Hostname: page-component-586b7cd67f-tf8b9 Total loading time: 0 Render date: 2024-11-23T19:03:01.191Z Has data issue: false hasContentIssue false
  • English
  • Français

Autochtonie, Libéralisation Politique, et Construction d'une Sphère Publique Locale au Cameroun

Published online by Cambridge University Press:  18 October 2013

Ibrahim Mouiche
Get access Rights & Permissions [Opens in a new window]

Abstract:

This study focuses on the hegemonic struggles between two ethnic communities, the Mbo and the Bamiléké, in Santchou, West Cameroon. At issue is the sharing of political roles in this locality, which point to issues of political representation. In this district, these roles (mayor, representative, etc.) were under the single party rule of the ethnic minority Mbo, who are a majority in this area but a minority in the rest of the district, where the Bamileke are the majority. In this monolithic context, where all protests were banned, the Bamileke had given up and accepted this arrangement. With the advent of the multiparty system and democracy, in which mayors are now elected and no longer simply nominated, uncertainty has been hovering over this political stronghold of the Mbo. Nevertheless, the Mbo have been able to hold onto the post of mayor and acquire other political posts as well. However, unlike during the single party era, the situation created by the political liberalization has offered to the Bamileke a public space where they can discuss the allocation of local political positions, and manifest their disagreement with the hegemonic trend. In the footsteps of Habermas and many other authors such as Cottereau, this study underlines the need to talk about public spaces in a plural form, instead of a single public space, in order to put in context the internal dynamics of popular cultures engendering subcultural public spheres or places of emerging democracy.

Résumé:

Résumé:

Cette étude porte sur les luttes hégémoniques entre deux communautes ethniques, les Mbo et les Bamiléké à Santchou au Cameroun de l'Ouest, avec comme enjeu le partage des postes politiques locaux de cette localité, gage de la représentation politique. Dans cet arrondissement, ces postes (maire, député, etc.) étaient sous le parti unique l'apanage de la minorité ethnique mbo (majoritaire dans cet arrondissement mais minoritaire dans l'ensemble du département à dominante bamiléké). Dans ce contexte de monolithisme où était exclu tout dissentiment, les Bamiléké avaient fini par intérioriser ce package deal qui frisait l'apathie politique. Avec le multipartisme et la démocratisation où les maires sont dorénavant élus et non plus nommés, une incertitude a plané sur cet acquis politique des Mbo. Nonobstant cette incertitude, ceux-ci ont réussi à conserver ce poste de maire en s'octroyant tout aussi automatiquement bien d'autres postes politiques. Cependant, contrairement à la période du parti unique, la situation créée par la libéralisation politique a offert aux Bamiléké un espace public pour discuter dorénavant de l'allocation des postes politiques locaux et de manifester leur désaccord à cette hégémonie, ce qui leur permet de manifester ainsi leur citoyenneté. Cette étude souligne à la suite d'Habermas et bien d'autres auteurs comme Cottereau qu'il faut parler d'espaces publics, au pluriel, et non d'un seul espace public pour mettre en contexte la dynamique interne des cultures populaires productrices de sphères publiques sub-culturelles ou des lieux d'émergence d'une démocratic délibérative.

Type
Articles
Information
African Studies Review , Volume 54 , Issue 3 , December 2011 , pp. 71 - 99
Copyright
Copyright © African Studies Association 2011

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Références

Abé, Claude. 2006. “Espace public et recompositions de la pratique politique au Cameroun.” Polis/R.C.S.P./C.P.S.R. 13 (1–2): 29–56.Google Scholar
Barbier, Jean-Claude. 1984. “La périphéric active dans la chefferie traditionnelle bamiléké.” In Espace et pouvoir dans les sociétés multicentrées, edited by Barbier, Jean Claude, Doumenge, Jean-Pierre, et Galinier, Jacques. Bordeaux: AFA Aquitaine.Google Scholar
Barbier, Jean-Claude. 1979. “Opérations de développement et histoire des populations: Cas de l'opération Yabassi-Bafang.” Cahiers ORSTOM, Série sciences humaines 16, (1 et 2).Google Scholar
Bayart, Jean-François. 1985. L'Etat au Cameroun. Paris: Presses de la Fondation nationale de Sciences Politiques. 1989. L'Etat en Afrique: La politique du ventre. Paris: Fayard.Google Scholar
Bayart, Jean-François, et Geschiere, Peter. 2001. “J'étais là avant': Problématiques politiques de l'autochtonie.” Critique internationale 10: 126–28.Google Scholar
Bayart, Jean-François, et Geschiere, Peter. 2001. “Autochtonie, démocratie et citoyenneté en Afrique.” Critique internationale 10: 177–94.Google Scholar
Cottereau, Alain, et Ladrière, Paul, eds. 1992. Pouvoir et légitimité: Figures de l'espace public. Paris: Editions de l'EHESS.Google Scholar
Dahou, Tank. 2005. “L'espace public face aux apories des études africaines.” Cahiers d'études africaines 2 (178): 327–49.CrossRefGoogle Scholar
Delarozière, R. 1950. “Les institutions politiques et sociales des populations dites bamiléké.” IFAN, mémoire Hors Série des études camerounaises.Google Scholar
de Lespinay, Charles. 1996. “Autochtonie et droit foncier: L'existence contestée des Banynunk en Afrique de l'Ouest.” Droit et cultures 32: 55–65.Google Scholar
Diouf, Mamadou. 1999, “L'idée municipale. Une idée neuve en Afrique.” Politique Africaine 74: 13–23 CrossRefGoogle Scholar
Donfack Sonkeng, Léopold. 2001. “Le droit des minorités et des peuples autochtones.” Thèse pour le doctorat en Droit, Université de Nantes.Google Scholar
Jean-Louis, Dongmo. 1981. Le dynamisme bamiléké. Tome 1. Yaoundé: CEPER.Google Scholar
Eboko, Fred. 1999. “Les élites politiques au Cameroun: Le renouvellement sans renouveau?” In Le (non-) renouvellement des élites en Afrique subasaharienne, edited by Daloz, Jean-Pascal, 99–133. Talence: CEAN.Google Scholar
Engola, Oyep. 1991. L'insertion de Ia riziculture dans Ia plaine des Mbo. Yaoundé: ISH, Centre des recherches économiques et démographiques.Google Scholar
Elwert, G. 1997 “Social Transformation as an Endogenous Process Dealing with Strangers : A Comparison of Three African Rural Communities.” Paper presented to the Agrarian Studies Program, Yale University.Google Scholar
Gaillard, Philippe. 1994. Ahmadou Ahidjo: Patriote et despote, bâtisseur de l'Etal camerounais. Paris: Jeune-Afrique livres.Google Scholar
Gazibo, Mamoudou. 2007. “Mobilisations citoyennes et émergence d'un espace public au Niger depuis 1990.” Sociologie et sociétés 39 (2): 19–37.CrossRefGoogle Scholar
Geschiere, Peter. 1986. “Paysans, régime national et recherche hégémonique: L'implantation de l'UNC, le ‘Grand parti national’, dans les villages maka.” Politique Africaine 22: 73–100.Google Scholar
Geschiere, Peter. 2004. “Autochthony and Citizenship: New Modes in the Struggle over Belonging and Exclusion in Africa.” Quest 18 (1/2): 9–23.Google Scholar
Geschiere, Peter. 2006. “Autochthony and the Crisis of Citizenship.” African Studies Review 49 (2): 1–7.CrossRefGoogle Scholar
Geschiere, Peter. 2009. The Perils of Belonging: Autochthony, Citizenship, and Exclusion in Africa and Europe. Chicago: The University of Chicago Press.Google Scholar
Geschiere, Peter, and Nyamnjoh, Francis. 2000, “Capitalism and Autochthony: The Seesaw of Mobility and Belonging.” Public Culture 12 (2): 423–52.CrossRefGoogle Scholar
Gruénais, Marc-Eric. 1985. “Du bon usage de l'autochtonie.” Cahiers ORSTOM, Série Sciences humaines 2 (1): 19–24.Google Scholar
Habermas, Jürgen. 1997. L'espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise. Paris: Payot.Google Scholar
Konings, Piet. 2003. “Religious Revival in the Roman Catholic Church and the Autochtony-Allochtony Conflict in Cameroon.” Africa 73 (1): 31–56.CrossRefGoogle Scholar
Konings, Piet. 2004. “Opposition and Social-Democratic Change in Africa: The Social Democratic Front in Cameroon.” Commonwealth and Comparative Politics 42 (3): 1–23.Google Scholar
Laurent, Pierre-Joseph. 2000. “Le ‘big man local’ ou la ‘gestion du coup d'Etat’ de l'espace public.” Politique Africaine 80: 169–81.Google Scholar
Leclerc-Olive, Michèle. 1998. “Espace public, société civile, citoyenneté politique: des concepts revisités.” Papier présenté à la 9e Assemblée générale du Codesria, Groupe transnational de travail sur “Acteurs sociaux et espace public,” Dakar.Google Scholar
Mambenga-Ylagou, Frédéric. 2005. “Autochtonie, altérité et intranquilité esthétique et éthique dans la littérature africaine.” Ethiopiques 75: 1–12. www.refer.sn.Google Scholar
Médard, Jean-François. 1991. “Autoritarismes et démocraties en Afrique noire.” Politique Africaine 43: 92–104.Google Scholar
Médard, Claire. 2006, “Il existe un droit ancestral à la terre des communautés dites ‘autochtones.’” In L'Afrique des idées reçues, edited by Courade, Georges, 166–72. Paris: Belin.Google Scholar
Miaffo, Dieudonné, et Warnier, Jean-Pierre. 1993. “Accumulation et ethos de la notabilité chez les BamiléKé.” In Itinéraires d'accumulation au Cameroun, edited by Geschiere, Peter et Konings, Piet, 33–69. Paris: ASC/Karthala.Google Scholar
Mouiche, Ibrahim. 1997. “Le royaume bamoun, les chefferies bamiléké et l'Etat au Cameroun.” In Regional Balance and National Integration in Cameroon: Lessons Learned and Uncertain Future, edited by Nkwi, Paul Nchoji et Nyamnjoh, Francis. B., 306–22. Yaoundé: ASC.Google Scholar
Mouiche, Ibrahim. 2000. “Ethnicité et multipartisme au Nord-Camerou.” Revue Africaine de Science politique 5 (1): 46–91.Google Scholar
Mouiche, Ibrahim. 2001. “Multipartisme et participation politique des chefs traditionnels au Cameroun de l'Ouest.” Revue Africaine d'études politiques et stratégiques 1: 53–81.Google Scholar
Mouiche, Ibrahim. 2005. Autorités traditionnelles et démocratisation au Cameroun: Entre logique du terroir et de l'Etat. Modernity and Belonging series, vol 5. Münster: LIT Verlag.Google Scholar
Monga, Yvette. 2000. “‘Au Village’! Space, Culture, and Politics in Cameroon.” Cahiers d'Études Africaines 40 (160): 723–49.Google Scholar
Ndi Mbarga, Valentin. 1993. Ruptures et continuités au Cameroun. Paris: L'Harmattan.Google Scholar
Ngayap, Pierre-Flambeau. 1983. Cameroun. Qui gouverne? De Ahidjo à Biya, l'héritage et l'enjeu. Paris: L'Harmattan.Google Scholar
Nyamnjoh, Francis, et Rowlands, Michael. 1998. “Elite Associations and the Politics of Belonging in Cameroon.” Africa 68 (3): 320–37.Google Scholar
Olivier de Sardan, Jean-Pierre. 1999. “L'espace public introuvable: Chefs et projets dans les villages nigériens.” Revue Tiers Monde 157: 139–67.Google Scholar
Olivier de Sardan, Jean-Pierre, et Alou, Mahaman Tidjani, eds. 2009. Les pouvoirs locaux au Niger. Tome 1: A la veille de la décentralisation. Paris: Karthala.Google Scholar
Pourtier, Roland. 1998. “Les refoulés du Zaïre: Identité, autochtonie et enjeux politiques. Autrepart 5: 137–54.Google Scholar
Quéré, Louis. 1992. “L'espace publicd e la théorie politique à la métathéorie sociologique.” Quaderni 18: 75–92.Google Scholar
Sindjoun, Luc. 1998. “Le champ social camerounais: Désordre inventif, mythes simplificateurs et stabilité hégémonique.” Politique africaine (62): 57–67.Google Scholar
Socpa, Antoine. 2003. Démocratisation et autochtonie au Cameroun: Trajectoires régionales divergentes. Munster: Lit Verlag.Google Scholar
Socpa, Antoine. 2006. “Bailleurs Autochtones et Locataires Allogènes: Enjeu Foncier et Participation Politique au Cameroun.” African Studies Review 49 (2): 45–67.Google Scholar
Tardits, Claude. 1960. Contribution à l'étude des populations bamiléké de l'Ouest. Paris: Berger-Levrault.Google Scholar
Wolton, Dominique. 1997. Penser la communication. Paris: Flammarion.Google Scholar
Youana, Jean. 1990. “Santchou: Problématique de la dynamique d'une ‘ville’ de paysans assistés.” Revue de géographie du Cameroun 9 (1/2): 81–101.Google Scholar