La connaissance de la distribution des superficies occupées par la forêt et des surfaces exploitées à des fins agricoles sur le bassin versant du lac Saint-Jean permet de distinguer deux grands groupes de sous-bassins, les tributaires forestiers et les rivières agricoles. Les charges calculées en substances nutritives (azote, phosphore), les niveaux d'enrichissements mesurés en substances de croissances potentiellement disponibles pour le phytoplancton (potentiel de fertilité (PF)) et les concentrations en chlorophylle-a dosées sont la résultante de l'utilisation et de l'état des territoires drainés. Une typologie des tributaires étudiés est proposée en confrontant les charges calculées (N/P)2 et la mesure de leur biodisponibilité potentielle pour le phytoplancton (PF) :

N/P(forestier) > N/P(agricole)

PF(forestier) < PF(agricole )

La richesse et la diversité spécifiques de même que les structures d'abondances d'échantillons récoltés pendant les crues au niveau de deux exutoires du système karstique du Baget sont décrites. Ces échantillons sont caractérisés par la constante de leur composition taxinomique, par un indice de diversité H' (Shannon Weaver) voisin de 1,5 et par une constante m de Motomura comprise en moyenne, entre 0,300 et 0,400. La stabilité de l'écosystème karstique ainsi que les stratégies adoptées par les espèces hypogées sont discutées en fonction de ces résultats.

Des élevages réalisés à différentes photopériodes de 24 heures maintenues constantes pendant tout le développement montrent que :

- sous photophase moyenne (10-12 h) les larves entrent en diapause et y demeurent indéfiniment ;

- sous photophase longue (≥16 h) ou courte (< 8 h) les animaux se métamorphosent directement ou après une courte diapause.

La reprise du développement des animaux conditionnés à subir une diapause illimitée est obtenue par l'action d'une photopériode à photophase longue (≥15 h) qui doit durer une douzaine de jours au minimum et se prolonger pendants 2 mois pour que tous les animaux puissent se métamorphoser. Une photopériode à photophase courte (< 8 h) provoque la rupture de la diapause avec une efficacité moindre. Cette rupture est plus aisée pour les ♀ que pour les ♂ .

Les résultats expérimentaux qui concordent avec les observations de terrain expliquent la présence de rares adultes en plein été.

The adult male of Halotanytarsus tika Tourenq is redescribed and the female described for the first time. The taxonomic position of the species is discussed and the genus is placed as a junior synonym of Tanytarsus v.d. Wulp.

Trois espèces de Gammares apparentés au groupe pulex, G. syriacus, G. laticoxalis et G. oronticus, vivent en sympatrie dans la partie amont de l'Oronte. La reproduction de G. oronticus est continue durant toute l'année, un ralentissement relatif s'observe au printemps. Le sex-ratio est en faveur des mâles dans une station, il est à égalité dans une autre et nettement en faveur des femelles dans les deux autres. Les pourcentages de femelles gravides par rapport au total de femelles et au total des Gammares sont en corrélation.

La carte altitudinale et l'enregistrement des moyennes thermiques trimestrielles pendant 3 ans dans 35 stations de la région lyonnaise fournissent la même image de la distribution des Planaires : les espèces rhéophiles C. alpina, P. felina et D. gonocephala occupent trois zones successives avec des recouvrements de seulement 0,3 à 0,5 °C dans leurs températures annuelles moyennes. La zone des espèces limnophiles P. tenuis et P. nigra double, en eau calme, les deux zones de P. felina et D. gonocephala. Enfin D. tigrina semble s'étendre davantage vers les températures élevées.

Sans qu'il y ait concordance des valeurs absolues, cette succession reproduit celle qui apparaît dans la physiologie des mêmes espèces, laissant à penser que les mécanismes de la zonation sont d'ordre compétitif. Le remplacement de D. gonocephala par la souche de P. felina introduite dans une station située au niveau du secteur de recouvrement de leurs deux zones thermiques, confirme cette hypothèse.

Un inventaire des Chironomides pyrénéens est présenté à la lumière de récoltes inédites sur le versant français : soit, des rivières Nivelle et Lissuraga dans l'ouest de la chaîne, de la Cressonnière d'Agos et du lac d'Orédon et de ses tributaires dans le Centre, et de la rivière Lladure dans l'Est. L'étude de ce matériel (Imagos ♂ et Nymphes) permet de porter à 235 le nombre de chironomides recensés dans les Pyrénées. Il s'agit, pour 89 espèces (+) de premières citations dans les Pyrénées et pour 23 d'entre elles (++) de premières récoltes en France.

Une typologie orientée a été obtenue à partir d'un échantillon de 173 lacs de la Radissonie québécoise. L'orientation a été donnée en pondérant les différents descripteurs physiques et géomorphologiques, qui formaient la base de la classification, en fonction de l'information qu'ils ont en commun avec l'indice de productivité des lacs établi par Ryder. La typologie reconnaît 12 groupes au sein du continuum géomorphologique et biologique que représente l'échantillon de lacs. La première division de l'échantillon répartit les lacs en 2 groupes selon la longitude : à l'ouest se trouvent les lacs plus productifs de la zone d'invasion de la mer de Tyrrell où dominent principalement le roc et les matériaux organiques, alors qu'à l'est, dans la région des plateaux où dominent les matériaux grossiers témoins du passage des glaciers, se trouvent des lacs à activité biologique plus faible. Cette typologie a été conçue de façon à ce qu'un lac puisse être identifié à son type à la suite d'une simple analyse de son bassin-versant en fonction de quelques descripteurs de la carte écologique du territoire, ainsi que d'une consultation de la photographie aérienne pour établir sa profondeur.

A partir de prélèvements effectués dans la région de Galice, les auteurs dressent un premier inventaire de la faune, encore inconnue, des Oligochètes aquatiques de la Péninsule Ibérique. 54 espèces appartenant à 7 familles sont ainsi recensées. La présence dans cette région de Rhyacodrilus subterraneus, et celle probable de Spiridion insigne et Pristina sima est intéressante à souligner. L'appareil génital de Peloscolex velutinus est décrit ici pour la première fois.

Une étude de 32 prélèvements de macrobenthos est effectuée au Surber dans 13 stations du Furans et de ses affluents, cours d'eau du Bas-Bugey.

Des analyses factorielles des correspondances permettent de hiérarchiser les différences entre prélèvements, et d'établir une typologie d'après le macrobenthos. L'abondance de chacun des 99 taxons récoltés est donnée en nombre d'individus/0,1 m2, puis en classe d'abondance en progression géométrique (de 1 à 12). Cette évaluation semi-quantitative contient encore toute l'information nécessaire.

Les ressemblances entre prélèvements d'une même station sont en général plus grandes, malgré les différences de faciès, que celles entre prélèvements de stations différentes.

L'examen de ces ressemblances permet de diviser le système en 3 secteurs : l'affluent Arène, caractérisé par sa charge organique, le cours supérieur du Furans et le cours moyen et inférieur issu d'une grosse exurgence. Les effets modérés dus aux pollutions organiques apparaissent au second plan par rapport aux perturbations physionomiques (cascade, résurgence, influence du Rhône).

Chaque groupe faunistique considéré seul donne une image de la structure d'ensemble. Les Trichoptères (20 taxons) et les Coléoptères (17 espèces) suffisent chacun à rendre compte de cette structure. Les Ephéméroptères et Plécoptères pris ensemble (19 taxons) soulignent plutôt les effets eutrophisants, de même que les Oligochètes. Diptères et groupes divers sont imprécis, surtout à cause de l'insuffisance de leur identification.

Les auteurs décrivent Protonemura globosa nov. sp. et Chloroperla acuta nov. sp. ainsi qu'une espèce mal connue, Capnioneura libera (Navás). Perla madritensis Rambur est une espèce distincte de P. marginata (Panzer). Chloroperla nevada Zwick est une bonne espèce et non une sous-espèce de Ch. tripunctata (Scopoli). Les caractères morphologiques de plusieurs autres taxa sont précisés. Taeniopteryx schoenemundi (Mertens) et Leuctra gallica Aubert ont été récoltées pour la première fois dans la Péninsule Ibérique.

19 imagos de Porricondyla ramadei n. sp. ont été obtenues par élevage. Biotope : des touffes de Bryophytes immergées en eau agitée, dans un torrent des Hautes-Pyrénées à 1 260 m d'altitude. Le prélèvement totalisait par ailleurs plusieurs centaines d'invertébrés d'espèces considérées comme franchement torrenticoles.

Des inventaires ichtyologiques (pêche à l'électricité) réalisés en 1977 dans la Semois (affluent franco-belge de la Meuse) mettent en évidence les incidences d'une pollution organique chronique (Haute Semois) et d'une eutrophisation grave (Basse-Semois) sur l'ichtyofaune d'un rivière de la Zone à Barbeau :

- élimination ou réduction des populations de C. gobio, S. trutta, A. bipunctatus, B. barbus, C. nasus ;

- remplacement de B. barbus par L. cephalus ;

- diminution de la biomasse relative du groupe B. barbus + C. nasus qui constitue un bon indicateur de l'équilibre structurel de l'ichtyocénose ;

- diminution de la biomasse totale de l'ichtyocénose.

Ces résultats font apparaître certains aspects de la polluo-sensibilité (nature écophysioogique) et la résilience (nature démographique) différentielles des espèces de poissons caractéristiques de ce type de rivière.

L'analyse d'échantillons de l'eau du fleuve Zaïre prélevés mensuellement à Kinshasa a permis de suivre les variations au long de l'année de la teneur du fleuve en éléments dominants et de réévaluer l'apport annuel du bassin zaïrois à l'océan. Les variations saisonnières sont relativement faibles. Les teneurs les plus élevées, sauf pour le potassium, se situent généralement de juin à septembre, c'est-à-dire en période de basses eaux. Une réestimation de l'apport du fleuve à l'océan, de substances minérales dissoutes, les bicarbonates (et humates) étant supposés convertis en carbonates, donne une masse totale de 35 427 000 t.année-1.

A partir d'une population de 500 alevins vésicules de Truite commune Salmo trutta L., introduits dans un ruisseau artificiel, les alevins "dévalants" sont isolés par un système de piégeages successifs et marqués par ablation de nageoire. Puis ils sont introduits dans d'autres ruisseaux artificiels vides d'occupants et leur comportement est observé.

Comme dans la nature, les alevins dévalent la nuit. Certains alevins dévalent plus longtemps que d'autres. Cependant, tous les alevins "dévalants" survivants finissent par adopter un comportement de nage statique diurne et s'organisent en une mosaïque de territoires. Mais ils le font plus tardivement que les sédentaires demeurés dans le premier ruisseau expérimental. Les alevins "dévalants" sont plus petits que les sédentaires à la fin de l'expérience. Leurs comportements de nage et territorial tardifs ainsi que leur moindre croissance renforcent l'hypothèse selon laquelle les alevins "dévalants" présentent un retard de développement par rapport aux alevins sédentaires.

Dans 2 ruisseaux artificiels similaires, 500 alevins vésiculés de Truite commune Salmo trutta L. sont introduits et les alevins "dévalants" de ces ruisseaux sont recueillis et déversés dans un troisième ruisseau identique aux 2 premiers. Le comportement et l'activité des alevins "dévalants" et sédentaires sont observés : une liaison apparaît entre l'activité de dévalaison nocturne des très jeunes alevins et le comportement d'immobilité sur le substrat le jour. Les alevins "dévalants" sont moins actifs globalement que les alevins sédentaires. L'hypothèse du retard de développement des alevins "dévalants" se trouve renforcée.

The effect of Zinc sulphate intoxication on tissue glycogen content of nine nutritionally important species of fish was observed after 3 hours exposure to concentrations ranging from 5 to 20 ppm. Liver and muscle showed an inverse relationship between the concentration of Zinc and the fall in the glycogen content. However, in brain and kidney a rise in glycogen content was observed upto 10 ppm. of Zinc intoxication. There was a marked fall in glycogen content at 15 and 20 ppm. of Zinc intoxication in brain and kidney tissues. The breakdown process of glycogen was higher in major-carps than in snake-headed and cat-fishes. Major-carps are less resistant to changed environmental conditions (Zinc intoxication) than the other two groups of fishes. The observed physiological changes are briefly discussed in relation to tissue hypoxia and an increase in metabolic products such as lactic acid.

Le régime alimentaire de 276 poissons-chats (Ictalurus mêlas Rafinesque, 1818) capturés entre septembre 1977 et août 1978 est analysé par une approche classique de l'alimentation naturelle.

Le caractère omnivore de l'espèce est vérifié et les différences de comportement suivant la taille des individus sont très nettes. Les jeunes individus sont planctonophages ; ils se nourrissent de Copépodes et de Cladocères. La nourriture des adultes est d'origine benthique, dominée par les larves de Chironomides. Les plus gros poissons-chats ont un comportement ichtyophage mais ils s'attaquent principalement aux Gardons (Rutilus rutilus L.) parasités par la ligulose.

L'étude des variations saisonnières de la composition du régime alimentaire confirme l'opportunisme des poissons-chats qui font preuve d'une grande facilité d'adaptation aux contraintes physiques et biotiques du milieu.

La stabilité thermique (12,6 °C) et le renouvellement permanent des eaux des laurons sous un climat méditerranéen permet l'installation d'une faune originale. Par rapport aux communautés palustres voisines on note l'apparition d'espèces sténothermes d'eau froide ayant une répartition boréoalpine et rhéobionte (crénon → rhithron → potamon) dont les plus typiques sont : Pseudamnicola lanceolata et P. anatina (Mollusques), Atractides prosiliens (Hydracariens), Gymno-metriocnemus brumalis, Orthocladius rubicundus, Pseudorthocladius curtistylus (Chironomides), Athripsodes dissimilis (Trichoptère).

L'étude de la richesse et de la diversité spécifiques et celle des structures d'abondances d'échantillons récoltés pendant les crues à Las Hountas, exutoire pérenne du système du Baget, montrent que les espèces épigées ont créé une nomocénose au sein de l'aquifère. Cette nomocénose est caractérisée par la constance de sa composition taxinomique ; ses valeurs de l'indice de diversité H' et de la constante m de Motomura, au contraire, présentent des différences significatives selon l'époque de l'année et le fonctionnement du système. L'influence du milieu souterrain sur les structures de peuplement et le concept d'écosystème karstique sont discutés en fonction de ces résultats.