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Le Problème Agraire dans la Révolution Russe

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

G. Mèquet*
Affiliation:
B.I.T., Genève
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Pour étudier les résultats de la révolution agraire de 1917-1918, il est indispensable de connaître la situation agraire de la Russie avant 1917 et les causes fondamentales qui l'avaient déterminée. Ceci nous amène tout d'abord à exposer les grandes lignes des réformes qui avaient accompagné l'abolition du servage dans les années 60 du XIXe siècle, réformes qui ont fourni à l'empire des tzars une véritable constitution agraire pour une période de près de cinquante ans.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1930

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References

page 161 note 1. Pour les références bibliographiques et documentaires, le lecteur se reportera à notre étude, publiée ici même (Annales, 1929,1.1, p. 399-410), La vie économique dans la Russie révolutionnaire ; sources et instruments de travail.

page 162 note 1. Dans cinquante départements de la Russie d'Europe, la répartition est illustrée par les chiffres suivants (fin du XIXe siècle) :

page 162 note 2. Pour le rachat, l'État fit aux pomesciks (propriétaires nobles) l'avance des quatre cinquièmes des indemnités que les paysans devaient amortir en quarante-neuf ans au taux de 6 p. 100. Le prix moyen de la taxe de rachat par âme était de 8 à 10 roubles. Généralement la première dessiatine de terre était comptée double. L'obligation de paiement reposait, non pas sur la famille, mais sur la communauté paysanne (obséina) tout entière, par caution mutuelle (Krugovajaporuka). Dans certaines régions cependant, où s'était établi une sorte de régime successoral (Ukraine, par exemple), les paysans pouvaient devenir propriétaires individuels moyennant certaines conditions. Pour les paysans des terres d'État, la taxe de rachat était beaucoup moins élevée que pour ceux des pomesciks. Au total, les paysans de pomesciks avaient à payer 870 millions de roubles pour 32 millions de dessiatines ; ceux d'État avaient à payer 1 060 millions de roubles pour 67 millions de dessiatines ; ceux d'apanages,54 millions de roubles pour 4,1 millions de dessiatines.

page 164 note 1. La noblesse, qui possédait en 1861 100 millions de dessiatines, en avait déjà vendu 27 millions en 1878. En 1905, il ne lui en restait plus que 53 millions. Ces terres avaient été vendues non seulement aux paysans, mais à des commerçants et à des industriels.

page 165 note 1. 53 millions pour les terres nobles, 16 millions pour les terres privées et quelques millions pour les terres de la couronne, car celles-ci, presque toutes situées dans le Nord, étaient, presque en totalité, couvertes de forêts.

page 167 note 1. Le parti bolchevik avait pris position dès sa conférence du mois d'avril en approuvant les revendications paysannes, tout en se réservant de définir ultérieurement sa politique agraire. Cette réserve se retrouve dans une brochure de Lénine : « … les bolcheviks ont clairement déclaré qu'ils n'étaient pas d'accord avec elle (la socialisation des terres), mais qu'ils jugeaient nécessaires de l'appliquer, puisque telle était la volonté des paysans,… nous, bolcheviks, nous aiderons la paysannerie à se défaire de ces formules de petits bourgeois, à les dépasser pour adopter, aussi vite et aussi calmement que possible, les formules socialistes » (OEuvres complètes, t. XV, p. 517

page 169 note 1. Un premier essai a été fait par Dubrovskij dans les recueils de l'Académie communiste. Cette étude existe en allemand : Die Bauernbeivegung in der russischen Révolution, Berlin, Parey, 1929.

page 169 note 2. Pour les fermes à tenure individuelle, le partage fut appliqué à 80 p. 100 des cas dans la région de la Volga, 21 p. 100 dans celle des Lacs, 50 p. 100 dans l'Oural, 64 p. 100 dans le Centre agricole, 35 p. 100 dans le Centre industriel. — Les terres achetées individuellement furent réparties en totalité dans la région de la Volga, 50 p. 100 dans celle des Lacs, 58 p. 100 dans le Centre agricole, 54 p. 100 dans l'Oural. — Les terres achetées en commun furent partagées en totalité dans la région de la Volga, 62 p. 100 dans celle des Lacs, 96 p. 100 dans le Centre agricole, 40 p. 100 dans l'Oural.

page 170 note 1. Dans 87 p. 100 des localités, les habitants des villes participèrent au partag).

page 170 note 2. En 1922, presque toutes les terres avaient fait retour aux obëëina, sauf dans la région des Lacs où il y avait 6,1 p. 100 des terres en otrub (parcelle d'un seul tenant) et 20,1 p. 100 à la disposition des organes agraires et dans la Russie blanche 20,7 p. 100 et 9,2 p. 100

page 171 note 1. Les loyers se montaient à 450 millions de roubles ; les paiements échelonnés à 215 millions.

page 178 note 1. Dubrovskij, S. M., Oierki russkoj revoljucii, I. Sel'skoe Khozjaistvo (Essais sar la révolution russe. I. L'agriculture). Moscou, 1923, p. 325.Google Scholar

page 186 note 1. Il est particulièrement intéressant à ce sujet de lire le récent arrêté (décembre 1928) sur les principes généraux de jouissance et d'équilibre foncier. Le terme kulak y revient constamment, ce qui ne laisse pas de donner une certaine saveur, comme aussi bien du flottement, à ce texte juridique fondamental, mais rien ne permet de deviner qui est kulak et qui ne l'est pas ; il est probable que, suivant les régions, ce terme est interprété de la façon la plus arbitraire.

page 187 note 1. Cette augmentation du nombre des feux provient, pour une part, de ce que les familles riches ou aisées.qui cultivent un grand nombre d'hectares ou possèdent un troupeau important, préfèrent, pour échapper aux vexations, se scinder (tout au moins fictivement) pour rentrer de la sorte dans la classe des paysans moyens.

page 190 note 1. Ce danger n'est pas imaginaire, carie commerce des biens-fonds se pratique de plus en plus, malgré le manque de base juridique à toute tractation de cette nature. La vente des terres se fait presque toujours sous une forme détournée. Comme le bâtiment d'exploitation estlégalement cessible, ii est toujours possible d'acheter la maison : le courtil et même les champs avoisinants ne font que compléter le lot. Il peut y avoir aussi échange de parcelles. La sous-location a beau être interdite, elle constitue une bonne source de revenus pour les riches intermédiaires.