines et particularités locales : le culte des images et ses limites à Rome dans le Haut Moyen Age », dans G. Arnaldi, G. Cavallo (éds), Europa médiévale e mondo bizantino. Contatti effettivi e possibilità di studi comparati, Nuovi studi storici, 40, Rome, Istituto storico italiano per il Mcdio Evo, 1997, pp. 109-124.
73. Itinerarium du Pèlerin de Plaisance, 44, P. Geyer (éd.), dans Itineraria et alla geographica, op. cit., p. 152 ; sur cet « itinéraire », cf. P. Maraval, op. cit., pp. 203-205.
74. Cura sanitatis Tiberii, J. D. Mansi (éd.), Stephani Baluzii Tutelensis miscellanea novo ordine digesta et non paucis ineditis monumentis… aucta, IV, Lucques, 1764, p. 57 (d'après le manuscrit Lucensis, Bibl. cap. 490) ; Von Dobschutz (éd.), Christusbilder. Untersuchungen zur christlichen Légende, Texte und Untersuchungen zur Geschichte der altchristlichen Literatur, N. F., 3, Leipzig, J. C. Hinrichs, 1899, p. 180**, cf. pp. 209-214.
75. Ou acheiropoiète : image « non faite de main d'homme ».
76. Concilium Romanum a. 769, A. WERMINGHOFF (éd.), MGH, Concilia, II, 1, Hanovre- Leipzig, 1906, p. 90 (d'après la citation qu'en fait le pape Hadrien Ier dans la lettre signalée infra, n. 78 et 90).
77. Venance Fortunat, Vita sancti Martini, IV, vv. 680-701, F. LÉO (éd.), MGH, Auctores antiquissimi, IV, 1, Berlin, 1881, pp. 369-370 ; S. Quesnel (éd.), Venance Fortunat. OEuvres, IV, Collection des Universités de France, Paris, Les Belles Lettres, 1996, pp. 100-101. Cl. J.-M. Sansterre, « La vénération des images à Ravenne dans le Haut Moyen Age : notes sur une forme de dévotion peu connue », Revue Mabillon, n. s., 7 (= 68), 1996, pp. 5-21 (pp. 5-8).
78. Hadrien Ier, Epist., 2, 19, K. Hampe (éd.), MGH, Epist., V, Berlin, 1899, p. 50 ; cf. Grégoire Le Grand, Dialogi, III, 33, 8, éd. cit., p. 398.
79. Agnellus de Ravenne, Liber Pontificalis Ecclesiae Ravennatis, 24-25, O. Holderegger (éd.), MGH, Script, rer. Long., Hanovre, 1878, pp. 289-290.
80. Ibid., 30, pp. 293-296. Sur ces deux légendes, cf. J.-M. Sansterre, « La vénération des images à Ravenne…», art. cité, pp. 8-14, 16, et D. Mauskopf Deliyannis, «Agnellus of Ravenna and Iconoclasm : Theology and Politics in a Ninth-Century Historical Text », Spéculum, 71, 1996, pp. 559-576 (pp. 569-574).
81. Jean Diacre de Rome, Sancti Gregorii Magni Vita, IV, 85, P. L.,75, col. 231. Sur ce monastère, cf. J.-M. Sansterre, Les moines grecs et orientaux à Rome aux époques byzantine et carolingienne (milieu du VIe s.-fin du IXe s.), 2 vols, Mémoires de la Classe des Lettres, 2 série, 66, 1, Bruxelles, Académie Royale de Belgique, 1983, passim (voir index).
82. J.-C. Picard, « Étude sur l'emplacement des tombes des papes du IIIe au Xe siècle », Mélanges d'archéologie et d'histoire de l'École française de Rome, 81, 1969, pp. 725-782 (pp. 762-763) ; M. Borgolte, Petrusnachfolge und Kaiserimitation. Die Grablegen der Pâpste, ihre Genèse und Traditionsbildung, Verôffentlichungen des Max-Planck-Instituts fur Geschichte, 95, Gôttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1989, pp. 77, 118-119.
83. Benoît de Saint-André Du Soracte, Chronicon, G. Zucchetti (éd.), Fonti per la storia dïtalia, 55, Rome, Istituto storico italiano, 1920, p. 149,11. 5-10 ; p. 150,1. 12-13 ; p. 151,1. 2.
84. Ibid., p. 164, 1. 18 — p. 165, 1. 3.
85. Liutprand de Crémone, Antapodosis, I, 31, J. Becker (éd.), MGH, Script, rer. Germ in usum scholarum, [41], Hanovre-Leipzig, 1915, p. 24.
86. Il s'agit de l'icône conservée aujourd'hui à San Sisto, cf. G. Wolf, Salus Populi Romani. Die Geschichte rômischer Kultbilder im Mittelalter, Weinheim, VCH Acta humaniora, 1990. pp. 161-170, et Quellen, n° 7, pp. 318-320.
87. Celle du Sauveur au Latran (pour l'époque envisagée ici : ibid., pp. 38-42, et Quellen, nos 2-3a, pp. 314-315) et une imago sanctae Mariae quae per se facta à Sainte-Marie du Transtévère (ibid., p. 143). 88. Supra, n. 43, 48 et texte correspondant.
89. Actes de Nicée II, J. D. Mansi, éd. citée, XIII, col. 24. Sur le monastère Saint-Anastasc ad Aquas Salvias, cf. J.-M. SANSTERRE, Les moines grecs…, op. cit., passim (voir index).
90. Hadrien Ier, Epjst., 2, 18, éd. citée, p. 23.
91. En 753, sous Etienne II, Liber Pontificalis, éd. citée, I, p. 443, cf. G. Wolf, op. cit.. pp. 38-42.
92. Supra n. 78.
93. Liber Pontificalis, éd. cit., II, p. 110 ; cf. K. Herbers, op. cit., pp. 264-266.
94. G. Wolf, op. cit., pp. 42-44.
95. Paul Diacre, Historia Langobardorum, II, 13, L. Bethmann, G. Waitz (éds), Script. rer. Lang., Hanovre, 1878, p. 79 ; L. CAPO (éd.), Scrittori greci e latini, Fondazione Lorenzo Valla, Vérone, A. Mondadori, 1992, pp. 90-92. Voir supra, n. 77.
96. G. Bandmann, « Frùh- und hochmittelalterliche Altaranordnung als Darstellung », dans V. H. Elbern (éd.), Das erste Jahrtausend. Kultur und Kunst im werdenden Abendland an Rhein und Ruhr, Textband, I, Düsseldorf, L. Schwann, 1962, pp. 371-411 ; et en dernier lieu É. Palazzo, « Marie et l'élaboration d'un espace ecclésial au Haut Moyen Age », dans Marie…, op. cit., pp. 313-325 (pp. 315-316).
97. Jean Diacre de Naples, Translatio sancti Sosii, 28 (cf. aussi 27), Acta Sanctorum Septembris, VI, Paris-Rome, 1867, p. 880 ; repris par G. Waitz, MGH, Script, rer. Lang., Hanovre, 1878, pp. 461-462. Sur l'auteur, cf. F. Brunhölzl, Histoire de la littérature latine du Moyen Age, II, De la fin de l'époque carolingienne au milieu du XIe siècle, trad. H. Rochais, compléments bibliographiques J.-P. Bouhot, Louvain-la-Neuve (Institut d'études médiévales), Turnhout, Brepols, 1996, pp. 294-295, 561.
98. Vita sancti Antonini abbatis Surrentini, 30, Acta Sanctorum Februarii, II, 3e éd., Paris Rome, 1864, p. 794. Sur ce saint et sa Vita, cf. A. Amore, S. V., Bibliotheca sanctorum, II. Rome, Pontificia Université Lateranense, 1962, col. 87.
99. On comparera en particulier ce que le biographe de Pascal Ier (817-824) dit de la translation des reliques de sainte Cécile et d'autres martyrs, Liber Pontificalis, éd. citée, II, p. 56, 11. 5-31, avec les mentions de leurs images parmi d'autres présents, ibid., p. 57, 11. 18 et 25.
100. Ibid., II, p. 74, 11. 19-21. En plus des reliques de trois martyrs, il y avait le corps de Grégoire le Grand que Grégoire IV venait de transférer de l'atrium de Saint-Pierre dans la basilique elle-même (voir supra, n. 82).
101. Alors que cet article était achevé, Thomas Granier a attiré mon attention sur un texte napolitain relatant comment un jeune homme fut ressuscité lorsqu'on appliqua sur son corps une tenture à l'effigie de saint Janvier provenant de l'église bâtie à proximité de la sépulture du saint; Homilia de miraculis sancti Ianuarii, 11, Acta Sanctorum Septembris, VI, Paris- Rome, 1867, p. 886 ; cf. T. GRANIER, « Un miracle accompli par le contact d'une effigie de saint Janvier à Naples au IXe siècle », Revue belge de Philologie et d'Histoire, 75, 1997, pp. 957-966. Comparant ce récit au dossier que je lui ai communiqué, T. Granier souligne le caractère exceptionnel du miracle napolitain pour la seconde moitié du 9e siècle, époque où, selon lui, l'homélie, fut composée. Il s'agirait, en l'occurrence, d'une prise de position iconodule au lendemain de la crise iconoclaste qui eut des répercussions à Naples. Mais cette datation de l'homélie, conservée seulement dans un manuscrit du 11e siècle, reste fort hypothétique, car l'allusion aux pillages commis par la Galliarum gens pourrait bien concerner les Normands plutôt que les Francs de Louis II. Je doute donc qu'il faille inclure le miracle parmi les données relevées plus haut. Il va sans dire que, même pour le 11e siècle (où, comme l'observe Granier, on trouve une guérison comparable, cf. J.-M. Sansterre, « Un saint récent et son icône dans le Latium méridional au XIe siècle : à propos d'un miracle de Dominique de Sora », Byzantinoslavica, 56, 1995, pp. 447-452), un tel récit serait d'un grand intérêt. On me permettra, par ailleurs, de signaler ma contribution « L'image blessée, l'image souffrante : quelques récits de miracles entre Orient et Occident (VIe-XIIe siècle) », à paraître dans J.-M. Sansterre, J.-C. Schmitt (éds), Les images dans les sociétés médiévales. Pour une histoire comparée [=Bulletin de l'Institut historique belge de Rome, 69, 1999].